Épisode 1 – A Normal Amount of Rage – 18/20
J’ai beaucoup aimé ce premier épisode, parce qu’il tient toutes les promesses de fun que j’en espérais. En revanche, il ne permet pas encore de bien voir ce que sera la série, faisant plutôt un long détour très agréable. Je suis frustré de ne pas avoir eu directement deux épisodes, frustré aussi de ne pas avoir une saison de 22 épisodes tant c’est bien parti. Bref, j’aime déjà et j’ai hâte d’être jeudi prochain.
Spoilers
Jennifer Walters nous raconte comme elle est devenue She-Hulk.
Fine. Teach me how to Hulk please.
La série marque directement un très bon point avec moi : le générique Marvel Studios est au rendez-vous ! Et puis, dès la première scène, un gros plan sur Tatiana Maslany, qui fait une tirade ? Je ne peux qu’approuver. Nous la suivons en train d’essayer de gagner un procès qui parle de super-héros, dans un speech extrêmement bien préparé et intéressant à suivre. Bien sûr, on le devine assez vite, elle le fait devant ses collègues, et l’une d’elle semble être sa meilleure amie admirative – dont on apprendra plus tard qu’elle s’appelle Nikki. Ginger Gonzaga est toujours aussi géniale comme actrice, même si elle parle beaucoup trop vite, alors j’adore déjà le personnage de Nikki. Je sens qu’elle saura nous faire rire.
On apprend en tout cas que Jennifer cherche à gagner un procès, qu’elle a un peu pour but de devenir procureure plus tard dans sa carrière et que Nikki connaît l’existence de ses pouvoirs. Ah. Je pensais qu’on allait partir plutôt sur une origin story dès le départ, mais pourquoi pas. J’aime bien la tournure que ça prend, d’ailleurs : Jennifer se tourne vers la caméra pour raconter son origin story, et on comprend donc que la caméra aura un côté face caméra. C’est un peu étrange, mais il s’agit de Tatiana Maslany qui nous parle directement : ça fonctionne, c’est une actrice qui est capable de nous vendre ça très bien.
La série part aussitôt en flashback pour nous présenter l’origin story de Jennifer. C’est la cousine de Bruce Banner, tout simplement, et ils se faisaient un petit roadtrip sympa entre cousins à parler des potes de Bruce qu’elle connaît bien grâce à sa télévision. Pas de bol pour eux, ils sont déconcentrés quand un vaisseau spatial apparaît au beau milieu de la route – et Jennifer le percute.
Ils ont donc un sacré accident de voiture, simplement parce qu’elle imaginait que Captain America était puceau quand il mourait et qu’elle ne regardait pas assez la route. Ou alors, c’est à cause du vaisseau spatial faisant une queue de poisson, comme vous le sentez. Il en arrive des choses à Bruce Banner, n’empêche, même lorsqu’il est en off le pauvre. Vous imaginez la culpabilité qu’elle a dû avoir sur le moment ? Genre, si jamais il était mort devant elle et à cause d’elle ? Elle aurait tué un Avengers ?
Elle cherche donc à s’occuper de lui comme elle peut, et c’est ainsi que leur sang se mélange. Il n’en faut pas plus pour qu’elle devienne verte et se transforme en She-Hulk. Bruce aussi, tout blessé qu’il est, ne parvient pas à se restreindre : il se transforme en Hulk et pourchasse sa cousine à travers bois.
Quelques temps plus tard, celle-ci se réveille sous sa forme humaine, pieds nus et en sale état. Par chance, elle est à proximité d’un bar en bord de route. Elle arrive à passer la porte de derrière, ce qui est une bonne idée, mais une fois dans les toilettes, elle n’échappe pas à toutes les clientes. Il y en a tout un groupe qui la prend aussitôt en pitié, l’habille, la maquille (mais pourquoi ?) et lui file un téléphone (ou quatre) pour qu’elle appelle Bruce. Celui-ci met tout de même un peu de temps à arriver, alors elle l’attend devant le bar.
La pauvre est aussitôt harcelée par des types qui ne la lâchent pas quand elle les envoie bouler, ça l’énerve, alors elle se transforme de nouveau, sans vraiment maîtriser ce qu’il se passe, agressant plusieurs d’entre eux et… se réveillant dans une chambre où quelqu’un a eu la gentillesse de lui laisser des affaires propres. Le problème, c’est que comme pour Moon Knight, la série oublie de nous raconter ce qu’il se passe entre deux, alors que ça avait l’air fun de les voir se faire casser la tronche les harceleurs là.
Après, je veux bien me réveiller amnésique dans un cadre aussi idyllique, franchement ? Elle est dans une cabane en bord de plage, c’est plutôt chouette. Evidemment, on découvre assez vite qu’elle est au Mexique, dans la maison de vacances de Bruce. C’est une maison plutôt chouette, avec un laboratoire souterrain, construit par Tony Stark, rien que ça. Ma foi, ça vaut le coup des amis richissimes, faut que je revois mes relations sociales.
