Épisode 4 – The Face of Oblivion – 16/20 Je ne change pas d’avis sur la série qui se promène tranquillement et nous promène avec elle. Il y a toujours les mêmes facilités scénaristiques, c’est sûr, et un rebondissement vraiment pas mal du tout pour conclure l’épisode. La note s’adapte définitivement au niveau de la série, comme d’habitude : chez d’autres, ça vaudrait 13/14, mais je n’attends pas grand-chose de The Crossing, c’est du divertissement ABC et rien d’autre. Il est alors facile d’avoir une bonne note dans ces conditions.
I think you can meet someone better than Reece, you know, as a girlfriend.
Allez, c’est reparti pour cette série histoire d’éviter d’accumuler du retard dedans, et parce qu’elle se regarde bien en faisant d’autres choses. Reece a donc kidnappé Oliver pour pouvoir procéder un échange d’Olliver avec sa fille. Le plan se tient, ma foi, et Jude a l’imbécilité de croire qu’il va réussir à tracer l’appel qu’elle lui passe pour lui donner le détail de ce plan. Ca serait trop beau.
Jude essaye de se rendre au camping, mais même en tant que shérif, il n’a pas accès à cette zone. Tant pis : il force l’entrée comme il peut à défaut d’avoir des nouvelles d’Emma. C’est une scène d’action ridicule qui a juste pour but de donner un peu d’action à l’épisode, car il tombe immédiatement sur Emma qui est évidemment très disponible et très disposé à parler.
Elle révèle à Jude l’état de santé de Leah, puis lui présente Sophie qui a droit à un résumé rapide de la situation, qu’elle a déjà deviné cela dit. Comme Emma s’absente pour une idiotie, Jude a l’occasion de kidnapper Sophie, ce qui est parfaitement ridicule : il raconte à Sophie qu’il connaît la mère de Leah et elle ne réagit pas, alors qu’elle sait que la mère est capable de la soigner.
Elle finit par en parler à Emma une fois qu’elle est kidnappée et qu’elle dit qu’elle y va de son plein gré. Le plan de Jude n’a aucun sens : il kidnappe Sophie, mais Reece lui a bien dit qu’il ne voulait personne d’autre impliqué…
De son côté, Oliver passe une plutôt bonne journée à la pêche avec Reece. Il y a quelques grosses ficelles autour de cette intrigue, mais ça se regarde. Il sympathise avec elle, parce qu’il n’a aucune idée qu’il vient d’être kidnappé.
Finalement, la rencontre Reece/Sophie se déroule plutôt bien. Reece n’a même pas l’air énervée que Leah ne soit pas là et elle accepte rapidement de travailler avec Sophie pour trouver un moyen de sauver Leah. Oui, Sophie accepte de prendre la place d’otage à la place d’Oliver, ce qui n’a pas trop de sens, mais on va dire que c’est sa curiosité scientifique qui parle – ou juste le sens du sacrifice de tous les personnages incarnés par cette actrice, au choix.
Jude retrouve ainsi son fils que Reece avait de manière prévisible déposé chez son père avant le rendez-vous. Ollie est persuadé que son père est en couple avec Reece et il ne le contredit pas spécialement, même s’il est d’accord avec son fils qui lui dit de changer de copine. Pour la première fois dans cet épisode, la relation père-fils ne paraît pas trop fausse et est même plus mignonne, on progresse.
Pendant ce temps, Luke, le connard qui fait chanter Hannah, contacte Caleb en train de se recueillir à la simili-chapelle du camping (c’est bien connu, les campings ont des chapelles). Caleb est un Alpha-Zulu, un tueur d’Apex et par conséquent, il s’attire les bonnes grâces de cet idiot. Il est à la recherche d’Hannah, pour changer, alors que celle-ci est seulement dans son logement en train de faire on ne sait quoi.
Elle finit par vouloir poignarder Luke mais est interrompue par Caleb. Elle est terrifiée de mourir et terrifiée que son secret se sache ? Très bien, elle met quinze secondes à tout lui déballer de son histoire et de sa collaboration forcée avec les Apex qui ont menacé de tuer son père après lui avoir coupé les mains.
Et sans surprise, Caleb est un grand gentil qui décide de protéger Hannah et le fait savoir à Luke en le menaçant. C’est tellement stupide et les motivations de Caleb sont on ne peut plus floues et ridicules : c’est juste un grand gentil, un ours au grand cœur, tout ça tout ça.
Malcolm mène sa propre enquête pour retrouver Hannah et en parle à son meilleur ami – décidément, la série nous introduit de Malcolm personnages chaque semaine. Le meilleur ami connaît le camping, évidemment, et avec les infos de Malcolm, il est capable de le pointer précisément sur une carte. Trop fort.
Il contacte Nestor dans l’espoir de pouvoir libérer Hannah contre l’info de la localisation du campement, mais ça ne fonctionne pas, forcément, surtout que Nestor n’a pas la moindre idée du quart de ce qui se déroule dans son dos.
Il a alors l’idée, toujours avec son meilleur ami décidément utile d’utiliser un drone pour lui filer un portable avec son numéro, mais le drone est intercepté par… un oiseau qui passait par là et fait tomber le téléphone au pied de quelqu’un. J’ai beaucoup ri. Je m’attendais à une intervention du HSI, quoi, pas un oiseau.
Bon, ça finit par Malcolm qui est forcé de rompre avec Claire, sa copine du moment. Et ça se fait au moment où il reçoit un coup de fil d’Hannah… ou plutôt de Caleb, qui se retrouve en possession du téléphone, évidemment.
Toujours au camping et en parallèle, on nous présente une nouvelle rescapée qui est capable de dessiner à merveille. Cela tombe bien car Paul a justement besoin de quelqu’un capable de faire un portrait-robot, celui d’une femme qu’il recherche et qui aurait assez d’argent pour payer l’homme à qui il demande de la retrouver.
Celui-ci prévient immédiatement Emma, forcément. En interrogeant rapidement Paul, elle obtient l’information qu’il s’agit de la femme de Paul – et il est probable que l’on tienne là un portrait d’Eve. Il est réaffirmé que le voyage dans le temps n’est pas une science exacte, il serait donc intéressant d’avoir une migration précédente qui arriverait après.
Emma finit par scanner le portrait, mais s’arrête juste à temps en repensant à son boss la doublant. Elle demande donc la faveur d’un(e) collègue qui peut le faire hors réseau. Elle retrouve bien rapidement la femme de Paul qui confirme que c’est son mari. Malheureusement, elle n’a pas vraiment le discours qu’Emma voulait entendre, au contraire !
Elle lui explique que Paul est dans une secte et pense venir du futur. Toute son histoire est bien plus cohérente que celle des rescapés et Emma tombe dans le panneau. Elle demande à voir quelques documents, inspecte la maison, découvre une photo de son boss et… se fait tirer dessus par la femme de Paul. La série s’achève donc en laissant Emma pour morte, ce qui n’était pas trop au planning si vite dans la saison. J’ai vu assez de séries de ce type pour savoir qu’elle va survivre de manière improbable et très certainement vivre une guérison spectaculaire et miraculeuse grâce au sang d’un Apex qui passera par-là, mais quand même, ça fait un excellent cliffhanger.
Épisode 11 – Beyond the TruffleDome – 19/20 Encore un excellent épisode qui change la donne en ne se concentrant plus sur l’intrigue de fond mais uniquement sur les personnages. Il le fait toutefois à merveille avec quelques voyages temporels bien gérés et toujours autant de références et clins d’œil à d’autres œuvres, films et séries. Un vrai plaisir à regarder, donc.
Trois épisodes au lieu de deux, ça ne m’arrange pas particulièrement, mais cette diffusion m’aura permis de me rendre compte que je peux toujours caser un ou deux épisodes de plus dans mon programme à la semaine au lieu d’attendre bêtement et impossiblement d’avoir tout le temps devant moi pour treize épisodes d’un coup. En même temps, c’est toujours frustrant de s’arrêter en cours de saison… mais je n’arrête pas de le faire en tentant de rester à jour partout.
Josh a ruiné toute l’opération en racontant son futur à Kronish, et il a précipité le futur de manière radicale, le faisant accélérer de 50 ans. C’est la catastrophe, donc il se fait rapidement réprimander par Tiger qui n’a pas que ça à faire de continuer à l’écouter.
Tiger remonte en 1949, toute seule, pour tuer bébé Elias… mais ce n’est pas si simple, parce que bien sûr la mère est super sympa avec elle, lui explique que le bébé est sa dernière famille en vie et lui donne les infos pour le tuer. Tiger se décide donc de reporter le meurtre au lendemain, puis au lendemain, puis au lendemain, puis se retrouve un an plus tard à être sa nourrice.
Elle se fait appeler Tiane et passe du bon temps avec le bébé. Difficile de tuer un enfant après tout, malgré tout ce qu’elle en disait. Toutes les bonnes choses ont une fin, et forcément, la mère d’Elias finit par se remarier et ne plus avoir besoin d’elle. Elle se passe ainsi des services de Tiane, résolue à tuer Elias… mais elle n’y parvient tout de même pas. Comprenant que son temps dans le passé est fini, Tiane/Tiger décide de retourner dans le futur.
De retour en 2017, elle a l’horrible surprise de découvrir que Wolf est mort en 1993 et que Josh lui a établi un culte. C’est assez logique que Wolf finisse par mourir dans le passé, mais c’est aussi super triste pour Tiger qui a passé quelques années encore plus loin dans le passé.
Un flashback dans le futur (bonjour la prise de tête) nous présente l’enfance de Wolf et TIger, qui se partagent un rat. Comme ils sont mignons. L’épisode nous fait comprendre qu’on va se center sur leur relation et leurs réconciliations à venir.
En 1985, Wolf renaît avec une nouvelle identité et un job tout trouvé : il devient chef cuisinier, mais fait croire aux gens qu’ils se font enlever et vont mourir avant de leur servir un dîner futuriste dans son restaurant clandestin. C’est conceptuel, le scénario est perché… mais c’est top à voir et hyper cohérent avec le personnage. Il forme un duo improbable avec un barman qui kidnappe ceux qu’il veut, Blaze.
