Épisode 9 – Whose Show is This? – 19/20
Alors là, je ne sais même pas quoi écrire qui ne spoilerait rien de cet épisode. Disons simplement que ce n’était pas du tout ce que j’en attendais et qu’il va me falloir un peu de temps pour savoir si c’était du génie ou si c’était n’importe quoi. Je crois que cet épisode, on l’aime ou on le déteste, et qu’aucun entre deux n’est vraiment possible – même si j’y suis. L’avantage, c’est que c’est un épisode qui fera parler de lui et qui restera inoubliable. De là à savoir quoi en penser à chaud, par contre…
Spoilers
L’épique conclusion de cette saison refuse l’existence du quatrième mur.
Females, am I right ?
C’est la fin de saison, il est donc logique de me coucher à pas d’heure pour voir l’épisode avant d’être mochement spoilé. J’ai eu peur de tomber sur des révélations une bonne partie de la soirée, alors hors de question d’attendre demain matin (où une autre fin de saison m’attendra de toute manière) et de vivre plus longtemps que ça dans le danger.
Le danger est partout pour She-Hulk maintenant qu’elle a exposé sa colère au monde entier – bon, et ses sous-vêtements aussi, mais ça, ce n’est pas sa volonté. L’épisode promet un peu d’action et ça se sent dès le générique de départ, avec le son de Marvel Studios qui est toujours aussi top et un détour dans… les années 80 ?
Bordel, ça aurait trop fonctionné si toute la série avait été dans ce ton-là. Je trouve ça superbe de voir le montage, les effets spéciaux, Tatiana Maslany qui s’éclate et She-Hulk jouée par un géant. Bon, je ne sais pas trop quel était le but de cette introduction, mais en tout cas, ça lançait bien les hostilités d’un épisode qui s’avère surprenant à plus d’un titre.
En tout cas, le présent est bien différent de ce délire qui était un joli clin d’œil aux séries et films ayant précédé le MCU. Ainsi, nous découvrons que She-Hulk s’est laissée arrêter pour mieux se retrouver en prison, rien que ça. Je suis dégoûté pour elle et dégoûté du raccourci que prend la série avec ce twist, mais ce n’est pas le premier d’une longue suite, après tout.
Pour s’en sortir, Jen peut compter sur son avocate. Mallory lui fait toutefois la leçon, lui rappelant que si sa colère était légitime, elle ne peut plus se permettre de s’énerver comme ça alors qu’elle est un personnage médiatique – et qu’elle a une super force. Bref, Jen est finalement libérée, mais sous condition. Ainsi, Jennifer ne peut plus se transformer en She-Hulk, sous risque de retourner en prison. C’est totalement abusé, franchement. On sent bien que ça fera quelques économies pour la série dans cet épisode, après.
Forcément, elle perd son job au passage, puisqu’elle ne pouvait l’exercer que si elle se présentait sous la forme de She-Hulk. Si Nikki et Pug l’aident à faire ses cartons, Nikki continue par contre d’exercer pour cette firme, qui la paie bien. C’est un move plutôt logique qui ne fait que m’envoyer des élans d’amour pour son personnage. Elle suit Jen dans toutes ses aventures, mais pas dans la galère non plus.
La galère continue pour l’héroïne en plus, parce qu’elle a perdu ses pouvoirs et son job, mais aussi parce qu’elle est au centre de l’attention des médias. Une super-héroïne qui pète un câble et se fait punir par la justice, ça fascine forcément. Les journalistes sont clairement dans le jardin de Jennifer, qui se réfugie donc chez ses parents. Ceux-ci sont ravis et prêts à l’héberger le temps qu’elle voudra, mais bon, clairement c’est l’Enfer sur terre pour elle. Elle ne peut plus avoir le moindre boulot et elle vit à nouveau chez ses parents ?
C’est à peu près son cauchemar du deuxième épisode, en pire encore. Pour nous, il y a quelques moments par contre. On découvre, quand elle revient dans sa chambre d’adolescente, qu’elle a de bons goûts cinématographiques. Je veux dire… Legally Blonde. C’était marrant. Bon, tout ça, c’est bien gentil, mais si Jennifer Walters n’a plus le droit à ses super-pouvoirs, elle a encore ses pouvoirs d’avocate pour se venger.
