Severance – S02E07 – Chikhai Bardo – 18/20

Les scénaristes éclatent comme toujours la chronologie de la série pour s’assurer qu’on soit bien perdus en tant que téléspectateurs, mais cela ne m’empêche pas d’être sans voix et tellement bluffé par les performances des acteurs. Ils sont grandioses. Bien sûr, je n’ai pas tous les personnages que j’aurais envie de voir dans cet épisode, mais j’ai ENFIN les scènes que j’attendais, alors qui suis-je pour me plaindre ? En définitif, c’est une jolie claque, même si vraiment, je me demande bien où ça va et, qu’en vrai, la moitié de cet épisode n’apporte rien de nouveau. Juste des images sur ce que l’on sait et sur des non-dits qui ont leur importance.

Spoilers 

Mark se souvient de Gemma plus que de ses journées à Lumon.

Really, this? Because this looks like how you kill my brother.

Je sais bien que lors du dernierépisode de 42 minutes, je disais à quel point j’étais content de voir les épisodes de cette saison deux par deux, mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Ce qui m’a fait changer d’avis ? Nous sommes samedi, il y avait moyen de me faire une petite trilogie après un épisode de Smallville revu en mangeant d’une part et, d’autre part, j’ai vu passer un tweet parlant de la performance de Dichen Lachman dans cet épisode. S’ils sortent les grands moyens pour me faire revenir en donnant enfin quelque chose à jouer à l’une de mes actrices préférées, bien sûr que je rapplique immédiatement.

Et je suis content que ce spoiler soit assez minime, puisque ce qu’on lui donne à jouer commence par la première scène. Nous y voyons donc la rencontre entre Mark (professeur ?) et Gemma. C’est tout cute bien comme il faut, malgré le fait qu’on sache que ça va terminer inévitablement par une séparation douloureuse et mortelle à un moment ou un autre. Reste à savoir maintenant si ce souvenir est celui de Gemma/Mrs Casey pendant une prise de sang ou celui de Mark en pleine crise.

Ben oui, le cliffhanger de l’épisode précédent nous vendait un Mark qui s’effondrait au sol après une tentative de réintégration – il finit dans un état catatonique, avec sa sœur qui s’inquiète pour lui et finit par apprendre que, oui, Gemma est toujours en vie. Ah, cette série est forte.

Alors que sa sœur passe le reste de l’épisode à le veiller, nous suivons alors Mark dans son dédale de souvenirs. Il va de soi qu’il a une superbe relation amoureuse avec Gemma, avec même des quiproquos marrants entre eux. Que je suis amoureux de cette actrice ! Je ne m’attendais pas à une chanson de Jacques Brel dans Severance, en revanche.

Les scénaristes s’en servent pour nous vendre une jolie relation entre les deux personnages – ils ont une vie chouette dans une belle maison avec véranda et tout. C’est magnifique et ça mène à une scène où Deacon découvre que sa belle-sœur est enceinte parce qu’elle ne boit pas d’alcool. Pardon ? Gemma était enceinte ? D’où ça sort cette histoire. La scène, un non-dit fabuleux, est terrible quand on la met en perspective avec qu’on sait de la suite.

Et pourtant, les scénaristes choisissent une autre voie tout aussi terrible : Gemma était enceinte, oui, mais elle a surtout fait une fausse couche. Elle passe sous la douche pour nettoyer ce qui a coulé bien malgré elle, Mark la retrouve et… on se souvient soudainement que nous sommes dans son dédale de souvenirs.

Les transitions sont hyper travaillées et nous mènent d’un Mark mouillé sous la douche à un sous la pluie – puis à un à son bureau tout simplement. Il a un échange avec Mrs Casey, sur Helly, et la série part ensuite dans une révélation très inattendue : alors que Mark regarde son écran d’ordinateur, quelqu’un, ailleurs, regarde lui aussi son ordinateur – seulement il y voit Mark et Mrs Casey. Ah. Ils sont donc surveillés d’une autre manière pendant qu’ils trient les nombres ? Et pourquoi ces gens appuient sur des boutons ? Cela me paraît trop élaboré pour être une simple divagation de l’esprit de Mark.

Ce dernier se souvient ensuite d’un rendez-vous médical avec Gemma – pour une insémination, peut-être ? Elle s’excuse, signe un document à son nom et on part sur un autre souvenir improbable : Gemma, seule dans une pièce digne de Lumon. Et au bout du couloir ? Mark qui enfile un pull avant d’aller voir Gemma pour lui faire une petite injection, dans l’espoir qu’elle tombe enceinte. Leur couple a l’air si mignon en vrai. Je ne suis pas sûr de tout comprendre, mais sachez que les deux acteurs nous balancent un épisode assez exceptionnel du côté des prestations. Donnons-leur des awards. Elle est si touchante à pleurer son absence de maternité.

