Quand la vie me fait un improbable poisson d’avril

Salut les sériephiles,

Ce n’était pas du tout l’article que j’avais prévu et ça va peut-être sentir quelque peu le réchauffé pour ceux qui me suivent sur Twitter, mais cette histoire est tellement invraisemblable que je ne peux pas ne pas l’évoquer sur mon blog – voyons cet article comme un pseudo journal intime qui n’en est pas un tant je vais raconter cette histoire à tout le monde.

Non, parce que, quand même, la vie a décidé de me faire un 1er avril. Et la blague n’était pas drôle du tout à vivre sur le moment – même si je vais vite m’en remettre pour un rire longtemps. Hier soir, je suis allé au cinéma voir un film qui commençait à 20h55. À 20h54, je regardais une dernière fois mon portable, pour le mettre en mode silencieux, devant le cinéma. A 22h20, je me rendais compte que mon portable avait disparu. Entre les deux, j’étais entré dans le cinéma – et c’est un petit cinéma, franchement, avec peu de passage – et dans une salle où se trouvaient à peine dix personnes. D’ailleurs, le film La Brigade mérite plus de spectateurs que ça !

Toujours est-il que mon portable avait disparu. 31 mars, 22h25, je commence à me rendre à l’évidence après avoir fouillé toute la rangée, inspecter le sol (jonché de popcorn des enfants venus voir Sonic, il paraît que c’est normal, bordel, éduquez vos mômes et apprenez-les à respecter votre argent ??) : on m’a volé mon portable. Quand même, je ne lâche pas l’affaire comme ça, allant voir à l’accueil du cinéma, espérant un bon samaritain pour le ramener là.

Fail. J’ai gagné le droit de retourner inspecter les mêmes rangées de siège avec une employée du cinéma, totalement désolée pour moi (c’est elle qui m’a expliqué que c’était toujours comme ça le sol dans les séances avec les enfants). Franchement, on a réinspecté les sièges à côté du mien, le sol, la rangée devant, la rangée derrière. Rien.

Sortie du cinéma, dépité, après avoir laissé des coordonnées. Bon. Il faut s’y faire : le portable a disparu. Maigre espoir : il n’y avait personne au guichet du cinéma à la fin de la séance, donc possiblement, quelqu’un a embarqué avec lui le téléphone pour le ramener le lendemain. Tordu, mais ça peut arriver, non ? Humph.

La suite ? Faire les restaurants de la rue autour du cinéma pour leur demander si quelqu’un a trouvé le portable. Non. Retourner au cinéma, réinspecter la salle dans le noir complet avec un flash d’un autre téléphone, au cas où, on sait jamais. Se maudire d’être en mode avion. Sortir du cinéma, vérifier les poubelles en désespoir de cause. Rentrer chez soi, avec un maigre espoir et un énorme problème.

Vous voyez, mon portable, c’est mon bébé, alors je l’ai mal pris de l’avoir perdu, surtout comme ça. Et puis, au-delà de ça, je n’avais pas sauvegardé mes photos. Pire encore : c’est mon accès internet, je n’ai pas de wifi, moi. Bon, je ne vis plus tout à fait seul, alors c’est un demi-problème. Reste que je n’ai pas de quoi me connecter ou contacter qui que ce soit pour le lendemain, ce fameux 1er avril du titre.

Je voulais me coucher tôt, parce que je devais commencer tôt au boulot aujourd’hui, et parce qu’ils annonçaient de la neige – genre, miracle de Noël un jour de printemps, vous êtes sérieux ? C’était une autre sorte de fail : il était 23h le temps de faire tout ça, et me voilà parti à déterrer mes anciens portables à la recherche d’une solution viable. Ce fut compliqué. Dans mon malheur, j’ai la chance d’avoir un forfait Free à 2€ que j’utilise parfois pour le boulot, donc j’avais déjà une carte sim à portée de main. Pas de bol, c’est une nano : elle n’est compatible qu’avec un portable que je n’utilise plus depuis six ans à peu près.

