Farang : un film qui frappe fort

Salut les cinéphiles,

Oui, ce fut encore une semaine sans article sur le blog… mais pas sans série, les critiques arriveront progressivement, je n’avais pas trop le coeur à publier.

Jeudi dernier, j’avais prévu de me rendre au cinéma… Malheureusement, les émeutes parisiennes ont eu raison de mes plans. Le quartier du cinéma a été touché par les manifestations en soutien à Nahel, les transports ont cessé de fonctionner un moment et on a reporté le visionnage d’un film que j’attendais beaucoup.

Au milieu d’une semaine chargée par le travail, je n’ai pas eu l’occasion d’en parler (j’ai aussi et surtout pris le temps de digérer les images), mais, tout en espérant l’apaisement des émeutes, je suis évidemment du côté de ceux qui réclament justice pour Nahel et je suis profondément choqué de ce qu’il s’est passé, dans un quartier que j’ai souvent arpenté. Je ne comprends pas comment on en est encore là en 2023.

Un destin inexorable

Ceci étant dit, je ne suis pas très bon pour parler politique et ce n’est pas la vocation première du blog. Si vous êtes là, c’est probablement pour lire ma critique de Farang, que j’ai fini par réussir à voir dimanche après-midi. C’était un bon défouloir, en plus, et si vous êtes à la recherche d’un film qui vous fera vous cramponner à votre siège de cinéma du début à la fin, ne cherchez pas plus loin.

Farang est un film de vengeance, un thème que nous avons déjà vu à maintes reprises au cinéma, mais dont on ne se lasse jamais vraiment. Le film nous plonge dans l’histoire de Sam, un détenu modèle qui se prépare à sa réintégration dans la société. Cependant, un accident lors d’une permission le force à s’évader, direction la Thaïlande, où il refait toute sa vie. Tout ça n’est que la première scène du film, promis, je ne spoile pas vraiment.

Pour la suite, vous le devinez : le passé a la peau dure et le rattrape rapidement. Sam se retrouve alors pris dans un engrenage de violence et de vengeance à cause de Narong, le parrain local. Le scénario, bien que prévisible, est efficace et nous tient en haleine du début à la fin, en grande partie grâce à une réalisation immersive qui coupe parfois le souffle.

Une réalisation immersive

La réalisation de ce film est tout simplement impeccable. Les mouvements amples de la caméra, les plans séquences, les nombreuses cascades et chorégraphies de combat réussies nous plongent au cœur de l’action. La violence est omniprésente, mais jamais gratuite. On entend des os craquer, on ressent l’intensité des combats, mais sans jamais tomber dans le gore ou l’horreur. C’est violent, étouffant, comme c’est censé l’être.

Oui, c’est violent, mais ce n’est jamais tout à fait gratuit. Et puis, on finit par être lassé d’entendre les os craquer, mais malgré tout, on ressent chaque coup, chaque douleur, chaque moment de désespoir du personnage principal. Par bien des aspects, la violence du film m’a rappelé l’immersion proposée par The Raid (le film a déjà douze ans ??), mais avec en plus une bonne dose d’émotions – prévisible mais équilibrée.

Un casting réussi

Il faut dire que la prestation de l’acteur principal, Sam, est à saluer. Nassim Lyes incarne à la perfection ce personnage torturé, dans un engrenage de violence, luttant contre un destin qui semble déjà écrit. Sa performance est intense, brute et émouvante, toujours incroyablement juste – les moments de suspense sont aussi maîtrisés que les moments d’amour, la douleur autant que la confiance en lui et le désir de vengeance. Le rôle n’est pas facile, mais il le tient à merveille, en donnant de la profondeur au personnage. Malgré la violence et la brutalité de Sam, on ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie pour lui, ce qui est le signe d’une performance réussie. Et bon, je ne peux pas ne pas évoquer le physique, parfait pour le rôle lui aussi (et mis en avant comme il faut).

Le reste du casting tient largement la route lui aussi, Olivier Gourmet est très efficace dans son rôle (plutôt inattendu après ce qu’il a proposé dans Simone) et la très jeune Chananticha Tang-Kwa est une jolie révélation, je trouve. Dans tout ça, la bande son du film se fait discrète, presque effacée, laissant toute la place à l’action, aux bruits des coups, aux cris de douleur. C’est un choix audacieux qui renforce l’immersion dans l’univers du film.

