Kaamelott : Deuxième volet, partie 1, milieu de nulle part

Salut les sériephiles,

Quatre ans déjà après Kaamelott : Premier Volet, je suis retourné au cinéma cette semaine pour voir, en avant-première, la première partie du volet 2. Et oui, je ne poste l’article que maintenant, parce que je n’ai plus l’habitude d’écrire et publier les jours. Avant ça, j’ai revu le premier film la veille. Bonne idée : c’était mieux que dans mon souvenir. Le rythme (bon, peut-être parce que je l’ai vu en x1,5 oups), les dialogues, la nostalgie : tout passe beaucoup mieux quand on sait où on met les pieds. Peut-être aussi et surtout qu’avec le recul, je savais ce que j’allais voir : pas franchement un retour de la série ultra-comique des débuts, mais une fresque ambitieuse qui posait des bases sérieuses.

Et cette suite, alors ? Eh bien, elle est longue. Très longue. Ce n’est pas forcément un défaut, mais on le sent passer. On a clairement affaire à une partie qui prépare la suivante : ça installe, ça déploie, ça connecte les fils, mais ça oublie un peu de raconter sa propre histoire. Le genre de film qui te fait sentir que tu regardes une “partie une” d’un diptyque et que ça aurait été tellement mieux si ça avait été monté comme une série ! Tout est pensé et construit pour amener la suite (quand ?) sauf que, très clairement, le film manque d’une histoire qui lui soit propre : il ne raconte pas une histoire avec un début, un milieu et une fin. J’ai eu l’impression qu’il nous racontait le milieu, et c’est tout. Et même pas le milieu qui suit directement le premier volet. Le milieu de nulle part, vraiment.

Les personnages se croisent, s’égarent, partent chacun dans leur quête (ou pas, justement, c’est toute la question) par petits groupes (et y a plein de nouveaux), et moi, spectateur, j’ai eu l’impression d’errer avec eux. Pas forcément perdu parce que tout est clair, mais j’ai traversé la même errance que les chevaliers de la Table ronde. C’est méta, oui, et normalement j’aime le méta, mais ça a ses limites. Et puis, ça donne parfois envie de regarder sa montre et j’ai eu le même sentiment qu’un groupe de personnages en découvrant qu’ils n’avaient pas encore fait le quart de leur voyage : QUOI ? Il reste plus d’une heure de film ?

En plus, il y a un vrai souci de cohérence temporelle qui m’a énormément sorti de ce qui était raconté. Pour schématiser et toujours sans trop spoiler : certaines intrigues se déroulent sur quatre jours, d’autres sur un mois et demi, sans que le montage ou la narration ne nous aident à recoller les morceaux. On passe d’un personnage à un autre sans savoir en combien de temps les événements se déroulent, et ça finit par donner une impression de grand fouillis, surtout quand on passe justement d’une scène où les personnages disent « quoi, on n’a fait que ça comme chemin ? » après ce qui paraissait être un bon quart d’heure de film à une scène, cinq minutes plus tard, où ils sont déjà au bout de leur chemin. Bref, ça donne une impression de puzzle dont il manque des pièces, alors que c’est déjà trop long. Transformez-moi ces 2h30 de film en six épisodes de 42 minutes, et ce sera incroyable.

Parce que oui, j’ai l’air de poster une critique 100% négative comme ça, mais c’est incroyable, évidemment. J’ai beaucoup ri, les dialogues font mouche, zéro souci de ce côté-là. Enfin… L’ambiance dans ma salle n’y était pas. Peut-être que le public de l’avant-première était plus concentré qu’enthousiaste, ou peut-être que le film n’a pas les moments qu’on attendait pour rire ensemble. Je ne sais pas. En tout cas, j’ai ri, mais souvent tout seul ou juste avec l’amie qui m’accompagnait.

Visuellement, c’est toujours splendide. Les paysages, la lumière, la musique : tout respire la maîtrise, Astier n’a plus rien à prouver côté technique, il est toujours au top. Le casting, lui aussi, est impeccable. On retrouve les visages qu’on aime, les personnages qu’on adore, parfois pour une scène, parfois juste pour un clin d’œil. C’est agréable dans l’ensemble, mais ça a pu être irritant : certains retours ne servent à rien d’autre qu’à rappeler que “regardez, il est encore là”. Parfois, j’étais content (une certaine scène avec Guenièvre au lit), parfois, j’ai levé les yeux au ciel (bordel, le départ de Clavier).

