Scandal – S07E18

Épisode 18 – Over a Cliff – 17/20
À coup de pirouettes plus ou moins improbables, la série parvient à proposer une vraie conclusion qui tient suffisamment pour donner le sentiment d’une fin définitive. Cet épisode chargé délivre énormément d’excellentes scènes en 45 minutes et prend enfin le temps de reconnaître les critiques qui sont adressées à la série depuis des années, pour mieux les balayer d’un revers de main et assumer ce que Scandal a toujours été. La toute fin réussit donc à se réconcilier avec moi-même si elle est loin d’être parfaite, et le tout se termine ainsi sur une bonne note. It’s handled.

> Saison 7


Spoilers

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You trusted me when this entire time I was the problem. It was me. It’s how it’s always been. It’s been me. I realized that now.

Nous y sommes ! Après sept saisons et trois à quatre ans de déclin qualitatif, il est temps de dire au revoir à Olivia Pope, personnage qui restera culte quoiqu’il arrive. Comme bien souvent avec les tous derniers épisodes de série, ça me fait bizarre de me dire qu’elle ne reviendra pas l’an prochain, même si ça fait plusieurs années que j’en réclamais la fin. Après tout, c’est plutôt logique, ça fait six ans et demi que je la regarde, j’ai l’air de rien pas mal de souvenirs associés à Scandal.

Et pourtant, ça y est, Olivia tire sa révérence. Je suis pressé d’avoir le fin mot de l’histoire, même si j’y vais malgré tout à reculons parce que je sais que ça manquera au masochiste en moi. Cet épisode a toutes les armes pour être ou génial, ou catastrophique, et je trouve qu’il commence mal à ne pas proposer de résumé. Enfin bon.

Olivia retrouve Lonnie dans un hangar miteux où il lui propose une audience au Sénat à défaut d’enquêter sur elle. Ce rendez-vous au milieu de la nuit n’a aucun sens pour la sécurité, mais comme il a prévu de se suicider après s’être assuré qu’Olivia fasse remonter la loi pour le contrôle des armes à feu dans la liste des priorités de Mellie Grant. Oh l’ironie de voir cet acteur demander ça après la saison 6 de Grey’s Anatomy !

Bon, donc, il se suicide et immédiatement l’enquête sur le B613 reprend et Jake ne peut rien y faire quand Sally continue de foutre la merde. Cyrus voudrait bien que Jake se bouge pourtant et il fait ce qu’il faut pour qu’il comprenne le risque. Oui, ce final ne parlera que de B613, comme le reste de la série depuis cinq saisons après tout.

David est là pour conseiller OPA et il leur fait bien comprendre qu’ils sont tous dans la merde, en plus d’y mettre Jake et Cyrus. Cela n’a pas trop de sens pour leur instinct de survie, et Olivia enchaîne avec un rendez-vous. Elle demande de l’aide à Papa Pope qui lui propose simplement une enveloppe avec une nouvelle identité avant de se barrer. Il en profite aussi pour semer les graines du doute en Olivia, parce que peut-être qu’elle fait quand même une grosse connerie.

Elle retourne à OPA où l’on découvre qu’elle a honteusement changé de sonnerie de téléphone pour ce dernier épisode (n’importe quoi !) et que tout le monde est en plein stress : c’est vrai que Huck envisage de parler devant 15 personnes, qu’Abby envisage de voir David la quitter et que Robin a une fille qu’elle ne reverra pas.

À la Maison Blanche, Mellie descend autant de verres d’alcool que possible car elle sait qu’elle est sur le point de se prendre de plein fouet une procédure d’Impeachment. Elle convoque donc Marcus pour passer du bon temps avec. Je crois que je peux dire adieux à mon espoir de le voir finir avec Michaela dans HTGAWM.

Les témoignages anti-B613 sont sympathiques, ramenant aussi Thomas Larsen et leur caricature de Trump, histoire de. Cela dit, ça signifie surtout que tout le monde est bon pour la prison, et dès lors, Olivia demande une faveur à David : l’organisation d’un mariage express pour Quinn et Charlie, qui révèle alors qu’il s’appelle Bernard. La scène est sympa, même si je me marre bien de voir Huck être celui qui les marie (franchement, ils auraient pu prendre Abby s’il s’est inscrit en ligne ; ça aurait été moins tordu que l’ex de la mariée) ou Quinn qui rentre encore dans sa robe (non mais on en parle des retouches qui coûte une blinde et dure des semaines pour qu’une robe de mariée de femme enceinte jusqu’au cou aille à Quinn post-accouchement ?).