On en arrive alors au Chikhai Bardo du titre de l’épisode : la mort de l’égo, rien que ça. La mort de la relation de couple bien mignonne aussi : Mark ne comprend pas pourquoi Gemma se torture avec une clinique (Lumon ?) qui ne lui permet pas de tomber enceinte. Il est pour tout arrêter, mais elle ne semble pas prête à accepter cette décision. Décidément, rien n’est fait pour qu’on puisse aimer Lumon s’ils se mettent à exploiter la douleur de femmes ne parvenant pas à avoir d’enfants.

La scène suivante nous montre Mark galérer sur un meuble (le berceau ?) et Gemma être clairement déprimée par la situation. Une autre scène (le soir de sa mort ?) la voit dire au revoir à Mark, en insistant sur son « je t’aime ». Il a l’esprit occupé, mais c’est quand même un beau dernier échange. On nous confirme dans la scène suivante que c’est bien le soir de sa mort : deux policiers viennent prévenir Mark de son décès dans un accident de la route, comme on le sait depuis la saison 1. Le dépit de Mark qui ne veut pas ouvrir la porte était atroce à voir. Le voir s’enfoncer dans le noir… Quelle tristesse.

L’épisode se divise au départ en deux : il y a l’état de Mark dont on vient de parler longuement et il y a un entretien médical menée par Gemma. Elle sait encore qui elle est et quel est son nom, mais l’examen est mené par Lumon. C’est écrit sur tous les instruments qui vérifient sa santé et c’est sous-entendu dans les questions et répliques qui n’ont aucun sens pour nous. En tout cas, moi, voir Dichen en tant que patiente habillée en pyjama, ça me perturbe parce que ça me renvoie beaucoup trop à l’époque de Dollhouse. Et Dollhouse me manque.

Cet examen médical que passe Gemma est en tout cas une sorte de préliminaire à ce qu’on connaît de Mrs Casey : elle quitte son pyjama pour une longue robe bordeaux et une perruque. Elle est conduite par ce que je pensais être son médecin jusqu’à une salle bien gardée : il faut un échantillon de sang de la médecin pour ouvrir la porte.

Une fois la porte passée, Gemma perd la mémoire et est clairement une innie. Là, les scénaristes se foutent littéralement de ma gueule puisqu’elle demande une pause « just for a little while » à un scientifique qui lui demande de s’asseoir sur une chaise au dossier inclinable – il dit être dentiste, mais moi je vois Topher de Dollhouse sur le point de donner une personnalité à Sierra. Bref. Est-ce que Gemma suit la procédure Severance pour oublier ses procédures médicales habituelles et parce qu’elle n’aime pas le dentiste ? J’aime bien l’idée de vouloir oublier ce genre d’interventions, mais bordel, pauvre innie qui ne se taperait que des séances chez le dentiste, en permanence.

C’est plus nuancé que ça : Gemma teste en fait six pièces différentes, pendant toute une journée. Durant ces six visites, on lui a de toute évidence fait plein de choses, mais elle n’en a aucun souvenir. Chaque fois qu’elle revient dans le couloir, en tout cas, elle se souvient. Du coup, elle remarque bien qu’il y a une nouvelle salle nommée Cold Harbor et pose bien sûr des questions dessus à l’homme qui l’interroge sur sa journée. Qu’il est étrange. Il promet à Gemma qu’elle travaille à un monde meilleur qui fera oublier les douleurs – les siennes, celles de Mark. Allons bon. C’est donc après l’accident ça ?

On ne sait pas bien. Ce qu’on sait, c’est qu’elle passe ensuite à un état bien zen en pyjama ; mais qu’elle passe aussi par un avion avec beaucoup de turbulences. Tout cela est fait « pour Kier » d’après le personnel de Lumon que l’on voit de temps à autres. Il est aussi indiqué que Mark est bloqué à 96% (les saignements de nez) et qu’il va falloir s’apprêter à dire au revoir à Gemma quand il parviendra à 100%.

Sans crier gare, c’est ensuite Noël pour Gemma. La petite musique de Noël ne suffit pas à compenser toutefois les horreurs que subit Gemma : on lui fait écrire des cartes de remerciements qui n’ont pas trop de sens et on comprend qu’on lui fait écrire ça en permanence. C’est si étrange. Cela signifie qu’elle a plusieurs innies ? Genre, un par pièce ? Une perpétuellement chez le dentiste et une perpétuellement à Noël ? Ce sont de sacrées expérimentations que semblent mener les scientifiques de Lumon.