Ceci dit, l’humour reste fidèle à lui-même, toujours aussi fin et absurde, malgré l’absence de Perceval (c’est peut-être ce qui m’irrite le plus avec les autres retours inutiles !). C’est lui qui, d’habitude, équilibre l’univers d’Astier, qui injecte ce grain d’absurde nécessaire quand tout devient trop solennel. Sans lui, Karadoc perd sa moitié, et les dialogues perdent cette candeur si particulière qui transformait les scènes les plus banales en or. Kaamelott sans Perceval, c’est un peu comme la Table ronde sans Graal : on peut faire sans, mais ce n’est pas pareil. Ouais, c’est ma meilleure vanne désolé, je ne suis pas Astier moi et je n’ai pas envie de faire des blagues à base de « camelote » et « on en a gros ». Ce serait trop facile. Ceci dit, l’absence de Perceval est compensée de manière facile et plutôt maligne pour nous le faire entendre quand même.

Alors oui, j’ai passé un bon moment, j’ai ri, j’ai admiré la beauté du film. Mais j’en suis sorti un peu perdu, un peu frustré, comme si j’avais regardé un prologue de deux heures trente qui s’arrête, en plus, de manière abrupte et sans qu’on ne sache bien pourquoi ça s’arrête là. C’est beau, c’est ambitieux, mais ça manque d’un schéma narratif. Pardon, c’est peut-être moi le problème, on n’est pas en cours de français après tout. J’attendrai la suite, évidemment — avec l’espoir qu’elle donne enfin du sens à ce grand éparpillement…

De toute manière, tant qu’il y aura Guenièvre et sa mère, je serai au rendez-vous !

Pourquoi vous devriez regarder Eyes of Wakanda

Salut les sériephiles,

Franchement, je ne m’y attendais pas. Je pensais lancer un énième spin-off Marvel juste parce que c’était court, parce que j’aime le MCU (et Marvel en général) et parce que c’était sur Disney+. Et en fait… eh bien, j’ai été happé hier soir et j’ai déjà tout publié sur le blog.

Non, vraiment, je n’étais pas franchement chaud pour cette série. Une anthologie animée sur le Wakanda ? Bof. Le format ne me fait pas rêver : je n’aime pas les anthologies, c’est ultra court et je reste encore un peu traumatisé par les saisons ultra inégales de What If…?. Pourtant, en bon soldat Marvel, j’ai lancé le premier épisode à minuit, en me disant que je n’allais sans doute pas aller plus loin et surtout que ce serait déjà lancé pour quand je rallumerai l’ordinateur. Spoiler (enfin, non, surtout pas) : j’ai regardé les quatre épisodes et je me suis fait violence pour ne pas les enchaîner d’un coup. Du coup, j’ai envie de vous convaincre de regarder !

Eyes of Wakanda, c’est une mini-anthologie qui nous emmène aux quatre coins du monde et de l’Histoire, sur les traces d’artefacts en vibranium tombés entre de mauvaises mains – c’est-à-dire des mains qui ne sont pas celles du Wakanda. Chaque épisode suit un·e héros·ïne wakandais·e envoyé·e en mission loin de chez lui/elle. Le fil rouge est discret, mais réel. Et à ma grande surprise, ça fonctionne bien.

Ce qui m’a accroché tout de suite, c’est le style visuel. Ce n’est pas du tout ce que j’attendais : ce n’est pas l’animation de What If…, c’est plus détaillé, plus nuancé, plus expressif. C’est joli, vraiment. Et ça fait plaisir de voir que Marvel Animation sait vraiment proposer quelque chose de beau à regarder, même si c’est chaque fois très différent.

Mais surtout, la série m’a bluffé par sa capacité à créer de l’émotion en très peu de temps. Chaque épisode dure à peine une vingtaine de minutes, et pourtant, à chaque fois, j’ai été pris dans les histoires. Que ce soit une guerrière libre qui refuse les règles, un espion déchiré entre loyauté et amitié, ou un prince en quête d’un destin plus grand que lui… tous les personnages m’ont touché. C’est rare que je m’attache aussi vite à des personnages qu’on ne revoit jamais après. Je sais, c’est le principe d’une anthologie. Mais là, ça vaut le détour.

Bien sûr, j’aurais aimé que certains épisodes durent plus longtemps ou qu’on m’en fasse carrément un film, mais c’est parce que je suis gourmand !

