Épisode 7 – From Unknown Graves – 17/20
La structure de cet épisode est étrange, parce qu’elle rejoint davantage ce que les autres séries font habituellement… mais pas celle-ci. Pour le coup, l’épisode aurait pu être raccourci assez simplement par la réduction d’une de ses intrigues moins importantes a priori que les autres. Il faut dire que les autres sont inévitablement plus convaincantes puisqu’elles s’intéressent de plus près aux personnages. Et vraiment, j’aime passer du temps avec eux.
Spoilers
L’Orville est envoyé négocier un traité avec les Janisi, un peuple détestant les mâles… mais le cœur de l’épisode est plutôt dans les relations sentimentales de chacun.
– Some people would call that love.
– I am incapable of love.
À peine le temps de me mettre à jour dans tous mes hebdos et dans la série qu’un nouvel épisode est déjà diffusé ! Et je suis tellement fan de cette troisième saison pour le moment que je me lance le visionnage dès maintenant : je suis trop curieux de voir ce que va donner l’intrigue de cette semaine. Cela va être dur d’attendre une semaine pour l’épisode suivant, par contre.
En plus, celui-ci commence avec la promesse de relancer l’intrigue de l’invasion des Kaylon, enfin. En effet, dans une petite banlieue extra-terrestre, une famille est toute heureuse de recevoir son premier robot domestique prêt à changer leur vie. Pas de bol pour eux, le robot en question est un Kaylon. L’invasion par la petite porte est sur le point de commencer.
Sans trop de surprise après l’épisode précédent, John et Talla continuent de sortir ensemble – et donc de coucher ensemble. Les choses ne sont pas si simples par contre pour eux, car ils sont d’espèces différentes et qu’au lit, Talla a pris l’habitude de nous dégommer John. En une semaine, il a ainsi eu trois fois à se rendre auprès de Claire pour être guéri.
C’est plutôt drôle à voir, parce qu’il lui ment évidemment sur la nature de ses blessures et que Claire s’inquiète pour lui en le soignant. L’avantage, c’est que les soins sont rapides. Une fois que c’est fait, Claire se précipite dans le simulateur pour y retrouver Isaac. Une fois de plus, on le retrouve sans son déguisement de Kaylon, et c’est plutôt chouette à voir. Les deux continuent de développer une vraie relation, même si Isaac a bien du mal à savoir quoi faire de celle-ci.
Il faut dire que ce n’est pas évident pour Claire de lui expliquer les interactions humaines et les sentiments, alors qu’Isaac veut juste définir de manière claire les choses entre eux. S’ils ne sont pas encore un couple, ça ne saurait tarder.
Après ce petit détour sur les développements nécessaires de personnages, nous pouvons en revenir à l’intrigue principale de l’épisode qui voit l’Union en galère de se trouver de nouveaux alliés face à la menace des Kaylon. Ironiquement, l’Union considère toujours que l’Orville est le meilleur des vaisseaux pour les relations diplomatiques, et ça en dit long après le délire des Krill.
Pour cet épisode, ils vont donc devoir négocier avec un peuple nommé les Janisi. Ce peuple a la particularité chouette d’être une matriarchie et de détester les hommes, forçant l’Orville à ruser pour leur faire accepter une possible alliance avec l’Union – sans pour autant intégrer l’Union car les valeurs prônées par ce peuple sont trop différentes.
La ruse, on la voit tous venir : les femmes prennent le pouvoir de l’Orville, et il y a peu de difficulté à mettre ça en place puisque le casting est assez paritaire dans l’ensemble. Cela donne quelques gags un peu lourd tout de même quand Ed et Gordon sont rétrogradés à la position de simples valets censés s’occuper des bagages de la délégation ou quand Bortus ne comprend pas pourquoi s’allier avec un peuple si fermé d’esprit quand les Moclans le sont tout autant.
