The Nevers – S01E01

Épisode 1 – Pilot – 19/20
Envoûtant est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire cet épisode qui m’a aspiré dans son monde bien à part. J’y retrouve un paquet d’ingrédients que j’adore, mais ce n’est pas étonnant car le travail de Whedon est absolument partout dans cet épisode – y compris dans ses quelques défauts, du coup, faciles à repérer maintenant. J’ai adoré, même si la série possède vraiment des ingrédients qui ne sont pas faits pour moi, des petites longueurs et des sous-intrigues sur lesquelles il faudra que je revienne plus tard pour bien les comprendre. En tout cas, je ne suis pas déçu du tout de ce premier épisode après des années d’attente !

Spoilers

En 1899, Londres doit faire face à une épidémie de « Touchés », des personnes développant des pouvoirs.

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Gentlemen, might we be civil?

Je ne regarde plus grand-chose sur HBO, alors ça faisait une bonne année que je n’avais plus entendu le son de leur générique, et je suis bien content de l’entendre : je me rends compte que ça me manquait, et que je l’associe encore à un gage de qualité, parce que je choisis les séries que je regarde chez eux.

Nous sommes ensuite plongés dans le Londres de 1896 au son d’une petite musique douce assez agréable. Par contre, difficile de savoir ce qu’on regarde au premier abord, parce qu’on nous présente tout un tas de personnages menant leur petite vie – et tout un tas d’acteurs du Whedonverse, il faut bien le dire. C’est satisfaisant. Pêle-mêle, nous voyons un orphelinat, une drôle d’audition, un cabinet de médecin et un orage qui gronde au-dessus de Londres.

Bon, il faudra revoir cet épisode quand on connaîtra tous les personnages. Pour l’instant, c’est envoûtant avec de jolis mouvements de caméra, des plans très esthétiques et un personnage féminin qui dévie de sa course pour sauter dans le vide. Soit. Trois ans plus tard, une femme se réveille dans un manoir magnifique. Est-ce la même ? Ces premières minutes vont rapidement manquer de dialogue.

Le manoir magnifique semble être celui d’une communauté, puisqu’on y voit plusieurs femmes – et l’héroïne prépare rapidement du thé, parce que faut pas déconner, nous sommes en Angleterre. Elle se prépare à sortir, alors qu’ailleurs, nous suivons une femme en plein travail de métallurgie. Pressée par le temps, elle se prépare à sortir et arrête toutes les machines de cet étrange laboratoire. Les deux femmes se retrouvent alors et récupèrent une ombrelle chacune. C’est l’occasion pour nous de savoir que la première s’appelle Mrs True et la seconde Miss Adair. Je ne vais pas vous mentir, j’ai fait pause dès les premières répliques pour activer les sous-titres.

C’était plus que nécessaire, l’accent anglais est à couper au couteau. Visuellement aussi, on est en Angleterre et il n’y a aucun doute. On nous introduit rapidement la série et son fil rouge dans les rues de Londres d’ailleurs, avec un tueur en série nommé Maladie qui a tué cinq victimes déjà quand la série commence. Et il n’arrange pas les affaires de True et Adair, parce que la population semble penser que ce meurtrier a été « touché », or elles le sont aussi.

Oui, ce n’est pas bien clair encore, mais nous comprenons donc que Mrs True dirige un institut s’occupant des filles « touchées », c’est-à-dire des jeunes filles développant des « étrangetés » qu’on appelerait habituellement des pouvoirs. Ainsi, Mrs True est capable de se teleporter ? C’est ce qu’on pense au départ, avant de comprendre quelle a simplement des prémonitions, en fait, elle est capable de savoir ce qui lui arrivera dans le futur.

Cela semble se faire uniquement par touche, par contre. En tout cas, les deux femmes se rendent chez les Haplisch, une famille où une jeune fille, Myrtle, est touchée : elle ne parle plus anglais, mais toutes les langues du monde, sans se rendre compte de ce qu’il se passe. C’est plutôt drôle à voir, surtout que True se débrouille comme elle peut pour expliquer aux parents qu’il ne s’agit pas d’une possession satanique.

Malgré ces explications, il y a un problème : Myrtle est en train de se faire enlever par des hommes dans sa chambre. True se précipite et nous découvrons ainsi son pouvoir avec certitude, ainsi que ses capacités physiques vraiment au top. Elle se bat contre deux hommes qu’elle réussit à mettre KO alors qu’Adair lui vient en aide avec un tas d’inventions. Comme nous ne connaissons pas encore la série, on a l’avantage d’être surpris à chaque gadget utilisé alors que ce n’est pas le cas de True, qui les maîtrise tous.