Elle compte bien s’en servir pour assigner en justice les incels qui ont voulu détruire sa réputation. Le twist était bien mené, avec Nikki qui se montre une fois de plus une fidèle alliée et meilleure amie pour venir en aide à Jen. Après, She-Hulk n’est pas aidée : sa mère profite de ce meeting où les deux avocates tentent de trouver un moyen de trouver les coupables de la sextape pour montrer à Nikki une vidéo de Jen à la fac – c’était clairement Cosima à la fac, non ? – avant que les infos ne continuent de s’acharner sur notre héroïne.
Bien sûr, au milieu de la tourmente, Jennifer essaie encore de contacter son cousin – en vain. Celui-ci est porté disparu, on nous vend donc un film Marvel, je le sens bien ; alors Jennifer n’a plus d’autre choix que de se rendre chez Emil. J’espérais un peu qu’il lui vienne en aide, mais pas de cette manière. Jennifer se retrouve chez lui à lire des haikus, et ça paraissait très peu intéressant après l’épisode précédent.
Bon, Jennifer se fait aussi draguer au passage par un des résidents permanents de la maison d’Emil, mais elle n’en a tellement rien à carrer que je ne sais pas si ça vaut vraiment le coup d’en parler. Le plus intéressant se joue ailleurs de toute manière.
En effet parallèle, Nikki décide de se servir de la vidéo de Jen à la fac pour infiltrer les incels. Elle la poste sur internet sans l’accord de Jen, et ça suffit pour qu’elle se fasse remarquer par les cinglés qui voulaient ridiculiser She-Hulk. Voilà donc qu’elle se fait inviter à une soirée privée… la forçant à embaucher Pug : tout le monde pense que Nikki est un mec.
Pug accepte bien malgré lui, parce qu’on sait qu’il ne sait pas résister aux volontés de Nikki. Qui y résiste, même ? Nikki le commande à distance, de manière très discrète avec une oreillette bien visible et c’est excellent à voir. Pug n’a aucune inspiration pour se faire passer pour un macho, quand Nikki semble avoir fait ça toute sa vie. Très vite, nous découvrons donc que parmi les mecs toxiques qui s’en prennent à Jenn, il y a… Todd.
Ce n’est pas tellement une surprise, et j’ai eu à peu près la même réaction que Nikki : c’était évident, l’acteur revenait beaucoup trop souvent pour que ce soit fait autrement. Pour ne rien arranger, Todd se révèle être HulkKing, le créateur d’Intelligentsia. Cette fois, c’est un peu abusé – lui, ce loser, créer un tel empire du mal ? Meh. Nikki a à peine le temps d’entendre ça que la connexion s’arrête.
Pauvre Pug ! Je doute qu’il puisse gérer à fond quand Nikki lui soufflait ses meilleures vannes. En plus, c’est bien gênant que ça coupe, parce qu’Emil débarque en tant qu’invité d’honneur de la maison. Le problème, c’est qu’il n’apparaît pas en tant qu’Emil, mais en tant qu’Abomination. Oui, contrairement à ce que sa libération de prison est censé lui permettre, il a trouvé un moyen de court-circuiter son bracelet électronique.
Jen débarque pile à ce moment pour découvrir une situation qui lui échappe totalement : Emil a trahi sa confiance en se transformant en Abomination, mais en plus, il gère depuis sa propriété le groupe qui la martyrise depuis le début de saison. Elle découvre toute la vérité coup sur coup, grâce à un bon timing et à la présence de Nikki, toujours dans les meilleurs coups. Tout s’accélère alors, avec Todd révélant qu’il a embauché Josh pour une prise de sang sur She-Hulk. Son sang a été synthétisé et… Voilà donc Todd qui se transforme soudainement en Hulk.
Comme à son habitude, Jen brise le quatrième mur pour nous demander si ça va vraiment se passer comme ça. C’en est trop pour elle, qui est déçue de la tournure des événements. Elle n’est pas au bout de ses peines, en plus. En effet, pour arranger le tout, voilà Titania qui débarque à son tour. C’est une bonne manière de conclure la saison contrairement à ce que dit Jen, parce que ça permet à tout le monde de venir faire un tour et un salut…
Mais c’est terriblement mal écrit du côté de la construction ? Et ça ne fait qu’empirer quand Hulk revient à son tour, depuis l’espace, pour sauver sa cousine de l’Abomination qui ne lui voulait aucun mal. La série s’éclate vraiment, et tout ce bordel finit par être une accumulation trop excessive pour Jen. Elle décide donc… de mettre un terme à tout ça, parce qu’elle sent bien que personne ne va rester devant la fin de saison si elle doit être celle-ci.