J’ai évidemment eu mes préférences : le deuxième épisode m’a complètement pris de court (fallait oser, vous verrez si vous regardez) et le premier m’a beaucoup rappelé Buffy, dans l’énergie de son héroïne. Le troisième m’a un peu frustré avec des choix scénaristiques pas toujours très crédibles, mais j’ai adoré l’utilisation de la mythologie Marvel. Le quatrième, lui, part dans un délire que je n’avais pas vu venir, et même si le concept est un peu gros par moments, j’ai aimé qu’on prenne ce risque-là et que ça propose une vraie conclusion.

Est-ce que tout est parfait ? Non. J’aurais aimé un épisode en plus. Ou deux. J’aurais aimé qu’on explore un peu plus certains personnages ou qu’on développe davantage le propos politique autour du Wakanda. Et j’aurais vraiment apprécié qu’on me glisse une ou deux vraies héroïnes de plus. Mais je chipote, hein. Parce que dans l’ensemble, j’ai été agréablement surpris. C’est juste que quitte à me parler du Wakanda et de son histoire, j’aurais vraiment beaucoup aimé en apprendre plus sur les Dora Milaje. En fait, je pensais que la série tournerait autour d’elles et PAS DU TOUT.

Si vous hésitez encore à regarder, sachez que ça se regarde en deux heures à peine et que c’est bien plus prenant que pas mal de séries Marvel live action récentes. Ce n’est pas juste un projet de plus pour boucher un trou entre deux films. C’est une vraie proposition, avec une identité propre et malgré tout des liens déjà faits avec le reste de l’univers très étendu que constitue Marvel depuis plus de quinze ans. Bref, je me répète une dernière fois : ça vaut le détour, vous devriez regarder ! Et si c’est déjà fait… Venez m’en parler 🙂


Ce n’est pas terminé

Salut les sériephiles,

Que c’est étrange d’écrire ces mots et que c’est étrange de revenir sur le blog après quasiment deux mois sans rien publier – et sans rien regarder, ça va avec. Comment justifier ce départ progressif du blog ? Ma foi, je ne me l’explique pas moi-même : je ne peux pas dire qu’écrire ne me manque pas, parce que, si, ça me manque.

Et en même temps, j’ai occupé ma vie avec tout un tas d’activités : le boulot, bien sûr, mais aussi les sorties devenues hebdomadaires à Disneyland, la vie sociale, les trop nombreuses sorties cinéma et une dizaine de jours de vacances (à Narbonne, ville que je vous recommande). Bref, la vie, quoi ; et en plus, il y a même des choses que je devrais faire et qui n’avancent pas dans tout ça, imaginez.

Oui, il y a tout ça, mais il y a un autre argument : plus le temps passe, moins il y a eu d’interactions ici. Enfin, « ici ». Le problème n’est pas tellement le blog où les commentaires ont toujours été limités à quelques lecteurs/lectrices vraiment fidèles (merci) ; il est plutôt sur Twitter qui a évolué vers autre chose (pas merci Musk) et fait qu’on s’en est tous éloignés.

Et les séries dans tout ça ? Si je ne publie pas d’article, ce n’est pas que je stocke sur mon ordinateur comme j’ai pu le faire par le passé (enfin, attention, j’en ai en stock quand même…) par flemme de mettre en page, c’est vraiment que je n’ai rien regardé depuis deux mois.

Rien ? C’est un petit mensonge : je suis à fond dans la saison 13 de Secret Story (j’ai quand même réussi à prendre du retard avec mes vacances). J’ai aussi vu quelques épisodes de Plus Belle la Vie cette semaine (bim, deux mois de retard) et, ce soir, j’ai vu un épisode de la saison 26 de Law and Order Special Victims Unit, une des rares séries que je ne commente pas du tout sur le blog.

Je ne sais pas trop pourquoi, mais ça ne me manque pas plus que ça de regarder des séries. Je lis beaucoup plus cette année, je me suis enfilé beaucoup de pavés en janvier/février notamment (terrible, terrible effets de mode que j’ai voulu comprendre pour Fourth Wing et La femme de ménage), c’est peut-être pour ça. Bien sûr, l’offre séries est un peu moindre en ce qui me concerne depuis quatre ans. Cela ne justifie pas tout : j’ai une liste longue comme le bras de saisons à terminer ou à complètement rattraper et je sais qu’il y a plein d’univers qui m’attendent au tournant.

