La série part dans un délire auquel je ne m’attendais pas forcément, mais qui est efficace pour lui donner une vraie identité qui tranche avec les autres séries de la franchise. Je trouve que les enjeux sont présentés plutôt clairement et que l’ensemble fonctionne bien. La photographie est magnifique, l’ambiance proposée est efficace et il y a une intrigue qui… m’intrigue. C’est beaucoup plus que ce que j’en attendais, et ça justifie la bonne note malgré un ensemble plutôt passe-partout pour l’instant. Je note par rapport à mes attentes, et c’est bien mieux que ce que j’attendais.
Spoilers
Daryl échoue sur une plage française, et ce n’était pas dans ses plans.
Why not bet on hope ?
Parfaitement, cet épisode d’une heure commence par une magistrale faute dès son titre pseudo-poétique en français incapable de foutre un accent correctement. Rien ne va donc, dès les premières secondes, surtout que la première réplique de la série va à Judith. Pas besoin de nous rappeler qui est Daryl et où la série l’a abandonné, puisque nous le retrouvons loin de tout.
L’arrivée | Maribelle & Guillaume | Le couvent | Le Sergent | Cliffhanger
L’arrivée
Le voilà perdu en pleine mer, proche des côtes françaises. Faudra qu’on m’explique comment il est possible de se retrouver attaché comme ça à un radeau d’ailleurs, et sans qu’aucun zombie sachant nager ne vienne le bouffer. J’imagine que la série devra le faire à un moment ou un autre, mais pour l’instant, elle se concentre sur l’arrivée de Daryl sur une plage. On le sent à bout de forces, mais ce n’est pas bien grave : il trouve de quoi boire sur la plage, puis commence rapidement à marcher vers l’intérieur des terres.
Il souhaite comprendre où il est et on le comprend plus vite que lui : il est en France, avec un joli panneau directionnel vieilli par la production pour l’occasion. En vrai, j’aime beaucoup ce que ça donne : les décors sont on ne peut plus français, mais on nous crame des véhicules un peu partout (remarque, ça aussi c’est français dans l’idée, ça n’a pas dû être compliqué à trouver) et on nous fout des cadavres au milieu de villes touristiques.
J’aime beaucoup comment les façades sont brûlées pour l’occasion et oui, je me retrouve à critiquer les décors plus que le reste, parce que c’est tout ce qu’il y a à commenter pour l’instant. Je veux dire, Daryl finit par trouver une bouteille Cristalline, des chips et un improbable magnétophone où un homme a documenté son voyage, en anglais tant qu’à faire.
Qu’importe. Daryl se met ensuite en tête d’essayer de retourner aux USA. Il enregistre donc son propre message, affirme qu’il essaie encore de rejoindre le Commonwealth en Amérique et regarde une carte lui permettant de comprendre qu’il est en France. Bien. Il se lance donc dans un périple pour retourner aux USA, et pour ça, il décide de prendre la route vers l’intérieur des terres, en passant par des rails. Je ne comprends pas bien le projet, je dois dire. L’intérieur des terres ? Mec, tu t’éloignes des USA là. T’es sacrément nul en géo, en plus du reste ?
Cela ne m’étonne pas. Après, c’est chouette. La série reprend les habitudes de la franchise, avec un personnage qui parcourt des rails pleins de cadavres et des paysages magnifiques. Je ne sais pas si vous le saviez, mais la France, c’est magnifique. Heureusement d’ailleurs : sans ces plans majestueux de la France, on se ferait sacrément chier. Montagnes, viaduc, Daryl fait un long trajet qui le mène dans une autre ville déserte.
Vu la longueur de son trajet, il a pourtant dû en croiser d’autres, en théorie. Qu’importe. La ville est déserte, mais ça n’empêche pas de découvrir que les zombies seront nommés ici « affamés ». Ben oui, Daryl entre dans le premier bâtiment avec les mots « attention affamés » qu’il croise. C’est… idiot ? Le mot « attention » est transparent, bordel, comment peut-il décider d’entrer dans le seul bâtiment avec un avertissement ?
