Je suis enfin convaincu par ce que je regarde : c’est bien plus efficace en terme de rythme (malgré la fin en eau de boudin, je trouve), les personnages commencent enfin à entrer dans des dynamiques qui sont agréables à suivre et l’évolution de chacun est intéressante. L’épisode s’inscrit à la fois dans un fil rouge long et dans une unicité propre au format de l’épisode ; bref, ça ressemble enfin à une série et moins à un film qui ne saurait pas où il va. J’espère que ça continuera dans ce sens !
Spoilers
Percy entame sa quête en compagnie de deux compagnons qu’il doit choisir.
I would say we’re the opposite of fine
Entre deux épisodes, j’ai eu l’occasion de découvrir la polémique sur la couleur de peau des acteurs et bordel, ça m’énerve de voir qu’on en est encore là en 2024. Ouais, c’est mon premier point « en 2024 » de l’année, mais franchement, ça ne me dérange absolument pas de découvrir la série avec cet excellent casting. Au contraire, même. Bien sûr, j’ai oublié une bonne partie de ma lecture des livres, alors ça peut s’expliquer, vous me direz, mais tout de même, je trouve que l’ensemble est grave efficace comme cela.
L’oracle
Ce début d’épisode est un peu déroutant : nous y voyons Percy s’aventurer dans un vieux grenier où il doit parler à une déco d’Halloween pour officialiser sa quête. C’est totalement random, ça l’est encore plus quand la déco se met à cracher de la fumée verte et prend finalement l’apparence de son beau-père pour lui donner une sorte de prophétie – sa quête. Voilà donc Percy qui doit s’aventurer à l’Ouest.
Une fois que c’est fait, il retourne à la Colonie où Chiron organise une cérémonie de sélection. Sélection ? Une quête s’effectue toujours en trio, alors il doit choisir ses compagnons de route. En vrai, le choix n’est ni difficile, ni surprenant : Annabeth est sélectionnée avant même que Chiron ne finisse de parler, Grover est le suivant. Ouais, Grover : la prophétie-quête a révélé à Percy qu’il allait être trahi par quelqu’un se disant être son ami – et qu’à la fin, il ne parviendrait pas à sauver l’essentiel (bon, sa mère, quoi).
C’est intéressant comme montage pour la série de garder le suspense un peu plus longtemps sur ces éléments négatifs, mais je trouve également que ça les dédramatise. C’est dommage, ça en réduit l’impact de nous les foutre comme ça, après coup. Je trouve qu’ils auraient pu faire du suspense aussi sur la sélection : après tout, Luke faisait partie des choix possibles et comme il a toujours été sympa avec Percy, ça aurait pu être bien pour ceux qui n’ont pas lu le livre.
À la place, on nous sert donc une scène où Luke offre ses converses à Percy, su-per. Je suis encore traumatisé par la converse magique de Once Upon a Time, alors voir que les baskets se transforment en chaussures d’Hermès, ça m’a un peu trigger, en vrai. En plus, bon, des chaussures ailées alors que Zeus pourrait s’en prendre à Percy et que le ciel est son domaine… Est-ce une vraie bonne idée ?
Oui, je vais un peu vite en besogne dans la critique, pardon. C’est que l’épisode 3 a un bien meilleur rythme que les précédents et me parle beaucoup plus.
La quête
On ne perd pas de temps et la quête débute vite : nous voyons donc Annabeth, Percy et Grover qui se retrouvent dans une clairière pour quitter la Colonie ensemble. L’aventure peut ainsi commencer, avec Annabeth qui met rapidement au clair les choses : ce sera elle la boss, parce qu’elle a déjà vécu une quête. On insiste un peu lourdement sur Thalia, l’enfant interdit avec qui elle faisait sa précédente quête et qui est désormais un arbre. Au moins, on sait que ça aura son importance dans la suite de l’histoire, parce qu’on en entend parler plein de fois.
L’idée est de comparer Thalia à Percy pour montrer à quel point elle était plus forte que lui, plus géniale que lui, plus maligne que lui, bref, plus que lui. Percy est donc en danger et ferait mieux de s’en remettre à 100% aux décisions d’Annabeth, qu’il le veuille ou non. J’aime bien la dynamique que ça donne au trio, avec rapidement une scène où ils apprennent à se connaître mieux – et à s’affronter, l’air de rien.
Bien sûr, Percy n’accepte pas trop qu’Annabeth soit si autoritaire avec lui. Il ferait pourtant mieux de lui faire confiance, car elle est efficace dans ses décisions : elle fait voyager en bus le trio, pour éviter le ciel où Zeus pourrait s’en prendre à eux. De même, elle demande à Percy de rester dans le bus où l’odeur est inévitablement désagréable, car ça aide à cacher sa propre odeur aux autres monstres.
