Épisode 7 – A Terrible, Horrible, No Good, Very Bad Valentina’s Day – 14/20
Un épisode terriblement prévisible de bout en bout, mais dans le bon sens du terme, si tant est qu’il y en ait un. La structure de l’épisode avait un petit côté rassurant et habituel, en fait, donnant presque l’impression d’être à la maison. Il n’y manque que des personnages mieux écrits ou plus attachants, parce que c’est vraiment le souci que la série continue de subir.
Spoilers
Tout le groupe d’amis raconte ses St Valentin les plus marquantes.
Is it a fresher take if I hate Svalentine’s Day ?
Est-ce que c’est normal si le moment où je trouve Kim Cattral la moins gênante, c’est quand elle danse seule dans son salon avec une peluche ? Je pense que non, et c’est problématique tout de même. De toute manière, je le dis à chaque critique, vous commencez à avoir l’habitude.
On évacue très vite cette intrigue, fort heureusement, pour en revenir au passé de la série, et donc notre présent. La série propose alors un épisode de St Valentin assez classique, mais au format qui me plaît habituellement : tous les personnages sont au bar et passent la soirée (ou un moment en tout cas) à se raconter leur pire St Valentin.
L’idée de base est simple, mais je trouve que c’est typiquement ce qui manque depuis la saison 1 : des moments où les personnages sont ensemble, vraiment, à se parler, apprendre à se connaître et échanger des blagues. Dans le fond, c’est quand même le genre de scènes qui fonctionnaient le mieux avec la série d’origine – les voir assis au bar, à leur place, quel plaisir. Là, le bar, ils y passent, mais ça n’a jamais la même chaleur ou la même énergie. Il faut dire qu’ils n’ont même pas de quoi tous s’asseoir autour d’une même table, ou de quoi tous poser un verre… C’est peut-être un problème de placement dans l’espace : nous ne sommes jamais près d’eux ; ils sont toujours assis sur des canapés à nous faire face, mais nous ne sommes pas avec eux autant qu’on pouvait l’être avec Ted, Lily, Marshall, Robin et Barney.
Bon, en parlant de chaleur, tout l’épisode se lance quand Ellen débarque avec son cadeau de St Valentin : une structure en glace. Le problème, c’est que Rachel ne peut finalement pas être là pour ce jour spécial – et tous les amis d’Ellen insiste pour dire que ce n’est pas forcément une journée spéciale ; et même que ça peut être une journée nulle.
Ellen veut évidemment tout savoir de l’histoire de Sophie, qui se met en avant comme ayant eu la pire expérience de St Valentin. Elle compare alors la situation de son amie trentenaire… à une St Valentin où elle avait 8 ans ?? Je suis du côté d’Ellen quand elle lui indique qu’une histoire prépubère ne peut pas fonctionner, mais qu’est-ce que j’ai aimé ensuite le clin d’œil à Lizzie McGuire quand Sophie en raconte une de son adolescence… C’est ce genre d’humour un peu méta qui peut fonctionner sur moi, surtout avec un tel casting (et on l’avait un peu parfois avec Lily). Le problème, c’est que ça me fait regretter encore plus que le revival ne puisse pas avoir lieu à cause de cette série médiocre.
C’est ensuite au tour de Charles de nous raconter sa St Valentin la plus atroce. Il est stoppé par Valentina, qui assure n’avoir eu que des St Valentin réussies, mais qui n’a surtout pas envie d’écouter l’histoire à mourir debout de son ex. Il est vrai que Charles a une manière de raconter son histoire qui est longue et soulante, avec des détails et descriptions pas bien utiles. C’est l’occasion de me rendre compte que ça ne me dérangerait pas dans la vraie vie d’avoir ce genre de discussions, mais dans une sitcom, hein, non merci.
Si Valentina assure passer des St Valentin parfaites, c’est parce qu’elle les passe généralement avec Sophie. On découvre alors le jour où les deux amies se sont rencontrées, en se rendant le jour de la St Valentin devant même la chambre universitaire, imaginant que l’autre fille se rendait voir Todd. Ben oui, Todd est le colocataire de Brendan, leur copain à toutes les deux.
C’est fou comme ça marche bien quand on peut se moquer des personnages – mais en même temps, cette origin story pour l’amitié de ces deux-là est sympathique. Les voir dégommer un vélo avec des battes de baseball ? Cela ne pouvait qu’être le vélo d’un autre. Tout est clair et limpide dès le début de la scène : on sait comment va se dérouler toute leur intrigue, peut-être aussi parce que je suis habitué à la manière de raconter les histoires de ces producteurs (juste, j’ai l’habitude que ça se fasse avec de meilleurs personnages).
En tout cas, on découvre la Svalentine’s Day, le St Valentin de Sophie et Valentina. Mouais, même le néologisme est tout naze. Forcément, Ellen n’est pas heureuse de cette histoire, par contre, parce que ça ne la fait pas se sentir mieux d’entendre les bons sentiments amicaux des deux trentenaires qui se sont trouvées sur une St Valentin. C’est donc ensuite son frère qui se colle au délire du jour. Lui aussi nous raconte son enfance – j’imagine que c’est un moyen facile pour les scénaristes de nous présenter enfin certains personnages sous un jour différent.
