Ce que sont les rires dans les sitcoms

Salut les sériephiles,

Je vous propose aujourd’hui un article dont l’idée date un peu mais que je n’ai jamais eu l’occasion d’écrire. Son origine est une vraie conversation que j’ai eu avec une amie ne comprenant pas l’utilisation des rires dans les sitcoms, et je me suis dit qu’il y avait sujet à en écrire 500 mots, alors tadaa me voici ! J’ai choisi d’en faire un article qui rejoint le lexique, parce que c’est très explicatif, même si je ne peux pas tout à fait poser les mêmes questions que d’habitude.

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Alors c’est quoi exactement ces rires ? Le plus souvent, ce sont les rires de vraies personnes qui assistent au tournage de la série. Est-il possible d’être autant mort de rire pendant 20 minutes ? Bien sûr ! La majorité des sitcoms tournées ainsi le sont avec un chauffeur de salle qui pousse le public, allant parfois jusqu’à une centaine de personnes, à rire. Forcément, quand tu te retrouves assis avec des gens qui rient autour de toi, tu es poussé à rire toi aussi. D’autant que certaines productions poussent le vice jusqu’à payer des acteurs anonymes pour les mettre dans le public en leur demandant… de rire.

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Et c’est ainsi que chaque blague devient super drôle. Il ne faut pas négliger non plus l’ensemble de l’expérience : le public est généralement super bien reçu, avec de la nourriture, des boissons, les acteurs qui viennent faire un coucou/les pitres sur scène avant le tournage, etc, etc. Des conditions qui mettent tout le monde de bonne humeur.

Enfin, comme pour toutes séries, le tournage se fait en plusieurs prises de la même scène. Du coup, le public rit de l’effet de répétition, il est prêt à rire car il connaît le gag, parfois même car il l’attend. Dans cette situation, il est juste humain de rire. Bergson nous disait bien que le rire c’est de la mécanique plaquée sur du vivant, après tout. Bon, mais là, je commence à me répéter, j’en parlais déjà concernant les running gags !

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Donc si tu veux en savoir plus,tu cliques sur le lien, on est OK ?

Quelle origine ? Les premières sitcoms de la télévision étaient des mini-pièces de théâtre enregistrées en plateau devant un public qui rit, c’est aussi simple que ça. Forcément, les rires se retrouvaient sur la bande-son, et ça n’a (presque) pas changé depuis. En plus, quand c’est bien fait, ça permet également aux acteurs de jouer d’une situation en la prolongeant, comme dans The Nanny ou dans Friends, très, très souvent. Et puis, quand c’est mal fait, ça devient gênant pour tout le monde, parce qu’on entend plus que ça, surtout quand ce n’est pas si drôle, et ça peut tuer le mood.

Franchement, c’est tout mon problème avec The Big Bang Theory qui a un public beaucoup trop hilare qui rit à la moindre pseudo-référence, même quand elle n’est pas drôle. Du coup, je n’ai plus envie de rire quand c’est vraiment drôle, parce que ça fait déjà quelques minutes que je supporte des gens invisibles en train de rire simplement car quelqu’un parle d’un comic, d’une série ou d’un film. Heureusement qu’il n’y a personne pour rire comme ça chaque fois que je cite quelque chose dans mes conversations, je vous le dis !

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Et aujourd’hui ? Vous aurez compris avec mon exemple (tout personnel et qui n’engage que moi, même si j’ai découvert en préparant l’article que je n’étais pas le seul !) que c’est une pratique encore très courante aujourd’hui d’avoir un public pour rire des blagues de la production.

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Toutefois, ce n’est pas une obligation. Certaines comédies se font sans le moindre rire alors qu’elles sont à mourir de rire, par exemple Community, alors que d’autres, comme How I met your mother, font le choix de rires préenregistrés. Ce sont donc les monteurs qui décident quand mettre des rires, et dans quelles proportions et avec quelle intensité. Et ça change tout : j’ai mis longtemps à me rendre compte de la présence de ce genre de rire dans HIMYM, car ils ne m’y ont jamais dérangé ; ils avaient un bon dosage.