Je crois que j’ai aussi un peu peur, justement, de me lancer. J’ai toujours été un consommateur plutôt fan du mode hebdomadaire des séries… mais là j’ai tellement d’épisodes à voir que je suis face à des saisons complètes : il faut plutôt que j’envisage le bingewatching. Ou, pire, que je me contente de voir une seule série à la fois.

Et je ne vais pas mentir, j’écrivais cet article pour annoncer mon retour sur le blog avec cette envie de dire que je n’allais regarder qu’une série à la fois. Oui, mais… Twisted Metal vient de reprendre avec trois épisodes, et après deux ans d’attente, j’ai envie de savoir les résolutions des cliffhangers ! Bref, ça me met déjà dedans. Et pour autant, je suis bien incapable de trouver la motivation pour la regarder (mon excuse préférée, c’est qu’il est trop tard pour m’y mettre, hein).

Ajoutez à ça que je voulais aussi dire que je revenais avec la 100e (et dernière, donc) grille du Bingo Séries… mais que je ne l’ai toujours pas terminée… et vous saurez à quel point je vieillis mal. Pour le Bingo comme pour beaucoup de séries ces dernières années, je me découvre un talent terrible pour la procrastination uniquement lorsque la fin est proche. Je suis tout à fond et bim, à dix épisodes de la fin, blocage, rideau, c’est fini. Enfin, non, justement, ce n’est pas fini. Et si ce n’est pas fini, alors ça continue à vivre éternellement. Un peu comme Fear the Walking Dead, le reboot de Charmed ou This is us. Je n’ai pas vu la fin, donc ce n’est pas terminé. Je n’ai pas publié la dernière grille de Bingo donc ce n’est pas terminé. Je n’ai pas publié la critique donc ce n’est pas terminé. Je n’ai jamais vraiment dit que les 500 mots étaient terminés, donc eh, regardez cet article : ce n’est pas terminé… Il faut juste que j’arrive à me décider sur ce que je veux regarder et faire du blog !

Pour la peine, petit appel à témoins, tiens, si vous lisez cet article, n’hésitez pas à me dire (ici, sur Twitter, sur Insta, sur Whatsapp, ou qui sait… DANS LES COMMENTAIRES ???) : quel(s) genre(s) d’articles vous avez envie de voir/lire sur le blog quand vous venez ? Plutôt des critiques d’épisode ? Des avis sur des saisons globales ? Des articles plus fouillés sur des séries ? Du « lifestyle » si on peut appeler ça un style ? Du Disneyland (puisque j’ai de quoi faire, je suppose) ? Des avis ciné ? Des avis lectures ? Des FAQ ?

Un tous les jours (bon, peu probable, mais : plusieurs par semaines) ? Un par semaine ? mois ?

Non, vraiment, ce n’est pas terminé. M’enfin, ça peut tout à fait être le dernier article du blog quand même, allez savoir.

130 critiques plus tard, au revoir à ce personnage de Grey’s Anatomy

Salut les sériephiles,

Il y a sept ans (et donc environ 130 épisodes répartis sur huit saisons), Grey’s Anatomy accueillait un personnage maladroit et attachant, et personne ne se doutait qu’il marquerait la série… et mon propre parcours de sériephile ? Aujourd’hui, j’ai envie de vous en parler. Si vous n’êtes pas à jour de la diffusion américaine (saison 21, épisode 7), fermez vite cette page parce que je compte bien spoiler et dire au revoir à un personnage qui a grandi sous nos yeux et a quitté la série dans l’épisode de vendredi dernier. J’avais beau le savoir, ça m’a dépité et j’ai passé une partie de ma nuit de samedi à dimanche à rédiger ce bien trop long article. J’imagine que ça m’apprendra à vouloir retrouver ma passion pour les séries.

Un début maladroit

Quand Levi Schmitt est arrivé, c’était en septembre 2017, dans la saison 14, à la suite du départ de Stéphanie Edwards. Et oui. Moi, je rentrais dans ma dernière année d’étude avec mes concours et j’étais encore loin d’être installé, dans ma carrière ou dans ma vie personnelle. Levi, lui, était l’incarnation de la maladresse, un interne un peu gauche, toujours sur la défensive, avec ces fameuses lunettes qui lui ont valu son surnom.

Dans mon article sur ses débuts, je notais à peine sa présence. Comme beaucoup, et peut-être même comme les scénaristes, je l’ai d’abord perçu comme un élément comique, un figurant un peu plus développé. Mais très vite, Levi a prouvé qu’il avait bien plus à offrir, tout comme Grey’s a souvent su le faire avec ses personnages en apparence secondaires.