Le pire, c’est que non seulement il fait ça, mais qu’en plus, il semble être surpris par le fait que des zombies l’attaquent à l’intérieur. Nous voilà donc face à la première scène d’action de la série. Elle est plutôt chouette en vrai, avec Daryl se débarrassant d’une dizaine de zombies. Le truc en plus, pour cette série, c’est que les zombies semblent radioactifs. Leur sang semble donc acide et quand un zombie attrape le bras de Daryl, il se brûle aussitôt.
Bon, ça n’empêche pas Daryl de s’en sortir. On peut alors passer au générique et… Clémence Poésy est là-dedans ? Je ne savais même pas, où j’avais oublié. Le générique semble proposer une extension logique à ceux de la franchise, avec des décors qui nous montrent toute la France et sont plutôt chouettes. Il va traverser la France, le Daryl. Soyons heureux pour lui – et pour les images qu’on va nous proposer.
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Maribelle & Guillaume
Après le générique, nous découvrons que Daryl a bien marché depuis son arrivée : il est en effet à 15 kilomètres de Lourdes. Moi, ça me fait rire, parce que j’avais cru comprendre qu’il arrivait par le Mont St Michel, mais non, non, il a débarqué par le sud de la France. Cela donne plus de choses à voir niveau paysage, j’imagine.
Et puis, il y a déjà pas mal de ruines qui donnent envie de se croire dans une apocalypse zombie après tout. Bon, par contre, quand Daryl parvient à traduire le panneau « Dieu vous aime » qu’une femme – Clémence Poésy, la voilà – a posé, il est surtout mort de rire. Deux choses sont à retenir : Clémence Poésy l’observe de loin d’une part et il y a un étrange « Pouvoir des vivants » qui semble apposé un peu partout en France. On sent qu’il y a donc une faction en place.
Daryl ne semble pas s’en soucier et finit par croiser les premiers français de la série. Il rencontre ainsi une certaine Maribelle, au français étrange (son « inquiéquiétez » me fait tellement rire… mais je me demande si ce n’est pas juste un problème de montage) et à l’intrigue encore floue. Maribelle explique donc que son grand-père, Guillaume, apparemment aveugle, est blessé à la cheville dans un anglais incertain.
C’est plutôt amusant, et voilà Daryl qui commence à faire confiance à ce duo improbable. Il les aide à s’en sortir face à deux hommes après quelques souvenirs de la seconde guerre mondiale partagée par Guillaume. Les deux hommes sont hostiles sans qu’on ne sache trop pourquoi, mais c’est une série apocalyptique, alors ce n’est pas surprenant. Daryl n’hésite pas, en tout cas, à venir en aide à Maribelle quand elle est sur le point d’être enlevée
C’est un peu n’importe quoi cette manière dont la série nous présente des personnages hostiles qui ne semblent pas si potes que ça entre eux finalement. Quand l’un est fait prisonnier par Daryl et est clairement sur le point de le mourir, le second s’en fout pas mal et tire directement sur Daryl. Voilà donc le héros de la série blessé, mais pas encore mort, hein. Forcément. Il peut même s’en sortir plutôt bien et est sur le point de tuer l’homme quand Maribelle le stoppe, lui demandant de conserver la poudre. C’est vrai que nous ne sommes pas aux USA.
Cela dit, on passe aussitôt à une scène où Guillaume révèle qu’il n’est pas si blessé que ça, qu’il a une très bonne vue finalement et que Maribelle n’est pas si friendly. Le duo s’attaque donc à Daryl, déjà blessé, vole ses provisions et est sur le point de le tuer quand soudainement… Daryl est sauvé par Clémence Poésy. Forcément.