Si cet humour provoque quelques longueurs, il est aussi dans l’ADN de la série, donc ce n’est pas trop une surprise et ça fonctionne bien. C’était marrant de voir Kelly et Talla désespérées par la lenteur des hommes. Malgré tout, il y a également un peu d’action dans l’épisode. La délégation est censée rencontrer l’Orville dans une zone nébuleuse déserte, mais les radars du vaisseau disent le contraire.
Ed, Charlie, Gordon et Bortus se rendent sur place pour enquêter et découvrent ainsi un étrange laboratoire dans lequel ils rencontrent Timmis, un Kaylon et surtout le Docteur Villka, la fille d’un docteur très influent que l’équipage connaît apparemment.
L’histoire de ce couple est improbable et va rapidement énerver Charlie : Villka est devenue amie avec son Kaylon parce qu’elle l’a sauvée après un crash causé par… L’Union. Le Kaylon était trop endommagé pour faire le moindre mal à Villka et son père, alors ils ont pris la décision de le sauver pour l’étudier. Et ils ont bien fait : ils ont trouvé un moyen scientifique inutilement rendu complexe par le scénario pour que le robot puisse… eh bien, ressentir des émotions.
Ce n’est pas rien dans les perspectives que ça ouvre pour l’Union et tout le monde le sait bien. Aussi, Ed décide de faire monter à bord de l’Orville Timmis et Villka, mais aussi loin que possible des Janisi – que l’on perd de vue un temps de l’épisode, surtout quand on refait un tour par la famille de banlieue se rendant compte que K1, son Kaylon, est quelque peu défaillant à insister pour aller voir l’école où il n’a pourtant rien à faire. Il pose un tas de questions et remet en question sa servitude, posant évidemment problème à ses propriétaires qui préfèrent le désactiver.
A bord de l’Orville, John et Claire sont incroyablement intéressés par les recherches de Villka, mais l’essentiel est que cette dernière envisage que sa trouvaille scientifique puisse restaurer la paix. Malgré tout, John est préoccupé par d’autres affaires à ce stade : il doit abandonner son poste pour le laisser à Charlie avec toutes les explications nécessaires et il doit surtout parler avec Talla.
Depuis le début de l’épisode, celle-ci prend le soin de l’ignorer autant que possible, sachant bien qu’ils doivent rompre. Les Xelayans sont un danger pour les autres espèces quand il est question de faire l’amour, allant parfois jusqu’à provoquer la mort des partenaires. Une petite discussion plus tard, John parvient pourtant à ce qu’il désire : Talla reconnaît qu’elle n’a pas envie d’arrêter de le voir, car ils ont vraiment une relation intéressante et qui pourrait fonctionner.
J’ai du mal avec le personnage de John que l’on a vu beaucoup s’amuser depuis le début de la saison, mais il a l’air sincère et ça ferait plaisir de voir ces deux-là heureux, alors pourquoi pas. Malheureusement pour eux, dès qu’ils retournent au lit, John se fracture la jambe… et le pelvis. Le pauvre. Il insiste malgré tout pour retourner seul à l’infirmerie, où Claire est loin d’être ravie de le voir. Comme en chemin, il a croisé Isaac qui l’a aidé malgré ses réticences à arriver à l’infirmerie, Claire en profite pour en parler à Isaac.
Il faut dire qu’en parallèle de tout ça, l’arrivée de Timmis sur l’Orville a provoqué quelques remous pour toute l’équipe. Il est évident que l’opportunité qu’il représente pour Isaac n’est pas la moindre des choses à considérer, surtout pour Claire : elle apprend que Villka est persuadée de pouvoir répliquer son expérience sur Isaac.