Percy reste insupportable dans cet épisode et n’est donc pas d’accord, nous menant à la chanson du désaccord de Grover. Je trouve que c’est hyper bien intégré à la série et que ça apporte un bon humour : ça aurait pu vite tourner à la catastrophe cette idée d’une chanson, mais elle est aussi entraînante que critiquée par Annabeth et Percy. Et puis, ça permet à Percy d’approuver l’idée d’Annabeth comme cela.
Alors que la série pourrait commencer à manquer de rythme, les scénaristes en profitent pour qu’Annabeth remarque un démon pendant ses courses. Annabeth décide donc de remonter dans le bus en étant bien plus suspicieuse. Elle enfile la casquette lui permettant de devenir invisible et en profite pour parler directement à la forme qui la traque. Il s’agit d’une femme qui la traquait déjà des années plus tôt quand Thalia a échoué et qui sert toujours Hadès. Son but ? Emmener Percy directement auprès d’Hadès.
Bon, ma foi, n’est-ce pas là où il est censé se rendre ? Se faire prisonnier n’est certes pas la meilleure idée sur le papier, mais ça pourrait fonctionner, non ? Pas sûr et Annabeth ne prend pas le risque : elle décide d’annoncer à Percy et Grover qu’il faut se barrer du bus par la fenêtre. Et elle fait bien : la femme s’est déjà transformée en harpie et essaie de s’en prendre à eux. La Brume les protège un peu au moins : avec la vitre pétée, tout le bus doit évacuer, donc les passagers bloquent le passage à ce qu’ils voient comme une dame bien débile qui remonte le bus en sens inverse.
Une autre harpie débarque dans le bus, mais elle n’a pas le temps de dire un mot : Annabeth la poignarde directement. Eh bien, ça fait un peu d’action. Forcément, nos trois héros se retrouvent en fuite et comme bien souvent dans ce genre d’aventure, ils se retrouvent donc en pleine forêt. De là, on enchaîne sur un énième débat entre Annabeth et Percy, avec Grover comme arbitre.
En effet, Percy est déjà motivé à rentrer à la Colonie et leur dire qu’ils se sont trompés sur son cas. Annabeth, non. Elle aimerait que Percy reconnaisse qu’il a peur de ce qu’il est, mais aussi qu’il prenne conscience du danger qu’il représente en tant qu’enfant interdit : tous les monstres d’Hadès sont à ses trousses. La dispute permet en tout cas de révéler que Grover n’est pas que le protecteur de Percy : bien avant ça, il protégeait Annabeth, Thalia et Luke. C’est simple et efficace, mais ça ne fait que renforcer à quel point Percy semble naïf à ne rien savoir et ne rien percevoir. Il vient de passer plusieurs heures avec ses deux amis, il aurait pu s’en rendre compte avant.
Medusa
De toute manière, cette nouvelle est vite éclipsée par une odeur d’hamburger qui emmène le trio le long d’un sentier de satyre. Cela leur permet d’arriver directement à un fast-food bien particulier : celui de Medusa. Ils sont effrayés, bien sûr, mais ce n’est qu’un premier souci ! Le second, c’est qu’ils sont rejoints par l’émissaire d’Hadès qui les retrouve bien vite. Pas surprenant : elle peut voler.
Cela dit, même si elle bosse pour Hadès, elle a peur du regard de Medusa. Quand celle-ci débarque, la Furie a super peur d’elle. Le trio se retrouve face à un choix : accepter l’offre de repas de Medusa ou être livrée à la Furie qui les pourchasse. Il va de soi que Percy semble soudain sûr de pouvoir faire confiance à Medusa, surtout que sa mère lui racontait souvent son histoire.
C’est bien amené, et ça lui permet de reprendre le contrôle de son trio. Annabeth n’a pas envie de faire confiance à Medusa, sachant bien qu’Athena, la mère d’Annabeth donc, a maudit Medusa. Seulement, cette dernière explique au trio qu’elle voit sa malédiction comme un don. Moi, en tout cas, j’adore la manière dont Medusa est représentée ici, avec un ton de voix très calme. Elle explique ainsi son histoire et change un peu la mythologie au passage.
Medusa n’était donc qu’amour pour Athena, elle la vénérait complètement, comme Annabeth vénère sa mère alors qu’elle ne peut la contacter. Le problème, c’est qu’elle a été détournée de son amour par Poseidon, le père de Percy. Oui, la nouvelle est déjà sortie : tout le monde sait qu’il est le fils de Poseidon. Medusa ? Elle est magnifique, mais son discours ne plaît pas du tout à Aannabeth : à ses yeux, Athena est toujours juste et n’a pas pu faire ça.