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Le couvent
Après quelques incontournables flashbacks de Judith et de la quête de Daryl lancée en fin de saison 11, voilà donc Daryl qui se réveille au beau milieu d’un couvent. Pardon ? Clémence Poésy est une nonne maintenant. C’est à la mode, les nonnes dans les séries. Bon, on apprend vite qu’elle s’appelle Isabelle. Finalement, les zombies sont appelés aussi les « brûlants », mais ils ne sont qu’une sorte d’« affamés ». Ah, le vocabulaire des séries de la franchise, ça me vend du rêve. Au moins, Isabelle nous donne plein d’informations utiles : elle a un anglais impeccable et peut ainsi expliquer à Daryl ce qu’il en est. Le voilà dans un tout petit couvent, surtout après 12 ans d’apocalypse zombies. Pardon, affamés.
C’est tout petit, mais il y a encore des enfants pour s’amuser dans ce lieu étrange – même si on apprend un peu plus tard qu’il n’y en a en fait qu’un seul, qui s’appelle Laurent et qui a été éduqué par les nonnes. Et le père Jean. Allons bon. La série passe alors par l’immanquable plan du héros torse nu pour nous montrer toutes ses cicatrices. Isabelle n’est pas dérangée pour autant par la nudité de Daryl quand elle débarque. Elle lui explique un peu plus la mythologie derrière l’histoire française, avec une Union de l’espoir formée par les religieux du pays. Super.
En vrai, je le dis comme ça, mais j’aime bien tout ce qui est mis en place par la série. On sent que, contrairement à Dead City, le plan est de nous proposer une plongée dans une mythologie bien définie. C’est plutôt efficace : Daryl découvre le couvent en compagnie de Clémence Poésy et on commence à nous faire comprendre que, comme tout couvent qui se respecte dans une apocalypse, il y a toute une histoire de prophétie à accomplir.
Daryl ne soupçonne rien à la base : Isabelle en parle avec la mère supérieure uniquement, cette dernière comprenant qu’Isabelle voit en Daryl un élu. Contrairement à elle. Pendant que cette conversation a lieu, Daryl se retrouve à rencontrer Laurent. Concrètement, ce gamin est insupportable : il est présenté comme un petit génie à l’anglais impeccable, au français impeccable (et franchement, la série s’en sort bien pour le français en vrai) et aux connaissances scolaires très affinées. Franchement, il est déjà plus malin et intelligent que Daryl.
Pourtant, quand on nous dit qu’il doit faire des récitations à Père Jean sans nous montrer le père Jean, j’ai senti la couille dans le pâté venir. Cela n’a pas manqué : Père Jean est en fait un zombie désormais. Daryl finit par le découvrir et pète logiquement un câble, comprenant qu’il est temps pour lui de se barrer. Ce n’est pas exactement le plan qu’Isabelle avait en tête pour lui. Au contraire, elle espérait de lui qu’il prenne soin de Laurent, parce qu’elle pense que le gamin pourra être le Messie. Père Jean ? Les sœurs attendent qu’ils ressuscitent, tout simplement. Ben oui. L’apocalypse zombies est un test pour l’humanité, tout simplement.
C’est très chrétien comme vision des choses et ça fonctionne à peu près comme mythologie pétée. Bien sûr, cette histoire de Messie est plutôt risible, mais dans les dessins de Laurent, il y a eu récemment un dessin d’un homme perdu dans les eaux. C’est suffisant pour donner plein d’espoir à Isabelle. Elle finit par tout expliquer à Daryl, lui demandant d’emmener Laurent avec lui pour qu’il soit en sécurité et puisse accomplir sa prophétie.
Ce n’est pas si simple pourtant de croire en de telles sornettes et Daryl décide donc de se barrer. Oh, Laurent lui explique qu’ils se reverront, mais maintenant, il a un plan : Isabelle a parlé de rumeurs promettant qu’au Havre il y aurait des navires partant pour l’étranger.
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Le Sergent
En parallèle, néanmoins, les choses tournent plutôt mal pour Maribelle et Guillaume. J’ai bien aimé leur scène à traduire le journal de Daryl et se foutre de la langue anglaise, et ça a mené à un bon rebondissement : des soldats les retrouvent et cherchent à savoir ce qu’il est advenu des potes qu’ils avaient. C’est logique et bien sûr, leur leader est évidemment le frère de l’homme tué par Daryl et Maribelle.
