The Irrational – S01E02 – Dead Woman Walking – 13/20

Comme de nombreuses séries procédurales, celle-ci peine à surprendre dans l’enquête principale de l’épisode que j’avais résolu 35 minutes avant le héros. C’est gênant sur un épisode de 41 minutes. Cependant, j’accroche bien au fil rouge et à certains aspects de la série, les commentaires sur la nature humaine étant généralement plutôt sympathiques. Il y a de nombreux axes d’amélioration, une actrice que je commence déjà à ne plus supporter et des grosses ficelles trop visibles, mais c’est un divertissement qui fonctionne comme il se doit. Et bordel, la structure en fil rouge sur une saison complète me manquait.

Spoilers

Pourquoi utiliser l’un des poisons les plus rares du monde sur l’une des seules personnes capables de le reconnaître ?


Are you seriously playing with fire ?

Non contente d’être la seule série de network diffusée en ce moment, la série s’offre aussi un long résumé du premier épisode avant d’entamer le second, histoire qu’on soit bien sûrs de ne rien avoir oublié de l’épisode. C’était un peu trop répétitif, mais bon, je vais l’effort de supporter pour l’instant : j’ai envie de croire en la possibilité que représente cette série.

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Le fil rouge

L’épisode reprend d’abord par le fil rouge de la saison, et c’est bien normal : l’explosion de l’Eglise. Alec ne s’en souvient toujours pas précisément, alors il tente de recréer les conditions de l’explosion. Il se souvient avoir senti les flammes, forcément, mais aussi un parfum floral. Le voilà en pleine recherches avec son eau de Cologne pour se souvenir de détails supplémentaires. Pour cela, il faudra attendre la fin de l’épisode : pendant son enquête, il va trouver la bonne fleur par pur hasard (et on s’en doutait dès le départ de l’épisode).

Ainsi, en fin d’épisode, il retente son expérience de brûler la fleur et l’odeur lui débloque un de ses souvenirs – la voiture du terroriste avait des jantes particulièrement laides, mais reconnaissables. C’est un détail de plus pour la suite de la saison, et j’avoue que je tombe dans le piège de ma propre curiosité sur ce fil rouge. J’espère qu’on en saura vite plus.

En attendant, il faut se taper une enquête trop facile à démêler et la conséquence du cliffhanger précédent : les caméras de surveillance n’ont que le dos de l’homme. Pff. On vous croit les gars. Bref, la première expérience matinale d’Alec est un échec, donc il se rend ensuite au boulot. J’adore ces personnages de séries qui ont toujours le temps de mener toute une vie avant d’aller au boulot – mais en même temps, je regarde cet épisode avant d’aller au boulot, donc je suis comme eux.

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Le poison

À peine arrivé à l’université, Alec tombe sur une vieille amie qui n’est pas là pour une visite sociale. Elle souhaite au contraire obtenir l’aide d’Alec pour résoudre… son propre meurtre. Rien que ça ! Elle s’est rendue compte qu’elle était empoisonnée avec une substance mortelle, généralement utilisée pour tuer des espions russes.

Lui, il aimerait plutôt l’aider à se soigner – mais les antidotes sont trop expérimentaux pour cette amie qui refuse de voir son cerveau réduit en bouillie dans l’affaire. C’est un peu osé de nous introduire un perso cool voué à mourir dès le deuxième épisode de la série. Cela dit, j’aime bien cette manière de nous présenter une nouvelle enquête, et c’est suffisamment original pour ne pas avoir un sentiment de répétitions dans les épisodes suivants. J’imagine qu’il vaut mieux viser haut dans l’originalité des premiers épisodes pour marquer les esprits avant que ça ne devienne trop routinier.

En tout cas, l’enquête semble un peu simple : CJ, la femme empoisonnée, a déjà un suspect qui aurait un mobile et un accès au poison. Toutefois, elle doute tout de même, se disant qu’elle pourrait être un dommage collatéral et que la victime aurait pu être cet homme.