L’épisode est sympathique à nous embarquer dans ce flashback commenté par Wolf en voix-off. Tout se passe bien pour quelques années, puisqu’il s’enrichit beaucoup trop et passe sa vie à se droguer. Le problème, c’est que le succès auprès des plus grandes stars finit par le faire repérer par la police pour le meurtre du flic en 1960.
C’est amusant de le voir rattrapé par son passé, et il est affecté plus que jamais par la vision d’un dessin de Tiger, même s’il assure que non en voix-off : il se drogue de plus en plus et sa cuisine finit par partir en vrille, parce qu’il propose de manger des rats et autres aliments sympas. En 1993, il a alors l’idée d’organiser des matchs à mort pour de la truffe.
Oui, mais il s’agit de riches venus pour s’amuser, et ils n’ont pas envie de se tuer, juste de se faire quelques chatouilles. Et si c’est marrant à voir, Wolf finit par péter un câble et s’attaquer à sa clientèle, avant de rejeter Blaze pour qu’il se rende… chez OJ Simpson. C’est sympa, ce n’est jamais qu’une référence de plus laissée là pour le fun.
Finalement la voix off s’avère assez amusante parce qu’il s’agit d’une K7 qu’il enregistre à Tiger avant de se suicider… #13ReasonsWhy. Le suicide se fait en laissant le flic qui en a après lui le tuer. Celui-ci veut l’emprisonner, mais ce n’est pas évident puisque Wolf refuse de se rendre pour ça et fait tout pour l’énerver. L’épisode passe un bon moment à nous faire croire que Wolf va peut-être y passer quand on sait tous que Tiger va débarquer à temps pour le sauver.
C’est évidemment ce qu’il se passe ensuite et elle le ramène immédiatement en 2017 : le flic a toutefois le temps de leur tirer dessus, mais il les rate. En revanche, il ne rate pas la machine à voyager dans le temps qui est cette fois KO. Qu’importe pour Tiger comme pour Wolf : ça valait le coup car ils sont enfin réunis. Ils ont tout de même quelques années de différence maintenant, mais les scénaristes ignorent l’idée pour le moment. Mieux : les échanges corporels se passent plutôt bien (elle récupère les fesses de Wolf sans le savoir, il récupère sa cicatrice) et ils sont juste heureux d’être ensemble.
Épisode 12 – Prelude to an Apocalypse – 20/20 La série joue de ses paradoxes et parvient à les résoudre grâce à une solution toute simple, qui prépare également le chemin vers un excellent cliffhanger promettant lui-même un épisode final à la hauteur. Bourré de références aux onze premiers épisodes, celui-ci prouve que la saison formait un tout cohérent et maîtrisé ; le tout avec quelques scènes osées pour une simple comédie. Ouep, mais justement : ce n’est pas qu’une simple comédie, et c’est ça qui est génial.
L’épisode précédent manquait de Josh, celui-ci se rattrape en reprenant Josh exactement là où on l’avait laissé ; dans un 2017 futuriste où il a un look années 80. Si cela commence mal parce qu’il se fait virer du Kronatorium et que Stu est terrifié par lui, les choses prennent soudain une magnifique tournure pour lui. En rentrant chez ses parents, il découvre sa maison transformée et de nouveau hyper futuriste.
Ses parents ? Ils ne sont pas là, mais sont dans une maison de retraite pourrie où il les a mis. Pour sa défense, ils ont décidé de l’appeler Joosh dans cette timeline, en référence au mec qui les a fait se rencontrer. Son oncle est devenu richissime en suivant son conseil, et Joosh l’est aussi : il est à l’origine d’une boisson énergisante qui l’enrichit assez pour être un multimilionnaire.
C’est hilarant, mais il n’a pas le temps d’en profiter longtemps : Tiger et Wolf débarquent. Bon, Wolf a surtout besoin d’arrêter la drogue, mais Tiger est immédiatement envoyée auprès de Stu pour jouer les espionnes. « Ty-Anne » entre rapidement en action et est aussitôt repérée par le flic qui en a après d’elle. C’est rigolo comment le destin fait bien les choses.
Ty-Anne apprend de Stu que Kronish vit désormais seul au dernier étage de son bâtiment où il bosse en secret pour encore deux jours, avant de faire une conférence de presse qui lancera probablement l’apocalypse. En même temps à ce stade-là, leur futur a tellement changé que si ça se trouve ça se passera bien.
Josh s’éclate bien en réalité virtuelle avec ses nouveaux amis alors que Wolf est en plein délire, ce qui permet des moments sympas avec des hallucinations du passé de la série et une chanson de plus de Corey Hart… carrément écrite spécialement pour cet épisode ! C’est tellement brillant comme série, tout est bien exécuté et écrit, et je ne pensais pas que ça irait si loin quand j’ai vu le premier épisode !
Tiger et Wolf entraînent Josh à se battre, mais celui-ci finit par abandonner quand il comprend que la mission est de détruire le bâtiment avec des bombes… portées par Tiger et Wolf. Il refuse de faire partie de cette mission-suicide. Et contre toute attente, Tiger l’accepte alors que Wolf donne de bons conseils à Joosh. Bon plutôt que de le voir se doucher ce qui m’aurait validé un point du Bingo, Joosh comprend que ses meilleurs amis sont en fait ses employés, que son âme sœur est une poupée sextoy et qu’il a fait déclarer ses parents mentalement incompétents pour récupérer la maison.
Forcément son père n’apprécie pas trop de le voir et le vire de la maison de retraite. Josh rentre chez lui pour reprendre une douche (parce que je doute qu’il se soit changé après sa séance de sport sans douche). Oui, mais il y a déjà quelqu’un qui prend sa douche : Joosh, évidemment, le vrai cette fois. Et il est terriblement maléfique avec tatouage et piercings un peu partout.
Avec sa voix grave, il soupçonne Josh d’être un clone assassin à la bite bien plus grosse que la sienne (puisque c’est celle de Wolf), et la série y va d’un double full frontal rigolo et de répliques sympas autour de cette idée. Il fallait oser, mais ça passe super bien et ça mène à la mort de Joosh, tué « par » Josh par un malencontreux accident, évidemment.
Cela inspire Josh d’une idée brillante pour tout résoudre : plutôt que de s’exploser, il propose de finir une nouvelle fois le jeu, en envoyant des messages aussi au futur pour éviter que toute l’équipe de Wolf & Tiger ne meure dans le tunnel. Ils sont effectivement dans une nouvelle timeline avec deux Josh, ce qui veut dire qu’il peut y avoir d’autres guerriers du futur prêts à venir le voir lorsqu’il gagnera le jeu.
C’est un joli twist qui rétablit tous les paradoxes de la série – le passé a été changé et cela créé un nouveau futur ; ils ne sont que des anomalies temporelles – et qui promet un final sympa, avec un cliffhanger qui ne nous dit pas encore combien de guerriers du futur feront le voyage ; ni dans quel état d’esprit ils seront, parce que Wolf & Tiger ont beaucoup changé depuis le premier épisode.
Épisode 13 – A Date With Destiny – 18/20 Cette fin de saison (qui aurait pu être une fin de série) fait bien son travail mais ne part pas assez loin dans les délires funs à mon goût. Qu’importe, elle conclut une saison solide en laissant quelques pistes ouvertes pour la saison 2. C’est tout à fait ce qu’il fallait faire pour donner envie de revenir, une vraie conclusion avec juste assez d’ouverture pour une suite. La série réussit donc à tenir son pari du début à la fin, et c’est excellent. Vivement la suite !
You’re not Future Man. You’re something much better. You’re Josh Footer-man.
C’est horrible, mais c’est plus fort que moi alors il faut que je le dise, ce titre d’épisode me met le musical de Once Upon a Time en tête, parce que c’est une réplique dans la chanson « Revenge is gonna be mine ». Voilà, maintenant que vous avez tous pris le temps de me juger, enchaînons sur ce dernier épisode de saison (et c’est chiant, parce que je n’ai pas envie d’attendre la suite, moi).
45 guerriers ? Non Dingo et Owl seulement, parce que Tiger et Wolf sont morts dans ce nouveau futur. N’empêche qu’ils arrivent avec une nouvelle machine à voyager dans le temps, ça tombe bien ! Rapidement, la série évacue les explications nécessaires pour ces nouveaux guerriers qui sont aussi paumés et hargneux que l’étaient Wolf et Tiger la première qu’ils ont débarqué dans la chambre de Josh. C’est un beau moyen de montrer et rappeler l’évolution de la série en seulement 13 épisodes. Tous les problèmes d’éthique de la série sont remis sur le plateau pour être finalement oublié lors d’une orgie qui permet ensuite de nous remettre clairement sur les bons rails.
Tiger explique alors le plan de l’épisode, qui forcément partira en vrille. Pourtant, il semble plutôt bien et se déroule bien au début. Le but est de faire exploser le bâtiment et de retourner dans le futur (sauf pour Josh qui veut rester là), mais avant tout de sauver toutes les innocentes victimes qu’ils peuvent sauver.
Cela ne plaît pas trop à Dingo, surtout quand elle comprend que Tiger bosse avec l’ennemi. Après tout, elle a un collier avec une photo d’Elias et Estelle légendée disant qu’ils feront toujours partie de la famille. Les deux guerrières se lancent alors dans une dispute qui les éloigne évidemment de la mission et des explosifs.
De leur côté, Josh et Wolf pénètrent dans le bâtiment et, contre toute attente, sympathisent au point que Josh décide d’aller dans le futur où Wolf s’occupera de lui. Et Owl ? Oh, il est bouffé de l’intérieur par un ver qui le rend fou.
Bref, le plan part rapidement en vrille : Tiger est forcée de tuer Dingo au milieu de l’explosion de Destiny et des bombes biotics qui vont forcément en ramener d’autres, alors qu’Owl s’électrocute bêtement. Cela signifie que notre trio de héros finit bêtement coincé devant les portes hermétiques du bureau de Kronish. Josh décide donc de se sacrifier dans une mission suicide. De toute manière, il n’appartient pas au passé, et il n’appartient pas non plus à ce présent, qui est celui de Joosh, lui-même mort.
