Pourquoi vous devriez regarder Eyes of Wakanda

Salut les sériephiles,

Franchement, je ne m’y attendais pas. Je pensais lancer un énième spin-off Marvel juste parce que c’était court, parce que j’aime le MCU (et Marvel en général) et parce que c’était sur Disney+. Et en fait… eh bien, j’ai été happé hier soir et j’ai déjà tout publié sur le blog.

Non, vraiment, je n’étais pas franchement chaud pour cette série. Une anthologie animée sur le Wakanda ? Bof. Le format ne me fait pas rêver : je n’aime pas les anthologies, c’est ultra court et je reste encore un peu traumatisé par les saisons ultra inégales de What If…?. Pourtant, en bon soldat Marvel, j’ai lancé le premier épisode à minuit, en me disant que je n’allais sans doute pas aller plus loin et surtout que ce serait déjà lancé pour quand je rallumerai l’ordinateur. Spoiler (enfin, non, surtout pas) : j’ai regardé les quatre épisodes et je me suis fait violence pour ne pas les enchaîner d’un coup. Du coup, j’ai envie de vous convaincre de regarder !

Eyes of Wakanda, c’est une mini-anthologie qui nous emmène aux quatre coins du monde et de l’Histoire, sur les traces d’artefacts en vibranium tombés entre de mauvaises mains – c’est-à-dire des mains qui ne sont pas celles du Wakanda. Chaque épisode suit un·e héros·ïne wakandais·e envoyé·e en mission loin de chez lui/elle. Le fil rouge est discret, mais réel. Et à ma grande surprise, ça fonctionne bien.

Ce qui m’a accroché tout de suite, c’est le style visuel. Ce n’est pas du tout ce que j’attendais : ce n’est pas l’animation de What If…, c’est plus détaillé, plus nuancé, plus expressif. C’est joli, vraiment. Et ça fait plaisir de voir que Marvel Animation sait vraiment proposer quelque chose de beau à regarder, même si c’est chaque fois très différent.

Mais surtout, la série m’a bluffé par sa capacité à créer de l’émotion en très peu de temps. Chaque épisode dure à peine une vingtaine de minutes, et pourtant, à chaque fois, j’ai été pris dans les histoires. Que ce soit une guerrière libre qui refuse les règles, un espion déchiré entre loyauté et amitié, ou un prince en quête d’un destin plus grand que lui… tous les personnages m’ont touché. C’est rare que je m’attache aussi vite à des personnages qu’on ne revoit jamais après. Je sais, c’est le principe d’une anthologie. Mais là, ça vaut le détour.

Bien sûr, j’aurais aimé que certains épisodes durent plus longtemps ou qu’on m’en fasse carrément un film, mais c’est parce que je suis gourmand !

J’ai évidemment eu mes préférences : le deuxième épisode m’a complètement pris de court (fallait oser, vous verrez si vous regardez) et le premier m’a beaucoup rappelé Buffy, dans l’énergie de son héroïne. Le troisième m’a un peu frustré avec des choix scénaristiques pas toujours très crédibles, mais j’ai adoré l’utilisation de la mythologie Marvel. Le quatrième, lui, part dans un délire que je n’avais pas vu venir, et même si le concept est un peu gros par moments, j’ai aimé qu’on prenne ce risque-là et que ça propose une vraie conclusion.

Est-ce que tout est parfait ? Non. J’aurais aimé un épisode en plus. Ou deux. J’aurais aimé qu’on explore un peu plus certains personnages ou qu’on développe davantage le propos politique autour du Wakanda. Et j’aurais vraiment apprécié qu’on me glisse une ou deux vraies héroïnes de plus. Mais je chipote, hein. Parce que dans l’ensemble, j’ai été agréablement surpris. C’est juste que quitte à me parler du Wakanda et de son histoire, j’aurais vraiment beaucoup aimé en apprendre plus sur les Dora Milaje. En fait, je pensais que la série tournerait autour d’elles et PAS DU TOUT.