Après, quand on apprend qu’elle a un partenaire d’écriture, Jean (je crois ? Gene ? Who cares ?), on sent bien que l’intrigue va avoir un petit peu de fun à nous proposer pour finalement l’accuser. Par contre, c’est trop gros qu’Alec ne pense même pas à le soupçonner un quart de seconde – et ça en faisait aussitôt le coupable idéal.

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L’enquête

L’enquête prend une tournure bien différente de l’épisode de la semaine dernière. Marissa ne souhaite pas trop que son mari soit si impliqué, mais c’est trop tard : c’est CJ elle-même qui le pousse à enquêter après tout. Il me reste un problème avec Alec : je ne vois pas pourquoi il aime tant se mettre en danger. En attendant qu’il le fasse, on le voit mener l’enquête. Et en fait, il ne fait rien du tout, se reposant à 100% sur ses étudiants.

J’ai bien aimé leur petit brainstorming pour attirer à eux l’un des principaux suspects de l’empoisonnement de CJ. Grosso modo, c’est facile : il suffit de le leurrer avec un produit gratuit. Bon, autant le brainstorming était sympa, autant le résultat était un peu ridicule ! L’étudiante totalement 100% amoureuse de son prof envoie un simple message Whatsapp pour un échiquier gratuit et hop, ça fonctionne ? Qui répond à ce genre de messages sur des trucs gratuits venant d’un inconnu là ?

Je veux bien qu’il soit fan d’échecs, mais s’il est fan du site, il doit bien se rendre compte que c’est une arnaque. Bon, on va passer sur cette faille dans le scénario et en arriver au moment où Alec se met en danger, fixant un rendez-vous avec son suspect principal. Il s’y rend seul, avec une Marissa évidemment en retard pour que le suspense soit plus grand. Quand il rencontre le suspect, il vient de se faire tuer par ce qui ressemble à un tueur professionnel.

Et c’est parfaitement irrationnel de voir Alec tenter de s’en sortir en plongeant dans l’eau. J’ai aimé le moment où il raisonne avec le tueur comme il peut, mais c’est vraiment pas terrible de le voir ensuite prendre un chemin à découvert pour s’enfuir alors que clairement il y avait une solution pour plonger sans risquer de se prendre une balle.

Bien sûr, Alec survit et cela permet de relancer l’enquête dans une nouvelle direction. Au passage, on nous fait aussi un petit aparté sur la curiosité qui est un moyen précieux de piéger les gens et de les pousser à faire des choses. C’est pas faux, ma foi. J’aime vraiment ce petit côté faussement scientifique et la manipulation que propose la série. C’est pour moi la force de cette série procédurale et j’espère qu’elle va s’en rendre compte pour réduire d’autres scènes moins intéressantes.

En attendant, on en revient donc à l’enquête, où CJ explique qu’elle pense avoir été empoisonnée pendant un déjeuner au restaurant. Par chance, il y a eu une demande en mariage ce jour-là, donc il existe une vidéo. Avec sa sœur, Alec la visionne et finit par remarquer que la théière a été échangée sur la table. Cela frustre énormément CJ quand elle l’apprend, parce qu’elle est sûre d’être quelqu’un qui remarque tout, tout le temps.

Alec lui prouve que non avec une autre expérience et… putain, mais ils recommencent ! Exactement comme la semaine dernière, ils nous privent de l’expérience qui serait pourtant sûrement marrante à vivre. Je veux dire, il lui prouve qu’en se concentrant sur un détail, on en oublie de regarder ce qu’il se passe en général… mais nous, on ne nous montre pas l’expérience. Par conséquent, on n’a aucune chance de savoir si on aurait remarqué ou non l’ours qui passe en arrière-plan. Et j’ai du mal à croire qu’on puisse le manquer.

