J’ai l’impression que pour la dernière saison les scénaristes ont arrêté de se prendre la tête sur la crédibilité de ce qu’ils proposaient. À la place, on se retrouve juste avec des épisodes où ils font avancer la série dans la direction qu’ils veulent, avec un message social encore plus forcé qu’avant, d’une certaine manière. Cela m’a donné l’impression d’un épisode un peu déséquilibré, avec des cas médicaux forcés pour le plaisir d’en proposer. Il y a toutefois des graines intéressantes pour la suite.
Spoilers
Les pompiers aident à organiser la Fabruary, une Pride en plein mois de février.
Pride isn’t exactly my jam.
Travis
L’épisode commence par nous introduire une Pride en février à Seattle. Je ne savais pas que ça existait, je ne sais pas si ça existe, mais soit. Travis est blasé par cette parade de plus, mais sa mauvaise humeur vient en fait du fait qu’il est sur le point de rencontrer le copain de son père et qu’il craint de tomber sur quelqu’un de plus jeune que lui. Il s’en plaint à Vic et Theo, et c’est un peu étrange car les deux ex ne s’adressent pas la parole pour autant.
Le copain du père de Travis ? Il s’agit du dentiste d’Eli, parce que le monde est petit. Tout pourrait bien se passer, mais malheureusement, Travis a bien envie de juger son père. Il est dans une relation libre avec le type qui a provoqué le divorce entre ses parents : bien sûr que Travis juge. C’est un peu abusé par contre, parce que Travis passe son temps à tromper Eli cette saison, non ?
Eli fait pourtant du bon boulot avec son copain dans cet épisode, essayant de le calmer et d’être là pour lui. Et alors qu’il fait ça, il se prend dans la gueule que Travis a couché avec Emmett. C’est tellement abusé. Ils arrivent à me faire avoir de la peine pour Eli alors que je le déteste, hein, mais être en couple avec Travis, ça ne donne pas envie du tout.
La rupture est inévitable à ce moment-là, et elle a lieu devant le père de Travis. Aha. C’est le Karma, ça. En fin d’épisode, Travis et Eli ont l’occasion de reparler plus calmement de la situation. Ce que j’aime bien, c’est que la vraie cause de la rupture est qu’Eli ne supporte pas que Travis soit si mal à l’aise vis-à-vis de lui-même, qu’il soit si peu à l’aise avec l’idée de masculinité.
Beckett
Beckett reprend son travail à la caserne, sous les ordres d’Andy. Celle-ci est toute heureuse, mais elle se montre plutôt sympathique avec lui tout de même. Pourtant, quelqu’un la bizute enfin en tant que cheffe dans l’épisode, alors elle devrait se sentir un peu énervée. Cela l’amuse et lui permet de s’affirmer en tant que capitaine en vrai.
Beckett, lui, doit de nouveau faire ses preuves à la caserne. Il se retrouve donc à la garder pendant la pride, et ça lui convient bien d’être mis de côté car la folie de la Pride ne l’enchante pas. Il se retrouve toutefois à devoir traiter un patient se plaignant d’une crise cardiaque. Et la Pride a beau se dérouler en février – la Fabruary – le type est en caleçon parce que pourquoi pas. Finalement, et contre toute attente, on se retrouve avec Beckett qui fait un excellent psy pour son patient, en lui expliquant qu’il doit s’assumer tel qu’il est là.
La Pride
La Pride est the place to be dans cet épisode, mais ça propose quelque chose de bizarre, je trouve. Il y a clairement de la tension entre Theo et Vic. Ils s’évitent tant qu’ils peuvent, mais ils n’arrêtent pas de se croiser dans l’épisode. C’est le problème quand on bosse avec son ex, j’imagine. Ils se retrouvent à faire équipe avec Robert pour traiter des patientes de la Pride qui ont clairement pris de la drogue, contrairement à ce qu’elles disent. Ce n’est pas vraiment une belle représentation, mais au moins, on a des acteurs qui s’éclatent.