En bref

Vous l’aurez compris : Farang est un film de vengeance comme on en a déjà vu, mais il se distingue par sa réalisation impeccable et la performance de son acteur principal. C’est un film français vraiment réussi, qui mérite d’être vu – cela dit, même si c’est français, il y a une bonne dose de sous-titres à lire malgré tout, car le thaïlandais et l’anglais occupent une place d’importance dans le scénario.

J’ai adoré ce film, alors que je ne m’y attendais pas forcément : l’idée de base me semblait un peu plate et trop « déjà vue » pour réussir à m’embarquer, l’affiche ne vendait pas du tout du rêve ou de la qualité (désolé, mais ce graphisme ne m’inspirait pas du tout). Malgré tout, je l’attendais car j’en avais entendu du bien avant (mais bon, c’était en partie via l’insta du frère de l’acteur principal, alors je me disais que ce n’était peut-être pas tout à fait neutre comme promo)… ben c’est à mon tour d’en dire le plus grand bien et de le conseiller à tous les fans de films d’action !

Et vous, avez-vous vu Farang ? Qu’en avez-vous pensé ?

Uncharted pour mon anniversaire

Salut les cinéphiles,

J’ai eu l’occasion de l’évoquer rapidement dans d’autres articles : je suis allé voir Uncharted au cinéma dimanche matin pour bien commencer ma journée d’anniversaire, et bordel, je n’ai pas regretté du tout mon choix. Bon, je prenais assez peu de risques, c’est vrai : je ne connaissais rien à la franchise car je ne suis pas un gamer et je suis fan de Tom Holland.

Là-dessus, pas de surprise, donc, Tom Holland occupe 80 pourcents du temps d’écran du film, je pense, donc j’ai eu l’occasion de le voir sous tous les angles et de constater qu’aucun de ses profils n’est meilleur que l’autre. Je suis allé voir un film inspiré d’un jeu vidéo et j’ai obtenu un film inspiré d’un jeu vidéo, avec la petite influence qui va bien dans les scènes d’actions irréalistes et les petites répliques qui font mouche parfois. Sincèrement, j’avais l’impression de voir des clins d’œil aux jeux parfois… alors même que je ne connais pas les jeux.

Du côté de l’histoire, la surprise est totale. Autant j’ai souvent entendu parler des jeux, autant je m’étais toujours arrêté au titre sans savoir de quoi ça parlait. Il s’avère finalement que c’est une intrigue vraiment sympathique, et qui fait un bon film, avec la reprise de mythes autour de Magellan qui fonctionnent bien. En plus, je savais qu’il n’avait pas fini son tour, alors je trouve ça très sympa de me sentir aussi intelligent que le personnage principal.

C’était vraiment le minimum, parce que Tom Holland interprète ici un personnage qui est pas mal naïf et se laisse parfois embarquer dans des situations dont il aurait dû comprendre avant les problèmes que ça causerait. En plus, bon, soyons honnêtes, c’est quoi cette manie de se laisser endormir par tout ce qui bouge ?

Le film n’apporte relativement que peu de surprises, même visuellement. J’ai adoré sa dernière partie, même si j’ai un peu crisé face au sort réservé à des objets bien particuliers. Pas de spoilers ici, vous me connaissez, mais si vous avez vu, vous aurez compris de quoi je parle, je pense. Il y a des moments visuellement très sympathiques, mais je ne pense pas que des images resteront particulièrement en tête, à part ce qui est hélicoporté. Dès le début, on nous informe qu’il faut laisser son cerveau de côté avec une scène qui ne pourra jamais arriver, alors ce n’est pas si dérangeant.

Je me suis senti un peu plus gêné par l’absence d’explication parfois, notamment dans la boîte clandestine quand un code est résolu sans qu’on nous explique comment. Ce n’est pas si grave, mais j’ai trouvé que le côté quête aurait pu être mis encore plus en avant pour que le film soit vraiment génial.

Cela dit, il l’est déjà et je considère que c’était un bon choix pour mon anniversaire. Outre Tom Holland, heureux d’être là, j’étais surpris de redécouvrir Tati Gabrielle. Je trouvais le rôle de Gaia dans The 100 bien plus fade que ce qu’il aurait dû être à cause d’elle… peut-être que je me trompais. Ici, elle a un rôle de la même envergure, mais elle s’en tire très bien avec.

