Salut les sériephiles confinés,
Ce n’était pas vraiment calculé de ma part, mais c’est le troisième mardi que je me retrouve à parler du confinement, alors je crois qu’on tient un nouveau rendez-vous hebdomadaire. Cependant, aujourd’hui, j’ai surtout envie de vous parler d’une série qui me paraît étrangement d’actualité face au Covid19, même si je n’ai encore vu personne en parler comme série à voir pendant le confinement – je dois vous avouer que je n’ai pas cherché non plus, pour ne pas être influencé.

Oui, avec le titre de l’article vous l’aurez deviné, je considère que The Leftovers est vraiment une série parfaite à voir en ce moment, car elle n’a jamais été autant d’actualité qu’en ce moment. Dans cette série, 2% de la population mondiale disparaît du jour au lendemain, sans que personne ne sache où les disparus se sont rendus. Les disparitions ne semblent pas être connectées entre elles, toutes les tranches d’âge sont concernées et aucune vraie réponse n’est jamais apportée sur cette disparition. Au contraire, le but de la série – et le roman dont elle est tirée – est d’étudier l’après, avec la survie des humains trois ans plus tard.
Voir aussi : Avis express sur chaque épisode de la série
Vous allez peut-être me demander le rapport avec notre épidémie du moment… mais si on regarde les chiffres, on nous annonçait un taux de mortalité proche des 2% en Chine, on parlait de 6% en Italie, et j’ai fini par abandonner les informations car c’était trop anxiogène. Ces chiffres ne sont même pas tout à fait exacts car on ne comptabilise plus tous les malades ; et puis parce qu’il faut voir les tranches d’âge concernées, etc. En tout cas, une chose est sûre, on sait tous qu’il y aura désormais un avant et un après covid19, comme il y a dans cette série un avant et un après les disparitions. D’une certaine manière, on peut dire la même chose aussi du 17 mars 2020 en France, et du confinement partout dans le monde.

J’ai souvent lu que cette série traitait du deuil, mais à la lumière du covid19 et de ce qu’il remue l’air de rien en nous, il me paraît évident que c’est plus profond que ça. D’autres l’ont dit bien mieux que moi, elle traite aussi d’une perte de repère collective, d’un sentiment de sécurité qui disparaît suite à la disparition de 2% de la population. Là, vous voyez où je veux en venir : on a tous perdu ce même sentiment de sécurité avec l’arrivée de la maladie et le confinement qui affecte notre quotidien.
De là à dire qu’on est tous en deuil de notre petite vie tranquille, il n’y a qu’un pas que certains chercheurs ont franchi en montrant qu’on traversait les étapes du deuil aussi face à la nouvelle du virus et du confinement – le déni, la colère, le marchandage, la dépression, l’acceptation. Ces étapes-là, vous les verrez dans la série, tout comme vous verrez des gens frustrés de voir les nouvelles les empêcher d’aller au bout de leurs projets de vie ou de leur deuil d’une personne morte juste avant les disparitions. Un peu comme ce Covid19.
Bref, c’est une série que je conseille en ce moment… ou que je déconseille fortement, c’est selon vos envies. Certains n’ont certainement pas envie de déprimer avec une série traitant des thèmes de notre nouveau quotidien ; d’autres, comme moi, ont au contraire très envie de remettre un peu de sens dans notre quotidien. Et il n’y a pas mieux qu’une série comme celle-là pour purger ses frustrations et ses peurs du moment. Après, je reconnais que je ne suis pas certain d’avoir envie de me dire que trois ans après le confinement, on aura « des gens qui jouent avec leur micro-ondes », pour citer le résumé de la série par Morgane dans un épisode de 42 minutes. N’ayez pas peur, c’est une bonne série, avec un casting excellent. Morgane est de mauvaise foi, c’est tout.