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Diversion

C’est totalement naze de nous faire ça. En tout cas, ça relance l’enquête dans une nouvelle direction : Alec comprend que la demande en mariage était une diversion. Et il a raison : il s’agit en fait de deux acteurs embauchés pour l’occasion. Reste à savoir qui a bien pu les engager pour ça, parce que c’est tout de même une drôle de manière de planifier un meurtre. Soit. Cela fonctionne plutôt bien : Alec comprend vite qu’il tient un nouveau suspect, parce qu’un ancien employé des acteurs est une entreprise sur laquelle CJ et Jean ont écrit un article peu flatteur.

C’est ce qu’on appelle un mobile. Partant de là, Alec prend la décision d’organiser un faux entretien d’embauche avec l’aide de ses étudiants – encore et toujours. Cela lui permet de piéger un homme de l’entreprise, parce qu’il sait qu’à un entretien, on a tendance à se vanter. Soit. On a aussi tendance à mentir un peu pour se mettre en avant, non ?

Bon, en tout cas, ça permet à Alec d’avoir plein d’informations. En parallèle, ses étudiants décident de faire dans le social. Même si CJ ne veut pas que sa fille soit au courant de son empoisonnement, les deux étudiants font ce qu’ils font pour la prévenir. C’est un développement secondaire qui permet de mieux connaître ces deux personnages et, ma foi, je pense que je vais les apprécier s’ils enchaînent les théories et débats comme ça à chaque épisode. Il y a tout de même un problème avec cette théorie : j’ai beaucoup de mal avec le jeu de l’actrice. Beaucoup, beaucoup. Elle est jolie, hein, mais son jeu n’est pas exactement une réussite.

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Narcissisme

L’étudiante nous partage un peu plus son passé (ou pas ? Une part de moi n’a pas pu s’empêcher de penser que c’était de la manipulation) avec une mère décédée quand elle était en froid avec, et ça finit par convaincre la fille de CJ. Je retiens de la scène le sens de l’observation des deux étudiants, c’était sympa. Sinon, ben, ce n’était pas de la manipulation : en fin d’épisode, Alec prend le temps de parler avec son étudiante de la culpabilité qu’elle ressent encore concernant la mort de sa mère. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne fais pas confiance à cette étudiante – oui, même si on la voit sur la tombe de sa mère. C’est peut-être parce qu’elle joue mal, je ne fais jamais confiance aux acteurs qui jouent mal. Après, c’était une bonne scène pour apprendre à connaître le personnage que de la voir se confier avec Alec.

Avant d’en arriver là, Alec mène l’enquête pour de vrai et se rend compte d’une évidence élémentaire : il n’a pas soupçonné Jean. Genre, le type que j’ai soupçonné au moment où on nous a introduit son existence est évidemment le coupable. Alec en a la certitude, mais doit encore le prouver. Il décide donc de le piéger en jouant sur son désir d’être reconnu comme un mastermind de criminel. Evidemment, il le fait en mentant : il lui explique que le tueur est un génie qui voulait simplement battre CJ à son propre jeu, mais que c’est lui qui se fait avoir car il ne verra jamais sur le visage de CJ sa victoire.

C’est débile, mais ça fonctionne. Jean veut aussitôt aller se vanter auprès de CJ et lui dire qu’il est parvenu à la battre. Sauf que ce n’est pas le cas : CJ n’est pas dans le coma comme Alec l’a prétendu, et elle filme les aveux. Hop, hop, hop, on en arrive à la fin de l’épisode. Et c’est presque un happy end où CJ accepte finalement le traitement expérimental pour tenter de survivre et revoit sa fille.

Alec prend le temps de papoter avec son étudiante, puis prépare tout un cours sur le cas de CJ. Cette dernière a carrément écrit un article sur le crime imparfait de Jean et sur son narcissisme. Oui, oui, il s’est fait arrêter par narcissisme et par volonté que le monde entier sache ce qui lui est arrivé. Une enquête pas dingue, mais une réussite tout de même pour Alec. Allez.

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