Si vous hésitez encore à regarder, sachez que ça se regarde en deux heures à peine et que c’est bien plus prenant que pas mal de séries Marvel live action récentes. Ce n’est pas juste un projet de plus pour boucher un trou entre deux films. C’est une vraie proposition, avec une identité propre et malgré tout des liens déjà faits avec le reste de l’univers très étendu que constitue Marvel depuis plus de quinze ans. Bref, je me répète une dernière fois : ça vaut le détour, vous devriez regarder ! Et si c’est déjà fait… Venez m’en parler 🙂


Eyes of Wakanda – S01E04 – The Last Panther – 17/20

C’est déjà la conclusion de cette mini-série, définitivement trop courte. Il y a plein de potentiel, il resterait plein (mais alors vraiment plein) de pistes à explorer et je sens qu’on ne fait qu’effleurer les nombreuses idées des scénaristes. Pourtant, la boucle semble boucler, même s’il s’agit d’une anthologie. Quatre épisodes, c’est vraiment trop peu, mais au moins ça leur permet d’assurer la qualité je suppose.

Spoilers 

Des siècles plus tard, il reste encore un artefact à aller récupérer loin du Wakanda.

We are not here to make History.

Une fois n’est pas coutume, le temps passe un peu entre deux épisodes. Cela dit, cette fois, les scénaristes sont dans l’abus : on se retrouve au dix-neuvième siècle, rien que ça, en Ethiopie. Notre héros est un prince du Wakanda, Tarafi, qui est en mission de Chien de Guerre avec Kuda, clairement là pour le former. J’aime bien l’humour qui se dégage de la maladresse évidente de la recrue qui est juste là pour observer d’après ce que raconte Kuda.

S’ils sont en Ethiopie, au beau milieu d’une guerre et d’une ville assiégée, c’est apparemment pour retrouver un artefact, une fois de plus. Rien de bien nouveau, donc, le scénario est assez classique après quatre épisodes. Tout repose sur les personnages, et ça le fait bien : Tarafi est impatient et veut vraiment récupérer l’artefact, Kuda préfère se retirer car il est trop compliqué de récupérer l’artefact sans être repéré. Seulement, la première règle est de rester discret.

Tarafi ne l’écoute pas du tout : il décide de désobéir à Kuda et d’aller chercher directement l’artefact, citant auprès de Kuda, pour se justifier, une réplique de Noni, qui est apparemment son héroïne. Des centaines d’années les séparent, mais bon, il s’en sort quand même. Soit. Cela nous mène tranquillement au générique, et j’aime beaucoup le fait que ça se fasse avec toujours le même lancement : le mot « Wakanda ».

Post-générique, j’ai adoré, mais alors vraiment, voir dans le ciel la tête du Watcher. C’est un clin d’œil sympathique à What if de la voir observer ce qu’il se passe et ça nous permet de savoir que c’est un moment véritablement important de l’Histoire que nous observons. Et ça tombe bien pour Tarafi. En effet, alors que nous le retrouvons dans une voiture avec Kuda en train de s’éloigner de la ville assiégée, Tarafi révèle qu’il a bien envie de marquer l’Histoire.

Oui, il est un prince, mais il ne sera pas roi : son grand-frère le sera. Il ne sera qu’une petite ligne dans les livres d’Histoire, à moins de réussir à la marquer. C’est pour ça qu’il voulait absolument retrouver l’artefact – une arme avec une lame en vibranium. Déjà que les hommes passent leur temps à s’entretuer, introduire le vibranium n’est vraiment pas une bonne idée. Kuda essaie de mettre un peu de plomb dans la cervelle de Tafari, mais ils sont interrompus.

En effet, une silhouette apparaît magiquement à travers un portail pile devant leur voiture, ce qui provoque un gros accident dans la forêt éthiopienne. Kuda ne peut pas appeler au secours car sa balise de signalisation est en panne, mais il doit tout de même protéger le prince. Il fait aussitôt face à la menace, une silhouette avec de jolies griffes. Le titre de l’épisode ne laisse aucun doute : ils ont affaire à une Black Panther. Celle-ci est déterminée à retrouver la hache à peu près autant que Tarafi et Kuda sont déterminés à protéger la hache.

