MadS, un petit coup de cœur horrifique

Salut les sériephiles,

Une affiche surprenante qui ne dit pas tout ce qu’est le film, mais qui fourmille en fait de détails sur la construction du film.

Je sais que j’ai dit que j’allais parler séries ici, mais finalement, je me dis que reprendre cette catégorie, c’est quand même l’occasion de parler des coups de cœur concernant les films…

Aujourd’hui, on se plonge ainsi dans MadS, un film français sorti cette semaine. Diffusé sur la plateforme américaine Shudder, il se destine à un public friand d’horreur et de cinéma d’auteur. Si vous aimez les sensations fortes et les choix de réalisation ambitieux, ce film pourrait bien être celui qu’il vous faut pour prolonger encore un peu l’ambiance Halloween.

Je sais, je sais, Halloween est terminé et Mariah Carey nous a dit qu’il était temps de parler de Noël, mais eh, avant son traditionnel « It’s tiiiime », cette année, elle a proposé une petite séquence d’Halloween, non ? J’ai donc le droit de faire de pareil.

De quoi ça parle ?

Le film nous fait suivre une soirée pas si banale ; celle de Romain, un jeune homme de 18 ans (interprété par Milton Riche) qui, après avoir pris une drogue avant une soirée, se retrouve embarqué dans un cauchemar où réalité et hallucination se mélangent. Peu à peu, Romain comprend que les hallucinations terrifiantes ne sont peut-être pas que des hallucinations et on nous embarque dans sa soirée cauchemardesque autant que dans celle de ses potes – il y a finalement trois personnages principaux que l’on suit durant une heure et demi.

Une heure et demi, c’est le temps qu’il faudra pour que la vie de Romain et de ses deux amies bascule dans un chaos digne de film d’horreur. Et ça tombe bien, c’est justement un film d’horreur qui nous surprend quand on ne s’y attend pas ! La bande-annonce nous le montre un peu d’ailleurs, même si j’ai tendance à considérer qu’elle en montre trop.

Prouesse technique

Ce que la bande-annonce ne montre pas en revanche (même si elle le dit), c’est que MadS, c’est avant tout un défi technique. Imaginez : une nuit, une seule caméra, et un plan-séquence de 86 minutes. Ce n’est pas banal pour un film d’horreur, encore moins pour une production française. David Moreau, à la réalisation, mise ici sur l’immersion totale. Il ose l’audace du plan-séquence unique sur l’ensemble de sa durée pour nous embarquer dans une expérience un peu oppressante. J’adore la technique du plan-séquence et j’adore quand c’est fait sur une aussi longue durée – surtout que je n’ai pas forcément remarqué les transitions.

Outre le plan-séquence impressionnant en lui-même, les effets spéciaux méritent vraiment d’être mentionnés eux aussi : ils sont subtils mais percutants, et apportent un vrai plus à cette atmosphère angoissante. Il y a du numérique, bien sûr ; seulement, je suis à peu près sûr qu’ils ont misé également sur des accessoires emportés par les acteurs. C’est assez impressionnant – la caméra tournant en continu, il faut se débrouiller pour trouver des angles morts parfois. Et le film se débrouille, avec des plans et des images parfois vraiment marquants.

Le plan-séquence pourrait aussi justifier que le film ne se casse pas la tête avec un casting large. C’est certes le cas, avec juste trois personnages principaux… mais il y a tout de même un beau nombre de figurants et des plans larges dans ce qui semble vraiment être toute une ville de campagne. Bref, cette approche immersive a nécessité une coordination sans faille entre les acteurs, l’équipe technique et la caméra elle-même. On sent que chaque minute compte et que chaque geste est calculé pour nous tenir en haleine, mais ça ne sort pas pour autant du film – ce qui peut être parfois le problème de ce genre de film.