Et même si Gemma oublie toutes les pièces les unes après les autres, elle sent quand même la douleur – aux dents, au poignet. Elle n’apprécie pas trop la situation et finit par demander à son médecin la possibilité de rentrer chez elle. Gemma se la voit refuser, et on essaie de la manipuler pour l’empêcher de partir : le médecin lui explique ainsi que Mark s’est remarié et a désormais une fille.

Elle a la lucidité de ne pas le croire, mais aussi celle de se rebeller vraiment. Contre toute attente, elle éclate donc le crâne de son médecin de confiance qui tentait de lui faire croire que, peut-être, elle aussi avait refait sa vie dans une des salles de Lumon, puis elle s’enfuit. Mais comment s’enfuir de ce bâtiment, au juste ?

C’est sans surprise que ça termine en course poursuite. Gemma pense réussir à s’en tirer en prenant un ascenseur, mais il n’y a aucun doute possible : elle perd la mémoire quand les portes de l’ascenseur s’ouvrent et… Et elle se retrouve dans la peau de Mrs Casey. Mr Milchick débarque toutefois à temps pour l’empêcher de faire n’importe quoi : il lui indique que son outtie est venue assister à une exposition et s’est trompée d’ascenseur. Elle sent bien qu’elle n’a pas toutes les infos, elle cherche à savoir depuis combien de temps elle est partie, mais tout ça est en vain. C’est frustrant bordel. Elle ne parvient pas à s’échapper : c’est retour direct à l’envoyeur, comme Helly en son temps. Le dépit de Gemma qui comprend qu’elle ne parviendra pas à s’échapper était tout aussi atroce à regarder – elle ne veut que rejoindre Mark. En vain.

Loin de ces divagations dans l’esprit de Mark et/ou Gemma, Deacon s’inquiète grandement pour son frère. Elle ne croit pas que ce soit vraiment ça qu’il demande quand il demande la réintégration. Par conséquent, son nouveau plan d’action est d’appeler Harmony Cobel pour qu’elle l’emmène dans le chalet où les innies se réveillent. Le problème, c’est que ça fait fuir bien vite la seule alliée que Mark avait.

Le lendemain, Mark se réveille donc auprès de sa sœur, avec encore plus la nostalgie de Gemma qu’avant. Wow, la claque cette fin d’épisode.

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Suits LA – S01E01 – Seven Days a Week and Twice on a Sunday – 16/20

Eh, je crois que je suis tombé dans le piège tendu par NBC. Je n’étais pas convaincu du tout par la première moitié de l’épisode, qui retrouvait toutes les caractéristiques de la série d’origine les unes après les autres (musique, dialogue, ambiance, rythme… flashbacks, merde), en omettant le meilleur (le générique, pour l’instant au moins, et le casting). Pourtant, la deuxième moitié renverse bien la situation et promet un drama qui sera sympathique à suivre une fois qu’on connaîtra mieux les personnages. Le pari n’est peut-être pas mauvais, mais je me pose quand même la question de la diffusion à la semaine. On le sait que la série d’origine cartonne en streaming précisément parce qu’on peut enchaîner les épisodes… et ce n’est pas le cas de ce spin-off pour le moment !

Spoilers 

La firme de Ted et Stuart s’apprête à fusionner avec celle de Samantha, l’ex de Ted. Entre autres.

You have a lot of flaws, Ted, but you see me for who I am.

Que ça commence mal ! La série commence littéralement parce que je détestais le plus avec Suits : un flashback. Ainsi, en 2010, on découvre Teddy, le héros de la série (vais-je supporter de revoir Stephen Amell à si forte dose ?) menacer un homme pour s’assurer qu’il aille témoigner malgré le risque que ça représente sur sa vie. C’est selon lui la bonne chose à faire pour sa fille – qu’il promet de faire arrêter s’il ne témoigne pas – et pour le bien de la société… Seulement voilà, tout ça ne sert à rien : l’homme n’est pas convaincu que c’est une bonne chose pour lui de témoigner et il meurt aussitôt, tué dans une explosion.