Les adieux sont plus amusants que déchirants, avec une fois de plus pas mal de références au reste de la série. Les biotics débarquent en masse, et c’est suffisant pour blesser Tiger et Wolf… oh, ça sent la fin de saison, ça commence à faire beaucoup de morts, et eux aussi comprennent qu’ils sont sur le point de mourir aussi. Ils font ce qu’ils peuvent pour gagner contre les Biotics, mais ce n’est pas si simple et Wolf ne résiste pas au gaz de ceux-ci, contrairement à Tiger pour une drôle de raison qui reste inexpliquée.
De son côté, Josh réussit enfin à atteindre Kronish, qui a viré méchant à la mort de Leslie. Il a toutefois écouté les avertissements de Josh et a refusé de partager ses recherches avec qui que ce soit… il n’empêche que dans le futur, celles-ci sont publiques et mènent à la création des Biotcis. Josh lui explique qu’il n’a d’autres choix que de le tuer… Mais bien sûr, il n’a pas le cran de le faire. Kronish se suicide donc lui-même avec une seringue pleine de maladies mortelles et en jetant son vaccin aux flammes.
Josh baisse sa garde, mais je continue d’avoir un doute tout de même jusqu’au dernier moment où il semble vraiment mort. Un montage final nous révèle que Tiger et Wolf parviennent à retourner dans le futur alors Josh a déjà fait ce qu’il fallait pour ses parents : il leur a envoyé une lettre d’excuses et un chèque de 6 000 000$. Pas mal, effectivement.
Et alors que la saison semble toucher à sa fin avec la mission suicide de Josh, celui-ci comprend qu’Owl est encore en vie. Il prend donc le risque de s’échapper quitte à se faire brûler par un incinérateur, mais c’est soit ça, soit mourir dans l’explosion du bâtiment Kronish. Comme dans son jeu vidéo, Josh parvient donc à s’échapper du bâtiment alors qu’il explose. Tout heureux, il s’exclame qu’il a réussi à le faire… et se fait arrêter par le flic.
Un an plus tard, Josh a sympathisé avec Vince, le flic dont je note enfin le nom (il serait temps) et qui passe du bon temps avec la veuve de son partenaire. Il serait temps. La vie est plutôt belle pour Josh dans une prison hyper sécurisée d’où il sait que ses parents font le bien dans le monde et que ses amis ont réussi à rejoindre leur futur.
Bien évidemment, la saison se termine sur un cliffhanger sympathique : le signe que des voyageurs du temps arrivent dans la cellule de Josh. Qui et pourquoi ? Il faudra attendre la saison 2 !
EN BREF – C’est probablement l’une des meilleures découvertes de l’année : cette série est tout ce que je pensais qu’elle ne serait pas. Quand j’en avais vu la première bande-annonce, j’étais extrêmement sceptique et je pensais que ce ne serait pas drôle car je n’avais pas adhéré plus que ça à l’humour et aux très mauvais effets spéciaux. Finalement, c’est brillamment drôle, bourré de références pop-culture et fort d’une écriture maîtrisée d’un bout à l’autre de la saison. Quant aux effets spéciaux, ils ont ce qu’il faut pour faire leur travail.
J’ai tout simplement adoré cette saison et ses multiples détours temporels. Par moment, j’ai cru qu’ils tomberaient dans quelques pièges à changer le futur trop simplement, mais finalement, il y a un côté fataliste sympathique et le futur est changé, même si on ne sait pas exactement comment.
La saison 1 pouvait se suffire à elle-même, mais je suis heureux du renouvellement. Cela promet de nouveaux voyages, de nouveaux délires et un nouveau futur toujours aussi chaotique ; et ça, je suis parfaitement pour. Il faut dire que les scénaristes semblent être partis d’un délire et l’avoir poussé à son paroxysme, tout en gardant toujours une sacrée qualité.
C’est la sitcom SF que j’attendais depuis longtemps, celle que Ghosted n’a pas su être, et c’est porté par un bon casting. Bref, j’adhère totalement à l’univers et je suis content de ne pas être passé totalement à côté, malgré mon retard !
Cet article suit l’ordre chronologique de la série et peut donc être lu si vous n’avez pas encore fini la série : j’indiquerai clairement le passage d’une saison à l’autre pour éviter les spoilers. Il suffit de vous arrêter où vous en êtes. Évidemment, malgré sa longueur, il ne peut être tout à fait exhaustif et je suis plus qu’ouvert à la conversation dans les commentaires pour débattre, échanger nos opinions et peut-être même modifier l’article !
Olivia Pope a retiré son beau chapeau blanc taché plus d’une fois pour nous saluer une dernière fois, il est donc temps pour moi de renouer avec une tradition perdue du blog, celle de la synthèse globale d’une série. Je n’en ai pas écrit depuis Person of Interest, alors qu’il s’agit pourtant d’un article que j’adore écrire. Le problème, c’est que c’est long à mettre en place et aussi long à lire, mais pour tous les nostalgiques ou pour tous ceux qui auraient décroché en cours de route, ça peut être une lecture sympathique. Ne vous attendez pas à en avoir un par série annulée cette année (il y en a malheureusement trop pour lesquelles je crains le pire), mais quand j’aurais le temps, je rédigerai peut-être un petit quelque chose. Trève de blabla, installez-vous confortablement, l’article est long, très long !
En sept saisons, la série a eu le temps de bien évoluer. Son synopsis d’origine était tout simplement celui d’une série racontant la vie professionnelle et personnelle d’une experte en relations publiques, Olivia Pope, réputée pour sa gestion de crise. La série proposait également de suivre la vie de ses associés, des simples avocats au hacker tueur en série. Elle s’est terminée en saison 7 (spoiler dans la fin de ce paragraphe, donc) sur la vie professionnelle et personnelle de la chef de cabinet du président des USA et sur d’innombrables complots et coups d’état politiques qui n’avaient plus rien à voir avec les enquêtes initiales.
Si je n’ai jamais raté un épisode, j’ai décroché plus d’une fois face à la série qui m’a perdu en cours de route. Qu’importe, cet article se veut une synthèse générale de l’évolution de la série et de ses grandes étapes, pour le trip nostalgique autant que pour s’y retrouver en cas de rewatch ou lorsque je chercherai des passages précis de la série.
I want to be a Gladiator in a suit (S01 & 02)
Spoilers saison 1
Une intro ultra-efficace
Si je suis soulagé de voir la série se terminer car son évolution m’a blasé, il faut quand même reconnaître que dès la première scène, je me suis retrouvé happé dans l’univers d’Olivia et c’est bien pour ça que je suis resté sept saisons (et six ans pour ma part, car je suis arrivé en cours de route). Harrison recrutant Quinn dans un bar bondé, c’est une intro osée, qui n’a aucun sens et ne donne qu’un quart des informations nécessaires, mais ça donne immédiatement envie d’en savoir plus : le rythme, le suspens, les questions qui surgissent… Tout y est pour donner envie d’être un Gladiateur en costume… Et pour mythifier Olivia Price Pope. Si, si, à l’origine elle devait s’appeler Olivia Price, même si ça paraît totalement inconcevable aujourd’hui, c’était dans le pilot d’origine, disponible sur internet.
L’arrivée de l’héroïne est retardée dans la série, alors qu’elle est omniprésente dans le synopsis et c’est une bonne chose. Cela permet d’attirer un peu plus la curiosité. Très vite, la série se met en place sur une formule ultra-efficace : une enquête par épisode, oui, mais aussi un fil rouge global sur la politique américaine avec une question qui revient en boucle (qui a tué Amanda Tanner ?) et des histoires personnelles.
Rapidement, on fait le tour de l’équipe, des problèmes de chacun, de la loyauté qu’ils ont tous pour Olivia et de leurs techniques pour sauver du pétrin leurs clients. On sort souvent de la légalité, mais on a toujours l’impression que nos personnages sont du bon côté de l’Histoire ; et quand on gratte un peu la surface, on se retrouve avec des histoires personnelles pour chaque personnage hyper intrigante : Abby et son passé qui la pousse à voir Olivia en messie, Quinn et son changement d’identité, Huck dont on ne nous dit pas encore comment et pourquoi il est ours bourru… C’est passionnant, ça fonctionne.
La saison 1 est extrêmement courte et ça joue également en sa faveur, avec un rythme haletant. Il se passe plus de choses en un épisode de Scandal qu’en cinq de Grey’s Anatomy, et les rebondissements ne sont pas toujours prévisibles car on n’a pas le temps de les voir venir. En cela, la saison 1 était une sorte de rush permanent – et c’était très chouette à bingewatcher.
Spoilers saison 2
Une série reposant sur des concepts forts
Dès la première saison toutefois, la série s’est mise l’air de rien à introduire deux ou trois grands concepts qui se sont inscrits dans son ADN de manière définitive : la fidélité « over a cliff » du personnel d’Olivia Pope & Associates, l’importance de la politique américaine dans la vie d’Olivia et l’importance de porter un chapeau blanc… autant de choses qui sont au programme des tous premiers épisodes et qui définissent le cadre de la série.
La fidélité ? Elle nous pousse à vouer une admiration sans borne à Olivia. Il faut dire que le personnage a de quoi plaire à toujours s’en sortir sans le moindre souci de tous les problèmes auxquels elle est confrontée. Je pense qu’on a tous rêvé à un moment ou un autre d’être aussi efficace qu’elle dans notre boulot ou nos situations persos. Tout aussi iconique, sa sonnerie de portable mythique est d’ailleurs toujours un petit rush d’adrénaline après sept saisons : elle annonce souvent des problèmes qui se règlent en un claquement de doigts.
Il faut dire aussi que ce n’est pas compliqué pour Olivia de tout gérer : elle a ce fameux Chapeau Blanc. L’origine est évidemment les westerns américains où les gentils ont toujours un chapeau blanc alors que les méchants en ont un noir (eh coucou Westworld !). Après les gladiateurs en costume, voici donc le western moderne qui fait d’Olivia un cowboy pas si solitaire capable de toujours discerner le bien du mal, ce qui lui offre la possibilité à mettre de temps en temps un orteil du mauvais côté.
