Salut les cinéphiles,
Les semaines se suivent et les bons films s’enchaînent au cinéma comme en-dehors de celui-ci. J’ai hésité un moment sur mon article de jour : fallait-il parler du dernier Pixar, Turning Red, ou du dernier film français qui m’a vraiment beaucoup plu ? Cocorico, je crois qu’il est tout de même important de faire la promo de Notre-Dame brûle à ma modeste échelle.
Concrètement, vous savez peut-être que j’étais un public vendu d’avance, parce que le quartier St Michel et l’aura de Notre-Dame sont des pans entiers de mon adolescence/mes études de jeune étudiant. La voir brûler en direct à la télévision reste un souvenir terrible et c’est une image à laquelle je ne m’attendais absolument pas quand c’était arrivé. Lorsque j’ai vu la bande-annonce de ce film, franchement, je me suis dit que c’était une idée nulle d’en faire un film… mais je me suis repris la violence de ces images en pleine face.
Voir aussi : L’incendie de Notre-Dame de Paris
Et ça a donc fonctionné sur moi : je me suis montré curieux et j’ai voulu voir le film. Il y a assez peu de spoilers pour le coup : tout est dans le titre. Le film se concentre sur la cathédrale parisienne le jour de l’incendie, proposant sa vision de l’événement en nous montrant le nombre improbable de causes qui pourrait expliquer ce qui a provoqué l’incendie, avant de nous montrer le déroulé des événements. C’est hyper frustrant, avec en permanence le sentiment que cela aurait pu être évité et qu’un certain nombre d’erreurs humaines ont mené à cette semi-catastrophe, principalement symbolique, mais tout de même.
Le cœur parisien est touché, comme je le disais dans mon article de 2019 (c’est déjà si vieux ?), et ça marche particulièrement encore de jouer là-dessus avec un film. Pour autant, je ne pense pas que ce soit un film pour les parisiens uniquement : au contraire, avec l’introduction qui nous présente bien son personnage principal et toute la richesse de la cathédrale, on comprend bien qu’au-delà d’une cathédrale, c’est un symbole de la France qui a pris feu, et que le drame a été vécu à différentes échelles.
Là-dessus, la réussite est complète : on nous propose un véritable film d’action, avec le suspense où il faut, la tension qui monte, les péripéties, les quelques destins de personnages forcément marqués par ce qu’il s’est passé côté pompiers, mais aussi ailleurs, et notamment côté politiques. On note qu’Anne Hidalgo n’est pas une actrice talentueuse et que la politique internationale n’est pas oubliée non plus. Etonnamment, il y a ainsi un bon humour par petites touches pour dédramatiser.
Moins étonnant : le film en fait parfois un peu trop dans ses symboles et avec la religion, mais bon, je m’y attendais et il y en avait moins que ce que je craignais. J’attendais en revanche toute une partie du film qui n’est pas assez développée : l’évacuation des œuvres d’art de la cathédrale. Le film se concentre beaucoup trop sur la couronne d’épines, LE joyau de la cathédrale, certes, et très peu sur toutes les œuvres qui ont pourtant dû être évacuées.
Les images de l’intérieur de la cathédrale et des flammes sont impressionnantes, la reconstitution est magnifique à regarder : ça rappelle qu’on est tous voyeuristes sur ce genre de drame, je pense. Bon, je parle de drame, mais dans le fond, ce n’est jamais qu’un édifice de pierre et de bois, je le sais bien. D’ailleurs, la fin m’a fait lever les yeux au ciel, et pas pour prier, mais l’ensemble m’a beaucoup plu malgré tout.
Et comme d’habitude, je termine donc mon article du mercredi en vous invitant à aller au cinéma, parce que ça vaut le détour : c’est rare d’avoir un film catastrophe sur un bâtiment ; rare d’avoir un film d’action français et rare d’avoir un semi-documentaire aussi efficace.