Il est assez vite évident qu’elle veut récupérer la hache et, contre toute attente, elle finit par se faire complètement maîtriser par Kuda et Tarafi. Mise à mal, elle n’a d’autres choix que de leur avouer qu’elle est une habitante du Wakanda elle aussi. Elle parle leur langue… et s’ils ne la connaissent pas, c’est qu’elle vient du futur. Euh.

J’ai un peu soupiré là pour le coup. C’est trop gros comme twist. Elle vient de 500 ans dans le futur (2300 ?) où le Wakanda n’est plus qu’un cimetière après l’attaque de la Horde. La Horde ? Une menace venue de l’espace qui a caché le Soleil. Grâce à ses gants de Black Panther, elle peut montrer à notre duo de héros le massacre de tous les guerriers du Wakanda un à un par la Horde. Ce massacre des Dora Milaje est complètement con en plus : il est révélé que le Wakanda a attendu pendant que les autres nations du monde se faisait exterminer, sans intervenir car les lois l’interdisent. Va falloir revoir la politique si tu laisses ta planète être détruite sous prétexte qu’on ne t’attaque pas directement. Hum. Ecrire ça, en pleine situation de réchauffement climatique et en mettant en ligne un texte… J’ai du culot, on va dire.

Bref. Malgré le massacre, quelques Dora Milaje survivent et l’héroïne de cet épisode peut donc montrer la suite de l’Histoire à Tafari et Kuda. Vraiment, c’est trop gros et trop simple ce twist de pouvoir leur faire assister à tout ! Malgré le Wakanda détruit, la reine, notre Black Panther, a encore accès à un portail temporel qu’elle n’utilise normalement que pour étudier le passé mais qui constitue désormais son dernier espoir.

Et là, la série nous explique qu’elle a observé les trois histoires des épisodes précédents à la recherche du lien, de la chaîne d’événements qui allait provoquer la destruction du Wakanda. Soit. Mais si c’est vraiment ce qu’elle cherche, pourquoi commence-t-elle dans le passé ? Comment sait-elle ce qu’elle cherche si loin dans le passé ? Limite, il aurait été plus intéressant d’avoir les épisodes à l’envers pour que ça tienne la route ? D’ailleurs, ça aurait été un sacré mystère à percer en tant que téléspectateur. J’imagine que ça aurait perdu trop de gens en route (et peut-être moi aussi, allez savoir, je suis chiant !), mais là, je ne comprends pas la logique.

Et donc, elle veut détruire du vibranium pour rectifier l’Histoire : empêcher Tafari de récupérer la hache, c’est permettre de faire en sorte que dans l’avenir le Wakanda soit connu dans le monde, grâce à l’intervention d’un futur roi – T’Challa. Bref, elle veut replacer la hache et tente de prouver qu’elle vient du futur en leur annonçant la grosse de la reine, enceinte d’un quatrième enfant d’après elle. Tafari sait que c’est vrai, contrairement à Kuda : il est au courant que sa mère est enceinte et fait donc confiance à cette Black Panther.

Le portail temporel se referme et force Black Panther à repartir dans son futur qu’elle espère avoir réussi à changer. Elle décide de repartir, même si elle sait qu’un saut de plus dans le passé risque de la tuer. Cela ne sert pourtant à rien : elle a réussi à convaincre Tafari qui, à son tour, parvient à convaincre Kuda. De toute manière, la dernière Black Panther doit faire face à des araignées géantes dans son labo. Tout semble perdu, forçant la Panthère à comprendre ce qu’il en est : tout est dans les mains de ses ancêtres. Tout ce qu’elle peut faire désormais, c’est espérer qu’ils le sachent et défendre le portail temporel.

Dans le passé, les éthiopiens sont en train de gagner contre leur envahisseur, mais Tafari et Kuda parviennent à repénétrer dans la ville avec pour mission d’aller replacer la hache exactement là où elle était. Apparemment, son emplacement est très important pour l’Histoire. C’est con, parce qu’elle est déjà en ville et que ce serait plus simple d’en rester là. Pourtant, ce n’est pas ce qu’on leur demande.