La série est toutefois précautionneuse tout du long : jamais Olivia ne se salit directement les mains, elle se contente de donner les ordres. Forcément ! C’est l’héroïne de la série, donc en tant que telle, il faut bien qu’elle soit irréprochable quand tous les autres tombent peu à peu dans l’illégalité, pour elle. C’était un parti pris intéressant des premières saisons et il y a beaucoup à dire de la fascination des personnages pour Olivia et son chapeau blanc. Ils lui font une confiance aveugle car elle les a sauvés, et finalement, on repère qu’Olivia a toujours su bien s’entourer.
OPA est rapidement un lieu où Olivia réunit ses seuls amis, qui ne sont pas des amis mais des marionnettes. Et elle a beau dire qu’ils sont en famille, elle en veut le contrôle total, parce qu’Olivia a tout de même un gros défaut : la soif de pouvoir.
Pas étonnant par conséquent que la Maison Blanche joue un rôle si important dans la série. Outre le pouvoir personnel sur ses amis, le pouvoir politique préoccupe énormément Olivia, au point qu’elle se jette dans une relation adultère avec le président des États-Unis. Oh, Fitz… Oh, Olitz…
Voilà un couple que je n’ai jamais trouvé séduisant : leur alchimie est loin de me frapper, c’est un couple adultère (même si Mellie avait tendance à être aussi transparente qu’une vitre au départ) que l’on est supposé célébrer et ils sont ensemble pour toutes les mauvaises raisons. Oui, OK, c’est un amour interdit à plus d’un titre, c’est beau, ça fait souffrir les personnages, blablabla. Oui, mais non. Même si je ne les aime pas particulièrement, je reconnais toutefois que sur les deux premières saisons, ça pouvait apporter de bonnes intrigues secondaires.
Jumping the shark : et soudain, tout dérape
Sur le moment, je ne m’en suis pas rendu compte, mais en rétrospective, je pense que tout est parti en vrille pour Scandal assez tôt dans son existence. Toute l’intrigue Defiance a commencé à la faire déraper. L’intrigue Defiance, c’est celle qui nous explique que Fitz n’est pas le président élu démocratiquement, mais un président élu sur un trucage des voix.
Un cercle fermé est au courant de ça, et côté cohérence et crédibilité, la série a commencé à souffrir. Cela passait encore : c’était un bon rebondissement, ça faisait des bons épisodes et ça donnait l’impression d’un complot transcendant les enquêtes personnelles d’Olivia.
Comme bien souvent, la série nous a endormis un moment en faisant l’exact inverse et en jouant directement sur l’adrénaline : juste après l’éclatement de la lumière sur Defiance, Fitz se fait tirer dessus. Un attentat sur le président des USA ? C’est osé, presqu’improbable, et c’est un sacré scandale qui m’aura fait crier devant mon écran à l’époque. Peut-être qu’à le présenter comme ça, le gros défaut de cette saison 2 (on en est alors au huitième épisode) apparaîtra plus évident, mais la série est passée beaucoup trop vite dans la surenchère.
À une intrigue qui aurait pu nous occuper déjà deux saisons s’est ajouté un attentat rajoutant plein de questions. L’emballement de la première saison exigeait de garder le rythme en saison 2, mais dans les faits, la qualité narrative a commencé à partir en vrille. La saison 2 parvient malgré tout à tenir à peu près la barre… Jusqu’à l’épisode 19.
Au cours de celui-ci, on en apprend subitement plus sur le passé de Huck. Après deux ans, il était temps d’enfin nous révéler les raisons de son caractère. Il est donc une victime d’un groupe secret, le B613, qui s’est servi de lui avant de le torturer et de l’abandonner. Pourquoi pas. On approche d’une fin de saison, ça peut être un élément intéressant pour la fin de la saison. Et pour la saison suivante, à la rigueur. Mais pas pour cinq ans… Or, c’est malheureux, mais le B613 va devenir le centre de la série qui dès lors laisse totalement tomber la moindre crédibilité : le B613 a tout pouvoir sur les USA, il manipule le Président, il est au-dessus des lois, au-dessus du FBI, il entraîne des super-espions.
Et pire que tout, il est géré par le père d’Olivia. Alors attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : c’était une excellente révélation et un rebondissement que je n’avais même pas vu venir (pourtant, ça paraît évident). Pourquoi alors dire que c’est le moment où la série jump the shark ? Parce que c’est le moment où la série décide d’intégrer la vraie famille d’Olivia et donc de prendre des allures de soaps politiques plutôt que celle d’un procédural efficace à fil rouge. La saison 2 redéfinit totalement la formule d’origine de la série et c’était un choix risqué. Ça passait, ou ça cassait. Et a posteriori, je me rends compte que pour moi, ça a cassé.
Avant de continuer l’article avec les trois saisons suivantes, celles qui m’ont perdu, revenons un peu sur le personnage d’Olivia Pope en-dehors de la série. En effet, au terme de la saison 2, Olivia Pope a réussi à devenir une référence culturelle immédiatement reprise dans de nombreuses autres séries : si certaines cite le titre de la série (comme Chelsea Lately ou Parks and Rec), c’est souvent celui d’Olivia Pope qui revient comme un moto et comme une vraie interrogation de comment gérer sa vie ou une situation de crise. Dès 2013, Happy Endings et Hopital central la prenne en exemple, en 2014, on la retrouve dans Faking it, Undateable, Forever et Brooklyn Nine-Nine, et la liste est longue. Nombreuses sont les productions à parler d’Olivia Pope ou de Scandal.
Olivia Pope est rapidement devenue une référence : Scandal n’avait pas de super audiences en saison 1, mais la série cartonnait sur Twitter où beaucoup s’identifiait à l’héroïne ou affirmait leur désir d’être elle. Ajoutons aux qualités du personnage les questions de représentation et de manque de personnages noirs à l’écran et on comprend subitement pourquoi un tel engouement pour ce personnage vraiment original.
Et non, cette transition n’est pas un hasard, car ce succès fou du personnage qui fait immédiatement son entrée dans la pop-culture va en définitive desservir la série dans son ensemble. En tout cas, c’est comme ça que je vois les choses et je vous invite à continuer à lire pour que je m’explique !
You Can’t Take Command
(S03-05)
Spoilers saison 3
La famille d’Olivia Pope
Arrivé en saison 3, on comprend vite que la série, qui s’est toujours centrée sur Olivia, part dans une nouvelle direction avec une insistance sur sa famille et sur le B613. Finie les intrigues hyper-crédibles, tout est directement liée à elle désormais. Olivia Pope est partout dans la série, aidée par une interprétation toujours magistrale de Kerry Washington, il faut bien le dire. C’est à souligner, parce que la pauvre est partie d’un personnage sans faille et extraordinaire à un personnage avec tellement de défauts que la transition n’a pas dû être facile tous les jours.
Déjà, c’en est fini de son beau chapeau blanc. On a bien compris à présent qu’Olivia a déconné plus d’une fois pour ce qu’elle dit être ses idéaux et ne sont en fait qu’une soif de pouvoir (là encore, parlons de Defiance). Ensuite, son père est un cinglé tout aussi assoiffé de pouvoir. Finie l’image d’Olivia qui a réussi par elle-même à acquérir un empire : c’est son père qui l’y a poussé. Oh, oui, elle a pris le pouvoir toute seule, mais bon, on comprend qu’elle y a passé sa vie et pas du tout par envie de faire le bien, mais par envie d’abord de plaire à son père, puis de le défier. Certes, elle n’est pas au courant pour le B613, mais l’introduction d’Elie Pope est très claire sur ce point : il a poussé sa fille à devenir quelqu’un d’importance.
En soi, pourquoi pas. Où est le problème alors ? Eh bien, la série nous ramène ensuite sa mère qui s’avère sans surprise être en vie et être une terroriste. Oh, ça fait beaucoup d’un coup, mais au point où on en est, on a l’habitude des rebondissements improbables dans la série. Ils fonctionnent toujours sur le point de la surprise, mais ils ne sont plus efficaces sur le long terme car on sait désormais que la série n’a pas de limites. Après le trucage des élections, après un attentat contre le président, après le B613, ils auront beau nous surprendre, on saura toujours qu’il ne s’agit que d’une fiction improbable.
Et quand je disais en transition que l’importance d’Olivia finit par perdre la série, je trouve que ça commence à se sentir en saison 3 et que ça se poursuit jusqu’à la cinq. Ces trois saisons sont hyper floues pour moi, j’ai une vague notion de l’intrigue principale et d’où elles ont commencé/terminé, mais elles sont surtout associées à un énorme défaut : l’ignorance totale des associés d’Olivia, justement.
Ils ne sont plus qu’un outil pour qu’elle parvienne à ses fins au milieu de tout ça. Pourquoi pas, en soi, mais ça joue sur la qualité globale de la série. Elle ne se concentre plus que sur Olivia, quitte à rapidement tourner en rond parce qu’un personnage, surtout aussi original mais donc forcément un peu caricatural, on en fait vite le tour… Et ce n’est pas avec son passé familial hyper cliché que les choses s’améliorent. La seule chose qui lui manque encore à ce stade de la série, c’est une jumelle maléfique adoptée il y a des années. Pour compenser, elle a des parents qui tuent le fils de son amant, accessoirement président des États-Unis, donc elle ne s’en tire pas si mal, j’imagine.
Spoilers saison 4
Vermont vs. Sunny Island : le ventre mou de la série ?
On en arrive alors à la saison 4 où Olivia en a elle aussi eu marre d’elle-même (et du meurtre du fils de Fitz totalement oublié ou presque dans le reste de la série, comme toujours avec les gosses dans l’univers de Shondaland). Je crois sincèrement que les scénaristes se sont rendus compte de quelques-unes de leurs erreurs et ont voulu rectifier le tir en la mettant sur une île avec Jake, troisième sommet de l’inévitable triangle amoureux que la série s’est infligée lorsqu’elle a basculé dans le soap – et pour nous montrer une nouvelle facette d’Olivia, finalement totalement similaire à la précédente.
Pas aidés par les frasques de l’acteur interprétant Harrison menant à sa mort dans la série, les scénaristes ont pris la décision de recentrer une nouvelle fois la série sur Olivia. Après Olivia et associés, Olivia à la Maison Blanche et Olivia et sa famille, nous débarquons alors dans Olivia et ses amoureux. Une grosse partie de la saison 4, ou en tout cas une grosse partie de ce que je m’en rappelle, consiste à voir Olivia tourmentée entre Jake et Fitz.
