Salut les sériephiles,
Nous sommes en 2022, il est donc peut-être temps de faire un point sur l’avancée de mon rewatch de The Magicians. Cela fait un moment que j’ai terminé de revoir la saison 2 et j’ai bien envie de vous en parler tout de même. Je veux dire, j’adore cette série. A la revoir, ça se confirme par contre : cette série est exceptionnelle surtout à partir de la saison 3, qui s’enchaîne à merveille.
Avant ça, la saison 2 fait une excellente transition entre la saison 1 et la suite.
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Bienvenue à Fillory
En saison 1, on nous plantait le décor et on nous introduisait à des personnages sans vraiment nous annoncer toutes les règles qui régissait cet univers. Le temps passait vite et les magiciens devenaient pros avant même qu’on ne sache comment. La saison 2 est très différente.
Si Fillory a toujours été présent en saison 1, son omniprésence en saison 2 bouleverse tout.
Fini l’apprentissage de la magie, il faut à présent faire face à des problèmes bien différents : les rois et reines de Fillory doivent apprendre à gérer un royaume bien différent de tout ce qu’ils ont toujours connu… et ça marche tellement bien ! Dès le début de saison, on comprend à quel point cet endroit magique change toutes les règles : tous les personnages sont ressuscités bien vite. Je me souviens bien qu’à mon premier visionnage, j’avais trouvé ça trop simple et je m’étais dit que le cliffhanger de la saison 1 était mauvais.
Je revois un peu mon opinion avec ce revisionnage : maintenant que je connais vraiment bien l’univers, je trouve que ça marche. En revanche, une fois de plus, je trouve que l’épisode 3 de cette saison marque un tournant bien plus important avec ce qui arrive à Alice. La voir devenir un Niffin, ça lance vraiment la saison vers autre chose – la Bête n’est plus, Alice est perdue, Penny doit récupérer ses mains, ça change – et ça aurait fait une meilleure fin de saison.
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Une série qui s’émancipe
Là-dessus, je continue de ne pas accrocher plus que ça au couple Alice/Quentin, mais également de penser que leur meilleure période est définitivement celle où ils partagent un même corps. C’est pourtant une partie qui n’est pas dans les livres… et pourtant ! La série prouve à quel point elle sait adapter le matériel d’origine pour le compléter et pour le rendre encore plus prenant. C’est très visible quand tout le monde veut s’entretuer à cause des trônes ou se met à chanter Les Misérables, forcément.
Les meilleurs épisodes sont souvent ceux qui s’éloignent des romans, précisément parce qu’ils permettent de se saisir du format de la série TV.
Ce n’est que le début, en plus ! Pourtant, j’adore les livres, hein, et je n’ai pas envie d’y modifier quoique ce soit. Ce qui fonctionne dans la série n’aurait pas forcément fonctionné dans les livres. C’est justement ce qui rend la série intéressante à mes yeux. Cette saison 2 s’éloigne beaucoup de ce qui est écrit, mais elle sait toujours l’adapter avec intelligence. Des éléments des livres sont développés en quête complète, d’autres sont supprimés ou à peine évoqués ; la série ajoute ses propres couches aux personnages, et ça donne quelque chose de sacrément cool.
Et puis, ça permet aussi de nombreuses surprises : avoir lu les livres ne prive jamais du plaisir de découvrir la série. Même revoir la série n’est pas sans ses surprises, parce que j’avais oublié une partie de l’intrigue de Penny ou les questions posées pour devenir rois et reines de Fillory. Ou le jeu de mots autour du Prince Ess, mais ça, ça prouve qu’il était largement temps que je la regarde à nouveau. Clairement, ça ne l’aurait pas fait pour moi.
Voir aussi : The Magicians de Lev Grossman (tome 1)
Toutes les femmes de sa vie
Sans qu’on ne sache trop comment, Julia redevient également un personnage intéressant – parce qu’il n’y a pas qu’Alice dans la vie de Quentin.
En saison 1, je l’adore au début et plus on avance, plus elle me soule. Cette saison, une grosse partie de l’intrigue tourne autour d’elle et de la perte de son ombre, ce qui permet de mieux la connaître. C’est aussi un moyen pour elle de s’intégrer davantage, alors que ce n’est vraiment pas gagné après sa trahison initiale : je trouve que tout le voyage pour récupérer son ombre et sa décision finale est vraiment touchante.