Tafari et Kuda risquent donc le tout pour le tout et traversent la ville assiégée pour replacer la hache. Le prince manque de peu de mourir, mais est sauvé in extremis par Kuda. Ce dernier finit pourtant par être enseveli sous un bâtiment, forçant Tafari à poursuivre seul la mission, l’abandonnant derrière lui bien malgré lui.

Il parvient à replacer la hache, mais c’est trop tard : Kuda ne répond plus et est probablement mort. Et une bombe explose.

Dans le futur, la dernière Panthère hurle « Wakanda forever » en tentant de repousser la Horde et de l’empêcher d’aller dans le passé. Dans le passé, Kuda survit et doit faire face à la reine pour expliquer ce qu’il s’est passé. Ils ont changé de mission en cours de route et ont refusé de ramener la hache. Ils assurent qu’elle a dû être détruite, mais le cliffhanger de cette saison nous montre qu’elle est au contraire dans un musée où un jeune homme en veste en jean (eh, c’est notre époque ça) l’observe. Cet observateur n’est autre que Killmonger, juste avant qu’il ne vole la hache et ne challenge T’Challa. Autrement dit, tout ce que nous avons vu était certes le passé de notre Wakanda, mais il menait vers un présent différent de celui qu’on connaît, un où le Wakanda ne s’était pas révélé au monde.

Grâce à Tafari et Kuda, la suite d’événements qui est mise en place permet donc de mener au MCU tel qu’on le connaît. C’est sympa, mais ça aurait pu traîner sur plus de quatre épisodes. Et surtout, ça bloque un peu la nécessité d’une saison 2, ce qui est dommage quand le projet est de qualité comme celui-ci.

En bref

C’est difficile de donner son avis sur une saison quand celle-ci ne fait que quatre épisodes. La qualité est au rendez-vous, j’ai adoré l’ambiance de ces quatre épisodes et j’ai eu un vrai coup de cœur pour les deux premiers et pour les dessins de manière générale. Les différents héros présentés sont tous attachants et donnent tous envie d’en savoir plus sur le Wakanda ou sur chacun d’entre eux. J’aurais aimé, peut-être, davantage d’héroïnes ou d’épisodes passant le Bechdel Test, mais je dois être trop chiant, je suppose.

Il n’y a pas à dire, en tout cas, c’était bien mieux (largement même) que la saison 3 de What if et ça prouve une fois plus que Marvel Animation soigne et signe des projets de qualité. Il est frustrant d’attendre tant de mois à chaque fois pour si peu d’épisodes, mais si j’ai hésité à regarder cette mini-série, je ne regrette vraiment pas les deux heures que j’ai passé à le faire.

> News | Saisons critiquées sur le blog | À ne pas manquer

Eyes of Wakanda – S01E03 – Lost and Found – 15/20

J’adore toujours autant la série qui impose un style visuel très classe et surfe agréablement sur la mythologie Marvel extrêmement riche et féconde, mais il y a un mais. Il est même de taille : cet épisode n’a pas réussi à me convaincre du côté de son écriture, avec des décisions irrationnelles ou peu crédibles de la part de certains personnages (et pourtant, on les connaît peu pour que ça paraisse illogiques venant d’eux !) ou même dans certains moments de l’intrigue, tout simplement. Dommage.

Spoilers 

Cette fois, l’épisode commence en Chine avec le départ d’un guerrier du Wakanda.

I am the Iron Fist

Déjà, le cadre de ce début d’épisode est canon, l’animation est encore une fois ultra soignée. On est vraiment dans une ambiance différente à chaque épisode et ça, j’aime beaucoup : cette fois-ci, c’est avec surprise que l’épisode commence en Chine et prend le parti de faire un pied de nez à la structure qu’on attendrait : plutôt que de nous montrer le guerrier de l’épisode, Basha, au moment où il commence sa mission, nous le voyons plutôt alors qu’il s’infiltre dans un temple après avoir quitté le lit d’une femme.