Voilà donc la production qui part en vrille totale, avec une pause dans l’épisode qui nous ramène à l’écran de Disney +. Bon. Un écran de Disney + US, par contre, parce qu’en France, on n’a pas Shang-Chi. Cela dit, on a bien Marvel Assembled, qui est le titre où Jen décide de se rendre. Oui, voilà donc She-Hulk qui se balade littéralement sur une page Disney + afin d’entrer dans le programme de son choix ; puis Jen qui se déplace dans les studios où Avengers a été tourné, se baladant ensuite dans la salle des scénaristes de sa série. C’est un grand n’importe quoi, on explose le quatrième mur et le méta à ce stade. Je me doute que les scénaristes sont ici des acteurs, mais c’est un tel délire que je me demande comment ça a pu être validé par les hautes instances Marvel.
Cependant, force est de constater que ça fonctionne pour l’humour – et après tout, on est devant une comédie, non ? Surprenant, quand même. Cela part en débat entre Jennifer – le personnage – et les scénaristes. On s’amuse bien, mais ce n’est certainement pas ce que je pouvais attendre d’un épisode de série ; et surtout d’une fin de saison d’une série Marvel. La série prouve au moins qu’elle a de l’ingéniosité et qu’elle sait surprendre. On adorera ou on détestera.
Jen finit même par comprendre que les scénaristes n’ont pas tellement de pouvoir, expliquant pourquoi ils ont eu cette idée merdique de faire comme dans tous les films. Elle demande donc à parler à Kevin – Feige, même si le nom n’est pas évoqué. Les scénaristes lui refusent ce privilège, mais ça ne se passe pas comme ça pour elle.
Les scénaristes se sont éclatés sur ce coup-là : la scène d’action principale de l’épisode consiste en fait à voir She-Hulk éclater la tronche des gardes du corps embauchés par Marvel dans un long couloir, à la Daredevil. Jen débarque alors dans un studio avec plein d’images des films du projet MCU – j’ai essayé de voir si on avait un teaser de quelque chose, sans succès. Et dans ce studio, il y a aussi Kevin. Seulement, Kevin n’était pas exactement ce qu’on imaginait : ici, il s’agit d’une Intelligence Artificielle qui demande à Jen de se retransformer en humaine, parce que bon, ça coûte cher d’avoir She-Hulk.
Eh, est-ce que les scénaristes ont juste péter un câble de ne pas pouvoir faire la fin d’épisode qu’il rêvait d’avoir ? La série s’amuse bien avec le coût des effets spéciaux, en tout cas, et avoir Kevin Feige en IA, ça expliquerait bien des choses. Jen essaie de lui faire remarquer que la série est censée être une comédie juridique, et que nous n’y sommes plus du tout avec les twists de cet épisode. Jen se lance dans une tirade qui critique tous les films de super-héros, et le pire, c’est qu’on est bien forcé de constater qu’elle a raison : c’est toujours la même histoire avec une variation de super-sérum utilisée pour que les méchants puissent devenir de super-méchants battus par les super-gentils.
Boring. Kevin demande ainsi à Jen de proposer une nouvelle fin, et il écoute tout ce qu’elle dit, parce que c’est le pouvoir principal de She-Hulk, finalement : elle brise le quatrième mur. En revanche, c’est une simplicité scénaristique super frustrante : Jen vire les pouvoirs nouvellement acquis de Todd, puis son cousin car elle n’a pas besoin d’un chevalier servant, puis la nuit – parce que c’est mieux de jour. Elle demande à ce que l’Abomination redevienne Emil pour regretter ses actions. Elle réclame Daredevil – qu’elle ne semble pas obtenir… – parce qu’elle a des besoins physiques. Eh, les scénaristes s’éclatent, vraiment.
Kevin l’arrêtant, elle se lance alors dans une autre tirade sur les problèmes de paternité des héros Marvel, mais elle est coupée à nouveau par Kevin. She-Hulk n’oublie pas de citer les X-Men, parce que c’est la question que tout le monde, mais elle est renvoyée bien vite dans sa série, histoire de la conclure. C’est là que c’est décevant : après les changements opérés par les demandes de Jen à Kevin – qui lui précise qu’elle ne pourra jamais revenir lui parler et après avoir fait une feinte sur son éventuelle présence dans un film – la fin de l’épisode peut donc se dérouler en plein jour, avec She-Hulk qui débarque pour engueuler Todd.