Même si le duo ne veut pas parler à ces ennemis, ils n’ont finalement pas le choix. Un peu de torture, le meurtre un brin violent de Guillaume et Maribelle se met à tout raconter. Plus ou moins. Elle mène les soldats sur les lieux du crime, où le frère peut voir que celui qu’il cherchait est devenu un affamé. Il pète logiquement un câble et Maribelle en profite pour accuser Daryl et s’en sortir de cette galère dans laquelle elle est.
Comme il y a un flyer de Sœur Isabelle sur place, les soldats se rendent ensuite au couvent que Daryl vient juste de quitter. Bon, on comprend donc qu’il y a dans les régions deux groupes : les soldats violents et sanglants, les bonnes sœurs dans le couvent. C’est très clair comme opposition, assez simpliste, mais efficace.
Les soldats ont plus de pouvoir et de force que les femmes, ils peuvent donc entrer dans le couvent et poser plein de questions sur Daryl. Les sœurs feignent l’ignorance, cachent Laurent, font comme si elles ne savaient rien, mais ce n’est pas utile face à la soif de revanche du leader des guerriers. Et bien sûr, après un peu de suspense pas très efficace, les soldats trouvent Père Jean, forcément. Cela donne un moyen de pression au Sergent qui fait aussitôt du chantage à Isabelle.
Celle-ci refuse de dire ce qu’elle sait sur Daryl, alors le Sergent tue sans hésiter le zombie de Père Jean. Enfin, ce qu’il restait à en tuer, quoi. Laurent débarque de nulle part à ce moment-là, et le petit génie finalement, ne sait pas être un bon acteur quand il s’agit de jouer la tristesse. Le scénario n’est pas dingue en même temps, ça ne doit pas être simple. Laurent est aussitôt recruté pour être un guerrier pour Genet, qui qu’il soit. Cela fait peur aux sœurs, mais Daryl débarque alors juste à temps pour sauver tout le monde. C’est beau.
Les guerriers comprennent aussitôt que les sœurs cachaient l’américain et ça vire au combat, inévitablement. Les bonnes sœurs se font massacrer, mais elles sont prêtes à se battre malgré tout. Cela avait été introduit plus tôt dans l’épisode : elles avaient une armurerie dont elles n’hésitent pas à se servir contre l’envahisseur. Bon, ça me paraît être un massacre parfaitement inutile tout ça. Parlez, bordel, communiquez ! Cela aurait été plus simple… mais moins fun. Des bonnes sœurs avec des armes, c’est marrant.
Finalement, les guerriers cherchent Daryl dans tout le couvent, pendant que la massacre a lieu. Isabelle le sauve de justesse quand le Sergent le retrouve. Malgré tout, le Sergent parvient à s’enfuir. Oh, Daryl veut bien le tuer, mais la Mère supérieure le retarde et l’en empêche finalement. Pourtant, elle était blessée et finit par mourir de sa blessure.
L’épisode se termine donc sur quelques promesses : je doute que Maribelle ne revienne pas par la suite, le Sergent s’échappe et a un regard de vengeance en lui et Daryl… se met à vouloir avoir la foi. Il est donc prêt à emmener Laurent et papote un temps à Isabelle lors d’une veillée au coin du feu pour pleurer les mortes au combat. Allons bon. Le pire, c’est que je trouve ça sympa comme ambiance et comme enjeux. C’est plus efficace que Dead City en tout cas !
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Cliffhanger
Contre toute attente, la série achève son premier épisode par une scène au Havre où l’on découvre des hommes peu ravis de l’escapade d’un prisonnier. Une femme, qui a clairement le pouvoir, raconte un peu sa vie familiale pour expliquer qu’elle blâme le capitaine, pas l’équipage. Un docteur explique alors qu’il y a des expériences en cours sur les zombies. Un américain, le prisonnier qui s’est échappé, a lancé une mutinerie et a fait bien du mal aux expériences en cours.
Daryl est présumé mort, mais ce n’est pas suffisant pour la femme qui dirige les opérations. Elle décide d’envoyer ses hommes à la recherche de Dixon. Un américain en France, ça va vite se trouver après tout.
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