Il récupère une tête de dragon avec une langue très clairement en vibranium. C’est l’épisode 3 et il est désormais clair qu’on a un fil rouge : nous suivons les Chiens de Guerre (c’est vraiment moche en VF) alors qu’ils retrouvent des artefacts du Wakanda perdu hors de leur terre. J’aimerais bien qu’on nous explique comment ils quittent le Wakanda à chaque fois, parce que pour un pays qui vit coupé du reste du monde, ils ont quand même plusieurs artefacts qui se perdent !

Il n’empêche que ça fonctionne plutôt bien comme concept. Bref, on retrouve Basha en pleine mission retour : il rentre au Wakanda avec une statuette en vibranium, la fameuse langue du dragon. Sauf que bien sûr, tout ne va pas se passer comme prévu, sinon ça ne ferait pas un bon épisode. En attendant, on découvre que déjà à l’époque, ils avaient des vaisseaux aériens, et c’est l’un d’eux qui permet à Basha de s’enfuir après une scène de luge dans la neige (sort of) particulièrement réussie du point de vue de l’animation.

De retour au Wakanda, Basha est applaudi par tout le monde, ou presque. Son supérieur, le capitaine Ebo, n’est pas tout à fait ravi : il critique son rapport et son attitude désinvolte vis-à-vis des protocoles très précis à suivre. Il lui reproche notamment d’être venu avec la tête de la statue de dragon complète et non pas seulement avec le vibranium. Qu’à cela ne tienne, il faudra faire avec : Basha se défend et va placer l’artefact dans un coffre-fort, l’occasion de faire quelques Easter Eggs sympathiques parce qu’il y a d’autres artefacts au look familier.

Ils sont interrompus par l’arrivée de Rakim, un haut conseiller royal, qui veut s’entretenir seul avec Basha, grosso modo lui aussi pour faire des reproches. Ils sont toutefois interrompus par un appel qui indique à Basha qu’il y a un problème avec les techniciens qui s’occupent de son aéronef. Et pour cause : on voit carrément une mécanicienne se faire happer dans le vaisseau… Il ne faut pas être surdoué pour comprendre que Basha a ramené avec lui, bien malgré lui !, quelqu’un dans son aéronef.

Dès son arrivée au Wakanda, l’intruse déclenche un joli petit carnage dans les rangs wakandais, en commençant par Ebo. Ce dernier réussit à lui faire croire qu’il est de son côté et se range à sa supériorité, juste assez pour l’emmener droit dans un piège. Pourtant, l’étrangère n’a aucun mal à dégommer tous les guerriers qui sont dans la cafétaria. Et là, une fois de plus il faut le dire, les scènes d’action sont plutôt stylées. L’animation claque, les couleurs sont belles, les chorégraphies font le boulot.

Malgré tout, l’intruse s’est débarrassée d’Ebo qui ne peut pas participer au combat mais retrouve rapidement Basha. Le duo entend Rakim se plaindre d’eux, parce qu’il comprend bien sûr que l’intruse – qui s’est échappée entre temps et court dans la base – est arrivée par l’aéronef de Basha. Soit. Le duo Basha/Ebo décide aussitôt de tout faire pour empêcher l’intruse d’accéder à l’artefact, parce qu’elle est forcément là pour ça. C’est aussi la conclusion de Rakim.

Basha se retrouve alors nez à nez avec notre intruse, masquée, et se bat avec. En la démasquant, il reconnaît Jorani, la femme avec qui il était en début d’épisode. Je ne sais pas bien pourquoi on nous impose un flashback quand la relation entre eux est évidente : elle l’a recueillie et lui a « sauvé la vie », ou du moins c’est ce qu’elle pensait. Lui, il s’est servi d’elle pour apprendre à connaître le temple et retrouver l’artefact. Au début de l’épisode, elle l’a suivie et a réussi à monter dans l’aéronef sans même qu’il ne la voit.

C’est bien mignon tout ça, mais le problème, c’est qu’à présent Jorani a vu le Wakanda. Il est forcé de la tuer… mais ne semble pas s’en soucier pour le moment, préférant papoter avec elle, lui expliquer ce qu’il s’est passé (soit !) et lui indiquer que les gardes protègent le coffre-fort dans la zone orange. Euh ?? J’ai d’abord cru que c’était un bluff très maladroit, surtout dans la manière dont l’acteur lit la ligne de dialogue en question, mais non.