Très vite, d’accord, mais la première photo de lui sur le blog, c’était pour l’épisode 13 de la saison et… il a un joli dos ?

Un personnage qui a su évoluer

Levi m’a ensuite surpris. Je n’ai pas pu relire tous mes articles, bien sûr, mais pendant longtemps, il est resté cantonné au rang de boulet, interne avec qui Jo a couché, « glasses »…

Et puis, petit à petit, par sa capacité à s’affirmer, à se remettre en question, à s’adapter, il a tracé une évolution naturelle vraiment réussie.

Son coming out dans la saison 15 et toute l’intrigue qui va avec en ont fait un personnage un peu plus étoffé. Je n’ai jamais vraiment aimé Nico, mais faut bien avouer que c’était une intrigue sympa de le voir débarquer et draguer Glasses jusqu’à ce que celui-ci comprenne qu’en fait, il était attiré par lui bien plus que par les femmes – ce qui explique aussi pourquoi sa relation avec Jo a fini en grande amitié plutôt qu’autre chose.

Coming-out

C’est là qu’il a commencé à avoir un nom dans mes critiques – même si je ne savais jamais si c’était Schmitt ou Schmidt. Et c’est cette saison aussi que je me retrouvais à adorer Hellmouth, qui faisait une excellente amie pour lui.

Bien sûr, la saison 15 et le coming-out, c’est surtout un premier baiser raté (que je commente ici). Ce baiser avec Nico Kim a marqué une étape importante pour la série, mais aussi pour Levi, qui lui demandait à apprendre ce qu’était l’homosexualité grâce à lui, lui demandant plus de temps. C’était le début d’une vraie acceptation de soi qui a résonné bien au-delà de l’écran : l’acteur en a profité pour faire son propre coming-out et les scénaristes ont vraiment décidé de jouer à fond la carte de cette intrigue, montrant les débuts de sa relation (franchement chaotique et toxique) autant que le coming-out à répétition qu’il devait faire. Et puis, il y a eu sa première fois dans l’ambulance avec Nico. C’était… un grand moment ? Une belle affirmation, en tout cas.

Ils sont ensuite surpris par Alex qui vient juste d’être nommé chef et leur conseille juste de trouver des salles de l’hôpital avec des verrous. WTF. Qu’importe, voilà Schmitt qui prend confiance en lui et décide peu de temps après d’abandonner ses lunettes (oui, je vous ai retrouvé l’article où j’en parle). Qu’est-ce que j’ai aimé cette évolution où le fait de faire son coming-out l’a fait se sentir mieux dans sa vie pro. Le voir prendre confiance en lui quand même… C’est exactement l’effet que peut faire un coming-out ; cette grande respiration du « ah, c’était ça le problème ? ».

Bon, après, de là à mettre des lentilles juste parce qu’on est gay, je ne pense pas. M’enfin, la métaphore pas trop subtile fonctionnait bien. Malheureusement, Nico n’a fait que continuer d’être toxique ensuite (comme ici, quand il cherche en plein coït à parler à sa belle-mère qui n’est même pas au courant de son existence – après, sérieux, Levi, pourquoi tu décroches ton téléphone ? – ou alors ici quand son job passe tellement en priorité sur son couple qu’il est un connard fini avec son mec). Eh, je vous ai déjà dit que je n’aimais pas du tout Nico ?

De Schmitt à Levi

Ce qui est certain, c’est que c’est au cours de la saison 15 que Schmitt a pris de l’importance dans la série, plus que les autres internes de sa génération (Quadri, Rory, même Parker… on les a oubliés, il ne reste vraiment plus que lui et Helm). Pas étonnant qu’il soit finalement celui désigné pour faire le lien avec Station 19. C’était pratique : il pouvait s’absenter d’un épisode de la série-mère pour aller tourner le crossover et acheter des fleurs

Après tout ça, je dois dire que Schmitt est devenu Levi à mes yeux et qu’il a été un personnage que j’aimais vraiment. Comme il y a un milliard de personnages dans la série, il a évolué lentement par la suite, avec une saison 16 où il n’avait pas grand-chose à faire et s’enterrait avec Nico, encore et toujours. Au moins, ça lui permettait de continuer de s’affirmer – en découvrant que sa mère ne voulait pas partager des photos de son mec à la famille. Ah, super. Sinon, qui se souvient encore aujourd’hui que Levi avait trahi Meredith dans le 350e épisode de la série parce qu’il était trop honnête, hein ? Personne, une voiture est rentrée dans le bar et tout le monde s’est réconcilié dans les deux séries encore en cours, surtout quand Levi s’est évanoui une fois de plus au bloc…

Et oui, oui, toutes ces phrases soulignées en couleur sont bien des liens vers des critiques. J‘aimais vraiment Levi à ce stade de la série et ça n’a pas changé depuis, alors j’ai pris du temps avec cet article, que voulez-vous ?

