Salut les sériephiles !
On se retrouve aujourd’hui avec un nouvel article explicatif des termes que j’emploie parfois à tort et à travers (et peut-être que vous aussi, allons savoir !). On passe de l’autre côté de la caméra cette fois avec un rappel de ce que c’est qu’un travelling.

Alors c’est quoi exactement un travelling ? Il s’agit d’un déplacement de la caméra pendant que celle-ci filme, ce qui permet tout un tas d’effets techniques. En effet, ça peut permettre de suivre un personnage/objet pendant qu’il se déplace, zoomer sur un élément essentiel, reculer au contraire pour dévoiler des choses encore hors plan quelques secondes plus tôt, contourner un obstacle, tout ça, tout ça. Une infinité d’utilisations sont donc possible et je ne prétends pas vous en faire une liste complète.

C’est quoi ce nom ? Je vous vois venir et me dire « Une fois de plus, t’as pris un truc anglais pour te la péter là », mais même pas ! Figurez-vous que le mot travelling est… français ! C’est un faux anglicisme, c’est-à-dire qu’en 1920, dans la critique cinéma, on fait semblant de parler anglais (travel = voyage) pour se la péter. Ce terme général n’est pas (ou très peu) utilisé en anglais, où l’on décompose ses différentes utilisations : caméra sur épaule, caméra sur chariot, caméra fixe mais zoom, etc. Tout ça à son propre nom. Pour une fois, on se simplifie la vie, donc. Incroyable.
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Quelle origine ? Le premier travelling remonte à 1896 et on le doit à un français, youpi. Alexandre Promio, un opérateur des frères Lumière, est célèbre pour avoir filmé Venise depuis une gondole. C’est la « vue panoramique Lumière ». À partir de là, on a eu un peu la porte ouverte à toutes les fenêtres : la gondole est devenu bateau, voiture, avion, train… Ce dernier a inspiré la technique des rails : on place la caméra sur un chariot qui traverse le plateau de tournage. Je suis sûr que vous en avez déjà vu des rails de travelling !

Aujourd’hui ? Toutes les séries utilisent des travellings, mais certaines sont plus notables que d’autres. NCIS et Blindspot s’en amusent énormément par exemple : presque tous les plans sont en mouvement avec des zooms (pas si) légers et des mouvements de caméra destinés à… attirer le regard du téléspectateur sur l’écran (moi, ça me donne le mal de mer à force). Les feux de l’amour ne fait pas autre chose avec ses zooms interminables, d’ailleurs.

Colony ou Agents of S.H.I.E.L.D en revanche vont plutôt les utiliser astucieusement pendant les scènes de combat ou fusillade, ce qu’on retrouve aussi pour les autres séries du Marvel Universe. Ces scènes sont impressionnantes parce que tournées en une prise continue alors qu’elles sont hyper techniques.

Joss Whedon était connu pour son utilisation (parfois abusive) des travellings. La première scène post-générique du premier épisode de la saison 5 d’Angel est ainsi un plan en mouvement pendant cinq minutes non-stop, où l’ensemble des personnages principaux est réintroduit dans son environnement. La dernière scène de la série, comme pour Buffy, était d’ailleurs un travelling.

Enfin, How I Met your mother les utilisait pour des longues séquences au montage élaboré, avec changement de décors.

Bref, une infinité d’utilisation, vous voyez ! Autant retenir ce terme beaucoup trop pratique en critique 😉