Elle avait choisi Jake pourtant, avec qui elle passe de jolies vacances en exil sur une île coupée du monde, mais la mort d’Harrison la pousse à revenir à Washington et à retomber sur Fitz et ses promesses de maison calme dans le Vermont (ça paraît classe comme ça, mais appliqué à la France ça donnerait un truc du genre « viens, quand je suis plus président, on se fait une maison dans la Creuse » et je n’ai rien contre la Creuse, mais ça ne m’envoie pas trop du rêve après une vie hyper connectée et remplie comme la leur). Notons donc que les scénaristes sont passés de concepts moraux et politiques (white hat, over a cliff, White House…) à des pseudo-concepts d’idéaux romantiques (le Vermont, l’amour à la plage au soleil) censés nous vendre du rêve. Allez, l’intro du Vermont, pour rire un coup :
Le problème, c’est que je ne trouve pas trop d’alchimie à Olitz (clairement préférés par les scénaristes tout du long et qui finiront de toute manière ensemble parce que nous sommes dans une série et que les personnages finissent toujours la série en couple avec la même personne qu’au tout début quand c’est possible) et que je me retrouve à espérer qu’elle finisse avec Jake, ce qui n’est pas possible pour le bien général de la série et de ses audiences dont une grosse partie est effectivement accrochée à Olitz. Et aussi accessoirement parce qu’il a tué James en saison 3 et que les scénaristes savent bien qu’on ne lui pardonnera jamais. Bon, dans les faits, on a tous oublié à un moment ou un autre, je crois, mais je me suis surtout souvenu que je n’aimerai jamais le personnage.
La série est passée d’une suite d’affaires politiques critiques résolues avec brio par Olivia à une suite d’affaires et complots qui la font être yoyo entre les deux amours de sa vie. La série est passée d’une galerie de personnages intéressants à un ensemble de personnages-outils à la vie perso parfois explorée au troisième plan pour… ben pour combler en fait.
De là à dire que je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est vraiment passé en saison 4 parce que les rebondissements successifs n’avaient plus aucune cohérence, ni impact global sur le reste de la série, il n’y a qu’un pas que je franchis allégrement.
Spoilers saison 5
Heavy is the Head : une campagne électorale rythmée.
Durant les saisons 3 et 4, les gladiateurs disparaissent peu à peu à l’arrière-plan, ils ne sont plus qu’un outil pour servir Olivia et son ascension dans les hautes sphères. Ils se retrouvent avec des intrigues totalement improbables, à coucher entre eux (ci-dessous pour le fun) ou avec 150 personnages qu’on oubliera bien vite, et c’est bien dommage. La saison 5 nous fait croire que ça va changer avec sa première scène qui fait écho au début de saison 1… pour ne rien modifier à sa formule.
Olivia est toujours le cœur de la série et des évolutions qui auraient pu être chouettes sont négligées pour en revenir encore à Olivia : Quinn est devenu une espionne serial killer et tout le monde s’en fout, Huck a recontacté puis reperdu sa famille et tout le monde s’en fout, Abby… non ben Abby tout le monde s’en fout tout court en fait, et c’est pourtant peut-être qui a le plus d’évolution : elle passe sa vie à être certaine d’elle et de ce qu’elle affirme, mais elle change d’avis à chaque saison ou presque, trahissant ou aidant Olivia selon le moment et le job. La saison 5 propose sûrement la meilleure version d’Abby, mais il a fallu souffrir un manque de cohérence énorme dans la psychologie, les relations et l’évolution du personnage pour en arriver là.
C’est d’autant plus frustrant que j’aimais les personnages d’Olivia, Quinn et Abby à l’origine (bon Huck, j’ai toujours eu du mal, j’étais plutôt du genre à aimer Harrison). Parlons-en d’Harrison justement ! Puisqu’il est mort, il faut bien le remplacer et il me faut quand même noter que la série s’est permis le truc le plus honteux vu depuis un moment à la télé : elle a remplacé Harrison par Marcus… même physique, même caractère, Marcus s’intègre drôlement vite à OPA et donne l’impression d’avoir toujours été là. Sa réintroduction en saison 5 (il était un mini perso en saison 4) se fait à la manière de celle de Quinn, mais personne ne s’est jamais occupé de le développer outre mesure.
Cela dit, malgré tout, la saison 5 parvient à se rendre de nouveau intéressante en proposant une intrigue qui résonne avec l’actualité : la campagne présidentielle. Les scénaristes savent dans quoi il s’engage : en saison 4, ils ont proposé l’épisode The Lawn Chair, introduisant justement le personnage de Marcus, dans lequel ils reprenaient huit mois après des événements réels avec la fusillade par des policiers d’un jeune homme noir. Cet épisode reprenant toute l’affaire de la fusillade de Ferguson lui avait permis en saison 4 de faire 1) une pause dans son intrigue, 2) la Une de tous les médias, avant même la diffusion de l’épisode, grâce à une promo efficace (mais la série a toujours eu une promo efficace).
En toute logique, les scénaristes ont compris la tendance et propose une saison 5 sur la campagne électorale pour le président juste avant le lancement de la vraie campagne électorale puis en parallèle de celle-ci. C’est ainsi que l’on voit fleurir dans la série une critique politique de plus en plus évidente : on sait de longue date que Fitz est le plus libéral de tous les républicains et que Shonda Rhimes ne porte pas vraiment les idées conservatrices dans son cœur, mais cette saison nous le confirme.
Ce numéro de « Olivia Pope et l’élection américaine » divise plutôt l’audience, certains regrettant des prises de parti trop importante et une campagne qui bouffe trop le côté vie perso de la série, mais personnellement, c’est une réussite. Les discours politiques (et notamment celui de prenant la défense de Lisa Kudrow, guest-star pour quelques épisodes), le fonctionnement de l’élection, les débats, les interviews… cela donne un aperçu de la politique américaine et c’était super intéressant. J’ai retrouvé un peu d’intérêt pour cette partie de la série, quand le reste était de toute manière en pleine errance depuis trop longtemps.
En fin de saison 5, la série n’est plus qu’une suite de rebondissements avec quelques passages plus marquants que d’autre : dans ceux que je n’ai pas encore cité, il y a l’enlèvement d’Olivia en mi-saison 4 qui permet à Fitz de partir en guerre (histoire de porter à son apogée la comparaison entre Olivia et Hélène de Troie, souvent faite auparavant dans la série et les critiques…), l’avortement d’Olivia (plutôt bien géré par les scénaristes d’ailleurs) et puis bien sûr, le meurtre d’Andrew Nichols en mi-saison 5. S’il l’avait bien cherché, c’est la première fois qu’Olivia se salit les mains, au point d’être pleine de sang en plus, parce qu’elle n’y va pas de mains mortes en le tuant à coups de chaise.
S’il restait encore des doutes à qui que ce soit sur sa belle morale et son chapeau blanc (pour le coup, chapeau si vous y croyiez encore), il n’y en a plus aucun. Dans les deux cas, nous sommes sur des moments où j’ai voulu y croire, des moments où la série s’est redéfinie en repoussant encore ses limites… ce qui n’était finalement pas une bonne idée : comment s’en sortir de la crédibilité en allant toujours trop loin et encore plus loin ? Oui, ça apportait du souffle pour un ou deux épisodes, et puis on retombait dans la routine.
La série est une référence ? Oui, mais pas toujours pour le meilleur. Pour le pire, difficile de ne pas penser au cas de Dear White People. La série Netflix a carrément proposé une parodie de la série que les personnages suivent avec autant d’assiduité que de dépit de la voir avoir mal tourné : ils l’ont commencée en étant heureux de la représentation et du personnage principal qui déchirait tout… avant d’être particulièrement dégoûté par le soap ridicule diminuant le personnage.
Oui, parce que pour ne rien arranger, quand il est question de Fitz, Olivia a tendance à se rabaisser constamment. Même quand elle clame avoir tout pouvoir sur la relation et ses décisions, Fitz trouve toujours un moyen de l’affaiblir ou de la convaincre de recoucher avec lui grâce à leur attirance imparable que je n’ai jamais réussi à voir (et vous aurez compris si vous en êtes là que le problème ne vient pas de Kerry Washington pour moi ; et que je considère le personnage de Fitz parfaitement méprisable).
Bref, avec sa parodie et sa critique très explicite de Scandal, Dear White People met le doigt sur un paquet de problèmes de Scandal et en fait une excellente synthèse, certainement plus rapide et tranchante que cet article.
Forcément, plus on se rapproche d’aujourd’hui, plus c’est facile pour moi de me souvenir des saisons dont parle. Pour autant, à part me souvenir que c’était bien ficelé et hyper répétitif avec un retour constant à la même soirée de l’élection, j’ai du mal à me souvenir de cette saison 6. Comme les autres, elle est perdue dans un grand flou parce que dans le fond, il se passe toujours la même chose dans un épisode, à savoir 150 scènes avec Olivia, deux à trois rebondissements/retournements de situation plus ou moins scandaleux et deux ou trois scènes pour faire avancer ceux qui ne sont pas Olivia. Bon, et Cyrus accusé du meurtre de Vargas :
Tout le problème de la série est finalement de n’avoir jamais réussi à se rendre intéressante pour autre chose qu’Olivia – à n’avoir jamais trop considéré les autres personnages comme des stars elle aussi. C’est excellent d’avoir toute cette importance accordée à Olivia, mais ça l’a fait passer des dizaines de fois par les mêmes cases.
Je critique énormément… mais force est de constater que j’étais encore là. Pourquoi ? Parce que Kerry Washington propose des interprétations exceptionnelles, parce qu’il y a quelques épisodes sortant du lot qui donnent envie d’y croire, parce que j’étais curieux de voir ce qu’ils allaient encore inventer, parce que finalement moi aussi je suis prêt à suivre Olivia au fond du ravin. D’ailleurs, je crois qu’on a heurté le sol et continué de creuser par moment, mais bon.