Jake débarque pour faire pression sur David au milieu de toute cette joie du mariage, et la scène ne peut que rappeler le meurtre de James, ce que Jake lui-même remarque. La différence ? Jake hésite sans trop de raison autre que le fait qu’il aime bien David… et que David en retour se défend avec des mots qui font leur bonhomme de chemin. Il explique à Jake qu’il n’est pas à sa merci, qu’il est à celle des États-Unis, que le tuer ne changera rien et qu’il ferait mieux de porter à son tour le fameux chapeau blanc de la moralité de cette série.

Et rien que ça suffit à faire changer d’avis Jake. Ouep, après tant de meurtres et de complots, il suffit d’une scène où David a peur de mourir mais est prêt à mourir pour que Jake change d’avis et fasse ensuite la morale à Cyrus. C’est précipité, forcément, puisqu’il ne reste qu’un épisode, mais ça passe drôlement bien car c’est le genre de scènes que j’attendais depuis quelques années.

David passe un bout de la nuit avec Abby, tout excité d’avoir survécu à Jake alors qu’elle est apeurée d’aller en prison. Quand il reçoit un message de Cyrus prêt à se rendre, David se précipite et boit un verre avec lui en toute confiance. Non mais sérieusement. Accepter un verre de ton ennemi ? Le boire sans vérifier qu’il ne prenne une gorgée lui-même ? Quelle honte de tuer David comme ça.

J’aurais encore préféré qu’il meure de la main de Jake, mais non, il fallait que Cyrus soit définitivement le grand méchant final de la série, et tuer David, l’un des rares à être resté du bon côté de la barrière jusqu’au bout, c’est tout ce qu’il fallait.

Le lendemain à la Morgue, Quinn réagit à peu près comme moi et trouve complétement cinglé d’avoir été voir Cyrus, Abby pète un câble et Huck veut tuer Cyrus. C’est au tour d’Olivia de reprendre la parole, et le contrôle, et de leur rappeler qu’ils sont désormais les seuls gentils de la série. Moui. C’est sûr que vu comme ça… La mort de David était nécessaire pour que tout le monde passe par une grosse crise de foi : Quinn envisage de quitter les États-Unis mais Papa Pope refuse de l’aider, Olivia comprend qu’elle a perdu.

Olivia qui perd ? Cela n’existe pas voyons. Fitz est toujours là pour la réconforter et lui dire qu’elle peut gagner. Oliva comprend alors qu’elle est le problème, et c’est l’une des meilleures scènes de la série, tout simplement. Disons que j’ai l’impression que les scénaristes ont enfin compris et décidé de révéler qu’à trop tout faire tourner autour d’Olivia, ils ont perdu en crédibilité et en qualité. Oui, Olivia était le meilleur personnage de cette série (et de loin), mais elle était aussi ce qui en diminuait fortement la qualité générale. Ces sept années se sont trop concentrées sur Olivia et le B613, au détriment des autres personnages de la série. Bien sûr, en sept ans, ils ont eu de quoi évoluer quand même (surtout Mellie), mais dans l’ensemble, les scénaristes ont raté quelque chose de ce côté.

C’est leur série, c’est leur choix, mais voir Olivia se repentir et comprendre enfin qu’elle n’est pas celle qui résout les problèmes, mais celle qui les créé malgré elle, c’était excellent. Ouep, la série se réconcilie avec moi en une scène, et c’est aussi parce que je sais que c’est la fin. Oh la réponse de Fitz à tout ça est digne du ridicule de la série, mais ça fait une jolie scène d’adieu pour Olivia et Fitz, avant qu’elle n’aille en prison.

En théorie. En pratique, Elie Pope culpabilise de laisser sa fille et Quinn sur le pilori, et il se décide enfin à témoigner. C’est le moment que les scénaristes choisissent pour ramener leurs idées politiques au cœur de cet épisode : Papa Pope se lance dans un discours sur la création de B613 et sa nécessité, qui est la responsabilité des États-Unis et des hommes blancs se reposant sur leurs privilèges.

Et là, la série nous sort la pire des pirouettes, mais aussi probablement la plus drôle : Elie demande que tout le monde sache que c’est un homme noir qui contrôlait le pays depuis 30 ans et fait tout un discours sur le racisme et les problèmes que ça poserait pour les blancs de l’accepter. C’est ça ou arrêter Jake et en faire le responsable unique de tout le B613, ce qui simplifie les choses pour l’opinion publique : c’est moins terrifiant car plus récent.

