La Passe-Miroir, Les fiancés de l’hiver (T1)

Salut les lecteurs,

Ça y est, des années après le reste des lecteurs ayant un blog, je me suis décidé en juin dernier à commencer le premier tome (sur quatre) de la saga La Passe-Miroir. J’en ai entendu tellement parler, le plus souvent en bien, que j’avais inévitablement de nombreuses attentes concernant ce roman de Christelle Dabos. En même temps, un livre de fantasy français ? Évidemment que ça piquait mon intérêt.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore, la saga raconte l’histoire d’Ophélie, une liseuse qui a également la possibilité de traverser les miroirs pour se rendre de l’un à l’autre – et donc de se téléporter si on vulgarise. Liseuse ? Ophélie a la capacité de lire le passé des objets en les touchant, lui permettant ainsi de connaître les émotions des personnes ayant été en contact avec les objets avant elle.

C’est un pouvoir original qui intrigue pas mal, mais j’en dis presque trop déjà. En effet, tout ça on le découvre au fur et à mesure de la lecture des premiers chapitres alors qu’on comprend vite qu’Ophélie vit dans un monde très différent du nôtre, où les objets agissent selon nos émotions et les leurs, où certaines règles physiques semblent bien différentes et où la mythologie a une place importante. Seulement, nous ne savons pas grand-chose de la mythologie de ce monde, avec tout juste l’information qu’il y a plusieurs grandes familles dirigées par des esprits de famille. Chaque famille semble ainsi avoir un ancêtre immortel.

Si je ne veux pas spoiler, il est tout de même important de préciser tout ça parce que j’ai eu du mal à comprendre le lien entre le titre de la saga et l’histoire racontée. Bien sûr, Ophélie est une Passe-miroir, mais c’est vraiment un point de détail dans ce roman. Quant aux fiançailles dont il est question dans le titre de ce tome 1, il s’agit bien sûr de fiançailles arrangées permettant de découvrir progressivement tout un monde nouveau, plein d’illusions et d’histoires de Cour. 

Ces dernières sauvent le roman avec tout plein de complots passionnants à découvrir et de moments révoltants de sexisme dénoncés par les pensées de l’héroïne. Cette dernière est un personnage le plus souvent attachant, même si elle est parfois irritante de naïveté face au monde qu’elle découvre.

Je dis ça, mais ça ne m’a pas empêché de me laisser avoir moi aussi par certains rebondissements de cette histoire. Certains sont prévisibles, d’autres prennent vraiment par surprise. Et le style d’écriture dans tout ça ?

Honnêtement, j’aimerais dire comme je l’ai souvent lu avant, que j’ai été happé dès le départ, mais ce n’est pas le cas. Écoutez, c’est presque trop bien écrit en fait : le lexique est riche et précis, les phrases parfois alambiquées… Je m’attendais à un style moins riche, à vrai dire. Après, ça n’a évidemment pas été pour me déplaire ! 

En revanche, je regrette le rythme non de l’écriture mais du déroulement de l’histoire. On met un certain temps à voir où ça veut en venir et j’ai eu du mal à cerner tous les enjeux. Cela vient progressivement et, comme c’est un premier tome, ça nous laisse finalement sur une frustration d’arriver au dernier chapitre.

Il me faudra acheter la suite maintenant, mais je pense que ce ne sera pas avant plusieurs mois pour avoir plaisir à retrouver les personnages. Seulement voilà, j’ai eu du mal avec nombre de personnages car l’intrigue les rend tous plus insaisissables les uns que les autres. C’est déroutant, mais pas déplaisant pour autant.

Mon personnage préféré ? Bizarrement, je crois bien que c’est Thorn, et pourtant, ce n’était pas gagné à son introduction. Hâte d’en savoir plus sur lui, sur Farouk et sur cet étrange chevalier. Je n’en dis pas plus pour ne rien spoiler, les lecteurs savent déjà de quoi je parle de toute manière !

The Magicians de Lev Grossman (tome 1)

Salut les sériephiles,

Comme je le disais avant-hier, cela fait quelques semaines (mois ?) que je dois écrire cet article, parce que j’en avais très envie, mais je n’ai pas arrêté de repousser pour tout un tas de (mauvaises) raisons. Et pourtant, vous le savez si vous avez suivi le blog cette saison, The Magicians s’est transformé en vrai coup de cœur série cette année… Qu’en est-il alors du premier tome de la trilogie de Lev Grossman ?

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Voir aussi : Tome 1 | Tome 2 | Tome 3

J’ai A-DO-RÉ ! Ce n’était pas forcément gagné d’avance : j’étais hyper frileux par rapport à ce livre à force d’en avoir entendu que c’était un « Harry Potter pour adultes » et je n’avais pas trop accroché à la première saison de la série. Et pourtant, force est de constater que j’ai vite compris la comparaison à Harry Potter. Ce n’est pas du tout dans l’ambiance de l’école de magie comme je le pensais chaque fois que j’entendais ça (car ça n’a rien à voir – RIEN)… mais bien dans l’écriture même du livre, capable de nous faire ressentir sa magie – la magie.

Synopsis : Quentin Coldwater est un lycéen de Brooklyn qui, avec ses amis James et Julia, est inscrit dans une école au niveau avancé – ils sont des génies. Quentin est fan d’une série de livres qui n’ont jamais connu de fin et retraçant une histoire similaire à Narnia, se déroulant dans le monde imaginaire et magique de Fillory. Le jour de son entretien pour intégrer Princeton, Quentin se retrouve à passer un examen d’entrée à Brakebills, une université de magie ; la seule d’Amérique du Nord.