La saison 6 avait comme intention très clairement de nous servir « Olivia et l’accession au pouvoir » et on ne va pas se mentir, elle le fait plutôt bien. Cette accession est aussi l’occasion de proposer quelques développements pour les autres personnages, notamment Quinn qui termine la saison sur une demande en mariage et une grossesse parce que l’actrice a eu la chance que sa grossesse soit intégrée à la série, contrairement à Kerry Washington, qui a juste eu la chance de devoir tourner moins d’épisodes, donc d’être moins payée hein. En même temps, faire Scandal sans elle aurait été compliqué vu son omniprésence dans chaque scène.
La saison 6 est définitivement celle dans laquelle les scénaristes réaffirment leurs idées politiques et un féminisme exacerbé, et ça fait une ligne directrice plutôt bienvenue. En revanche, il est encore question d’un attentat sur un président, et ça ne donne pas trop envie de vivre dans leur monde. Je crois qu’il n’existe pas une série ayant proposé une nuit électorale où tout se passe bien depuis l’élection de Trump de toute manière, et Scandal propose aussi son drama en le faisant bien : leur nuit électorale a eu lieu six jours après la prise de pouvoir officielle de Trump.
Débarrassée de ses soucis de cohérence et crédibilité depuis longtemps, Scandal a réussi à proposer une saison plutôt efficace qui faisait enfin tomber le B613… pour mieux le recréer immédiatement avec Olivia à sa tête. Et c’est là que je me suis rendu compte à quel point le B613 était le jump the shark de Scandal : la série n’a jamais réussi à s’en débarrasser. Cela aurait fait le sujet d’une saison et ça aurait été génial. Seulement, de la même manière que Papa Pope a survécu toutes ces années parce que l’acteur est excellent et que personne ne voulait le virer, le B613 s’accroche et reste tout au long de la série, l’empêchant de reprendre son envol et de respirer. Parfois littéralement, si on prend le cas de cette pauvre Luna ayant tué son mari :
Chaque fois qu’une intrigue a paru réussir à s’en dégager, l’association est revenue au cœur des problématiques. Alors certes, ça donne une cohésion globale à la série à partir de sa saison 2 (et puis après tout le B613 était là sans qu’on le sache en saison 1), mais cette cohésion se fait au détriment de la qualité. La série aurait beaucoup gagné à réussir à se détacher de l’organisation secrète bien plus tôt : dès la saison 4, on sent bien que cette omniprésence tire vers le bas la série… Et ça n’a jamais arrêté ensuite.
Je pense que j’ai commencé à le voir et espérer qu’on s’en débarrasse en fin de saison 4/début de saison 5. Malheureusement la série a persisté longtemps et son démantèlement en fin de saison 6, de même que l’accession d’Olivia, Mellie, Quinn et Cyrus aux postes dont ils rêvaient depuis le début m’ont fait penser que nous tenions là la meilleure fin de série possible.
La série a déjà tiré sur la corde beaucoup trop longtemps à ce stade, et son centième épisode s’est même avéré être une catastrophe avec un épisode « et si ? » qui ne changeait finalement pas grand-chose. Oh oui, on a eu droit au mariage Olitz, OK, mais dans l’ensemble ce « et si ? » était du temps perdu avec une construction similaire au reste des épisodes… Et puis, c’était une jolie fin de série ça, non ?
Finalement, Scandal en fin de saison 6 était l’histoire d’une déception, d’une série qui a manqué d’oxygène beaucoup trop tôt et qui a voulu continuer à courir sans jamais prendre le temps de revenir à la base de ce qui avait fait son succès (et elle aurait gagné à le faire, parce que les audiences ont décliné tout du long quand même). Et puis, ne me lancez pas sur la manière dont la série a tenté de gâcher une fois de plus le personnage d’Abby en la faisant passer du mauvais côté tout en voulant humaniser de manière ridicule le personnage de Papa Pope avec une femme qu’il laisse se faire tuer. Il y avait tout de même des trouvailles sympas pour me faire rester : l’évolution de Mellie et son duo avec Olivia, l’intrigue autour de la mort possible de Huck (bien que prévisible), Mellie/Marcus… Ouais, je crois bien qu’on peut dire que Mellie a fini par être mon personnage préféré alors que j’étais loin de l’apprécier au début.
Allow me to reintroduce myself : une tentative de retour aux sources
Débarque alors la saison 7 qui commence sur une belle note d’espoir : pas de Fitz, un B613 géré par Olivia, une structure qui n’oublie pas totalement QPA, le nouvel OPA, et une Olivia qui rappelle celle de la saison 1, avec un contrôle parfait de tout ce qui lui arrive. J’étais très optimiste sur cette nouvelle saison qui semblait vraiment vouloir prendre un nouveau départ et conclure en effectuant un retour aux sources salvateurs avec des scandales, des vrais, à gérer, des manipulations politiques, l’absence de complot trop perchés, bref, un semblant de vraie vie avec ce qu’il faut de drama pour que ce soit intéressant quand même.
Et puis, très vite, la série est repartie sur ses mauvaises habitudes. Elle avait déjà fait le coup en début de saison 5 (qui recommence sur le pilot, mais avec Quinn embauchant Marcus), j’aurais dû m’en douter. À la place, on a droit à de nouveaux complots politiques qui n’ont aucun sens, avec Olivia qui va jusqu’à faire tuer un président qui est aussi le nouveau mec de Mellie. Dans quel monde Olivia assassine-t-elle un président franchement ? Autant le meurtre d’Andrew Nichols à coups de chaise s’expliquait merveilleusement bien, autant là, son désir de « protéger la République » n’a juste jamais été expliqué. Même sa soif de pouvoir n’a pas réussi à me convaincre qu’elle aille si loin.
La série a osé aller plus loin encore dans le ridicule : la saison 6 a vu Huck y passer et revenir à la vie ? Très bien, la saison 7 verra Quinn avoir exactement le même arc, mais former un duo improbable avec Papa Pope sur Baby one more time, juste parce que.
De toute manière, Joe Morton (l’acteur jouant Elie Pope) est tombé tellement bas avec cette saison que je crois qu’il n’a de toute manière plus aucun amour propre – il a quand même passé une partie de la saison à parler à des jouets en plastique pour récupérer des os de dinosaure, ce qui de manière incompréhensible l’a mené à menacer sérieusement de tuer une femme enceinte. Je veux dire, à un moment donné, on te donne ça à jouer, tu vois bien que ça n’a aucun sens et tu démissionnes, non ?
Et bien non. Scandal a donc réussi à tomber encore plus bas pour sa dernière saison (et pourtant !), le tout en pourrissant le personnage d’Olivia qui laisse sa meilleure amie se faire tuer histoire de conserver un semblant de pouvoir sur son père.
La rédemption du personnage qui suit est loin d’être salvatrice dans un premier temps (elle rend même à son père les os de dinosaure alors qu’il vient de tuer Quinn – pourquoi, juste pourquoi lui rendre alors que le chantage est terminé ?), mais finit par faire du bien à la série. C’était improbable et pourtant, la série parvient à proposer un dernier arc qui remonte en qualité (et en même temps, vu d’où ils reviennent, tout ne pouvait que paraître bien).
Si le crossover avec How to get away with murder n’avait absolument aucun sens quand on voit le nombre de scandales politiques de la première série ignorée par les personnages de la seconde (alors que franchement, une politique aussi chaotique avec des attentats sur les présidents, et des accusés qui s’en sortent en permanence, j’ai du mal à croire que personne n’en parle quand il s’agit de ne pas se faire pincer pour ce qui seront de multiples meurtres), il permettait tout de même de relancer la série vers son dernier arc.
Comme en début de saison, les scénaristes prennent alors le soin de réintroduire le personnage d’Olivia, en s’assurant cette fois qu’elle récupère son chapeau blanc. On en arrive alors à un énième complot politique pour faire définitivement tomber Cyrus du mauvais côté, mais à ce stade, tout ce qu’on veut, c’est en finir. Étonnamment arrive alors l’avant-dernier épisode de la série qui semble rétrograder de plusieurs saisons : Cyrus fait ainsi le reproche à Olivia de ne jamais se salir les mains, quand on sait qu’elle a Andrew Nichols à son actif, Jake reprend son rôle de psychopathe de la saison 3 et Abby, Quinn & Huck sont tous d’accord pour soutenir Olivia quoiqu’il arrive.
Bref, l’avant-dernier épisode de la série aurait presque pu être diffusé tel quel en fin de saison 3 quoi. Olivia prend enfin la décision de faire tomber le B613 en révélant son existence. En finir avec B613 pour en finir avec la série ? Belle idée sur le papier, surtout que ça pouvait presque permettre une fin de série qui ne soit pas un happy end. Et après tout ça, c’est tout ce que j’espérais.
L’avant-dernier épisode de la série est pour moi une réussite précisément parce qu’il met enfin en place les intrigues que j’attendais depuis quatre ans. Mieux vaut tard que jamais. Le dernier épisode est dans cette même perspective et nous sort grosso modo du Scandal : les personnages secondaires sont majoritairement éclipsés au profit d’Olivia, qui comprend enfin qu’elle est la base de tous leurs problèmes. Effectivement, toute la série tournant autour d’elle, il est difficile de ne pas la suivre dans cet avis. La réaction de Fitz à cette prise de conscience ? « Retire tes vêtements ».
On n’est pas loin de la parodie de Dear White People et avec cette scène, Scandal enfonce le clou : chaque fois qu’elle aura mis le doigt sur ce qui n’allait pas, Olivia aura finalement servi à assouvir les fantasmes de Fitz (ou Jake). C’est un peu dommage, ça gâche une bonne partie du message féministe de la série, mais ça n’était même plus surprenant à force.
Message féministe ? Mais si ! La dernière scène est on ne peut plus claire sur le sujet, avec deux gamines admirant le portrait d’Olivia à la Maison Blanche et se sentant inspirées, prêtes à suivre ses traces. Chaque petite fille a le pouvoir de devenir une Olivia Pope elle-même – et force est de constater que le monde des séries a évolué sur les questions de lead féminins et d’actrices noires depuis les débuts de Scandal. La série aura marqué la télévision de ce point de vue-là, en étant pionnière à mettre une femme de couleur à la tête d’une série (depuis, on a eu HTGAWM évidemment, mais aussi Dear White People). Au-delà du féminisme et des questions de racisme, la série a aussi profité du final pour rappeler qu’elle portait un message politique. Ainsi, Mellie ne sert presqu’à ça dans l’épisode, étant rejetée à l’arrière-plan où elle réussit à faire passer une loi pour le contrôle des armes à feu, la fameuse loi qui fait débat depuis quelques années aux États-Unis et que Trump refuse de voir passer.
