Salut les sériephiles !
J’espère que vous allez bien en ce dimanche matin où je suis probablement en train de roupiller, il faut bien se le dire. On se retrouve aujourd’hui pour analyser et expliquer une expression que je sais que j’ai déjà employée plusieurs fois sur le blog sans jamais prendre le temps de développer plus que ça : « Jumping the shark ». C’est parti !

Alors ça veut dire quoi exactement « Jumping the shark » ? C’est lorsque les scénaristes commencent à ajouter des éléments hyper tirés par les cheveux à leurs intrigues, juste pour renouveler tant bien que mal les choses et au détriment de la qualité. Ouep, c’est une expression qui sert à marquer autant que possible le moment où une série est partie à la dérive. Le plus souvent, après ce genre de scènes, plus rien ne paraît crédible et c’est juste une souffrance de continuer à suivre la série tellement ça n’a plus aucune crédibilité.
Autrement dit, c’est le moment où les scénaristes à court d’idées font tout ce qu’ils peuvent pour se renouveler, au point que c’en est visible et souvent gênant.
Concrètement, ça peut se trouver dans n’importe quelle série, mais aussi dans n’importe quel dessin-animé ou même film, même si dans ce dernier cas, c’est souvent signe qu’il vaut mieux ne pas perdre son temps à le regarder parce que ne pas réussir à rester cohérent durant deux heures sans passer par un moment tiré par les cheveux, c’est plutôt mauvais signe. Pourtant, c’est souvent fait avec l’intention de récupérer les fans en leur proposant des scènes susceptibles de leur plaire, autant par le stress qu’elles procurent que par le plaisir de les voir.

C’est quoi ce nom ? Il se traduit littéralement par « sauter le requin ». Bon, avant que vous ayez des images bizarres en tête, on parle bien de « sauter par-dessus le requin », hein ! C’est une expression assez imagée : vous vous imaginez bien que quelqu’un qui saute par-dessus un requin, que ce soit dans un film ou une série, c’est plutôt signe d’une qualité qui part en vrille.

Quelle origine ? C’est un spoiler pour tous les fans de Happy Days, mais l’expression est tiré de l’épisode 3 de la saison 5 de cette série. Comme ça date de 1977, je pense que le côté spoilers est un peu éclipsé et qu’on peut en parler librement : Fonzie fait du surf dans cet épisode et malheureusement il y a un requin qui passe par là. Contre toute attente, il réussit à sauter par-dessus le requin, avec la musique bien dramatique qui va bien en arrière-plan.
Au visionnage de cette scène, les fans ont levé les yeux au ciel et compris que la qualité de la série n’était plus spécialement présente dans la série. Les audiences déclinaient depuis un moment et les scénaristes ont écrit cet épisode pour faire parler de la série et pour reconquérir leurs fans. Pas une grande réussite, mais au moins ils ont réussi à faire parler d’eux pour longtemps : c’était il y a quarante ans !

Et aujourd’hui ? L’expression est connue de beaucoup de sériephiles et revient régulièrement dans la bouche des fans, malheureusement. Oui, malheureusement, puisqu’il est souvent question de séries dont la qualité a disparu en cours de route. Les exemples sont légions et le plus souvent les fans utilisent l’expression pour essayer de déterminer où exactement c’est parti en vrille. Personnellement, je pense souvent à Scandal quand je cherche un bon exemple pour expliquer cette série. C’est somme toute personnel, mais pour moi, la série est partie en vrille en fin de saison 2, ou au début de la 3 ; mais j’aurais probablement l’occasion d’en reparler.

Grey’s a eu affaire à son requin dès l’épisode de la bombe en saison 2 pour certains ; pour moi, ça a tenu jusqu’à l’accident de ferry en saison 3 (puis c’est revenu, puis il y a eu la biche du début de saison 5, puis… en fait, je ne la regarde pas pour la cohérence, c’est tout). Station 19 n’a pas attendu plus de deux épisodes avant de proposer un épisode qui disait clairement qu’il ne fallait pas attendre quelque chose de cohérent alors que 9-1-1 m’a perdu avec son épisode de St Valentin.
La liste des séries qui perdent en qualité est longue comme le bras. Il faut toutefois noter qu’une scène farfelue et tirée par les cheveux n’est pas toujours synonyme d’un déclin qualitatif : The Magicians est composée à 90% de scènes de ce genre, et c’est ce qui fait son succès en ce qui me concerne. D’une certaine manière, je pourrais dire à peu près la même chose de Community ou Another Period. Parfois, ça fait du bien de sauter par-dessus le requin.
Et parfois, les séries parviennent à surfer sur la vague sans problème, un peu comme Agents of S.H.I.E.L.D qui malgré quelques scènes parfois moins bonnes a tout de même une qualité constante !