Jorani saute aussitôt sur une espèce de métro (pas effrayée la nana qui n’a jamais vu un train de sa vie, me semble-t-il ??). Le duel entre Basha et Jorani reprend de plus belle, parce que oui, évidemment, il fallait un combat sur un train à un moment. Et franchement, c’est réussi. Les coups, les couleurs, le décor… tout fonctionne. J’ai particulièrement aimé qu’ils se retrouvent finalement dans le coffre-fort et se battent avec les artefacts récoltés par le Wakanda, Jorani traitant au passage Basha de voleur. C’est surtout le face-à-face émotionnel qui est intéressant : elle l’a sauvé, il l’a trahie. Il est rongé par la culpabilité, elle est blessée mais digne.

Malgré tout ça, il y a un truc qui m’a gêné dans l’écriture de l’épisode : la logique. À quel moment tu laisses un artefact en vibranium dans une salle totalement vide de gardes, alors que tu sais qu’un intrus vient littéralement d’attaquer ton vaisseau ? On parle du Wakanda, quand même. Y a des alertes, des défenses high tech, et là… personne. J’ai eu un peu de mal à y croire, surtout que Jorani s’est débarrassée de Basha sur le train, mais que c’est encore lui qui arrive avant les autres (et avant Ebo, que faisait-il putain ??) dans le coffre. Certes, ça fait cette bataille hyper classe aperçue dans le reflet d’un artefact, mais… Bof.

Basha, de son côté, continue à jouer les héros ambigus. Il a de bonnes intentions mais il prend des décisions franchement discutables. Et même si j’aime bien ce côté « tout est gris », ça manque un peu de développement sur pourquoi il agit comme ça. Heureusement, l’alchimie avec Jorani fonctionne bien, et leurs confrontations sont les moments les plus intenses de l’épisode. Grosse surprise pendant le combat aussi : Jorani révèle être l’Iron Fist.

Pardon ? Comment ça m’a donné envie de reprendre la série Netflix que je n’ai jamais terminée de voir ça. Après, j’aurais dû reconnaître le costume, mais… Ouais non, je n’ai pas d’excuse. Cela dit, franchement, cette version de l’Iron Fist m’a tout de suite semblé plus percutante que ce qu’on a pu voir sur Netflix à l’époque, ça doit être pour ça que je n’ai pas fait le lien, hein. Elle dégage quelque chose, elle maîtrise pleinement ses pouvoirs et est bien plus chouette que les personnages de la série.

Et après ce long combat où clairement Basha perd, Ebo débarque enfin. Là, Basha décide de protéger l’Iron Fist, ce qui ne fait pas totalement sens je trouve. Certes, il a peur qu’elle se fasse tuer et ne veut pas la voir morte, mais en vrai, c’est plutôt Ebo qui est en danger. En plus, pendant que Basha et Ebo discutent de ce qu’il se passe, elle, elle décide tout simplement d’aller retirer la langue du dragon. Elle la passe à Basha et oui ils finissent par… partager la statuette. C’est tout. Basha garde le vibranium, Jorani repart avec ce qui reste. Je suis pas sûr d’acheter totalement ce compromis, ça n’a pas tellement de sens : elle est là pour récupérer l’artefact. Elle ne sait pas ce qu’est le vibranium, d’accord, mais pourquoi se contente-t-elle de la tête de dragon sans la langue alors qu’elle fait partie de la statue ?

Petit twist final, donc : Basha regrette de n’avoir fait confiance à personne car la solution pacifiste existait (mouais ??), puis il ment à Rakim en disant que tout ça était un exercice, histoire de sauver les apparences. Résultat ? Ebo est promu parce que c’était lui à l’origine de l’exercice d’après Basha, et encore lui à la place de Jorani. Et Jorani, planquée dans un coin, repart discrètement. Tout le monde est content. Enfin, presque.