Les rencontrer comme ça est une manière agréable d’apprendre à les connaître et d’accrocher davantage à ces personnages – le look de Valentina, l’adolescence misérable de Sophie et maintenant le côté loser de Jesse qui le suit depuis toujours. On découvre ainsi que Jesse a en fait l’habitude de dire « je t’aime » trop tôt. Cela arrive trop tard dans la série pour que ce soit parfaitement efficace, je trouve, surtout que ça donne aussi le même côté de fac vieillotte qu’on avait dans HIMYM. Ils auraient pu essayer de trouver un moyen différent de nous introduire tout ça.
Le pire, c’est que cela énerve Sophie, alors qu’elle est sacrément mal placée pour être vexée. Comment peuvent-ils rester amis si elle passe son temps à se comporter comme une petite amie ? Je ne sais pas, mais ça ne marche pas spécialement leur dynamique, et ça pourrit un peu la série. En plus, les scénaristes font semblant de jouer avec l’idée qu’il pourrait être le père du gosse de Sophie, alors que bon, ce serait naze.
Charles essaie ensuite de raconter à nouveau son histoire, mais personne ne l’écoute vraiment parmi ses amis. Si je suis honnête, je ne l’écoutais pas non plus. Au moins, il est arrêté par Sid qui est dégoûté d’apprendre qu’Hannah ne pourra venir avec lui pour cette St Valentin. Cela semble être un sacré drame pour lui par rapport à la fête commerciale que c’est censée être… et il est temps pour lui de s’embarquer à nouveau dans une histoire du passé : celle qui explique qu’ils se sont mis en couple un jour de St Valentin.
Enfin, en couple… Cela faisait déjà un moment qu’ils étaient ensemble, mais de manière non officielle. À l’approche de la St Valentin essayait de faire en sorte que ça se passe mieux entre eux, mais c’était pour mieux découvrir qu’Hannah faisait une soirée sans lui. Sur place, on se rend compte qu’elle danse en fait avec Drew. Les scénaristes ne savent plus quoi faire pour le faire revenir dans la série à force. Il s’avère donc qu’il était ami avec Hannah et qu’elle faisait en sorte de rendre jaloux Sid pour qu’ils soient enfin en couple. Le piège était aussi prévisible que le reste de l’épisode…
Malgré tout, ça avait un côté familier qui n’était pas désagréable. Dans le même genre, le retour du « have you met » pour introduire Jesse à la drogue ? Je ne sais pas si c’est une merveilleuse idée pour leur série (ou la précédente, d’ailleurs, ça donne l’idée d’un détournement pas dingue), mais ça fonctionnait. Le running gag sur Jesse qui dit « je t’aime » à tout le monde de manière excessive et trop rapide devient également une bonne idée, à partir de cette scène. Cela aurait été mieux de l’amener avant, parce que Sophie et lui ne sont plus ensemble depuis quelques épisodes et c’est bon, quoi, elle est insupportable.
Avoir Sophie qui explique qu’elle se sentait spéciale parce que Jesse lui avait dit trop vite « je t’aime », ça ne marche pas pour moi. Mais alors pas du tout. La réaction de ses amis, tous plus gênés les uns que les autres, en dit d’ailleurs long sur le sujet… Pour la rassurer, Jesse lui dit qu’elle est tout de même spéciale, parce qu’il est la première à qui il sentait qu’il pouvait le redire depuis Meredith.
Comme il est à nouveau célibataire et Sophie aussi, ça donne une scène toute bizarre. Ils n’ont jamais eu autant d’alchimie et de mignonnerie que dans cet épisode, mais ils ont raté leur timing. Peut-être aussi que ça prouve à quel point Sophie a été idiote de flipper parce qu’il était amoureux d’elle avant qu’elle ne le soit de lui.
Au passage, il faut noter que le souvenir d’enfance de Sophie est peut-être le plus marrant de l’épisode cependant. En effet, elle se retrouve à attirer à son école un pervers, inévitablement : elle colle des affiches avec sa photographie expliquant qu’elle est prête à rencontrer son Daddy. Les producteurs ont toujours eu un problème à régler de ce côté-là, « Daddy’s home », on connait Barney. Elle le raconte à Jesse, qui est surpris de la voir capable d’oublier cet horrible passé et le dépasser en y trouvant le côté positif. En fait, ils se retrouvent à partager une jolie St Valentin ensemble.
Et ainsi, tous les potentiels père du gosse de Sophie ont dit une phrase pendant l’épisode pour indiquer qu’ils aimaient la St Valentin – ce que la Sophie du futur avait proposé dès le départ. Bref, la série force encore et toujours et je n’ai pas envie de voir Sophie finir avec eux – même Ian me semble mériter mieux. Oui, une fois de plus, la série nous promet une autre St Valentin (et donc une saison 3 ?) que Sophie passerait avec Ian.
Quant aux autres personnages, tout est bien qui finit bien : finalement, Hannah arrive à temps pour passer la St Valentin avec Sid, et ils ont un joli happy end ; tandis qu’Ellen reçoit une pizza et un appel en facetime de Rachel, pour qu’elles passent tout de même un moment ensemble. Quiconque a déjà reçu un appel visio dans un bar (et sans écouteur en plus !) sait à quel point ce serait de la merde en vrai, mais on nous dit que c’est mignon et Ellen a porté une grande partie de l’épisode sur ses épaules une fois de plus, alors faisons comme si.
Et oui, je n’ai même pas envie de développer l’histoire de Charles, j’ai trouvé que c’était gênant de bout en bout cette histoire de crème fouettée. Je ne sais pas ce qu’ils ont essayé de faire, surtout avec le majordome, mais j’ai trouvé que c’en était presque problématique. Genre, comme si c’était sorti des années 90, quoi.