Pour rétablir sa morale et son héroïne, la série ne fait pas dans la finesse : elle tue le dernier personnage qui n’avait à peu près rien à se reprocher dans la série, David Rosen. C’était évidemment nécessaire pour rebooster tout le monde et pour que Papa Pope aille témoigner contre le B613, mais ça en dit long sur le soi-disant chapeau blanc. C’est parce que David, le dernier vrai gentil de la série, meurt qu’Olivia prend conscience qu’elle se doit d’être de nouveau irréprochable. Il serait temps.
Tant pis si cela laisse Abby sans happy end, tant pis si on n’accorde pas dix secondes à Huck pour la conclusion – alors même que c’est un personnage dont le passé est intimement lié à l’ADN de la série quoi. Il faut dire qu’il y avait beaucoup à faire dans l’épisode : les scénaristes ont choisi de donner une vraie fin à Quinn, ce qui est assez logique puisque c’est la première que l’on voit dans la série. Même Marcus a finalement droit à un meilleur traitement qu’Huck et Abby puisqu’il finit avec Mellie (et a priori sénateur). Cela n’a aucune cohérence avec la dernière saison et un bout de l’avant-dernière, mais au moins, on nous le présente comme heureux.
Olivia et Fitz ? Ils recommencent une toute nouvelle relation, loin du pouvoir. J’imaginais une scène de retrouvailles dans le Vermont, mais la symbolique de le faire devant la Maison Blanche n’était pas si mauvaise. B613 ? Enterré avec Jake qui termine en prison. Il était assez clair que la série avait décidé d’en faire l’antagoniste de son dernier arc narratif. C’est triste, mais ça se tient comme conclusion pour le personnage, même si c’est quelque peu précipité.
Cela ne le sera jamais plus que la conclusion de Cyrus, qui se contente de démissionner alors qu’il a tué David. Une scène coupée du montage finale révélerait qu’en fait Cyrus reçoit plus tard la visite de Huck venu le torturer… Ce que je trouve encore pire car Huck n’aurait ainsi tellement pas d’évolution qu’il en reviendrait à ses premiers démons après sept saisons à s’en sortir grâce à Olivia ; et ce serait aussi le signe qu’il désobéit à Olivia ; ce qui va à l’encontre du personnage. Dans tous les cas donc, l’intrigue Cyrus finit d’une manière qui ne correspond pas avec mes attentes…
Parce que si on se contente de ce qui est diffusé, c’est certes une punition pour Cyrus de renoncer définitivement au pouvoir, mais pas de là à ce que ce soit présenté comme suffisant après la mort de David, évangélisé dans ce dernier épisode… Il faudra pourtant bien s’en contenter, de même qu’il faudra se contenter de voir Papa Pope s’en sortir une fois de plus après avoir reconnu l’ensemble de ses crimes. Comment s’en sort-il ? Eh bien, l’opinion public n’accepterait pas qu’un seul homme ait eu 30 ans d’impunité pour diriger le pays, pas plus que les hommes blancs au pouvoir n’apprécierait de savoir qu’un homme noir les a mené à la baguette tout ce temps. Du coup, le Sénat se contente d’accuser Jake.
Dans le genre expertise en relations publiques, là, on a tout de même un énorme what the fuck qui permet d’innocenter tout le monde – et Jake n’est même pas mené à la chaise électrique malgré l’assassinat d’un président étranger. J’ai comme un doute.
Bref, pour son épisode final, Scandal a fait du Scandal : on y retrouve le meilleur et le pire de la série, des beaux discours, des rebondissements, une morale discutable, une glorification des gentils et une non-punition des plus méchants ayant un jour été gentil, une héroïne sans cesse réifiée par son amant, des messages politiques, une cohérence mise à mal. La série s’achève avec la fin du B613 et l’assurance qu’Olivia laisse une trace dans l’Histoire, de même que Fitz et Mellie. L’héritage de ces trois-là et leur marque laissée dans l’Histoire a toujours été un sujet de préoccupation des scénaristes, donc ça se tenait. Quant aux enfants de Fitz qui auraient pu déjà être un beau symbole pour le passage de flambeau à une nouvelle génération, là, clairement, tout le monde s’en fout royalement, comme toujours !
Reste que la dernière scène est ouverte à l’interprétation : les portraits de la National Portrait Gallery sont celles des personnes marquant l’Histoire américaine, à commencer par les présidents (dans leur propre hall, qui ressemble à celui dans lequel est exposée Olivia)… Olivia a-t-elle fini présidente un jour ? Pour moi, il est sûr que non : elle sera entrée dans l’Histoire pour ses expertises et son rôle dans les administrations des deux présidents Grant – et pour son mariage avec Fitz dans le Vermont, aussi. Elle a toujours été présentée comme un personnage public reconnu (dès le pilot avec Quinn et jusqu’au crossover avec Michaela), donc ce n’est pas si surprenant de la voir finir là, surtout qu’elle a également permis de mettre fin à B613, un pouvoir de l’ombre. Après, c’est à chacun de se faire son avis car Shonda Rhimes a décidé de garder le mystère sur le sujet… Elle voulait juste surfer sur cette belle idée des petites filles regardant une femme noire au pouvoir, quoi, et je ne lui jetterai pas la pierre pour ça !
La scène est de plus inspirée de cette jolie photo d’une petite fille observant Michelle Obama.
Quant à Olivia présidente, ça ne tient vraiment pas avec le reste du final où elle tourne enfin le dos au pouvoir. En plus, ce serait un faux suspense : elle est encore bien jeune sur le portrait, ce qui signifierait qu’elle devient présidente peu de temps après la série… et il y a des chances que HTGAWM soit encore là d’ici là. Je préfère me dire qu’elle me prend sa retraite, ça lui va bien mieux.
Cet article était un peu interminable, mais finalement que faut-il en retenir ? Que Scandal a duré trop longtemps pour son propre bien. Si elle était une véritable référence d’originalité et d’écriture maîtrisée durant ses premières saisons, la formule s’est vite essoufflée pour devenir au mieux pas crédible, au pire, incohérente. À trop se concentrer sur Olivia et le B613, la série s’est privée souvent d’opportunités avec le reste de son casting et a proposé une série pleine de défauts et imbuvable à plus d’une occasion.
Jamais je ne remettrai en question la qualité du casting (l’exceptionnelle Kerry Washington aurait mérité souvent qu’on lui serve un meilleur rôle) et la capacité de Scandal de faire quelques excellents épisodes à nous décrocher la mâchoire, mais j’en retiendrais surtout que c’est une série qui s’est perdue en route et a connu une errance beaucoup trop longue, avant de tenter de sauver les meubles pour sa dernière saison… trop tard.
Épisode 18 – Over a Cliff – 17/20 À coup de pirouettes plus ou moins improbables, la série parvient à proposer une vraie conclusion qui tient suffisamment pour donner le sentiment d’une fin définitive. Cet épisode chargé délivre énormément d’excellentes scènes en 45 minutes et prend enfin le temps de reconnaître les critiques qui sont adressées à la série depuis des années, pour mieux les balayer d’un revers de main et assumer ce que Scandal a toujours été. La toute fin réussit donc à se réconcilier avec moi-même si elle est loin d’être parfaite, et le tout se termine ainsi sur une bonne note. It’s handled.
You trusted me when this entire time I was the problem. It was me. It’s how it’s always been. It’s been me. I realized that now.
Nous y sommes ! Après sept saisons et trois à quatre ans de déclin qualitatif, il est temps de dire au revoir à Olivia Pope, personnage qui restera culte quoiqu’il arrive. Comme bien souvent avec les tous derniers épisodes de série, ça me fait bizarre de me dire qu’elle ne reviendra pas l’an prochain, même si ça fait plusieurs années que j’en réclamais la fin. Après tout, c’est plutôt logique, ça fait six ans et demi que je la regarde, j’ai l’air de rien pas mal de souvenirs associés à Scandal.
Et pourtant, ça y est, Olivia tire sa révérence. Je suis pressé d’avoir le fin mot de l’histoire, même si j’y vais malgré tout à reculons parce que je sais que ça manquera au masochiste en moi. Cet épisode a toutes les armes pour être ou génial, ou catastrophique, et je trouve qu’il commence mal à ne pas proposer de résumé. Enfin bon.
Olivia retrouve Lonnie dans un hangar miteux où il lui propose une audience au Sénat à défaut d’enquêter sur elle. Ce rendez-vous au milieu de la nuit n’a aucun sens pour la sécurité, mais comme il a prévu de se suicider après s’être assuré qu’Olivia fasse remonter la loi pour le contrôle des armes à feu dans la liste des priorités de Mellie Grant. Oh l’ironie de voir cet acteur demander ça après la saison 6 de Grey’s Anatomy!
Bon, donc, il se suicide et immédiatement l’enquête sur le B613 reprend et Jake ne peut rien y faire quand Sally continue de foutre la merde. Cyrus voudrait bien que Jake se bouge pourtant et il fait ce qu’il faut pour qu’il comprenne le risque. Oui, ce final ne parlera que de B613, comme le reste de la série depuis cinq saisons après tout.
David est là pour conseiller OPA et il leur fait bien comprendre qu’ils sont tous dans la merde, en plus d’y mettre Jake et Cyrus. Cela n’a pas trop de sens pour leur instinct de survie, et Olivia enchaîne avec un rendez-vous. Elle demande de l’aide à Papa Pope qui lui propose simplement une enveloppe avec une nouvelle identité avant de se barrer. Il en profite aussi pour semer les graines du doute en Olivia, parce que peut-être qu’elle fait quand même une grosse connerie.