Elle le fait en She-Hulk, alors que c’est censé lui être interdit et alors que Todd est déjà arrêté par les flics, pour une raison qui reste un peu obscure, en vrai. On va dire que le meeting ne devait pas être tout à fait légal, mais je ne sais pas ce qu’il avait d’illégal non plus. Cette fin d’épisode joue la carte de la simplicité et de la déconstruction de tout ce qui avait été monté depuis huit épisodes. Après deux mois, ça laisse un goût de frustration et de bâclé, tout de même.
Reste que l’humour est sauf ! En plus, Daredevil redébarque pour jouer les sauveurs, mais en vain, et ça m’a fait rire – mais pas autant que Titania qui lui dit bonjour. Ils ont bien court-circuité toute la fin de saison avec ce twist méta inattendu. Je veux dire, même Emil accepte de retourner en prison pour dix ans, reconnaissant ses erreurs. Par contre, She-Hulk qui se retransforme aussi, c’est abusé, parce que c’est laissé de côté un bon moment avant qu’on nous dise qu’elle est lavée de tous soupçons. Sans qu’on ne sache vraiment pourquoi.
La série peut donc se terminer, pour cette saison au moins (j’en espère une deuxième), sur un repas en famille un beau dimanche ensoleillé. Jen a la drôle d’idée d’inviter Matt Murdock à manger chez ses parents, avec toute la famille qui a bien des questions à poser au jeune couple. L’avantage de finir comme ça, c’est que ça laisse une porte à She-Hulk pour venir lui rendre visite à Hell’s Kitchen dans sa série à lui.
Hulk revient lui aussi, à son tour, pour profiter de ce repas en famille. Il annonce revenir de la planète Sakaar et souhaite présenter à tout le monde son fils, Skaar, déjà bien adulte. Pardon ? Je ne connais rien des comics Hulk, mais là, c’est abusé d’introduire ça comme ça, sans vraie explication supplémentaire. Il faudra attendre un prochain projet Marvel.
Bien sûr, la toute fin voit Jennifer reprendre son poste d’avocate et être questionnée par un journaliste qui n’oublie pas de commenter sa tenue, parce que c’est une femme. Cela ne casse pas le message à retenir de cet épisode : She-Hulk est autant avocate que super-héroïne, et elle n’hésitera plus à se servir de ses pouvoirs pour terrasser tous ceux qui la feront chier. Et c’est une très bonne conclusion.
La scène post-générique ? On sait bien qu’il y en aura une. Emil s’échappe de prison grâce à Wong – en affirmant qu’il était coincé dans une autre série (ou devant une autre série ?). Tout ça semble indiquer qu’on les reverra ailleurs de toute manière, mais ce n’est pas une scène post-générique aussi délirante que pour Ms Marvel.
EN BREF – Il n’y a pas tellement de porte ouverte pour une saison 2, et c’est un peu énervant à constater tant j’ai aimé la saison 1. La série n’est pas ce que j’en attendais : elle était véritablement une comédie juridique, avec une héroïne brisant le quatrième mur à la Ally McBeal. Pleine de féminisme et armée d’un humour redoutable, Jen est bien entourée aussi grâce à ses collègues, sa famille, ses rencontres tout au long de la saison.
La série a su installer son univers et ses délires méta, en allant trop loin dans son épisode final pour qu’une suite parvienne à atteindre ce niveau de WTF pourtant maîtrisé. La saison laisse un énorme goût de trop peu, avec l’amertume d’avoir eu une construction filée toute la saison qui finit sur une queue de poisson abusée – mais pas forcément déplaisante.
On l’adore ou on la déteste, mais je ne pense pas qu’un entre-deux soit possible. Finalement, la série parvient à faire ce qu’elle voulait et est restée de qualité tout au long de ses neufs épisodes. On manque de personnage comme She-Hulk à la télévision de nos jours, donnez-nous plus d’épisodes et encore plus de caméos. L’univers de la série me manque déjà : chaque épisode avait sa petite surprise, en vrai. Ou sa grosse :