Yep. C’est par cette pirouette incohérente que la série s’en tire : tout OPA est innocenté car Jake est le seul coupable retenu par le Sénat. Le voilà donc qui part en prison pour la joie de tous (sauf d’Abby qui s’effondre). Olivia culpabilise de voir Jake en prison, car s’ils étaient restés sur l’île en saison 4, il ne serait pas dans ce pétrin aujourd’hui.

C’est vrai qu’ils se sont aimés, mais voir Olivia se mettre à pleurer sur son sort, ce n’est pas merveilleux. Cela met un terme au triangle amoureux : elle a clairement choisi Fitz.

L’arrestation de Jake suffit à tout rétablir pour la série : Sally se met à complimenter Mellie, ce qui n’a aucun sens, et Cyrus est forcé de démissionner par Olivia. Oh, il culpabilise, principalement parce que l’alcool ne l’aide plus à oublier ce qu’il a fait, mais malgré tous les efforts de la série, je n’ai aucune tristesse ou pitié pour lui.

Mellie demande à Olivia de rester au pouvoir avec elle, mais comme c’est la fin de la série, il faut qu’Oliiva tourne le dos à toute la série. Elle refuse ainsi le poste pour faire ce qu’elle veut et nous la voyons quitter de sa démarche pleine de pouvoir la Maison Blanche. J’ai du mal à me dire que ça peut être suffisant pour que personne ne la rappelle jamais et qu’elle refuse pour toujours le pouvoir après l’avoir tant convoité pendant sept saisons, mais les scénaristes n’ayant pas eu le cran de la tuer, il fallait cette démission.

C’en est donc fini d’Olivia Pope et du pouvoir. Les trois dernières minutes proposent un montage musical sympa : Charlie sort de prison pour retrouver Quinn et Robin, Fitz dévoile son portrait de président, Mellie contrôle le pays avec Marcus en faisant passer la loi anti-flingues, Jake est heureux en prison en se souvenant de l’île avec Olivia, Oliva dine avec Papa Pope et Abby pleure la mort de David. C’est la seule qui n’a pas de vraie happy end, avec Huck pour lequel je n’en attendais pas de toute manière. C’est triste pour Abby. Sept saisons et les scénaristes n’ont pas été fichus de lui trouver une conclusion satisfaisante. Une simple scène où ils bossent tous à QPA aurait suffi à donner un sentiment de fin plus heureuse que cette acceptation de la mort de David. Oh, et bien sûr, Olivia et Fitz finissent ensemble, sur une scène sympa, entre les symboles du pouvoir américain et face à l’infini des possibilités pour leur couple enfin débarrassé des problèmes politiques entre eux.

La série propose aussi de nous montrer deux jeunes filles noires dans un musée de la Maison Blanche admirant un portrait d’Olivia Pope. Oui, le pouvoir d’Olivia Pope les inspire, oui, Olivia Pope laisse ainsi un bel héritage derrière elle pour le pays, avec un exemple à suivre, oui, on nous laisse perplexe face à ce portrait. Olivia est-elle devenue présidente pour avoir son portrait à la National Portrait Gallery ? Peut-être. En ce qui me concerne, ce n’est pas le cas ; elle a été remerciée pour la fin du B613 et pour son rôle dans les administrations des présidents Grant. La voir présidente (et jeune présidente, en plus) n’aurait pas trop de sens avec le reste de l’épisode où elle tourne le dos au pouvoir.

Non, c’est juste une jolie manière de conclure la série que voir deux petites filles l’admirer et être inspirée par elle – la relève est assurée. La scène est un peu facile, mais je n’en attendais pas moins.

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EN BREF – Cette saison finale aura été faite de hauts et de (très) bas, comme le reste de la série finalement. En se perdant trop souvent avec B613 ou des détours inutiles dans la psychologie virevoltante d’Olivia, la saison 7 aura souvent perdu de l’intérêt, à l’image de la série, mais aura réussi à me garder jusqu’au bout. Quoiqu’il arrive, le personnage d’Olivia reste une référence et la série le sera aussi, ne serait-ce que pour son rythme et pour quelques épisodes sortant du lot grâce à leurs rebondissements.

Elle en a souvent trop fait, elle a parfois su trouver les mots justes (comme dans cette scène Olivia/Fitz), elle m’a déçu plus d’une fois, mais Scandal me manquera quand même pour ses monologues-fleuves et ses grands idéaux. Tout du long, Scandal aura été assez inégale, mais j’en reparle plus longuement dans ma rétrospective.

> Saison 7
> Rétrospective sur l’ensemble de la série.

Last smile

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