Une relation plus que toxique

Comme si tout ça ne suffisait pas, Levi traverse ensuite une période de remise en question quand il découvre que sa mère a vraiment déconné concernant l’homosexualité, notamment en étant aveugle à celle de son frère. Il semble faire une vraie crise d’ado quand il quitte le domicile de sa mère, excédé par la disparition de son oncle dont il apprend l’homosexualité de manière posthume… et ça n’a fait que renforcer mon appréciation du personnage, surtout quand on enchaîne sur Nico qui le vire de chez lui (la veille de mon anniversaire, wesh, il a vraiment tout fait pour que je le déteste ce Nico, alors que Levi commençait à comprendre, alléluia, qu’il était avec un connard qui n’accepterait pas de « danser avec lui » et qui, en plus, était encore dans le placard avec ses parents !). Reste que Nico est son premier copain, et Levi fait vraiment tout pour le garder… par amour. Qu’il a pu être con.

Par chance, il finit par prendre conscience des nombreux problèmes de son mec – Nico décidant d’accepter une mutation sans même lui en parler ou lui annoncer après plus d’un an de relation – et s’installe finalement avec Jo, parce qu’entre temps, c’est Karev qui a été un connard et s’est barré sans prévenir avec Izzie. Il s’en passe des choses… Et c’est marrant parce que ça, je m’en souviens super bien : j’avais été tellement énervé par ces deux intrigues ! Mais quel plaisir de retrouver l’amitié Jo/Levi, y compris au boulot.

Tous ces rebondissements sont toutefois coupés court avec l’irruption du covid dans nos vies. L’interruption est visible dans la production de la série autant que dans la vie des personnages : Levi commence alors à disparaître un peu de nos écrans. Il est toujours là, hein, mais il est surtout cantonné à des intrigues médicales et assez peu à du développement à long terme. OK, il a du sexe avec Nico (on est à ça du viol conjugal quand Nico le convainc de coucher pour relâcher la pression…) et des crushs, mais ça ne débouche sur rien de sérieux ensuite. Il se remet un peu en question, mais ça commence à patiner, et je ne parle même pas du couple avec Nico qui aurait dû rompre au moins deux saisons plus tôt. Vraiment l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire ce couple ; même si bon, rester ensemble pendant le confinement et tout, ça peut se comprendre.

Finalement, Levi fait les bons choix : il s’affirme en tant que chirurgien grâce à Meredith (allongée sur son lit de covidée toute la saison, mais eh, il l’entend dans sa tête) et dans sa vie perso en fuyant Nico qui croit l’aimer. Merveilleux. Il emménage avec Jo, puis Helm. La vie est parfois simple… et il se fait ensuite draguer par le médecin qui le vaccine, parce que pourquoi pas oublier Nico après tout ?

Contre toute attente, ils finissent pourtant la saison en couple. Vraiment, Nico aura pourri le personnage de Levi.

La traversée du désert

Le temps passe, le covid s’en va, Levi devient un peu plus chirurgien chaque saison – et maintenant, il peut même faire des chirurgies solo ou être le chouchou d’Adison. Côté vie privée, il continue de voir Nico, tout en bossant non stop pour être chef des résidents (menant à un Thanksgiving étrange, par exemple). Et après tout un début de saison où il ne se passe rien, on arrive assez vite au drama qui a fait que le personnage s’est trop éloigné de nos écrans. En une image comme en cent mots :

Pu-tain. Ils nous ont refait le coup du chirurgien meurtrier malgré lui… et du PTSD qui va avec.

Certes, cette intrigue permet de développer à nouveau le personnage de Levi sur plusieurs épisodes, mais je trouve que ça a participé à pourrir un peu ce qu’il était moi.