Le final, avec le partage de l’artefact, m’a laissé un peu sur ma faim. Je comprends l’idée de compromis, mais ça tombe complètement à plat. J’aurais aimé plus de conséquences, ou au moins une vraie décision morale difficile. Là, c’est trop illogique. En plus, comment ça Ebo accepte de laisser repartir Jorani ? Que ce soit la volonté de Basha, ça se comprend, il a couché avec et tout… Mais Ebo, il ne la connaît pas et elle est un danger immense pour le Wakanda ? Connaître son existence alors qu’elle doit rester secrète… Comment c’est possible que même Basha la laisse repartir ?

J’ai bien aimé l’épisode, hein, vraiment, c’est visuellement très réussi, avec des scènes de baston efficaces et une Iron Fist qu’on a envie de revoir… Mais côté crédibilité, y a deux-trois trucs qui coincent et ça m’a vraiment sorti de l’histoire !

> News | Saisons critiquées sur le blog | À ne pas manquer

Eyes of Wakanda – S01E02 – Legends and Lies – 20/20

OK, je suis pris de court par le coup de cœur que fut cet épisode. Je ne m’attendais ni à aimer la série, ni à la voir traiter ainsi son sujet – avec des références mythologiques. Je trouve l’idée excellente, c’est parfaitement bien mené et écrit, j’étais à fond et hyper investi dans cette petite demi-heure d’épisode. Je n’ai qu’un reproche (de taille, en plus) à lui faire, mais je vous laisse lire l’article pour vous faire une idée de ce que c’est.

Spoilers 

Et si le Wakanda était impliqué dans… la guerre de Troie ??

For Wakanda.

Nouvel épisode, nouvelle ambiance : nous voilà en pleine guerre de Troie. Pardon ? Ah non, mais si on me lance dans la mythologie grecque et qu’on me balance Ulysse et Achille dans une série Marvel, je ne réponds plus de rien. Une réécriture de l’Iliade ? Vraiment, Marvel ? C’est tellement inattendu tout en étant tellement logique en même temps.

Bon, les Grecs forcent donc l’entrée dans la ville de Troie, défendue par… des archères. Ah bon ? Tout ceci n’est qu’une diversion d’Ulysse, cependant : pendant que tout le monde se bat, personne ne remarque Achille et ses alliés qui sont en train de grimper le mur d’enceinte. Achille est bien sûr accompagné de Memnon. Mais oh lala ! Pourquoi réécrire l’Iiliade ? Où est le cheval de Troie ? Et wow cette lancée du générique avec le guerrier qui balance que la victoire ne sera pas pour la Grèce, mais pour le Wakanda alors qu’il regarde un collier (au cou d’Hélène ?). Incroyablement prenant. Le générique est déjà plus convaincant.

Post-générique, la victoire qui paraissait si certaine aux Grecs jusque-là s’avère finalement bien peu acquise : Ulysse est forcé de battre en retraite, au grand dam des autres. Ulysse est vu comme un lâche, mais il force aussi le groupe d’Achille à s’enfuir, car les troyens les repèrent et les attaquent aussitôt. Il peut compter, heureusement, sur l’aide de Memnon, fidèle allié, ami et guerrier du Wakanda, donc.

Il convainc Achille de s’enfuir, lui sauve la vie et se prend même une flèche pour lui. C’est moins grave que ça en a l’air : Memnon a la technologie du Wakanda pour lui et pour se soigner. Une fois que c’est fait, il retourne auprès d’Achille pour le motiver et lui redonner le sourire. La scène entre eux est top et donne envie de les voir se rouler des pelles, hein, mais ils sont interrompus par Ferro qui voit d’un mauvais œil cette amitié. Il n’a aucune confiance en Memnon, parce qu’il n’est pas né en Grèce et qu’il pourrait très bien être un espion au compte des Troyens.

Ferro est particulièrement chiant, mais Achille le remet à sa place en réaffirmant sa confiance totale en Memnon. C’est touchant – mais malheureusement, Memnon a bien un secret : il bosse pour le Wakanda. Son but n’est pas de voir la victoire grecque sur Troie. Son but est de récupérer un artefact du Wakanda. Evidemment. Il envoie des messages secrets au Wakanda (bordel, ils avaient déjà les SMS !) et sait où est sa fidélité. Pourtant, Memnon se sent un peu con face à la confiance incroyable d’Achille pour lui. Il va jusqu’à lui offrir son collier d’enfance. N’est-il pas mignon. Roulez-vous des pelles bordel, même s’il n’est pas Patrocle !