SU-PER. Au moins, ça fonctionne pour les SMS. Commence un autre problème : ça ne fonctionne que pour les sms et les appels, mais moi, j’ai besoin d’un peu plus pour mon trajet en train – idéalement une application pour vérifier l’état du trafic avant de partir sans avoir à réveiller personne ou, bon, de la musique. Pour ça, il faut des applications. Pour ça, il faut le playstore, et donc, il faut un compte Google.

Là, j’ai découvert la plus grosse des failles de sécurité : la putain de double authentification de mes deux. Pardon, je deviens vulgaire, mais sérieusement ? Mon compte Google est protégé par un mot de passe assez long, avec des caractères spéciaux, des majuscules, des minuscules, des chiffres, pas forcément dans cet ordre précis et cohérent. Je CONNAIS mon mot de passe, et c’est une petite fierté.

Comme la connexion est suspicieuse parce qu’elle se fait depuis une connexion et un appareil inhabituels, on me dit alors qu’on va m’envoyer un SMS pour confirmer que c’est moi. Merci, mais non merci ? Frustrant. Finalement, en luttant un peu avec les possibilités, on me dit m’envoyer un mail de confirmation sur une adresse de sécurité. Ah, parfait.

Je vais sur l’adresse mail secondaire, tout va bien, j’ai le mail, je clique et… « Merci de patienter 72h le temps de confirmer que c’est vous ». WTF. Super la sécurité qui empêche de te connecter. Quand j’ai réussi à mettre un compte Gmail secondaire sur le téléphone ? Impossible de télécharger les applis. Bon. Qu’à cela ne tienne, je prends mon autre ancien portable – le plus récent, changé parce que la batterie ne chargeait plus vraiment.

Il fonctionne à peu près, 38% de batterie, mieux que rien. J’ai mes applis dessus, alléluia. Lol. Snapchat ? La connexion est suspicieuse, merci de cliquer sur le SMS qu’on vous envoie. AAAAAAH. Bref. Spotify, Twitter, Messenger, merci de ne pas être trop pète-couilles. Snap ? J’ai compris que j’avais failli te perdre définitivement dans cette affaire.

Autant vous dire que mon premier avril, parce qu’il était minuit passé, commençait bien. Rapidement, il fut une heure du matin et l’heure d’aller se coucher en mettant en charge deux téléphones, en priant pour que les réveils fonctionnent parce que bon, ça faisait un moment que je n’avais plus utilisé ces portables, et en espérant un miracle pour le retour de mon téléphone.

L’insomnie n’a pas tardé à frapper par contre : l’adrénaline de la perte, l’angoisse, le fait de se repasser en boucle tout ce qu’on a fait et l’endroit où l’on a pu « perdre » son téléphone en se le faisant voler. Hautement improbable dans ce cinéma avec douze personnes sur mon chemin, à tout casser. Hautement frustrant aussi.

1h30 : ah, demander à quelqu’un de vérifier les groupes et pages Facebook de la ville, on ne sait jamais. Insupportable, impossible de dormir.

7h20 : vingt-cinq minutes avant le réveil, c’est bon, marre de tourner en rond, se lever, se motiver pour aller faire cours quand même, dans des conditions pas idéales de sommeil manquant et d’absence de connexion à internet. Je suis parti vingt minutes plus tôt que d’habitude de chez moi, bravant le -2 degrés avec joie (non) et… regardant à nouveau les poubelles dans la rue du cinéma, ON NE SAIT JAMAIS.

L’espoir toujours, le froid surtout. J’arrive en gare trois minutes avant le train qui précède celui que je prends habituellement. Je vois un train partir : celui d’encore avant, suffisamment en retard pour que je puisse le voir partir. Mauvais signe. La SNCF trolle ce premier avril avec un incident voyageur, une panne de signalisation et un colis piégé en même temps sur le message qui n’a ni queue ni tête.

J’ai attendu trente minutes de pouvoir partir de la gare, heureusement dans un train. Oui, oui, trente minutes : comment avoir dix minutes de retard quand on a vingt minutes d’avance ? Prenez le RER à Paris, vraiment.