On le renvoie dans ses doutes, c’est bien, mais ça l’a mis de côté pendant un long temps et ça n’a pas apporté beaucoup d’épaisseurs par la suite : il est redevenu ce qu’il était et c’est tout. C’est un drama qui n’a pas franchement laissé de traces (on ne l’a même pas revu lors des flashbacks de départ du personnage, tout de même !). Pourtant, il passe par une grande dépression et retourne même chez sa mère. C’était d’un frustrant ! Il a fallu que Richard aille le chercher plusieurs fois pour qu’il accepte de revenir, en plus – enfin, Richard + sa mère qui critique l’hôpital et a un accident dans les escaliers, le forçant à agir. Nico ? Il ignore totalement Levi à son retour à l’hôpital. On en a enfin fini avec cette histoire !

Nico continue donc d’ignorer Levi pour les épisodes suivants et la vie reprend son cours – avec le personnage de Levi servant à rappeler qu’il est stupide d’interdire le don du sang aux hommes homosexuels. Ce n’est pas grandiose comme fin de saison.

Quand la série ne sait plus quoi faire de Levi

En saison 19, il est toutefois chef des résidents, alors que tous les autres ont été virés – Helm y compris. L’arrivée des nouveaux internes le fait quelque peu disparaître de l’écran, même si côté médical, il bosse une troisième fois avec Addison et qu’on sent bien que la pédiatrie et l’obstétrique lui correspondent bien… même s’il prend aussi la grosse tête tout en craignant d’avoir un nouvel incident avec un patient.

Comme trop souvent avec cette série, le personnage est mis de côté et est devenu moins intéressant avec ce nouveau poste dans l’hôpital, où il en arrive même à critiquer Helm et ne retrouver le sourire qu’en couchant avec le premier venu. J’aurais tellement aimé que la série parvienne à lui redonner un vrai ship.

Lucas, ça aurait été parfait, comme dans leur film

Et pourtant, non. La relation avec Carlos n’est tellement pas marquante que deux ans après, j’ai déjà oublié à quoi il ressemblait ! Ils restent ensemble quelques épisodes pourtant, avant que Carlos ne soit muté et ne fasse le reproche à Levi de n’être avec lui que pour le sexe. Bref, Levi est devenu Nico – même au taf, il est odieux avec les internes, mais ça n’est pas vraiment développé non plus parce que parfois il est sympa aussi. Vraiment, on sent que les scénaristes ont patiné. Ils ramènent donc ensuite Helm dans la vie de Levi, mais ça ne suffit pas non plus. Il termine la saison 19 en véritable figurant.

En saison 20, il n’y a donc rien à lui donner et trop peu d’épisodes pour lui donner une vraie intrigue. Il a donc droit au classique des intrigues LGBT : un flirt avec un homme qui a le HIV (et qui est un patient, en plus). Cela ne dure même pas vraiment, en plus, c’est interrompu par le retour de Nico, désormais en couple avec un autre et prêt à être père de famille. Jusqu’au bout du bout, ce personnage m’aura soulé. Et le changement radical est si peu cohérent que c’est presque rassurant de voir qu’il n’a rien dit de l’existence de Levi : il continue d’être un connard avec ses autres mecs. Su-per. Au moins, tout ça le conforte dans son choix de vouloir être chirurgien pédiatrique, il n’a plus qu’à convaincre Beltran… ce qu’il ne parvient pas à faire faute de notes suffisantes dans le dernier épisode de la saison.

La conclusion

Et après deux longues saisons d’errance, il est annoncé que Levi va quitter la série en amont de la saison 21. C’est hyper frustrant, surtout que comme toujours avec la série (je n’ai pas oublié qu’ils ont fait pareil avec Lexie ou Stephanie), cela a été synonyme de beaucoup de temps passé avec le personnage dès le début de saison et pour quelques épisodes afin de marquer son départ. Quel dommage que les scénaristes ne se soient pas réveillés avant.

Côté amour, je ne suis pas convaincu du tout par ce qui a été proposé : Levi se retrouve à avoir un crush pour un révérend de l’hôpital. Cela sort de nulle part et il fallait vite développer la relation : on passe de la rencontre à la coucherie, on a vite fait une frayeur (non) quand Levi pense que James est marié alors qu’il est juste veuf et hop, James accepte de tout plaquer pour partir à l’autre bout du pays avec Levi. Ben voyons.