Du coup, les rires dans les sitcoms, ça peut être cool… mais quand c’est bien dosé ; et quand c’est en plateau, c’est souvent trop exagéré pour que j’adhère encore !

Et pour ceux qui veulent se faire une idée du plateau des sitcoms et du public, je vous conseille de regarder les bonus et reportages sur les coulisses de Friends, ou tout simplement le deuxième épisode de la seconde saison de This is us. Inutile de vous dire que plus la série est connue, plus ça coûte cher d’y assister, mais jusque-là, c’est assez logique, je pense 😉

Ce que c’est qu’un running gag

Salut les sériephiles !

Comme d’habitude, nous repartons dans le vocabulaire critique des séries aujourd’hui, avec un terme que j’aime beaucoup utiliser car je suis toujours très sensible à celui-ci quand il est bien mis en place : le running gag ! A priori, ce n’est pas le terme le plus compliqué de tout ce que j’ai analysé jusqu’ici dans cette rubrique, mais comme je l’utilise régulièrement, autant clarifier le principe.

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Le plus inexplicable des running gags, on le doit à Buffy.

Alors c’est quoi exactement un running gag ? C’est ni plus ni moins que ce que vous avez peut-être appris en 3è/au lycée sous le nom de « comique de répétition ». L’idée est de faire rire en reprenant toujours le même élément, la même phrase, le même geste, la même chanson… la même chose quoi, au moins trois fois. Dans l’idéal, c’est même supposé être plus drôle à chaque répétition.

Un running gag peut se trouver au sein d’un seul épisode (dans HIMYM, les bruits de verre de l’épisode 3×08 « Spoiler alert »), d’une seule saison (« thank you Linus » dans la dernière saison d’HIMYM) ou dans toute la série (« wait for it », « legendary », « have you met Ted ? » et autres « slap bet », toujours dans HIMYM). Bon et pour ceux qui ne sont pas fans d’HIMYM et de son nombre impressionnant de running-gags (pas tous référencés dans cet article, non), on a les références meta d’Abed, le 19 octobre et la darkest timeline dans Community, les « we were on a break » de Friends ou les « bazinga » de The Big Bang Theory.

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On en trouve vraiment PARTOUT.

C’est quoi ce nom ? La traduction littérale est on ne peut plus claire, c’est une blague qui court (mais qui ne se jette pas*). Running peut aussi signifier « continu », ce qui rend encore plus clair l’idée, « une blague en continu ». Comme je parlais du collège/lycée plus haut, c’est la métaphore filée des blagues, quoi.

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L’un de mes running gags préféré, dans Fringe, avec la meilleure des conclusions dans le dernier épisode.

Quelle origine ? Comme souvent – mais ça fait un moment que ce n’était plus arrivé dans ces articles -, nous devons l’existence des « running gags » à la littérature. Du coup, on en retrouve aussi dans les jeux vidéos, les films, les comics, bref, partout où ça peut être employé. Il y a même de fortes chances que dans votre propre vie vous ayez des running gags avec vos amis ou votre famille, après tout, la répétition est un décalage à même de faire rire (c’est Bergson qui le dit)… bon, ou alors c’est juste moi qui pousse le délire trop loin et voit mes séries partout.

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Abed n’est pas mon personnage préféré pour rien.

Et aujourd’hui ? Je n’en ai pas encore repéré dans les nouvelles comédies de cette année, mais j’ai employé le terme « running gag » dans les critiques de The Orville et Kevin (Probably) Saves the World. La technique a encore de beaux jours devant elle, et ce n’est pas étonnant du tout car elle est efficace. Il faudrait que je la mette en place sur le blog, tiens, même si techniquement, je fais tellement souvent des références à Buffy et au Bingo Séries que ça peut en paraître risible. Ou pas. Et pour le plaisir :

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* Qu’est-ce qui court et se jette ? Une courgette… Merci Carambar, même si je préfère « Que fait une fraise qui court ? »… TAGADA TAGADA.