Bref. 2010, Amell et des flashbacks avec filtre dégueulasse ? Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? Malheureusement, il faut faire avec : les flashbacks sont répartis sur tout l’épisode et nous présente ce cas, avec l’homme qui meurt et Ted qui fait tout ce qu’il peut pour gagner son procès malgré tout, quitte à prétendre que l’homme est encore en vie en s’arrangeant avec son médecin. Allons bon. On nous vend aussi une Samantha qui n’a rien à voir avec celle de Suits et qui est sa petite amie, avocate également, et son père, avec qui les relations sont compliquées. C’est un avocat aussi et Ted ne veut surtout pas lui ressembler : il refuse donc, malgré son boulot, de défendre des criminels et veut absolument éviter de vider les prisons – il ne sera pas du genre à faire des crasses pour doubler et être le premier de la file.

Voilà pour les flashbacks qui hantent encore Ted dans le présent ; particulièrement l’explosion du début d’épisode. Ted se réveille alors. On découvre qu’il a donc des cauchemars de ce souvenir, quinze ans plus tard. Il a un fils autiste qui le réveille et s’occupe de lui. C’est un renversement de rôle intéressant. On note que Ted dort sur le canapé et qu’il a une vie personnelle plus développée en quinze secondes que la plupart des personnages de la série originale. Soit.

C’est étrange comme tout cette série. Elle reprend clairement tous les codes de Suits : la ville est différente, d’accord, mais les filtres de couleur sont les mêmes, la musique est la même, les costumes sont les mêmes, les dialogues se ressemblent tellement… mais les acteurs et les personnages sont différents. Difficile, donc, de savoir exactement qui est qui dans cet épisode. On a clairement des avocats prêts à tout pour avoir leur nom sur le mur, encore et toujours.

Est-ce que je vais aimer cette série ? Ce n’est pas gagné. J’ai l’impression que Suits introduisait mieux ses personnages. Pour l’instant, on rencontre toute cette nouvelle firme et ses protagonistes sans avoir les noms de chacun. C’est emmerdant. Il est immédiatement question de travail, alors que les connaître personnellement aiderait à mieux les connaître : un premier procès pointe le bout de son nez avec un homme accusé de meurtre et le potentiel que son affaire soit digne d’OJ Simpson.

Je me concentre donc principalement sur Ted : il se débrouille pour obtenir une certaine Dylan comme cliente avec l’aide de son pote Rick – mais il fait comme si Rick n’était pas son pote justement. Dylan voit Rick se battre pour elle, Ted lui promet monts et merveilles et voilà l’actrice qui signe avec la firme, malgré une fusion à venir. Oui, il est comme toujours question d’arrangements et de fusion qui posent problème, mais eh, Ted réussit finalement à obtenir ce qu’il veut. Soit. Il a sa propre Donna qui n’est pas à la hauteur de Donna, Roselyn. C’est inévitable de faire la comparaison entre les personnages, pas vrai ? Je suppose que cela fait de Ricky, avocat beau-gosse très pote avec Ted, un second Mike… Et Erica est une avocate en compétition avec Rick donc… Rachel ou Samantha, peut-être ?

Bien sûr, la série a son Louis aussi, même si le but n’est pas d’avoir un nouveau Louis, je sens que le barbu, Stuart, sera Louis. Stuart. Il veut parler de la fusion avec Ted, qui finit par accepter celle-ci, mais il a aussi l’intrigue la plus intéressante pour le moment : il cherche un témoin pour son client qui risque d’être accusé du meurtre de son partenaire, dans son propre jardin. D’ailleurs, juste après cette scène, on a eu droit au titre la série en gros à l’écran. Ils n’ont pas de générique ? Comment osent-ils ? On a la même montée en tension, mais pas de générique, juste un pauvre Suits LA. Tss.

Stuart et Ted sont donc les associés principaux de la boîte qui est sur le point de fusionner avec une autre. Ils bossent ensemble depuis 12 ans. Soit. Ted défend quand même son partenaire coûte que coûte, y compris face à Lester, l’homme qui a besoin d’un témoin pour être innocenté et qui n’a plus envie d’être représenté par Stuart, son avocat. Difficile d’être représenté par un avocat qui le pense coupable, apparemment.

Sans trop de surprise, Stuart s’avère malheureusement être un personnage terrible et horrible avec celui qui est supposé être son meilleur ami. La fusion ? Un leurre pour faire vider tout l’étage de sa firme et trahir Ted. Le but est clair : il récupère les avocats et clients pour sa propre firme, sans Ted, et Ted se retrouve sur le carreau. En théorie. En pratique, il a toujours avec lui Rick, qui lui reste fidèle, et il rencontre Amanda Stevens. Elle bosse pour lui depuis deux ans, gérant les procès pro-bono, mais il ne la connaît pas. Splendide. Elle est richissime mais bosse pro-bono, c’est beau. Elle refuse finalement d’aider Ted, parce que ça ne fait pas partie de leurs arrangements de base.