Pendant ce temps, Natasha apprend du maire, sur un char de la Pride, qu’elle va devoir faire des coupes budgétaires extrêmement importantes. J’ai bien aimé la scène où Natasha se force à sourire tout en parlant politique avec le maire. Le problème est qu’elle se retrouve bien coincée par un chantage odieux sur sa position : le maire insiste pour lui dire qu’il a d’autres personnes prêtes à prendre sa place – et ce sont des hommes, en plus.
Bien sûr, il est impossible d’avoir une Pride sans une contre-manifestation bien homophobe. La série ne le cache pas et en fait une vraie part de l’épisode. Cela permet de voir à quel point Andy est une alliée de la cause, mais aussi de nous ramener le frère de Maya dans la série. Eh oui, Maya est sûre de voir son frère parmi les homophobes qui traitent de pédophiles les gens défilant. L’angoisse. En vrai, je vois ce qu’ils veulent faire avec cet épisode, mais c’est terrible à voir tout de même.
En plus, ça part en vrille très vite quand une voiture pétarade et que beaucoup de gens ont l’impression d’entendre des coups de feu. Le mouvement de foule qui suit est atroce et est la raison pour laquelle je deviens de plus en plus agoraphobe avec le temps : les gens n’en ont rien à foutre de la sécurité des autres et on a en plus des anti-gays qui se font plaisir à en tabasser quelques-uns. Et inversement.
Maya est donc inquiète pour son frère, mais c’est finalement l’un de ses amis qui est passé à tabac. Par contre, alors qu’Andy essayait plus tôt de la convaincre que ce n’était pas Mason que Maya avait vu, Maya voit très clairement son frère dans la foule qui s’enfuit. Tout est bien qui finit relativement bien cependant : il n’y a pas de mort et plein de gens sont sauvés de la situation de panique dans laquelle ils étaient.
Bien sûr, il y a un bon moment de dépression à la caserne après tout ça, mais la décision est prise de ne pas laisser les fascistes gagner. Ainsi, la caserne se transforme en boîte de nuit gay pour la soirée. Natasha en profite pour distribuer des papiers afin que les relations amoureuses soit enfin officielles vis-à-vis des ressources humaines, mais on découvre aussi que Ben a un problème de dos ou que Travis peut se réconcilier avec son père, parce que le DJ de la soirée est justement le copain de son père – il n’est pas que dentiste.
J’ai tout de même une grosse question de crédibilité : comment une caserne peut-elle devenir un club comme ça ? Genre, s’il y a une alerte, que font-ils ?
Carina
La série se rappelle de l’existence de Pru, et je trouve ça chouette de la voir grandir autant. J’ai juste peur du jour où JJ débarquera à nouveau dans sa vie d’ailleurs. Si la série s’en souvient, c’est parce qu’on avait besoin de voir Bailey en maman. Eh oui, c’était important parce que ça lui permet de donner quelques conseils et objets à Carina. J’adore.
C’est une amitié que j’espère voir perdurer dans Grey’s Anatomy l’an prochain, mais je pense que j’ai trop d’espoir car je ne vois pas les scénaristes réintégrer Carina dans la série. En attendant, il faut donc profiter de l’existence de ce personnage et voir Carina être débordée par la présence d’un bébé dans sa vie. Autant Maya semble gérer son nouveau rôle de maman et le déménagement dans une nouvelle maison, autant Carina a plus de mal apparemment.
Bailey vient donc à la rescousse et propose à Carina de faire une sieste sur son canapé, comprenant bien qu’elle a besoin de repos. Carina est toutefois incapable de dormir, même quand Liam est loin d’elle. Il faut dire qu’il est dur de dormir quand elle a un procès sur le dos et la crainte d’avoir fait une erreur médicale. Bailey parvient à la soulager en lui prouvant qu’elle n’a rien fait de mal et que l’accouchement s’est passé exactement comme il le devait.
Cela n’aide pas vraiment Carina pour autant : elle ne se sent pas mieux car le procès est toujours là et la patiente mécontente. Au moins, l’épisode se termine bien avec Maya et Carina qui ont une jolie maison et un berceau pour Liam.
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