Salut les sériephiles,
À l’origine, je comptais aujourd’hui vous proposer un bon article faisant un grand récap des upfronts, parce que j’avais espoir que la NBC nous publie enfin la liste de ses séries renouvelées ou annulées. Les upfronts – ou plutôt l’inexistence des upfronts 2020 – reste un sujet majeur du moment, cependant, et je vous propose de nous retrouver, avec Geeleek et Morgane, pour le dixième épisode du podcast 42 minutes à 21h demain soir. Vous l’aurez compris, notre sujet sera justement de faire le point sur les upfronts. Au programme ? On vous parlera des séries renouvelées et annulées, de ce qu’on en pense, de nouveaux projets excitants de séries et de ce qu’on imagine pour la saison prochaine, parce qu’il y a PLEIN de choses à dire et qu’on ne va pas se gêner pour le faire. Seulement, tout ça, ça ne me fait pas un article de 500 mots.
Quitte à être dans l’actualité épineuse du moment, en revanche, il y a bien plus problématique actuellement aux États-Unis (et dans le monde) avec la mort de George Floyd et le mouvement du #BlackLivesMatter qui est revenu sur le devant de la scène suite à la mort de cet homme noir, tué par un policier américain lors d’une arrestation.
Bon. Sujet difficile à aborder, parce que c’est horrible, indépendamment de la question de l’éclipse du sujet en France dans les médias (et la remise en cause de la fameuse loi du mort-kilomètre à l’ère des réseaux sociaux), du retour d’Anonymous et des émeutes qui éclatent partout : on parle de la mort d’un homme.
C’est douloureux, ça contraste avec le rêve américain et les droits de l’homme et… c’est exactement pour ça qu’il est important d’en parler. Le silence n’apportera rien de bon, peu importe l’angle du sujet : les violences policières, le racisme, le silence médiatique, la complicité tacite…
C’est vrai, j’ai hésité ces derniers jours : d’un côté, je ne suis pas le mieux placé pour en parler et je ne suis en plus pas assez informé sur l’actualité en ce moment – me concentrant sur mon boulot ; de l’autre… Il est nécessaire d’en parler, c’est tout. Le CM de Netflix nous a rappelé que de ne pas en parler, c’était être complice, et une grande majorité des plateformes de streaming a suivi. Et c’est vrai, malgré l’opération de com qui était un peu prévu au passage.
Vouloir en parler est une chose, mais je l’ai dit, je ne fais pas partie des plus concernés et j’ai surtout à me taire pour apprendre. Je vais donc me contenter de me faire l’écho de quelques séries ou épisodes à voir sur le sujet, parce que c’est par là que je m’éduque sur ce genre de sujet, parce qu’il faut se rappeler que c’est un sujet qui ne sort pas de nulle part, qu’il est temps de faire quelque chose et parce que, dans certains cas, l’espoir de la fiction doit être un moteur face à toute l’horreur de la réalité – un moteur, mais aussi un objectif, peut-être.
Cette saison, 9-1-1 et Station 19 ont toutes les deux eu à cœur de nous parler de ce problème avec des contrôles policiers se déroulant mal (retrouvez les critiques des épisodes en question en cliquant sur le titre de la série). Les scènes en devenaient redondantes tant elles étaient similaires, mais s’il y a bien une chose que ça nous apprend, c’est que c’est une réalité aux États-Unis où une personne noire a deux à trois fois plus de « chance » de se faire tuer par un policier qu’une personne blanche. Une statistique qui fait froid dans le dos.
Pour la seconde série, ce n’est pas surprenant de trouver une telle scène, même si elle est assez mal insérée à l’intrigue avec un flashback dont on n’avait jamais entendu parler avant (alors que bon, bonjour le traumatisme) : les séries de Shonda Rhimes ont toujours eu à cœur de faire de la prévention sur ce sujet difficile. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la scène où Bailey et Ben apprennent comment se comporter face aux policiers à leur fils, dans l’épisode 10 de la saison 14 de Grey’s, vient de surgir à nouveau sur Twitter.
Avant elle, Scandal s’était penchée sur le sujet, avec l’excellent épisode « The Lawn Chair » (le 4×14) qui nous montre comment Olivia Pope gère ce genre de racisme et d’événements géopolitiques. Enfin, sur ces sujets, difficile de ne pas penser immédiatement à Dear White People dont une bonne partie des deux premières saisons tourne notamment autour du dérapage d’un agent de sécurité lors d’une soirée étudiante. Sur Netflix, je sais qu’il y a encore l’excellente Dans leur regard qui m’attend sur ce sujet.

Je vais m’arrêter à ces exemples les plus marquants qui sont les premiers à me venir, mais qui sont loin, très loin, d’être les seuls. Ces séries ont toutes en commun de nous montrer à quel point ça dérape vite sur ces questions. Toutes ont aussi en commun de nous montrer à quel point les politiques ignorent un sujet douloureux et vivace depuis des décennies – on trouvait déjà des blagues sur le sujet dans Le Prince de Bel-Air. Oui, des blagues, chacun fait passer le message comme il peut, surtout à cette époque où nous étions collectivement moins éveillés et plus aveugles.
Toutes ne doivent pas nous faire oublier qu’Hollywood et les séries sont loin d’être clean sur le sujet, de The Rookie dont une actrice a démissionné à cause de comportements racistes et sexistes à 9-1-1 qui voit une polémique enfler autour de la fiancée d’un des acteurs ayant utilisé le « n-word » sur Twitter en 2011 et étant à présent défendu de bien mauvaise manière par son fiancé (Eddie dans la série), qui énerve ses collègues (notamment l’interprète de Buck).

Comment conclure cet article ? Eh bien, il n’y a pas de bonne conclusion, malheureusement. Éduquons-nous, c’est tout. Écoutons-nous, dialoguons. Allons vers un monde meilleur ensemble. Et soyons enfin égaux, sérieux. #BlackLivesMatter