Bien sûr, mon RER arrive à destination une minute après le départ officiel du bus. Pourtant, depuis le train, je vois que le bus est en retard. J’ai beau courir, y a des travaux sur mon chemin et je le rate, de si peu. Bim, retard, bim démerde-toi pour appeler ton boulot alors que tu n’as pas le numéro sur ton ancien portable (merci maman). Et ensuite ? Marche vingt minutes coco, comme tous les jours où il n’y a pas de bus aux horaires pratiques. Et mange-toi ton retard au passage. Et puis, on est le premier avril, alors c’est le moment pour qu’il se mette À NEIGER BIEN SÛR.

Comme une envie de faire un snap, MAIS TU PEUX PAS.

Non, vraiment, toute la journée au bout du bout. Les élèves qui tentent les poissons, en plus, mais vous croyez vraiment que c’est le jour pour ça ? Je suis assez fier de moi, j’ai quand même tenu la journée de cours complète, alors que je pensais en arrivant le matin que bon, j’allais m’absenter l’aprèm et tant pis. Je n’ai pas fait mes meilleurs cours, mais ce n’était pas une catastrophe non plus. Je n’ai insulté personne en route, j’ai gardé mon calme face à ces farces de la vie et sur mon chemin du retour, je suis retourné au ciné au cas où.

Bon, fail à nouveau. Comme la veille, rebelotte les appels commissariat et police. Pour rien. Il était temps de se rendre à l’évidence : plus de portable. Au ciné, on me dit quand même qu’après la séance en cours – finissant à 20h25 – on irait réinspecter la salle. Comme si ? On s’est tapé la salle pendant trente minutes la veille et un autre employé y est passé l’après-midi pour vérifier ; sans compter l’équipe de ménage le matin…

La police conseille quant à elle de rappeler le mardi, alors qu’on est vendredi, parce que « ça peut mettre du temps à arriver quand même ». Bon. Les lueurs d’espoir sont faibles, tout de même. C’est parti pour bloquer la ligne et pour… se chercher un nouveau téléphone. Ben oui, il m’en faut un tout de même. Et je suis allé loin, jusqu’à considérer de me délester de quasi un demi-salaire parce que ça peut coûter cher ces conneries quand on vise la qualité.

Au moment d’appuyer sur le bouton pour commander ce nouveau portable, et je ne plaisante pas, vraiment, ça s’est joué à trente secondes près, un coup de fil d’un numéro inconnu. Le numéro inconnu ? L’employée du cinéma : il est 20h58 et 24h après le dernier moment où j’ai vu mon portable, on m’annonce qu’il est retrouvé.

Où donc ? DANS LA PUTAIN DE SALLE DEPUIS TOUT CE TEMPS. Improbable. Le téléphone était donc coincé derrière un accoudoir, contre les dossiers de deux sièges, suffisamment enfoncé pour qu’on ne le sente pas en passant la main, pas assez tombé pour qu’on puisse le voir sous le siège. Personne ne l’a vu là de la journée, pas même les gens assis sur le siège en question.

Conclusion ? Ne perdez pas espoir, on ne sait jamais ce que la vie nous réserve. C’était un sacré premier avril tout de même ; c’est totalement dingue, croyez-moi. Deuxième conclusion : la double authentification, c’est de la merde. J’ai modifié autant que possible les mesures de sécurité, mais pour Google comme pour Snap, on ne peut pas vraiment s’en passer. Genre, sur snap, je n’ai pas activé la double authentification, mais elle se fait quand même. J’ai ajouté une adresse mail de secours, espérant que ça puisse aider… Dernière conclusion : demain, je fais toutes mes sauvegardes, promis.

En attendant, j’ai demandé la réactivation de ma ligne il y a 2h30 et ce n’est toujours pas fait alors qu’on me disait que ça prendrait deux heures. Je serre les dents, manquerait plus que ça coince encore là, flemme. On verra demain matin, là, c’est l’heure de dormir pour se remettre de ce premier avril, je crois.

Désolé, cet article est beaucoup trop long, mais, vraiment, c’était toute une aventure, vous n’imaginez pas le mix d’émotions quand la vie se fout de votre tronche à ce point. Je vais m’en souvenir de ce premier avril, en tout cas. Et du film La Brigade aussi, c’est une séance originale au moins (un peu déçu par la fin du film, mais il est vraiment sympathique, si vous hésitiez à aller le voir, allez-y). Bonne nuit !

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6 commentaires sur « Quand la vie me fait un improbable poisson d’avril »

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