Missions – S03E05

Épisode 5 – Théogonie – 17/20
Le titre en révèle beaucoup sur l’ambition de la saison 3 et de la série, mais la conclusion me laisse finalement sur ma faim. J’ai l’impression d’être passé à côté de certains éléments, au point de me dire que ça pourrait être une bonne idée de revoir l’intégrale. Si la fin n’est donc pas exactement ce que j’en attendais, on sent bien que la série a réussi à mener son récit jusqu’au bout – ou en tout cas, jusque là où elle le voulait, même si aller plus loin aurait pu me plaire aussi. Rien que pour ça, la série mérite d’être vue.

Spoilers

Jeanne envisage le suicide pour mettre un terme à ses souffrances.

Sauver ton père, sauver le monde… On dirait que c’est simple comme un conte pour enfants, non ?

Jeanne se suicidera-t-elle ? Cela m’étonnerait franchement. Certes, elle braque le flingue sur sa tempe, mais elle se retourne ensuite vers Peter, William et Alice pour mieux se rendre compte qu’ils sont figés. Ils ne bougent plus du tout et l’homme mystérieux apparaît dans le sous-sol, demandant à Jeanne de le suivre.

Ils se retrouvent alors à l’extérieur du sous-sol, à la frontière du temps et de la réalité. L’homme révèle alors qu’il est un des enfants de Jeanne – un de ses héritiers. Il vient du futur, même si le futur n’est pas un concept qu’il connaît exactement. Il est épaulé par la Jeanne de la saison 2 dans ses explications : Jeanne est ainsi une exception, un chaînon manquant, qui permettra à l’espèce humaine de s’améliorer ; parce que pour l’instant, elle est défectueuse.

Le but est de montrer à Jeanne tout ce qu’elle peut changer également, si je comprends bien tout ce qu’il se passe. L’homme explique à Jeanne qu’elle a créé une ligne temporelle en jouant avec l’esprit de William : ce n’est pas une autre Jeanne qu’elle voit, c’est une seule et même personne, qui doit à présent être réunie. L’idée est simple : Jeanne a un choix. Soit elle vit comme une humaine en voyant le monde se détruire peu à peu, soit elle accepte d’être la cause qui créera cet homme, la conséquence, qui se déplace dans le temps et l’espace pour observer.

Jeanne semble toutefois faire un choix : elle demande à être ramenée dans le présent, au moment où elle envisageait de se suicider, parce qu’elle a trouvé la réponse qu’elle cherchait après quelques détours dans le temps, à la mort de Simon, à un anniversaire de William encore enfant et au beau milieu de montagnes nordiques. Elle sait ce qu’elle doit faire… Mais moi franchement, je n’en ai pas la moindre idée à ce stade.

Elle fait sortir le trio du sous-sol, tandis qu’en parallèle, Adrian découvre une photo de Jeanne et de l’homme prise à l’anniversaire de William… quand il était enfant. Adrian demande à ce qu’on la retrouve bien vite, mais Jeanne, elle, est menacée par les hommes de main de William. Même s’ils baissent les armes sous les ordres de William, Jeanne n’hésite pas à les tuer.

Peter est assez réactif pour assommer Jeanne avant qu’elle n’aille encore plus loin, mais cette intrigue se termine par William qui explique à sa fille et Peter qu’ils pourraient tout à fait mettre un terme à Jeanne et ses agissements avant qu’il ne soit trop tard. C’est mignon comme idée, mais Alice la refuse catégoriquement ; et elle arrive à convaincre Peter bien vite, parce qu’ils sont en couple après tout.

C’est toujours un peu abusé dans les séries et les films, ces couples qui se connaissent depuis deux ou trois jours à peine mais agissent comme s’ils avaient passé un an ensemble. Bon, grâce à Alice, Jeanne peut finalement se réveiller à l’étage de la bâtisse. Elle retombe assez vite sur Alice, Peter et William, à qui elle assure qu’elle n’était plus elle-même, mais qu’elle est sûre qu’elle pourra se contrôler si ça devait lui arriver une nouvelle fois.

Franchement, ça me paraît ambitieux. Cela dit, Jeanne réclame à aller en Europe du Nord, et ça aussi c’est ambitieux quand on est sous surveillance comme ils le sont. Par chance, William peut compter sur Ivan pour trouver un avion. Les deux amis en profitent pour se dire adieu, sachant bien que la mort les attend au tournant.

Dans l’attente de pouvoir partir en voyage, Jeanne et Alice prennent le temps de se parler. Jeanne explique que l’autre elle – donc elle-même en soi – voulait absolument parler à William, pour l’empêcher de créer la deuxième Alice. Elle a fini par réussir à le faire, mais ça a laissé des séquelles à William, elle a ouvert une brèche et transmis le don des souvenirs d’une autre dimension à William.

Il n’est pas fait pour ça, cependant, ce qui explique qu’il aille si mal. Alice demande à Jeanne de le sauver, même si elles ne savent pas exactement si c’est possible. Cela mène Jeanne à considérer une nouvelle fois que sauver le monde, ça pourrait être s’autodétruire. Franchement, c’est complexe tout ça, ils finissent par nous perdre en informations diverses.

Dès lors, Alice en a marre de réfléchir et elle cherche du réconfort dans les bras de Peter qui, ça tombe bien, est justement torse nu dans sa chambre. C’est bien foutu, la vie. La nuit passe plus vite comme ça, en tout cas, que pour Jeanne et William qui attendent, en pleine insomnie, de pouvoir aller en Norvège.