Ce n’est qu’à ce moment que Jennifer se souvient qu’elle a heurté avec sa voiture un vaisseau spatial, mais même son cousin semble minimiser ce qu’il s’est passé, préférant lui parler de sa transformation en monstre vert. Effectivement, ça peut être important pour la suite. Bruce lui explique donc qu’elle a reçu son sang, ça on l’avait vu, mais aussi une dose mortelle de rayons gamma. C’est plutôt drôle à voir, surtout qu’il s’arrête en cours de route, la faisant stresser. L’explication est quelque peu facile, pour ne pas dire grossière, mais c’est fait avec humour alors ça passe bien. J’aime bien voir Jen se dire aussitôt meilleure que son cousin car elle synthétise a priori mieux les rayons gamma que lui.
L’humour de la série est exactement ce que j’en attendais, même si je n’ai pas bien compris pourquoi Bruce criait pendant toute la scène – peut-être parce que sa cousine est minuscule par rapport à Smart-Hulk, le surnom qu’on lui aurait donné et qu’il n’hésite pas à se donner lui-même aussi. Bon, tout ça c’est bien gentil, mais avec Hulk qui lui annonce une carrière de super-héroïne à venir, Jennifer veut réussir à redevenir normale, évidemment. Elle n’a pas l’impression qu’il est possible de rester Hulk, et ce n’est pas ce qu’elle veut. Elle n’a pas spécialement le choix malheureusement : Bruce lui explique simplement qu’elle ne devra plus stresser et être trop proche des gens. Il estime qu’il lui faudra environ quinze ans pour tout maîtriser. Comme il s’agit d’un flashback, on sait très bien que tout ça n’est pas spécialement vrai, alors ça donne envie d’accélérer un peu les choses.
C’est heureusement ce que fait la série, avec Bruce cherchant comment faire pour la transformer à nouveau, l’enfermant dans une pièce où il cherche à la tuer ? La scène est excellente, surtout quand Jen lui demande à quoi sert habituellement cette pièce, mais bon. Elle s’en sort sans trop de mal, étant hyper énervée contre Bruce. Elle revient en She-Hulk… mais contrairement à son cousin, elle n’est pas un monstre incapable de se contrôler.
Non, elle est toujours Jen, pas une bête qui se laisse contrôler par la rage. Franchement, ça simplifie tout, mais c’est ce qui permet à la série de prendre la voie de l’humour. Elle est trop confiante par contre, Jen. Elle est sûre d’en avoir terminé avec Hulk. Au passage, quoiqu’on en dise, les effets spéciaux ne sont pas si terribles : on a pris l’habitude de voir Bruce Banner comme ça… et elle est exactement comme lui, finalement.
Bon, si elle est sûre de tout savoir, Jennifer a quand même un souci : elle ne sait pas redevenir humaine. Pour travailler à devenir Hulk et maîtriser ce qui lui arrive, Jennifer doit donc faire du yoga. Plus ou moins. C’est ce que lui explique son cousin avec une science soi-disant très précise. Elle peut aussi dormir, ça suffit, semble-t-il.
Jen acceptant de suivre l’entraînement de son cousin, le comique continue évidemment, et j’ai beaucoup aimé l’humour, que ce soit le yoga, le réveil avec klaxon ou la compétition qui s’installe entre eux. Hulk lui propose aussi de changer de garde-robe, même si pour le moment, elle n’a jamais eu de souci avec ça – contrairement à son cousin qui s’était réveillé nu dans un cratère là.
L’autre chose qui ne pose plus de souci à Jennifer : elle peut boire autant d’alcool qu’elle le veut, et elle peut le faire dans le bar de son cousin, construit de ses mains avec Tony – qui buvait plus qu’il ne construisait. On apprend au passage que Bruce et Tony ont passé de bons moments pendant les cinq ans où la moitié de l’Humanité leur manquait.
Le lendemain, Jen découvre que la gueule de bois existe même quand on a des super-pouvoirs par contre. Et surtout, elle veut toujours rentrer chez elle. Bruce veut lui imposer des responsabilités de super-héroïne, mais elle n’en veut pas. En plus, son discours sur la maîtrise de ses émotions, et particulièrement de la colère, a tendance à énerver Jen qui lui rappelle, dans une petite tirade féministe bien maîtrisée, qu’elle contrôle déjà sa colère au quotidien face aux misogynes et aux harceleurs qui la minimise toujours dans tout ce qu’elle fait parce qu’elle est une femme.
Et alors qu’elle semble perdre le contrôle en redevenant She-Hulk, Jennifer prouve à son cousin qu’elle maîtrise bien la transformation : elle est capable, grâce à ce qu’il lui a enseigné, d’aller dans un sens ou dans l’autre, sans problème. Aha, la tête de Bruce à ce moment est géniale. Bon, par contre, je suis à peu près sûr qu’elle finira par avoir des soucis de super-héroïne même si elle ne le souhaite pas et même si elle n’en rêve pas. C’est rafraîchissant comme point de vue, malgré tout, ce côté « je veux aider les autres avec ma carrière, pas avec mes pouvoirs ».