Ted se débrouille donc sans elle. Son but est clair : il doit récupérer les clients des avocats principaux qui sont partis de sa firme pour suivre Stuart. Afin de le faire, il se rend auprès de ce dernier pour lui faire avouer sa trahison – et l’enregistrer au passage. La raison de la trahison ? Stuart n’apprécie pas Ted, parce qu’il s’est foutu de lui devant toute la firme. Il a donc décidé de créer sa propre firme pour se venger. Logique. Il est assez con pour critiquer certains clients, par contre, et Ted peut donc se servir tout de suite de l’enregistrement.

Ted n’est pas le seul à avoir un coup d’avance, cependant : Stuart décide d’appeler Erica pour lui proposer un poste dans sa firme… mais dans six mois. Le but est clair : il veut une espionne au sein de la firme de Ted. Cela se comprend et il a un atout pour le faire : il propose un poste qui constitue une promotion qu’Erica ne peut prétendre avoir avec Ted, puisqu’il aura plutôt envie de la filer à Rick, un de ses meilleurs amis à qui il a déjà promis le poste. C’est gênant comme tout, mais cette scène a marqué la bascule pour moi : c’est là que je me suis rendu compte qu’on était dans une histoire prenante et à nouveau bien foutu comme à la bonne époque.

Oh, c’est simple et bien sûr que je suis prévisible, mais j’ai bien aimé, surtout que, du côté des personnages, j’ai pour l’instant surtout accroché au personnage de Rick. La veille, il a tourné le dos à Lia, une avocate bossant pour Erica et qui voulait désormais bosser pour lui. Celle-ci est un personnage que j’aime bien aussi, elle a la petite vibe Katrina (qu’est-ce que j’aurais préféré un spin-off sur Katrina montant sa propre firme à Los Angeles !) qui va bien. Elle est prête à tout pour monter en grade en tout cas : elle essaie donc de se débarrasser d’Erica en bossant pour Rick, surtout qu’il sera promu plus vite.

Quand ça ne fonctionne pas, elle n’hésite pas à trahir Erica pour de vrai, cette fois en racontant à Ted qu’elle est missionnée par Stuart pour espionner l’entreprise. Seulement voilà, quand Ted la confronte, on a un retournement de situation digne de la série d’origine : Erica révèle que sa vraie allégeance va à Ted, pas à Stuart. Elle testait simplement Lia, pour voir si elle pouvait avoir confiance en elle. Quant à la proposition de Stuart… Il est évident pour elle que Stuart l’a faite aussi à Rick qui, effectivement, a laissé une lettre de démission sur son bureau. Petit bâtard ?

Je ne suis pas sûr.  En vrai, Ted l’a engueulé la veille sans trop de raison et à présent il reproche à Ted d’être joyeux d’aider Lester, parce qu’il se consacre à un cas qu’il est supposé détester et mépriser juste pour sauver sa firme – Rick se barre donc avant de devenir lui-même quelqu’un qu’il n’aime pas. Merveilleux. C’est vrai que Ted est un personnage avec ses nuances : dans le passé, il se plaint de son père et refuse de défendre des criminels ; dans le présent, il prend le cas de Lester que tout accuse.

Au moins, tout ça fait qu’on aime Erica désormais. En théorie. En pratique, je n’ai pas encore décidé : j’ai le droit d’aimer les méchants de la série ou pas ? On enchaîne en plus sur une scène entre Erica et… sa mère ? Une femme plus âgée en qui elle a toute confiance, en tout cas. Cela lui permet de se confier sur la situation pour savoir qui choisir entre Ted et Stuart – et le conseil est de se faire confiance. Elle est vraiment présentée comme la vraie héroïne de cette série, j’ai l’impression : elle négocie donc une vraie promotion à Ted. La voilà nommée partenaire de la firme, même si elle sait que Ted lui préférait Ricky. L’honnêteté entre eux pourrait les mener un peu loin ; surtout qu’elle apprécie Teddy pour ce qu’il est et qu’elle tente d’accorder sa confiance à Lia malgré sa trahison récente. En même temps, elle trahit peut-être Erica, mais on peut facilement argumenter qu’elle le fait pour la firme… ce qui est plutôt positif ?