Je me suis rendu compte que lors de mon premier visionnage, j’étais passé à côté de moments importants.
Lors de ce voyage pour sauver l’ombre de Julia (et finalement d’Alice), Quentin abandonne le bouton qui peut le mener à Fillory, tout de même. Les intrications entre les intrigues sont toujours incroyables dans cette série – on ne voit pas les twists arriver et on ne capte pas immédiatement toutes les conséquences qu’ils auront. C’était le cas en saison 1 déjà, et c’est toujours vrai avec cette saison 2. En tout cas, Julia avance en utilisant son propre moteur scénaristique avec sa vengeance envers Reynard, et ça fonctionne à fond – tout comme son duo avec Kady, d’ailleurs.
Voir aussi : Les deux premières saisons de The Magicians (récap)
C’est ça devenir adulte ?
Ce qu’il est important de souligner aussi, c’est que la série trouve le moyen d’explorer des thèmes classiques de séries TV – ici, le passage à l’âge adulte, pour de vrai – de manière originale. Voir Elliot et Margo régner sur Fillory en est le meilleur exemple : eux qui n’étaient des personnages comiques très inconséquents se retrouvent avec énormément de responsabilité sur les épaules… et des mariages forcés à gérer. Le coup des golems est terrifiant, en plus, la conception du bébé d’Eliot et Fen, c’est tout de même quelque chose.
Je ne choisis pas ces trois personnages au hasard : Margo devient vraiment mon personnage préféré au cours de cette saison. Eliott devient enfin quelqu’un de fréquentable maintenant qu’il est sevré de son alcoolémie permanente et de ses cigarettes. D’ailleurs, on le définit tellement avec ces accessoires là en saison 1 que c’est à se demander comment l’acteur a réussi à faire évoluer si bien son jeu ; et nous faire adorer Eliott au passage. Quant à Fen, elle paraissait bien fade et peu importante au début, mais bordel, qu’est-ce que cette épouse forcée change la donne pour plein de choses dans la série.
Même si les personnages deviennent adultes, la série ne perd rien de ses références télévisuelles et filmiques.
Pas étonnant que Margo soit ma préférée quand on voit toutes les répliques fabuleuses qu’elle a – apportant à la fois le méta et le féminisme à la série, tout en ayant une évolution incroyable, passant de la bitch de base à une véritable queen. Et elle ose foutre Fillory en guerre pour un rien, en plus. C’est tellement fou, et c’est qui nous ramène finalement Les Misérables dans la série, un sortilège qui fait chanter tout le monde et que j’adore particulièrement.
Voir aussi : Les personnages qui m’ont fait fantasmer en 2020 (4)
Les personnages au cœur des avancées
Oui, la série s’éclate dans le méta… au point qu’on en oublie le fil rouge. Au premier visionnage, je disais que son rythme infernal me perdait faute d’un fil rouge clair, mais maintenant, je comprends mieux l’avancement général de la série – et la manière dont elle tisse sa toile.
Ce n’est pas tellement l’intérêt de cette saison d’avoir un fil rouge, et c’est peut-être son seul défaut pour un fan de séries. On change tellement de grands méchants tout le temps qu’on finit par être peu intéressé par tout le délire autour d’Ember et Umber. Tant pis, le résumé de la série en fin de saison est tellement génial !
Et puis, maintenant que j’ai toute la réponse et que je peux tout suivre d’un coup sans avoir à attendre une semaine entre les épisodes, laissez-moi vous dire aussi que ça fonctionne bien. Eh, peut-être que la série est vraiment construite pour un bingewatch, finalement : cela permet de se rendre compte à quel point ce sont les personnages qui dirigent la barque de la série.
Je pensais que la série partait dans tous les sens, je découvre en la revoyant que ce n’est pas le cas du tout : elle écoute ses personnages et les laisse aller dans la direction qu’ils veulent.
Je me rends mieux compte aussi de l’impact de plein de petites choses pour la suite, notamment l’arrivée des fées ou le temps passé à la Bibliothèque. Et puis, bien évidemment, il y a ce cliffhanger final totalement improbable : les fées sont aux portes de Fillory alors que la magie disparaît parce que Quentin et ses amis ont fait en sorte qu’Ember et Umber s’entretuent. Grandiose pour une série nommée The Magicians tout de même…
Voir aussi : The Magicians (S03)