Elle retourne à OPA où l’on découvre qu’elle a honteusement changé de sonnerie de téléphone pour ce dernier épisode (n’importe quoi !) et que tout le monde est en plein stress : c’est vrai que Huck envisage de parler devant 15 personnes, qu’Abby envisage de voir David la quitter et que Robin a une fille qu’elle ne reverra pas.
À la Maison Blanche, Mellie descend autant de verres d’alcool que possible car elle sait qu’elle est sur le point de se prendre de plein fouet une procédure d’Impeachment. Elle convoque donc Marcus pour passer du bon temps avec. Je crois que je peux dire adieux à mon espoir de le voir finir avec Michaela dans HTGAWM.
Les témoignages anti-B613 sont sympathiques, ramenant aussi Thomas Larsen et leur caricature de Trump, histoire de. Cela dit, ça signifie surtout que tout le monde est bon pour la prison, et dès lors, Olivia demande une faveur à David : l’organisation d’un mariage express pour Quinn et Charlie, qui révèle alors qu’il s’appelle Bernard. La scène est sympa, même si je me marre bien de voir Huck être celui qui les marie (franchement, ils auraient pu prendre Abby s’il s’est inscrit en ligne ; ça aurait été moins tordu que l’ex de la mariée) ou Quinn qui rentre encore dans sa robe (non mais on en parle des retouches qui coûte une blinde et dure des semaines pour qu’une robe de mariée de femme enceinte jusqu’au cou aille à Quinn post-accouchement ?).
Jake débarque pour faire pression sur David au milieu de toute cette joie du mariage, et la scène ne peut que rappeler le meurtre de James, ce que Jake lui-même remarque. La différence ? Jake hésite sans trop de raison autre que le fait qu’il aime bien David… et que David en retour se défend avec des mots qui font leur bonhomme de chemin. Il explique à Jake qu’il n’est pas à sa merci, qu’il est à celle des États-Unis, que le tuer ne changera rien et qu’il ferait mieux de porter à son tour le fameux chapeau blanc de la moralité de cette série.
Et rien que ça suffit à faire changer d’avis Jake. Ouep, après tant de meurtres et de complots, il suffit d’une scène où David a peur de mourir mais est prêt à mourir pour que Jake change d’avis et fasse ensuite la morale à Cyrus. C’est précipité, forcément, puisqu’il ne reste qu’un épisode, mais ça passe drôlement bien car c’est le genre de scènes que j’attendais depuis quelques années.
David passe un bout de la nuit avec Abby, tout excité d’avoir survécu à Jake alors qu’elle est apeurée d’aller en prison. Quand il reçoit un message de Cyrus prêt à se rendre, David se précipite et boit un verre avec lui en toute confiance. Non mais sérieusement. Accepter un verre de ton ennemi ? Le boire sans vérifier qu’il ne prenne une gorgée lui-même ? Quelle honte de tuer David comme ça.
J’aurais encore préféré qu’il meure de la main de Jake, mais non, il fallait que Cyrus soit définitivement le grand méchant final de la série, et tuer David, l’un des rares à être resté du bon côté de la barrière jusqu’au bout, c’est tout ce qu’il fallait.
Le lendemain à la Morgue, Quinn réagit à peu près comme moi et trouve complétement cinglé d’avoir été voir Cyrus, Abby pète un câble et Huck veut tuer Cyrus. C’est au tour d’Olivia de reprendre la parole, et le contrôle, et de leur rappeler qu’ils sont désormais les seuls gentils de la série. Moui. C’est sûr que vu comme ça… La mort de David était nécessaire pour que tout le monde passe par une grosse crise de foi : Quinn envisage de quitter les États-Unis mais Papa Pope refuse de l’aider, Olivia comprend qu’elle a perdu.
Olivia qui perd ? Cela n’existe pas voyons. Fitz est toujours là pour la réconforter et lui dire qu’elle peut gagner. Oliva comprend alors qu’elle est le problème, et c’est l’une des meilleures scènes de la série, tout simplement. Disons que j’ai l’impression que les scénaristes ont enfin compris et décidé de révéler qu’à trop tout faire tourner autour d’Olivia, ils ont perdu en crédibilité et en qualité. Oui, Olivia était le meilleur personnage de cette série (et de loin), mais elle était aussi ce qui en diminuait fortement la qualité générale. Ces sept années se sont trop concentrées sur Olivia et le B613, au détriment des autres personnages de la série. Bien sûr, en sept ans, ils ont eu de quoi évoluer quand même (surtout Mellie), mais dans l’ensemble, les scénaristes ont raté quelque chose de ce côté.
C’est leur série, c’est leur choix, mais voir Olivia se repentir et comprendre enfin qu’elle n’est pas celle qui résout les problèmes, mais celle qui les créé malgré elle, c’était excellent. Ouep, la série se réconcilie avec moi en une scène, et c’est aussi parce que je sais que c’est la fin. Oh la réponse de Fitz à tout ça est digne du ridicule de la série, mais ça fait une jolie scène d’adieu pour Olivia et Fitz, avant qu’elle n’aille en prison.
En théorie. En pratique, Elie Pope culpabilise de laisser sa fille et Quinn sur le pilori, et il se décide enfin à témoigner. C’est le moment que les scénaristes choisissent pour ramener leurs idées politiques au cœur de cet épisode : Papa Pope se lance dans un discours sur la création de B613 et sa nécessité, qui est la responsabilité des États-Unis et des hommes blancs se reposant sur leurs privilèges.
Et là, la série nous sort la pire des pirouettes, mais aussi probablement la plus drôle : Elie demande que tout le monde sache que c’est un homme noir qui contrôlait le pays depuis 30 ans et fait tout un discours sur le racisme et les problèmes que ça poserait pour les blancs de l’accepter. C’est ça ou arrêter Jake et en faire le responsable unique de tout le B613, ce qui simplifie les choses pour l’opinion publique : c’est moins terrifiant car plus récent.
Yep. C’est par cette pirouette incohérente que la série s’en tire : tout OPA est innocenté car Jake est le seul coupable retenu par le Sénat. Le voilà donc qui part en prison pour la joie de tous (sauf d’Abby qui s’effondre). Olivia culpabilise de voir Jake en prison, car s’ils étaient restés sur l’île en saison 4, il ne serait pas dans ce pétrin aujourd’hui.
C’est vrai qu’ils se sont aimés, mais voir Olivia se mettre à pleurer sur son sort, ce n’est pas merveilleux. Cela met un terme au triangle amoureux : elle a clairement choisi Fitz.
L’arrestation de Jake suffit à tout rétablir pour la série : Sally se met à complimenter Mellie, ce qui n’a aucun sens, et Cyrus est forcé de démissionner par Olivia. Oh, il culpabilise, principalement parce que l’alcool ne l’aide plus à oublier ce qu’il a fait, mais malgré tous les efforts de la série, je n’ai aucune tristesse ou pitié pour lui.
Mellie demande à Olivia de rester au pouvoir avec elle, mais comme c’est la fin de la série, il faut qu’Oliiva tourne le dos à toute la série. Elle refuse ainsi le poste pour faire ce qu’elle veut et nous la voyons quitter de sa démarche pleine de pouvoir la Maison Blanche. J’ai du mal à me dire que ça peut être suffisant pour que personne ne la rappelle jamais et qu’elle refuse pour toujours le pouvoir après l’avoir tant convoité pendant sept saisons, mais les scénaristes n’ayant pas eu le cran de la tuer, il fallait cette démission.
C’en est donc fini d’Olivia Pope et du pouvoir. Les trois dernières minutes proposent un montage musical sympa : Charlie sort de prison pour retrouver Quinn et Robin, Fitz dévoile son portrait de président, Mellie contrôle le pays avec Marcus en faisant passer la loi anti-flingues, Jake est heureux en prison en se souvenant de l’île avec Olivia, Oliva dine avec Papa Pope et Abby pleure la mort de David. C’est la seule qui n’a pas de vraie happy end, avec Huck pour lequel je n’en attendais pas de toute manière. C’est triste pour Abby. Sept saisons et les scénaristes n’ont pas été fichus de lui trouver une conclusion satisfaisante. Une simple scène où ils bossent tous à QPA aurait suffi à donner un sentiment de fin plus heureuse que cette acceptation de la mort de David. Oh, et bien sûr, Olivia et Fitz finissent ensemble, sur une scène sympa, entre les symboles du pouvoir américain et face à l’infini des possibilités pour leur couple enfin débarrassé des problèmes politiques entre eux.
La série propose aussi de nous montrer deux jeunes filles noires dans un musée de la Maison Blanche admirant un portrait d’Olivia Pope. Oui, le pouvoir d’Olivia Pope les inspire, oui, Olivia Pope laisse ainsi un bel héritage derrière elle pour le pays, avec un exemple à suivre, oui, on nous laisse perplexe face à ce portrait. Olivia est-elle devenue présidente pour avoir son portrait à la National Portrait Gallery ? Peut-être. En ce qui me concerne, ce n’est pas le cas ; elle a été remerciée pour la fin du B613 et pour son rôle dans les administrations des présidents Grant. La voir présidente (et jeune présidente, en plus) n’aurait pas trop de sens avec le reste de l’épisode où elle tourne le dos au pouvoir.
Non, c’est juste une jolie manière de conclure la série que voir deux petites filles l’admirer et être inspirée par elle – la relève est assurée. La scène est un peu facile, mais je n’en attendais pas moins.
EN BREF – Cette saison finale aura été faite de hauts et de (très) bas, comme le reste de la série finalement. En se perdant trop souvent avec B613 ou des détours inutiles dans la psychologie virevoltante d’Olivia, la saison 7 aura souvent perdu de l’intérêt, à l’image de la série, mais aura réussi à me garder jusqu’au bout. Quoiqu’il arrive, le personnage d’Olivia reste une référence et la série le sera aussi, ne serait-ce que pour son rythme et pour quelques épisodes sortant du lot grâce à leurs rebondissements.
Elle en a souvent trop fait, elle a parfois su trouver les mots justes (comme dans cette scène Olivia/Fitz), elle m’a déçu plus d’une fois, mais Scandal me manquera quand même pour ses monologues-fleuves et ses grands idéaux. Tout du long, Scandal aura été assez inégale, mais j’en reparle plus longuement dans ma rétrospective.