Mouais. Face à des arguments compliqués à développer, Medusa demande à Percy de venir l’aider en cuisine. Son but est de semer quelques graines de la discorde en Percy : elle lui explique qu’Annabeth finira par le trahir, mais aussi que son père est un monstre. Après tout, elle est un peu comme sa tante par alliance Medusa. Le truc, c’est que c’est une tata un brin bâtarde qui lui demande s’il est OK pour qu’elle transforme en statue ses deux amis. De son point de vue, il s’agit d’aider Percy : Annabeth et Grover ne sont pas ses amis et ne lui veulent pas que du bien selon elle. En effet, elle est sûre qu’ils trahiront Percy et ne chercheront pas à sauver sa mère si cela se met en travers de leur quête.
On ne doute pas du fait que ce soit vrai, mais ça fait comprendre à Percy qu’il a placé sa confiance un peu trop vite en Medusa. Il rejoint donc Annabeth et Grover pour s’enfuir avec eux. Pour cela, ils sont obligés de passer par la cave : à l’extérieur, la Furie est encore en train de les attendre. Le problème de la cave ? Elle est immense et pleine de statues de victimes de Medusa – au look vraiment réussi, avec une caméra qui met longtemps à montrer son visage et des cheveux serpents on ne peut plus classe.
Je suis en revanche un peu triste que la fin d’épisode arrive si vite : le trio est confronté à un être assez exceptionnel qui devrait leur donner bien du fil à retordre. Finalement, Grover enfile les chaussures d’Hermès et réussit à faire diversion bien vite. Medusa détourne son attention d’un Percy qui était à portée de main et le regrette vite : Annabeth lui enfile sa casquette permettant de devenir invisible et, aussitôt, son pouvoir perd tout effet sur le trio. Ils ne peuvent plus la voir, certes, mais ils ne peuvent donc pas être transformés en statues par ses yeux.
Percy en profite pour lui trancher la tête en deux secondes à peu près, et c’en est fini de l’épisode. Je veux dire : non seulement, le problème Medusa est réglé, mais en plus, ça règle aussi le problème de la Furie à l’extérieur. Percy prétend se rendre et, bim, au dernier moment, il confronte Alecto (la Furie) au regard Medusa à la tête tranchée.
Hermès
Il reste tout de même à conclure ce très bon épisode. Le trio doit reprendre sa quête. Annabeth et Percy retrouvent donc Grover, mais celui-ci n’est plus aussi gentil qu’avant. Il est tombé parmi les statues sur celle de son Oncle Ferdinand, qui n’a donc pas été bien loin dans sa quête. Cela dit, il est mort sans être effrayé, alors ça rassure Grover et ça lui donne la confiance d’enfin se rebeller contre ses deux amis.
Il faut bien le dire : Percy et Annabeth sont insupportables depuis le début de l’épisode à s’engueuler et à ne pas prendre le temps d’apprendre à se connaître. Quand Percy propose de laisser la tête de Medusa dans le sous-sol avec la casquette d’Annabeth, c’est une mauvaise idée, mais il ne le sait pas : la casquette est la seule chose qui relie encore Annabeth à sa mère. Il faut donc trouver une autre idée.
Percy propose donc d’envoyer la tête de Medusa sur le Mont Olympe, pour se débarrasser de quelque chose de dangereux tout en faisant un tribut aux Dieux. J’ai bien ri de l’idée… mais ce n’est qu’un petit cliffhanger de rien du tout. En fait, le but de la scène était ailleurs : c’était une scène où les secrets sont enfin révélés.
Ainsi, Percy révèle à ses deux amis que l’un d’entre eux les trahira et les empêchera de sauver ce qui a le plus d’importance – mais est-ce sa mère ou est-ce le monde ? Il a donc choisi Annabeth car il ne pourra pas devenir ami avec elle et Grover parce qu’il avait confiance en lui. Au passage, Annabeth lui reproche d’avoir appris par Meduse que Percy aura peut-être une chance de sauver sa mère ; Percy lui rappelle qu’il a appris par Alecto que la Furie lui avait proposé un deal aussi. L’un comme l’autre n’ont toutefois rien à se reprocher : ils ont choisi la quête avant l’intérêt personnel dans les deux cas.
Et c’est une bonne chose qui leur permet de se réconcilier. Cela permet même à Percy de convaincre ses amis que c’est une bonne idée d’envoyer la tête sur l’Olympe… Quitte à devoir recourir à la chanson de la discorde pour calmer Grover. Ma foi, ça fait un petit gag efficace et ça permettait d’enchaîner sur la livraison totalement improbable de la tête par… Lin-Manuel Miranda ? Dans le rôle d’Hermes ? Est-ce que j’étais au courant ? Probablement, mais j’avais totalement oublié. Et ça me remotive à fond pour la suite de la série !