En parallèle de tout ça, Ulysse a donc mis au point sa ruse la plus célèbre : celle du cheval de Troie. Celui-ci est rapidement construit et encore plus rapidement introduit dans la ville de Troie (un brin déçu qu’un de mes passages préférés, où les Troyens proposent de brûler le cheval, ne soit pas adapté). Bon, la suite, on la connaît plutôt bien : les Troyens font la fête et sont surpris en pleine nuit par les héros de la guerre de Troie. Ce qu’on connaît toutefois moins, ce sont les agissements de Memnon.

On le voit ainsi fuir et abandonner derrière lui Achille. Ce dernier ne comprend pas où est passé son ami et le cherche entre deux moves de combat particulièrement réussis – au point où j’ai presque trouvé sexy le combat (bordel, ce coup de pied dans l’épée !). Pendant que la bataille fait rage, Memnon est le premier à réussir à atteindre le couple royal de Troie.

Il récupère le collier d’Hélène bien vite, puis propose à Priam de s’enfuir, parce qu’il s’en fout pas mal de la guerre en cours. C’est un peu abusé : il est ami avec Achille, il a fait neuf ans de guerre à ses côtés, mais il prétend s’en foutre de la guerre ? J’ai du mal à croire que ce soit possible de vivre neuf ans de guerre sans être un minimum impliqué dans cette histoire.

Il a en tout cas la très mauvaise idée de laisser le couple royal s’enfuir : Achille qu’on pensait mort tant il a été entouré d’ennemis les rejoint à temps pour les voir s’enfuir. Il voit que c’est son ami qui les laisse partir. Il le confronte aussitôt et… Bordel. Je suis si investi dans cette histoire ! C’est une anthologie, je connais déjà tout, pourquoi ça marche aussi bien sur moi ?

Achille confronte donc son ami qu’il voit désormais comme un ennemi et lui vole le collier dès qu’il en a l’occasion. Memnon ne veut pas se battre contre lui, mais il n’a pas le choix : Achille refuse de l’écouter et de croire qu’il n’est pas un espion troyen. Le combat entre eux est extrêmement bien exécuté, c’est juste magnifique à regarder. J’étais si investi alors que je savais vers quoi on se dirigeait : Memnon n’est même pas cité dans l’Iliade, mais quand le combat a commencé, il a rapidement été évident que ce serait lui qui allait tuer Achille.

Et ça ne manque pas. Il ne le veut pas, mais Achille est sur le point de le tuer. C’est l’un ou l’autre. Memnon tranche le talon d’Achille, lui demande d’arrêter le combat là, mais non, Achille s’obstine. Il voit bien que Memnon ne s’arrêtera devant rien pour ce collier magique, mais lui non plus. Les derniers instants entre eux sont chargés en émotion. Le gaybait fonctionne à 1000% et c’est particulièrement frustrant qu’ils ne mettent pas de mot ou de baiser entre eux, finalement. Comme il l’avait annoncé plus tôt, Memnon est en tout cas là pour mettre les pièces sur les yeux d’Achille au moment de sa mort. Il lui jure que tout était réel entre eux, malgré son mensonge. Il n’a fait ça que pour sa terre.

Et sa terre, il la regagne six mois plus tard. On découvre alors qu’il est lui aussi un chien de guerre – on s’en doutait – et qu’il a été envoyé à Troie sous les ordres de la directrice… Noni. Très sympathique ce clin d’œil ! Cela fonctionne tout à fait de les voir échanger sur la difficulté de revenir au Wakanda quand on a mené sa vie loin du royaume. Là encore, Memnon (ce n’est pas son vrai nom, bien sûr) ne met pas les mots sur sa relation avec Achille. Et c’est fort dommage. Je sais ce qu’il en est dans ma tête, en tout cas.

> News | Saisons critiquées sur le blog | À ne pas manquer