Au petit matin, Adrian reçoit un appel mystérieux (probablement d’Ivan) qui l’informe de la destination choisie par Jeanne. Il se met aussitôt à mettre en œuvre un plan pour se rendre avec ses hommes en Norvège, ayant ainsi la même destination que Jeanne, William (de plus en plus faible), Alice et Peter. William en profite pour confesser ses actions, notamment les moments où il a voulu tuer Peter – l’accident de voiture, notamment. Il est également responsable du meurtre de Samuel. Pff. Franchement, ça c’est naze de sa part.

Le quatuor est malin en tout cas : ils changent de plan de vol en route, ce qui leur permet de conserver une bonne avance sur Adrian et ses hommes. L’ensemble permet aussi d’avoir de jolis plans de la nature en Norvège et des routes sinueuses de montagne. Ah, il faudra que je retourne à la montagne à un moment moi, ça me manque.

Ils ont beau prendre de l’avance sur les hommes d’Adrian, ceux-ci réussissent à s’approcher dangereusement de nos héros en faisant quelques excès de vitesse. Bordel, faire une course poursuite sur une route de montagne avec des virages partout et un William mourant à l’arrière de la voiture, quelle idée de merde. Je plains Peter, ce n’est pas chouette comme plan de vie.

Jeanne demande en tout cas à Peter de s’arrêter après un pont, et il le fait… alors qu’on sait tous très bien ce qu’elle envisage : elle sort de la voiture pour faire face aux voitures qui s’approchent. Le problème, c’est qu’en utilisant ses pouvoirs, elle affaiblit encore plus William. Bon, elle détruit le pont sans hésiter, et sans tuer pour autant Adrian. Par contre, William, lui, il ne tient pas la confrontation : les hommes d’Adrian braquent Jeanne avec des flingues, et elle n’aime pas trop ça. Elle décide donc de se débarrasser d’eux en les envoyant on ne sait trop où, et probablement en les tuant sous les yeux d’un Peter choqué.

Ah ben heureusement qu’elle devait se contrôler, Jeanne ! Les voitures s’envolent et disparaissent… Et William meure. Jeanne révèle alors qu’elle savait très bien qu’elle ne pourrait pas sauver William, mais aussi qu’elle doit la présence d’Adrian et de ses hommes à Alice. C’est elle qui a appelé Adrian, finalement. Je ne m’y attendais pas.

Elle a probablement bien fait de douter de Jeanne, parce qu’effectivement, elle est un véritable danger public. Elle a également une obsession, ce qui fait quelle veut reprendre la route au plus vite, quitte à laisser le corps de William au bord de la route. Franchement, c’était un peu abusé ça, ils auraient pu prendre le corps et le mettre dans le coffre, au moins.

Finalement, Jeanne a donc pris la décision de venir dans les montagnes nordiques vues en début d’épisode. Elle se retrouve ainsi face à une porte, comme en fin de saison 2, qu’elle doit pouvoir ouvrir. Son descendant affirme qu’elle est capable de l’ouvrir, puisqu’elle en sera capable plus tard et que le temps ne veut plus rien dire pour elle.

Jeanne s’apprête donc à ouvrir la porte, mais Peter lui demande d’attendre, pour s’assurer de ce qu’il y aura derrière la porte. Il lui touche l’épaule… et hop, on repart dans un petit flash de lumière. Peter se réveille alors dans une pièce aux murs nus, avec son ordinateur et son livre. En ouvrant la porte, il tombe à nouveau sur le descendant de Jeanne, qui lui explique qu’il doit choisir, avec le doute de ce que fera Jeanne. Il affirme que c’est par Peter que tout a commencé, et que c’est pour ça que c’est à lui de faire le choix. Alors là…

On découvre que c’est lui qui a tué Samuel au départ, avant d’aller changer le mot de passe du vaisseau, mettant en place toute la chaîne d’événements qui le mènera en Norvège. Nous sommes donc face à une étrange boucle temporelle, qu’on nous avait bien proposé au départ de la saison lorsqu’e Peter est monté pour la seconde fois dans le vaisseau – il s’était entendu.

De retour dans le présent, et puisqu’il a compris qu’il était responsable de tout ça, Peter laisse Jeanne ouvrir la porte pour qu’elle puisse faire face à… elle-même. La Jeanne de la saison 2 traverse donc le portail pour arriver face à cette autre Jeanne. Nous avons donc tourné en boucle ? La série s’achève sur une suite de flashbacks des trois saisons, puis sur une poignée de mains entre les deux Jeanne qui provoque un flash de lumière intense.

Moi qui pensais qu’en fin de saison 2, elle avait créé un tout nouveau monde, je suis servi. Elle a juste créé une super entité capable de détruire le monde dans une boule lumineuse surpuissante…


EN BREF – Je pense que la série gagnera à être revue à tête reposée et avec toutes les réponses en main ; ou du moins, avec le souvenir de toutes les révélations. Je suis un peu déçu par la saison 3 en ce qu’elle est plus courte que les précédentes et qu’elle a sacrifié une grande partie de son casting au profit de quelques personnages uniquement. Cependant, les quatre personnages au cœur de cette saison sont vraiment intéressants et bien construits, donc je ne vais pas trop m’en plaindre.

Si j’ai préféré l’épique de la saison 2, le rythme plus lent et détaillé de cette saison 3 restait un plaisir. Chaque saison a ainsi véritablement son ton, ses personnages et son intrigue, et elles forment un tout qu’il est satisfaisant d’avoir vu. C’est beaucoup en attendre pour une série française et même si j’aurais pu me passer de la mystique – surtout après avoir rattrapé Manifest la veille – je trouve quand même que c’est sympathique de terminer cette série. Pas déçu !

 

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