Malheureusement pour Claire, Isaac n’est pas du tout intéressé par l’idée d’avoir des émotions. Cela est plutôt logique : pour lui qui ne pense qu’à être efficace dans tout ce qu’il fait, les émotions seraient évidemment un problème. En revanche, elles seraient aussi un avantage pour lui dans sa relation avec Claire. Et si même Isaac ne voit pas l’intérêt d’avoir des émotions, nous sommes mal barrés pour que les Kaylon se fassent à l’idée. Pourtant, Timmis est vraiment content d’avoir des émotions et il tente de les vendre comme il se doit à Isaac – lui-même ravi de parler à un Kaylon pour la première fois.
Ce qui est intéressant est toutefois que Timmis lui-même semble considérer Isaac comme capable d’avoir des émotions, notamment des regrets. Je ne serais pas surpris d’apprendre qu’Isaac développe par lui-même la notion d’émotion et de sentiments. Mais pour l’instant, il nous brise le cœur de Claire, c’est tout.
Bien sûr, toute cette romance s’effectue en parallèle du reste de l’épisode. Plus l’épisode avançait et plus il semblait évident que l’intrigue sur le Kaylon arrivant dans une famille était finalement une intrigue se déroulant dans le passé de la série. Ainsi, on se retrouve avec une conversation entre deux dirigeants de la société créant les Kaylon. Le nombre de plaintes de famille est assez incroyable, les Kaylon gagnant chaque fois en autonomie et en indépendance, donc en rébellion face à la race humaine voulant les dominer.
Bien sûr, la série prend aussi le temps de développer le personnage de Charlie dans cette heure et quart d’épisode. Elle est ainsi confrontée à Timmis qui culpabilise de ce qui lui est arrivé à cause des Kaylon. C’est l’occasion pour elle d’apprendre davantage l’histoire des Kaylon : cela fait donc avec les flashbacks et toujours la même histoire de famille de banlieue s’habituant à la présence d’un Kaylon chez elle.
Le pauvre K1 voit donc l’arrivée d’une nouvelle technologie chez la famille : une télécommande capable de lui infliger de la douleur. Voilà donc comment les Kaylon ont commencé à détester leur espèce, profondément humaine apparemment : l’esclavage ne suffisant plus, ils sont passés à la torture. D’abord, c’était pour obtenir plus rapidement ce qu’ils demandaient, ensuite, c’était pour le simple divertissement.
Cela nous est montré par des enfants mal-élevés s’amusant à torturer K1, et ça explique comment les Kaylon se sont mis à parler entre eux, communiquer et planifier la destruction de l’espèce biologique de leur planète. Inévitablement, Charlie est forcée de changer quelque peu d’avis. Quelque peu, mais pas trop quand même.
De son côté, Claire se retrouve à se confier à Kelly sur ses ressentiments vis-à-vis de la décision d’Isaac. Elle ne comprend pas qu’il ne veuille pas de sentiments alors que c’est leur absence qui provoque une grande partie des conflits et problèmes entre eux. Etonnamment, Kelly est plutôt de bons conseils, à expliquer à Claire qu’elle regrette de ne pas avoir demandé explicitement à Ed de changer pour elle.
Le sacrifice mutuel dans une relation ? Il est inévitable, soit, mais il y a quand même des limites. Claire semble en franchir certaines en demandant à Isaac de subir la procédure capable de lui donner des sentiments. Certes, ce n’est pas logique de le faire, mais elle a besoin d’être aimée autant qu’elle l’aime lui. Moi, j’aurais peur que les sentiments changent la nature de la relation, mais bon.
Isaac semble capable d’entendre la demande de Claire, et il se rend donc auprès de Villka, avant d’envoyer à Claire un cadeau lui demandant de venir dîner avec elle en lui offrant une magnifique robe. Elle se rend dans le simulateur, pleine d’espoir, et remarque immédiatement le changement en Isaac. La simple vue de Claire est trop pour lui, et l’acteur gère énormément les émotions qu’il est censé représenter.