J’ai lu sur Twitter que Mads était le 1917 des films d’horreur et c’est très vrai, même si le budget est moindre… mais dans 1917, il y a plusieurs moments où j’ai trouvé que le plan-séquence cassait bizarrement l’immersion ; que ça n’était pas hyper crédible dans l’enchaînement. Cela n’a pas été le cas pour Mads qui m’a bien embarqué – un chapeau bas d’ailleurs à ses acteurs qui sont pour moi de jeunes talents qui semblent n’avoir peur de rien et dont la carrière sera probablement à surveiller.

Des défauts quand même ?

Pour autant, même si le film en met plein les yeux, le scénario n’est pas toujours à la hauteur de ce que j’en attendais. Les choix des personnages semblent parfois improbables, ce qui peut casser le réalisme que l’on attendait dans une œuvre aussi immersive. Ceci dit, les personnages sont sous l’influence d’une drogue qui semble tout de même assez forte, et ça ne doit pas aider.

Bref, on se prend à douter, à se demander pourquoi tel ou tel personnage agit ainsi… mais on finit par se laisser reprendre par le rythme du film, tant il ne nous laisse aucun répit. En tout cas, moi, ça m’a fait cet effet-là. J’ai lu des avis un peu moins positifs en faisant quelques recherches pour cet article : il y en a qui n’ont pas accroché, reprochant la platitude du scénario par moments. Je ne peux pas nier qu’il y a un ensemble prévisible et une conclusion peu étonnante quand on est vraiment habitué aux films d’horreur. Je n’appelle pas ça un problème pour autant.

En bref, *MadS* est une expérience intense, pas toujours parfaite, mais qui mérite qu’on s’y attarde pour son approche audacieuse et ses performances. L’essayer, c’est plonger dans un cauchemar cinématographique et vraiment, ça a été un coup de cœur inattendu de ma semaine. Il fallait bien que je vous le partage !

PS : si vous n’en avez pas ça, David Moreau, le réalisateur, avait proposé il y a quasiment vingt ans le film Ils, qui est plutôt une réussite pour un film d’horreur (bon, on lui doit aussi Vingt ans d’écart, mais ça, c’est une autre histoire).

Bilan ciné & films de 2021

Salut les cinéphiles,

Nous sommes le 12 janvier, il est peut-être temps pour moi de me lancer dans l’écriture d’un bilan des films vus en 2021, non ? Je devais le faire la semaine dernière, mais j’ai manqué de temps alors j’ai reporté et… je manque à nouveau de temps. Tant pis, faisons comme si !

La bande-annonce officielle de Ron's Gone Wrong parle de trouver l'amitié aux mauvais endroits

L’an dernier, j’ai donc pris le temps de voir 122 films. C’est deux fois plus qu’en 2019, deux fois moins qu’en 2020 et probablement cent de plus que genre 2017 ou 2018. C’est une bonne moyenne, donc, ça fait deux à trois films par semaine, ça me convient. La vérité est ailleurs toutefois : il y a des mois où j’ai vu très peu de films, et d’autres où j’ai enchaîné. Cela met un peu mal mon idée d’article qui était à l’origine de proposer un top de mes douze films préférés en en choisissant un par mois. On va faire un peu autrement, mais ça restera du mois par mois :

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Une douzaine de films vus, et aucun véritable coup de cœur au cours du mois. Cela m’avait donné la possibilité de continuer à évoquer les films de 2020 au moins. Il y a eu quelques catastrophes, comme l’horrible Eres tu Papa ? auquel je n’ai pas accroché du tout et de belles découvertes comme Man from Earth, L’expérience ou Le Trou. Un peu de tout donc. Dans les films dont je n’ai toujours pas parlé et que j’ai bien aimé.