Enfin, le vrai plus de ce film, celui qui m’a donné le smile, c’est sa bande-originale. En ce qui me concerne, c’était un quasi sans faute, avec des chansons qui restent en tête et donnent envie de les réécouter. Je n’ai pas manqué de le faire, et la musique du film m’a servi de BO à ma journée d’anniversaire. Il en faut peu, écoutez. 

Ah et un dernier point non négligeable, tout de même : depuis que j’ai vu ce film, j’ai envie de jouer à des jeux vidéos. Genre, vraiment, ça m’a donné envie de me plonger là-dedans pour l’ambiance… alors que clairement, je n’ai ni le temps, ni l’énergie, ni l’argent pour jouer vraiment. C’est juste que ça me rappelle que je passe à côté de bonnes histoires parfois. C’est la vie.

Films vus en 2021 #8 : Nobody (2021)

Salut les cinéphiles,

Aujourd’hui, je ne vais pas vous parler d’un film coup de cœur, même s’il a failli l’être, mais d’un film sorti en 2021 parce qu’on est en 2021 et que c’est un peu triste de ne rien voir de cette année sous prétexte que les cinémas continuent d’être fermés. Loin des promos abusives et intempestives de Netflix, j’ai pas mal entendu parler de ce film d’action comme un très bon film qui changeait de ce qu’on voyait d’habitude : Nobody

Nobody (2021) par Ilya NaishullerN’étant pas très film d’action, je me suis dit que j’allais le regarder, le renouveau ne pouvant que faire du bien. Et c’est partiellement vrai. Le film raconte l’histoire d’un homme comme tout le monde, un homme qui n’est personne donc, qui est enfermé dans une routine banale ne semblant pas si agréable que ça. Cela semble toutefois lui convenir. Un jour, sa maison est pourtant la cible d’un couple de cambrioleurs qui s’introduisent pour dérober toute la maigre richesse de la famille. Et bien sûr, notre homme tombe nez à nez avec eux…

Jusque-là, on est sur du classique, et l’action ne commence qu’après tout ça, quand on se rend compte que l’homme nous cache peut-être des choses. Je n’ai pas envie de spoiler, parce que le début du film fut une bonne surprise. Rien d’incroyable, mais du bon divertissement, en tout cas ; et c’est déjà ça de pris !

we have a future — Nobody / 2021 starring Bob Odenkirk
Un personnage proche de nous !

La première moitié est celle du film qui m’a le plus convaincu et dans laquelle je vois l’originalité de ce film ; le renouveau apporté. Pour une fois, on a un héros de film d’action qui va se retrouver vraiment en danger – on sait bien qu’il est peu probable qu’il meure avant la fin du film, hein, mais il se prend des vrais coups. Honnêtement, ça change de plein de films où les héros naviguent entre les balles et sont blessés pour deux minutes.

we have a future — Nobody / 2021 starring Bob OdenkirkDans ce film, vous verrez donc de bons combats, du sang et des ecchymoses qui restent par-dessus les cicatrices. Et ça, ça m’a changé de la majorité des films du genre que je connais. Pour cela, il était en bonne voie de devenir un coup de cœur… malheureusement, la deuxième partie du film tombe dans tous les clichés du genre, et vraiment, j’ai décroché car après un tel début, ça me décevait de voir un héros capable de survivre sous les pluies de balles et autres scènes du genre.

horror-heks.tumblr.com - TumbexPour les amateurs de films d’action, ça restera un excellent divertissement et un bon cru, je pense ; pour les autres comme moi, ça déçoit parce que ça ne va pas au bout de ce que ça avait la prétention de faire, alors qu’il y avait tout pour le faire. C’est vraiment dommage. Je pense que le pire reste la dernière scène (spoiler, forcément) où les scénaristes nous casent une petite blague qui ressemblait plus à du Mr & Mrs Smith qu’au début du film devant lequel on était. Je comprends l’idée de finir là-dessus, mais tout le personnage est d’un coup déconstruit et ses liens familiaux, qui auraient mérité d’être approfondis, deviennent juste sujet à l’humour.

Je conseille malgré tout le film si vous voulez voir un film d’action car la première partie change un peu des clichés habituels… mais n’espérez pas autre chose qu’un film qui fait bim bam boum, ça fait pschit et ça fait vroum.

trolling.gif - Le Cahier