Salut les cinéphiles,
Aujourd’hui (hum, bon, le mercredi de la publication officielle de cet article en tout cas), j’ai eu l’occasion d’aller voir Ténor au cinéma. Ce n’est pas du tout le genre de film que je vais voir habituellement, déjà parce qu’il y a Michèle Laroque à l’affiche et que je n’en suis pas fan…
Alors pourquoi aller le voir ?
Tout simplement parce que la bande-annonce m’en a donné envie. C’est suffisamment rare pour être souligné : la bande-annonce était bien foutue pour donner envie, avec quelques vannes, certes, mais surtout avec une bonne présentation qui intrigue. Un livreur de sushi qui finit par bosser à l’Opéra de Paris, c’est inattendu. Le problème ?
La bande-annonce n’est pas si bien finalement : comme beaucoup d’autres, elle en révèle tellement que le film n’a plus beaucoup de surprises à nous livrer une fois qu’on est en salle. Toute l’histoire est assez prévisible, au point d’en devenir parfois insipide.
Ce n’est heureusement pas le cas des performances vocales du film. C’est à peu près le seul intérêt que j’en tire après coup : MB14 est un excellent rappeur, c’est aussi un ténor fascinant, et le mélange des deux genres musicaux est une vraie réussite. J’aime bien pouvoir compléter ma playlist après avoir vu un film, et là, c’est sûr que ça a été le cas.
Quelques bonnes surprises…
Côté acteurs, j’ai aimé à peu près tout le casting, y compris Michèle Laroque qui était parfois là où je ne l’attendais pas ; avec un rôle qui n’était pas sans rappeler par moments le jeu de Virginie Efira – mais je ne saurais pas dire pourquoi, peut-être l’après En attendant Bojangles ? Bien sûr, la vraie surprise est l’interprète du personnage principal, mais il y en avait d’autres en cours de route. Par exemple, j’étais content de retrouver Eliot de Fais pas ci, fais pas ça dans un (trop) petit rôle du film.
…et des défauts.
Par contre, côté scénario, je ne suis vraiment pas fan. C’est un film français, certes, mais à une sauce très américanisé. C’est un peu un American Dream à la française, avec des efforts qui ne sont pas assez sentis tout du long et une fin beaucoup trop idéaliste. Bien sûr, il s’agit d’un beau message, mais pour le coup, j’ai largement préféré les manières de faire d’En Corps. Le plus frustrant est aussi que ce film s’inscrit dans un modèle que je n’aime pas beaucoup : celui qui me donne envie d’avoir une suite qui ne viendra jamais. Je suis formaté aux séries et ça n’aide pas, mais vraiment je suis sorti frustré de la salle de cinéma parce que je n’en avais pas eu assez.
Je termine le film avec beaucoup de questions sur la suite, je trouve que certaines scènes auraient été dispensables si c’était pour finir sans nous raconter l’histoire et surtout, la décision finale d’un des deux personnages principaux est frustrante, car on ne sait pas bien ce qui la motive – on le devine tout au long du film, mais ça donne envie d’en savoir tellement plus. Malheureusement, ça n’arrivera pas, parce que ce n’est jamais qu’un petit film français.
À voir ou pas ?
Malgré tout, je vous le conseille si vous avez encore l’occasion d’aller le voir en salle quand j’arriverais à publier cet article : il vaut le détour parce que je le trouve original pour un film français, parce qu’il est relativement bien écrit (je me marre toujours devant les échanges de SMS en revanche) et parce que c’est un vrai plaisir pour les oreilles. En fait, le principal intérêt est peut-être là : le film nous fait découvrir un vrai artiste – et si vous aimez les messages un peu cheesy, ou simplement les films, vous en sortirez encore plus ravi que moi, probablement.
C’est bien, c’est divertissant… mais il ne faut pas en attendre trop.