Affiche du film Palm Springs - Photo 17 sur 17 - AlloCinéFévrier

Je suis resté sur le même nombre de films, mais cette fois-ci, j’ai ieu de vrais coups de cœur pour Palm Springs (une bonne St Valentin, du coup, comme je l’ai vu quelques temps après sa sortie !) et pour Pink, un film trop peu connu et qui mériterait vraiment d’être plus vu, n’hésitez pas. J’en ai profité pour découvrir quelques classiques également, comme Die hard ou Leon.

https://www.telerama.fr/sites/tr_master/files/bd26402c-ea02-47f3-8031-672a2bfbd3b3_2.jpgMars

Un peu plus de films cette fois-ci, et surtout beaucoup de coups de cœur. La liste est longue : Triangle était une superbe découverte avec une actrice que j’adore et dont je ne comprends toujours pas comment j’ai pu passer à côté pendant si longtemps ; Promising Young Woman était un film de 2021 qui était vraiment original, dynamique et sympathique ; U-turn était une bonne découverte, inattendue pour une « histoire inspirée de faits réels », évidemment. Sans en avoir parlé sur le blog, je garde de bons souvenirs aussi de films comme Fear of Rain ou Au bout du Tunnel. Au milieu de tout ça, j’ai encore eu le temps de voir pour la première fois les Kill Bill ou Nikita, mais aussi le très bon K-Shop. Je ne l’ai pas noté comme un coup de cœur… mais il fait partie des films marquants de mon année 2021.

La porte des secrets (2005) - CeDe.comAvril

Trois films ! Et malgré tout, un coup de cœur pour La Porte des secrets, qui était vraiment génial, avec un concept comme je les aime. Bon, au cas où, il s’agit d’un film d’horreur, hein.

Je ne peux pas en dire autant de Nobody (sympa sans plus, divertissant, on va dire, mais un film d’action comme je ne les aime pas, pour le coup) et Instinct de survie (vraiment pas dingue).

Les Mitchell contre les machines - film 2021 - AlloCinéMai

Je n’ai pas vu beaucoup de films non plus, mais j’ai adoré The Mitchell vs the machine : c’est l’un des meilleurs films d’animation de l’année et une très bonne sortie de 2021 pour l’ensemble des films. Très sympathique, plein d’humour, une aventure que je regarderai probablement une nouvelle fois.

Au rang des coups de cœur, il y a aussi eu Breaking Fast, une excellente surprise et bien sûr, mon retour au cinéma. Oh, Adieu les cons n’était pas si dingue comme film, mais ça reste marquant de retourner enfin au cinéma après un an.

Cruella en Blu Ray : Cruella - AlloCinéJuin

Cruella est une super découverte, qui pourrait bien figurer parmi les coups de cœur… mais je me suis rendu compte que je n’y repensais pas tellement après coup finalement. Du côté des films d’horreur, j’ai adoré It follows et beaucoup apprécié False positive… mais sans avoir de coups de cœur pour autant. J’étais de nouveau à une douzaine de films ce mois-ci, mais avec pas mal de rewatchs, notamment du côté des Disney. Côté animation, les sorties Disney + n’ont pas été si marquantes que ce que je l’espérais… mais on a eu de bons films tout de même. Le mois s’est terminé sur une bonne surprise, avec The Thing about Harry.

Black Widow - DVD, Blu-Ray & achat digital | DisneyJuillet

Enfin du Marvel au cinéma ! Après nous avoir inondé de séries, il était temps de les retrouver sur grand écran. Rien que pour ça Black Widow fut un énorme coup de cœur. Bon, pour ça, et pour Yelena, évidemment.

Autrement, le mois fut surtout marquant pour ses sorties cinéma, avec Annette et Kaamelott, et aussi The Tomorrow War, même si ça, ce n’était pas au cinéma.

À dix-sept ans - film 2019 - AlloCinéAoût

Ce fut un mois très chargé en films avec une vingtaine de découvertes, cette fois. Et dans le tas, j’ai eu des coups de cœur : In the Heights bien sûr, parce que c’était génial comme film musical, Aftermarth pour l’horreur et Diecisiete, pour le film absolument inattendu. Je veux dire, c’était juste un film que j’ai lancé comme ça et qui s’est avéré être une super histoire touchante, avec des moments drôles. Côté cinéma, on a eu les sorties de Reminiscence (mouais), Jungle Cruise (très sympa) et Free Guy (marquant et hilarant). C’était plutôt un bon mois où j’ai pu continuer de regarder des Disney (y compris Coco, jamais vu avant).

Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux en Blu Ray : Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux - AlloCinéSeptembre

On pourrait penser que la rentrée a freiné mes visionnages ? C’est tout l’inverse, avec la fatigue, j’ai eu plus tendance à me mettre des fonds sonores, plus ou moins efficaces par contre. Il y a eu beaucoup de cinéma ce mois-ci, et ça s’est vu sur le blog : Shang-Chi fut un coup de cœur, contrairement à The Forever Purge (très sympa, mais pas exceptionnel non plus), Don’t Breathe 2 (tellement attendu que c’était forcément décevant), Bac Nord (j’ai plutôt apprécié) ou encore Malignant. Ouais, beaucoup d’horreur… mais pas que : Netflix m’a régalé avec Kate et Prime Video avec Cendrillon. Beaucoup ont détesté ce dernier, mais moi, non, vraiment pas, il avait ses moments sympathiques. Autrement, c’était un bon mois et j’ai vu tellement de films que je me suis rendu compte après coup que j’en avais raté de noter certains films, comme The Mimic. Et pourtant, j’ai aimé !

Affiche du film Penguin Bloom - Photo 17 sur 18 - AlloCinéOctobre

Cinq films… C’est de nouveau un e catastrophe côté cinéma, mais c’est principalement parce que le début d’année scolaire a été très compliqué et chargé en mauvaises nouvelles. Tant pis. Revoir des Harry Potter, c’est toujours très sympathique de toute manière.

Malgré tout, j’ai quand même découvert un film qui valait le détour : j’ai beaucoup aimé Penguin Bloom, une histoire poignante. Et c’est inspiré d’une histoire vraie, en plus.

https://static.mediapart.fr/etmagine/default/files/2021/07/11/tu-me-manques-dvd.jpgNovembre

Enorme coup de cœur en début de mois avec Tu me manques, très touchante histoire et drame LGBT. J’ai bien aimé aussi The Silenced, au concept original et tout aussi dramatique, et j’ai accroché plus que prévu à Last Night in Soho. En fait, vraiment, je me rends compte que c’est un mois dans lequel j’ai surtout vu des films qui me plaisaient : Eternals, Age of Adaline, Grâce à Dieu, 1917, Red Notice… Beaucoup de films très différents, mais tous géniaux. Je vous les recommande… et d’ailleurs, il faudrait que j’écrive des articles sur certains d’entre eux. Eh, ça permet de voir mon retard, comme ça.

Spider-Man : No Way Home : une nouvelle affiche remplie de méchants - CNET FranceDécembre

J’ai terminé l’année avec une vingtaine de films à nouveau. Vous l’avez vu sur le blog, je pense, il y a eu énormément de cinéma pendant les vacances scolaires : Spiderman No Way Home a débarqué juste avant, le catastrophique Matrix pendant. J’en ai profité aussi pour voir les Tous en scène et West Side Story. Du côté des coups de cœur, outre l’homme araignée, il y a eu en horreur le très bon film Le Calendrier, parfait pour le mois de Noël, l’excellent animé Ron’s Gone Wrong et le très surprenant Don’t look up sur Netflix. Je l’ai encore en tête… Eh, ça changeait des films de Noël – j’ai d’ailleurs enfin vu The Christmas Setup, à défaut de l’avoir vu l’année de sa sortie.

Don't Look Up : Déni cosmique | Site officiel de Netflix

Et voilà ! Cela fait beaucoup de films évoqués, mais c’est difficile d’en choisir un seul comme préféré, honnêtement. On voit une petite tendance à préféré les films d’horreur et les Marvel, tout de même, ainsi que pas mal de romances LGBT. Et comme j’ai vu moins de films qu’en 2020, inévitablement, il y a tout de même eu moins de rattrapages de films cultes. Allez savoir, c’est peut-être là-dessus qu’il faudra que je me concentre en 2022… mais ça n’en prend pas le chemin pour le moment !