Du point de vue d’Isaac, l’arrivée des émotions est une véritable révolution qui lui permet de mieux comprendre les humains, et c’est important pour lui. La déclaration d’amour qu’il fait à Claire est exceptionnelle, peut-être même un peu trop. Franchement, il me paraît très étouffant à être amoureux de Claire et à vouloir s’occuper des enfants. C’est en tout cas un Kaylon nouveau pour Claire qui expérience tout ce qu’elle rêvait, y compris une danse avec Isaac.
Cela fait plaisir à voir honnêtement et c’est un happy end pour cette relation qui est vraiment la plus belle de la série et qui parvient à être rafraichissante par rapport à d’autres séries ne pouvant se les permettre. Tout pourrait être bien qui finit bien, mais les émotions disparaissent soudainement, aussi soudainement qu’elles étaient venues.
Apparemment, les scénaristes aiment nous torturer : cela se termine mal aussi pour John et Talla, parce qu’elle le défigure complètement lors d’une autre nuit d’amour. L’histoire se termine mal pour eux, parce qu’ils s’aiment, mais ne peuvent être ensemble. C’est un peu l’inverse de Claire et Isaac donc, qui peuvent être ensemble, mais sans jamais vraiment s’aimer.
L’explication ? Timmis fait partie de la première génération de Kaylon, construite par des êtres biologiques, alors qu’Isaac est construit par des Kaylon. Par conséquent, il y a eu des modifications dans la structure, empêchant les émotions de prendre de manière définitive. Autrement dit, il oublie le sentiment que les émotions ont pu provoquer chez lui ; mais pour en avoir de nouveau, il faudrait le rebooter et lui faire oublier tout ce qu’il a appris.
Claire n’est pas prête à accepter de le perdre pour cela, et je pense qu’elle fait là le bon choix, même si tout ça nous brise le cœur. De toute manière, Isaac a prouvé qu’il était capable d’amour rien qu’en laissant à Claire la décision de supprimer ou non ses souvenirs. La dernière scène semble nous le prouver aussi : Charlie vient le voir pour reconnaître qu’elle a trop voulu simplifier les choses et qu’une espèce entière ne peut être mauvaise.
Contre toute attente, elle s’excuse donc de son attitude imblairable depuis son arrivée dans la série ET Isaac accepte son aide à une tâche où elle ne peut pourtant que provoquer des problèmes et des ralentissements. Mignon.
Bien sûr, cette intrigue n’empêche pas non plus les événements de continuer de se dérouler sur l’Orville. La structure de l’épisode est vraiment différente avec ces trois intrigues en parallèle, je ne m’y attendais pas et la critique est plus dispersée que d’habitude. Tant pis, ça n’empêchera personne de s’y retrouver, n’est-ce pas ?
Sur l’Orville, donc, la diplomatie avec les Janisi continue autant que possible, mais est finalement confrontée à une impasse quand l’une des représentantes Janisi décide de proclamer ses droits sur Ed pour coucher avec lui. En effet, un repas diplomatique en présence de toute l’équipe – avec officiellement les mâles pour observer ce qu’il se passe – avait été organisé par Kelly pour tenter d’habituer progressivement les Janisi à l’idée d’une alliance.
Tout était assez fluide et approuvé par l’Amiral, content de voir Kelly en position de capitaine, mais ça finit par poser problème de manière bien logique quand les Janisi refusent de reconnaître l’existence de droits pour les hommes – uniquement parce que les males ont conduit à quelques guerres et catastrophes par le passé. Bortus les déteste, forcément, et les Janisi décident de quitter l’Orville au plus vite.
Par chance, Kelly finit par trouver un point commun entre elle et les Janisi : la loi oblige les hommes à être fidèle pour les Janisi, quand elles peuvent faire ce qu’elles veulent. C’est exactement ce qu’il s’est passé pour Kelly et Ed, et pourtant, ils ont réussi à continuer de travailler ensemble. Les Janisi acceptent donc de recevoir une émissaire diplomatique. C’est mieux que rien.