Malgré les déboires professionnelles, Ted a encore plein de choses à régler dans sa vie privée aussi. Il retourne voir son ex, Samantha. Il vient la voir au prétexte que son père est en train de mourir, ce que Roselyn a annoncé dès le départ en mode « je sais ce qu’il a fait, mais c’est ton père, il faut lui dire adieu » mais sa vraie intention est de comprendre sa trahison : c’est avec la firme de Samantha que sa firme à lui devait fusionner et c’est à cause de cette fusion et d’un accord qu’il signe permettant à Stuart de récupérer ses clients que Ted perd tous ses clients.

Il n’y a pas tellement d’alchimie entre Ted et Samantha, je trouve, j’espère que la série ne traînera pas trop sur ce couple. Bon, c’est le problème aussi de regarder une série dont je n’aime pas trop le lead, je suppose. Malheureusement, le lead est celui avec qui on passe le plus de temps, nous le voyons donc se rendre auprès de son père aussi. La tension est palpable, et pour cause : Ted reproche à son père, mourant désormais, d’avoir laissé son frère mourir et de ne pas être venu à l’enterrement. Son frère ? Un autiste également, comme son fils… qui n’est pas son fils mais le fantôme de son frère, avec qui il vit encore aujourd’hui donc. Son père ? Il le laisse mourir seul, s’en foutant pas mal de ce qu’il est. Eh ben, ça valait le coup de faire un aller-retour en avion de l’autre côté des USA, dis donc.

L’épisode se termine malgré tout sur un win relatif de Ted. Vraiment, c’est très relatif : il pique Lester à Stuart devant une juge ; et il assure qu’il plaidera non-coupable car il n’a pas commis de meurtre.

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Suits LA (S01)

De quoi ça parle ?

Croyez-le ou non, je n’en sais rien. En m’appuyant sur le titre de la série, cependant, je peux déjà vous dire qu’il va s’agir de suivre le quotidien compliqué d’avocats dans une firme à Los Angeles où tout le monde se mettra des bâtons dans les roues pour avoir la meilleure promotion. Le tout avec une sauce de drama et de relations romantiques. Suits, quoi.

Ce que j’en attends

J’adorais Suits. Je me suis mangé tellement d’épisodes (et de saisons !) d’un coup quand j’ai commencé à rattraper la série ! Je ne suis pas surpris qu’elle cartonne aujourd’hui en streaming sur les plateformes qui la diffusent, au point de donner envie à NBC de tenter ce spin-off quelques années après la fin de la série d’origine. J’ai mes doutes sur l’efficacité d’un spin-off : je n’aime vraiment pas beaucoup Stephen Amell, casté comme lead ici (mais j’adore Maggie Grace, cela dit) ; rien ne remplacera jamais la fraîcheur de la série d’origine et de son improbable twist de départ. Surtout, le carton que connaît la série d’origine est lié à deux ingrédients : son casting, avec juste accessoirement Meghan Markle – connue aujourd’hui mondialement pour son mariage et les péripéties qui y sont liées – et le fait de pouvoir enchaîner les épisodes.

En diffusion à la semaine, c’était plus chaotique de suivre Suits et j’en ai fait les frais. J’ai mis des années à rattraper la fin de la série (juste pour ne pas me faire spoiler avec ce spin-off, oui ; et non, le premier épisode ne parle pas du tout de la série d’origine) alors j’ai un peu peur que ce spin-off propose la même chose ; surtout que j’ai du mal en ce moment à suivre mes séries hebdomadaires.

Et en même temps, est-ce que je ne passe pas mon temps à me plaindre de ne plus accrocher aux séries parce qu’elles manquent toutes des ingrédients que j’aimais à l’époque ? Celle-ci annonce la couleur en promettant vraiment de reprendre tous les ingrédients du succès de la série d’origine. Sans aller jusqu’à lui souhaiter le même succès, j’espère qu’elle tiendra la route !

Note moyenne de la saison : –/20

Suits LA – S01E02 – Old Man Hanrahan – 16/20

Tous les ingrédients semblent réunis pour que cette série fonctionne. Malgré un petit goût de réchauffé et déjà consommé, la nouvelle sauce qu’ajoute Los Angeles à ce spin-off prend plutôt bien et apporte une touche d’originalité sympathique. Plutôt que…

Severance – S02E06 – Attila – 17/20

J’aime toujours autant l’ambiance de la série et j’ai un milliard de questions sans réponses après cet épisode, encore. J’ai aussi toujours la même frustration : j’ai envie d’en savoir plus, j’ai envie d’en voir plus sur certaines intrigues, mais le temps est limité. En une saison et demi, ils ont développé tellement de pistes et d’histoires qu’il y aurait de quoi faire vraiment des saisons de 22 épisodes, mais ce n’est pas ce que nous avons. Et donc, une fois de plus, j’en reviens à crier ma frustration face à cette série qui a tout pour être parfaite, mais se contente d’être géniale.