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Je m’arrête là, j’ai déjà résumé un ou deux chapitre l’air de rien (en laissant de côté de nombreux détails croustillants, je vous rassure). Très franchement, il est difficile de poser ce livre une fois commencé : on entre dans l’histoire très vite et c’est un « page turner ». Laura, qui me connaît bien, a eu la gentillesse extrême de m’offrir la trilogie en anglais pour mon anniversaire (encore merciii), et j’ai bien eu peur au début parce que c’était d’un bon niveau littéraire ; la barrière de la langue, c’était quelque chose ; et pourtant j’ai un plutôt bon niveau.

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Finalement, cette difficulté de lecture participe à fond de l’ambiance du livre et de Magicians : apprendre la magie est compliqué pour les magiciens, mais pas simplement compliqué… Non, plutôt terriblement impossible. Ils passent des jours (semaines ?) à apprendre les sorts les plus simples et à étudier des langages étrangers ou des langues mortes.

Après un an intense de latin et avec un anglais de niveau littéraire entre les mains, ça m’a presque permis de me sentir magicien à mon tour (non). Et puis, une fois dedans, j’étais lancé et je me suis même retrouvé à le lire dans le train une ou deux fois, donc bon, c’est faisable après un temps d’adaptation pour ceux que ça tenterait.

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Oui, ça paraît simple dans les promos, et puis en fait non.

De toute manière, la lecture est un must pour tous les fans de la série ; mais je le conseille aussi à ceux qui ne connaissent pas du tout. Le livre m’a rapidement transporté dans son monde imaginaire – qui finit même dans de la fantasy finalement, mais de la fantasy avec une touche de modernité comme j’aime (j’ai toujours du mal à me projeter dans une histoire quand elle n’a pas de lien avec mon quotidien, que ce soit de la fantasy pure ou de l’historique, c’est pareil en livre qu’en séries… Voyons ça comme une fermeture d’esprit, ouups).

Ici, pas de souci, puisqu’on commence tranquillement en plein centre-ville, et ce n’est pas un passage dans une contrée imaginaire qui m’arrêtera. Ah et puis, la grosse surprise (par rapport à Harry Potter surtout), c’est que le livre ne couvre pas que quelques mois ou un an, mais plusieurs années d’un coup. Et ça permet de mieux capter la série, où toute la saison 1 avançait super vite (parfois trop) et où je n’ai pas mesuré tout le temps qui passait…

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De la vraie fantasy au milieu de pages qui n’en sont pas.

Je suis d’ailleurs vraiment surpris aussi du rapport étrange entre la série et le livre, mais là encore, ben… c’est The Magicians, j’ai l’habitude d’être surpris avec la série qui plus d’une fois m’a laissé sur les fesses avec ses variations et ses délires narratifs… qu’on retrouve dans le livre. Si la série le fait de manière télévisée, pas d’inquiétude : le roman le fait de manière littéraire. C’est vraiment le mot : c’est littéraire. Et rien que pour ça, j’ai donc adoré.

Voir aussi mes critiques de la série : Saison 1 | Saison 2 | Saison 3

Si vous ne connaissez pas du tout, arrêtez-vous là, parce que c’est parti pour le festival de spoilers et comparaisons à la série !

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Concrètement, je prends le livre comme une des nombreuses timelines évoquées sans être jamais montrées (ou presque) pendant la série. On a bien Margo qui n’a pas le même prénom dans le livre (Janet), mais sinon les personnages sont vraiment les mêmes. Je dirais même que j’ai eu l’occasion de mieux comprendre Quentin (qui est chargé de nous raconter l’histoire), voire de m’y reconnaître par moment (l’étudiant parfois solitaire, à fond dans ce qu’il étudie et pas toujours hyper habile ? HAHA)… En revanche, il y a d’autres moments où je l’ai détesté et où j’étais loin de me reconnaître dans ce qu’il disait et pensait, mais en vrai, je crois que c’était voulu de la part de l’auteur.

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Le premier tome couvre une bonne partie de la saison 1, à peu près mais pas tout à fait (parce que le 2×03, c’est la fin du livre, par exemple). Certaines intrigues de la série sont totalement absentes – mais vu le cliffhanger, ça devrait être retracé dans le tome 2 que je n’ai pas encore commencé (ça ne saurait tarder) – et d’autres m’ont paru nouvelles… Ah, et évidemment, il y a des scènes que je lisais en les revoyant et resituant précisément dans la série, c’en était fou tellement c’était exactement pareil ! Tout ça m’a donné envie de revoir le début de la série, pour voir si j’accrocherais mieux au deuxième visionnage (probablement).

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Bref, je ne sais pas si j’arrive à le faire sentir, mais ce livre a été capable de m’emmener dans son monde et dans la psychologie complexe et tordue de ses personnages… J’espère vraiment que je vous le communique, et si vous aimez la série, n’hésitez surtout pas, vous allez adorer le bouquin (je n’ai pas lu la VF, mais je ne vois pas comment elle pourrait être mauvaise vu la richesse du texte anglais – on ne peut pas lui caser n’importe quel traducteur). Merci donc à Yodabor et mon amie Sophie de m’avoir poussé à regarder la série l’an dernier, parce que c’est une superbe découverte !