À l’autre bout du pays ? Grâce à Beltran (elle ne fait pas grand-chose pour que je l’aime, elle aussi !), Levi se voit en effet proposer un poste au Texas. Et après une hésitation d’un épisode, il prend conscience qu’il a envie de continuer à sauver des vies d’enfants, parce qu’il sauve alors des vies entières. Mouais. Ca sonne mieux en anglais. Un adieu à Helm, un adieu à Bailey, un adieu à Jo, et voilà Levi qui s’en va vers de nouvelles aventures, enfin heureux en couple après des années de galère, enfin sûr de lui après des années à construire sa confiance en lui.

Et tant pis s’il laisse derrière lui une de ses internes dans le coma, hein, fallait rusher son départ avec une double intrigue pro et sentimentale d’un coup.

Un parallèle inattendu

Je me répète un peu, mais quand Levi est apparu pour la première fois, maladroit, avec ses fameuses lunettes et son air un peu gauche, je ne pensais pas qu’il deviendrait l’un des personnages les plus marquants pour moi – et encore moins qu’il serait l’un de mes préférés dans la série. Dans mon premier article sur lui, je ne faisais que l’effleurer, tout comme la série. À cette époque, il n’était qu’un interne parmi d’autres, et les internes dans cette série, on en a connu des générations entières qui ont disparu. Mais rapidement, Levi s’est affirmé. Ce surnom moqueur de « Glasses » a laissé place à un personnage beaucoup plus riche, avec des intrigues qui m’ont souvent touché. Et à mesure qu’il évoluait, je me retrouvais dans ses doutes, ses maladresses, et sa manière de s’accrocher à ce qui compte pour lui, même si ce n’était pas toujours parfait.

Quand Levi débutait comme interne, je terminais mes études. Quand il faisait son coming-out et prenais confiance en lui, ben, ma foi, je m’affirmai davantage dans mon job et je commençais activement à essayer de me mettre en couple. Deux déménagements, quatre établissements, et une pandémie plus tard, je suis maintenant bien installé, dans mon travail comme dans ma vie personnelle. Mon couple fête bientôt cinq ans – et mon blog ses dix ans. Gloups.

Vous vous rendez compte que cet article me fait prendre conscience que je n’ai posté aucune photo sur le blog de l’amitié Jo/Levi ?

C’est con, mais pour moi, c’est ça aussi une série : on grandit avec les personnage. Alors certes, ça fait deux ans que le personnage ne me parle plus autant, mais les trois premières saisons de Levi sont vraiment très importantes pour moi. J’imagine que c’est ça l’importance de la représentation Ce parallèle n’est pas franchement une nouveauté, mais il me frappe d’autant plus aujourd’hui, au moment de lui dire au revoir.

Dans son dernier épisode, « If You Leave », Levi fait un choix qui reflète parfaitement son évolution. Quitter Seattle pour un poste en recherche pédiatrique au Texas, là où, d’ailleurs, Stéphanie Edwards (qu’il remplace plus ou moins dans la série) s’était reconstruite sept ans plus tôt, boucle la boucle de manière émouvante et subtile. Pas de grandes déclarations, pas de larmes exagérées. Juste un départ logique, naturel, à l’image de ce qu’il est devenu.

Jake Borelli (#76)

Salut les sériephiles, Nous revoilà déjà dimanche après-midi (en tout cas au moment où je commence à écrire cet article) et qui dit dimanche après-midi dit aussitôt « Article performance de la semaine », pas vrai ? En plus, cette fois, j’ai réussi à voir un tout petit peu plus d’épisodes que ces dernières semaines, donc ma palette…

La fin d’une ère

Pour moi, ce départ marque plus qu’une étape dans la série. Il symbolise aussi la fin d’une ère que j’ai suivie avec passion. Levi et Carina sont arrivés dans le même épisode et se sont rapidement imposés comme deux de mes personnages préférés de la série – puis du Shondaland – ces sept dernières années. Ils s’en vont à quelques mois d’écart à peine, me laissant un peu sans mes chouchous – et sans représentation digne de ce nom, en plus (surtout que ça semble mal parti pour Jules et Mika aussi et que Teddy, merci, non merci, elle retournera avec Owen quoiqu’il arrive…).

Bref, comment conclure après tout ça ? Ils ne le liront jamais, mais merci aux scénaristes pour Levi Schmitt. Merci Jake Borelli, pour avoir incarné ce personnage avec tant de sincérité. Ce départ me rappelle pourquoi je regarde des séries : pour ces histoires qui résonnent, ces personnages qui grandissent, et ces adieux qui nous rendent tristes et heureux à la fois. Je suis heureux qu’il reste en vie et puisse évoluer et grandir encore hors écran. La série n’aura donc pas foiré tous les départs…