Spoilers 

La procédure pour réassocier Mark commence clairement à porter ses fruits.

Did everyone severed their balls in the elevator this morning?

L’épisode commence par une scène entre Mark et sa colocataire. Il est bouleversé de l’interaction qu’il a pu avoir avec Gemma et il débriefe évidemment de ce qu’il a vu. Il est perturbé par la liste de faits qu’elle déclamait sans vrai but ou émotion, mais aussi par le fait qu’elle ne semblait pas le reconnaître pour ce qu’il était – son mari. La conversation enchaînait ensuite sur les stages du deuil et le fait que la période de marchandage

De retour à Lumon, Dylan se confie à Helly et Mark sur ce qu’il a vu lors de l’enterrement d’Irving. On lui reproche de ne pas avoir pris avec lui le papier laissé par Irving, mais il a trop peur d’avoir des ennuis (et donc de perdre le privilège dont il ne parle toujours pas à Helly et Mark ; alors qu’il voit une nouvelle fois sa femme et lui pose plein de questions sur son innie… alors qu’elle lui en pose sur son mari ; et ils sont clairement en train de tomber amoureux l’un de l’autre). Cela dit, le plus intéressant arrive plutôt quand Mark veut se servir dans le frigo et est de moins en moins dissocié : il voit le frigo de son innie, puis son salon.

Cela le motive, apparemment, à s’enfermer dans les toilettes avec Helly pour lui raconter les menaces de Milchick… et surtout pour lui dire qu’il a couché avec Helena. Pauvre Helly. Elle ne comprend pas immédiatement, ne voulant pas comprendre, puis est clairement blessée par ce qu’il se passe. Elle a beau voir que c’est une tactique de Lumon pour créer un fossé entre eux, elle reste humaine avant tout. Bien sûr qu’elle est blessée d’apprendre qu’il a couché avec elle sans se rendre compte qu’elle n’était pas elle – celle qu’il connaît et qu’il est censé aimer.

C’est difficile comme scène, mais je pense vraiment que Mark a pris la bonne décision. En lui disant, il se libère du chantage de Milchick, même si elle passe un bon moment en dépression à cause de lui. Il y a de quoi. Après un bon temps de réflexion, Helly se rend à nouveau auprès de Mark. Le but est clair : elle est jalouse d’Helena et aimerait avoir son propre souvenir du sexe avec lui. S’il est toujours motivé à cette idée, elle lui propose donc de coucher avec lui. Et voilà comment ils se retrouvent tels deux adolescents à chercher où ils pourraient faire l’amour dans cette entreprise. Ma foi.

Cela se fait finalement dans une pièce avec des bureaux recouverts de bâche. Si la scène est belle concernant le consentement, elle est un peu longue à subir pour nous et ce n’est pas dingue de les voir coucher ensemble comme ça, je trouve. Mais bon, c’est une série après tout. Si tout se passe bien entre eux, Helly reste inquiète après coup – voulant savoir si c’était mieux avec elle qu’avec Helena. Mark lui répond en l’embrassant et en saignant du nez.

De son côté, Milchick se confie à Huang sur son entretien de la veille concernant ses performances. Le but est en fait de la menacer à demi-mot : il a apparemment son mot à dire sur le diplôme à venir de Huang et il lui fait bien comprendre qu’elle a intérêt à arrêter de lui mettre des bâtons dans les roues ou le critiquer auprès de ses supérieurs en balançant tout ce qu’il fait. Bordel, mais est-ce que les acteurs ont plus d’infos que nous ? Ils jouent super bien des trucs qui n’ont aucun sens ; il y a tellement d’émotions…

On le voit pourtant ensuite répéter ce qu’il a déjà dit à Huang, en s’inspirant d’un manuel d’employés fourni par Lumon avec l’injonction d’utiliser des mots compliqués. La scène me rappelle la torture des innies en saison 1, où ils devaient répéter plein de fois la même phrase. J’ai tellement envie d’en savoir plus !

Puisque Mark saigne du nez, il se rend avec Helly auprès de Huang pour un petit check-up médical. Le problème est que Huang pourrait bien comprendre ce que trafique son outtie, mais Mark a le bon réflexe de mentir quand il s’agit de parler des hallucinations. Pour autant, ça ne suffit pas : il se retrouve à vivre un souvenir superposé, avec à la fois l’infirmerie et une scène dans son sous-sol, avec sa colocataire. Bon. Il y a un problème évident de temporalité dans cette histoire des souvenirs superposés : comment peut-il dire dans l’infirmerie ce qu’il dit aussi dans son sous-sol, bien plus tard.