Bruce souhaite vraiment l’empêcher de partir… mais il ferait mieux de ne pas le faire. Elle n’hésite quand même pas à lui rouler dessus en voiture, un « dick move » qui ressemble au moment où il l’a jetée d’une falaise, par jalousie. La dispute finit par les faire se transformer en Hulk tous les deux. On en arrive donc à une première vraie scène d’action où les deux cousins se battent.
Elle ne maitrise pas exactement de la même manière que son cousin ses super pouvoirs, et c’est bien logique mais j’aime sa manière d’improviser pour égaler autant qu’elle le peut ce Hulk. Bon, dans la bataille il y a aussi une planche de surf, j’y ai cru pour le Bingo Séries, mais non. C’est un peu abusé de voir Jen égaler si vite son cousin dans la tactique, parce qu’on sait à quel point Hulk est puissant, mais en même temps, il est encore sous forme de « Smart-Hulk » alors il n’y met peut-être pas toute sa puissance non plus ? Ou juste, elle est parfaitement badass et c’est tant mieux.
En tout cas, je me suis surpris à remarquer que le MCU avait fait du bon travail : je n’aimais pas particulièrement le personnage du Hulk avant, mais dans cet épisode, j’ai pris conscience que j’adorais Bruce Banner – et que j’adorais Jennifer aussi.
La bataille finit par contre par les faire détruire le bar, forçant Jen à rester un peu pour aider son cousin à tout réparer – sauf les lunettes. Je me demande quand même pourquoi la série passe autant de temps à nous présenter la relation entre ces deux personnages : j’imagine que Bruce ne reviendra pas immédiatement dans la série, surtout qu’elle lui donne rendez-vous pour le prochain repas de famille.
On peut enfin en revenir au présent de la série, où Jennifer a un procès à gagner. Eh, avec ses regards caméras, son humour et son collègue qui ne lui fait pas du tout confiance en bon misogyne, la série pourrait rapidement prendre des allures d’Ally McBeal. La comparaison est vraiment un compliment – même si ça va m’énerver de n’avoir qu’une poignée d’épisodes.
Il faut déjà conclure le premier épisode, d’ailleurs : alors que Jen est sur le point de commencer sa plaidoirie, le mur derrière elle est détruit par une femme avec une super-force qui s’en prend à tout le tribunal. Nikki, la collègue de Jen, la force aussitôt à se transformer pour régler le problème. Ce n’est pas trop ce que veut faire Jen, mais elle se laisse convaincre, et tant pis pour son tailleur. Nikki pense tout de même à sauver ses chaussures, c’est déjà ça.
Il ne faut pas bien longtemps pour que Jen mette K.O la femme aux super-pouvoirs (j’ai tellement hâte de voir davantage cette actrice que j’adore aussi depuis The Good Place), se présentant au passage comme Jennifer Walters, avocate. Sacrée catchphrase. L’épisode se termine sur une bonne blague, avec Jennifer prête à gagner son procès (je sens qu’il sera reporté, par contre). Ca m’a rappelé certaines scènes de Buffy, en vrai (l’emprunt bancaire en saison 6) – et là aussi, c’est un compliment.
Le générique de fin est très sympa, mais c’est en grande partie grâce à la chanson utilisée aussi. C’est une excellente idée ce « Who’s that girl ? », je ne l’avais pas réentendue depuis tellement longtemps ! Les dessins sont tous très réussis ; on reconnaît les personnages, il y a des gags et toute une partie de la série encore inexplorée qui se révèle – notamment le côté célibataire. Après la scène post-générique commence à le faire, avec Jen qui feint d’être bourrée auprès de son cousin pour obtenir l’information que Captain America n’était pas puceau et a b–.
Tatianaaaaaa ❤️ Je connais très peu le personnage dans les comics, je l’ai croisé brièvement dans Captain Marvel car elle est amie avec Carol. Mais Tatiana est tellement parfaite dans le rôle pour le moment. Elle gère tellement bien l’humour du perso ! Je sens que je vais être frustrée d’avoir trop peu d’épisodes. Les regards vers la caméra étaient parfaits et bien gérés je trouve. J’ai bien aimé aussi sa tirade féministe. Bref j’aime beaucoup le style même si pour le moment je ne sais pas trop où ça va nous mener.
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Tatiana Maslany crève l’écran et gère très bien l’humour, le fun et le 4e mur, je suis tellement d’accord avec toi !!
Pour le féminisme, j’ai pas pu m’empêcher de repenser au dernier épisode d’Orphan Black quand on a vu ses aisselles impeccables par contre 😅 mais oui, c’est rafraîchissant une super-héroïne qui dit les choses et n’a pas envie de l’être !
Quant à la direction de la série… C’est ce qui fait que je n’ai pas mis 20. C’est un bon épisode, mais pour un début, ça manque encore de quelque chose : on passe tellement de temps dans le flashback qu’on ne sait pas ce que donnera la série la semaine prochaine.
Cela dit, je préfère largement une construction comme ça où on a tout le flashback d’un coup plutôt que les séries à la Arrow où le flashback ne se termine jamais là mdrrrr
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Haha oui heureusement pour le flashback
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