Une chose est sûre, ces souvenirs superposés, ça lui pose problème. Il finit par péter un câble dans son sous-sol et chercher à s’enfuir, pour aller manger, parce qu’il a la dalle. Là, il retrouve Helena qui, comme par hasard est venue diner au même endroit. Bordel, ce sont de sacrés manipulateurs ! Elle est toute heureuse, soi-disant, de le rencontrer pour la première fois, faisant mine de le reconnaître parce qu’il est un employé modèle, et c’est à peu près tout.

Helena conseille à Mark de rencontrer son père – l’inventeur de la procédure – et la conversation tourne en un flirt étrange. En même temps, Helena a couché avec lui, c’est normal de sentir encore attirée… mais elle est aussi là pour continuer de le manipuler. Je n’arrive pas à savoir son but : veut-elle juste le manipuler ou est-elle aussi attirée ? La nuance est fine, juste comme il faut. Quand elle parle de la femme de Mark, cependant, il est assez évident qu’elle lui veut du mal : elle fait comme si elle ne savait pas qu’elle était en vie – et qu’il le sait. Elle fait aussi semblant de se tromper de prénom, avant de se rapprocher de lui comme un pour un baiser, sans l’embrasser pour autant. J’ai de la peine pour Mark.

Tout ça le motive à rentrer chez lui et à tenter l’expérience d’être réellement réassocier. Sa colocataire veut précipiter les choses ? Très bien, il est temps pour lui d’avoir tous les morceaux du puzzle. La chirurgie fait un peu peur à voir, parce qu’il a clairement un trou dans la tête, mais tout semble bien se passer. Pourtant, il n’a pas immédiatement tous les souvenirs qui lui reviennent. Le premier qui lui vient en tête ? Eh, quand il est couche avec Helly, bien sûr.

Il se relève quand les images se mélangent ensuite – Helly, Helena, Gemma. C’est à ne surtout pas faire : il doit rester parfaitement immobile… Mais Devon choisit ce moment pour lui rendre visite. Il se sent forcé de lui ouvrir, les deux s’engueulent parce que Mark essaie de se débarrasser d’elle et il finit par faire une sorte de malaise – ou AVC, à ce stade. Il s’effondre au sol, les yeux ouverts comme un cadavre. Sacré cliffhanger.

John Noble ! L’acteur rejoint le casting de la série en tant que mari de Burt, le petit-ami d’Irving. Cela fait plaisir de le retrouver (bordel, Fringe, c’était il y a douze ans et il me paraissait déjà vieux dans cette série, comment c’est possible qu’il semble toujours le même ?), mais je ne peux m’empêcher de voir en lui l’homme qui était dans les couloirs de Lumon au début de l’épisode précédent. Nous verrons bien. Le dîner entre les trois hommes est assez déroutant.

En vrai, je ne sais pas ce qu’ils cherchent à savoir dans cette affaire, mais la conversation tourne finalement autour de la religion. C’est l’occasion d’apprendre que Burt et son mari sont croyants et que l’Eglise considère les innies comme des personnes différentes des outies. Allons bon : selon eux, il serait possible qu’un innie soit au paradis et un outie en enfer, par exemple. Dans cette optique religieuse complètement stupide, je suppose qu’il est dommage que Burt soit toujours homosexuel en tant qu’innie si le but était d’éviter l’Enfer.

Bien sûr, la soirée ne peut se terminer sans que le mari de Burt n’aborde finalement la question qui les ramène tous là : ont-ils couché ensemble ? Des rapports non protégés ? S’il est pour que les innies découvrent la sexualité et puissent vivre des expériences, il est bien sûr curieux, parce qu’il s’agit de son mari, mais il dit aussi des choses plus étranges, insinuant que Burt travaillait déjà pour Lumon vingt ans plus tôt, ce qui n’est pas possible puisque la procédure n’existait pas. Bordel. Je ne fais pas confiance à Burt, il ne manquait plus que ça. Il est à peu près sûr que le cliffhanger nous indique qu’il faut se méfier de lui après tout – il drague Irving, ça sent mauvais pour lui.

Gretchen, la femme de Dylan, rentre chez elle le soir et décide de mentir à son mari. Je suis assez surpris par ce mensonge. Elle est en train de tomber amoureuse de son innie, d’accord, mais pourquoi le cacher ? Ce serait l’occasion de pimenter son mariage, enfin !

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