Et ça tombe bien : cela lui permet de sauver Myrtle des griffes d’un étrange homme masqué qui risque d’être le grand méchant de la série, ou de la saison. Maladie ? Je ne pense pas, on verra. En tout cas, ça nous lance une course poursuite vraiment intéressante dans les rues de Londres. C’est hallucinant comme HBO met toujours le budget dans ses séries, et il n’y a pas à dire, la série est en train de m’accrocher énormément avec ces scènes de course poursuite en calèche dans Londres.

Par contre, la calèche est abandonnée par Adair, Myrtle et True qui utilisent un prototype pour fuir, une espèce de petite voiture digne de Mario Kart. Et True a une vision qui lui permet d’affirmer qu’elles doivent se rendre ensuite à l’opéra. Soit. Elle ne sait pas encore pourquoi, mais elle sait qu’elle y sera demandée.

Avant d’y aller, les femmes passent par l’institut où l’on découvre de nouveaux personnages, notamment une femme capable de faire pousser les plantes plus rapidement, une autre, Lucy, qui est capable d’annoncer leur arrivée et une qui ressemble fort à Belle de Disney, non ? Elle s’appelle Primrose Chattoway et a un petit problème de taille. Un grand problème, même. C’est bien senti, ça fait très Alice.

Il n’y a pas que des femmes sur place, il y a aussi le docteur Horatio, vu en début d’épisode, et un couple qui envisage de se marier. J’aime déjà énormément cette série qui réunit ensuite les personnages principaux dans le laboratoire d’Adair, où il est question de l’attaque qui vient d’avoir lieu. True est perduadée que ce n’est pas la première fois qu’une femme qui a été touchée se fait enlever, et elle demande ainsi à parler à Better King, son protecteur qui lui indique où sont les Touchées… mais qui ne semble pas être un gentil pour autant.

Bon, True est également soignée d’une de ses blessures par son être de Lumière, Horatio. Désolé, mais on a clairement Phoebe et Léo dans cette scène, non ? C’est un peu déroutant, surtout que Myrtle semble quant à elle tout droit sortie de la dernière saison de Buffy et que True se met à flirter avec Horatio. Je rate des choses… Notamment les ¾ des répliques de Myrtle qui parle dans une langue différente à chaque fois.

Bon, loin de tout ça, la série nous introduit aussi un personnage bisexuel totalement dans le cliché du fêtard dans l’excès permanent qui commence sa journée en buvant trop d’alcool dans ce qui est qualifié par un autre de sexclub. Après tout, si je dis qu’il est bisexuel, c’est simplement à cause du cliché du personnages réveillant nu au milieu d’un lit entre deux amants.

Hugo, c’est son nom, a l’air bien marrant et l’acteur est déjà à fond dans son personnage, clairement, mais la série va m’épuiser, je pense. Il est en effet contacté par un autre homme qui panique un peu face aux Touchées, notamment parce qu’il sait qu’elles viendront à l’Opéra et parce que True veut que les Touchées soient acceptées par la société. Pfiou.

Le fêtard accepte finalement de se rendre à son tour à l’opéra pour aider son ami, mais uniquement si celui-ci accepte de fréquenter son sex club, non pas pour flirter, mais pour se relaxer. OK. L’homme, Augustus si j’ai bien entendu, a aussi une étrange fascination pour les corbeaux.

Nous pouvons donc en arriver à True et Adair se rendant à l’opéra dans des robes merveilleuses (et tout le casting est si beau dans ces tenues), maintenant qu’on sait qu’elles sont aussi soupçonnées d’être « compagnes ». J’ai un doute, tout de même, après la scène True/Horatio. Elles sont interrompues en chemin par un contact du Better King (ou lui-même ? pfiou, j’ai du mal à tout suivre dans cette série pour l’instant). Il les menace quelque peu, mais True ne se laisse pas tellement intimidée par l’homme. Celui-ci est donc ridiculisé par un de ses hommes qui se retrouve puni et doit perdre un doigt. AH. Entre temps, les filles ont négocié d’obtenir l’exclusivité des informations sur ce qui hante les Touchées.

À l’arrivée à l’Opéra, True est tout de même stressée, et j’aime beaucoup son tic à la main, parce que ça m’arrive d’avoir le même. Bien sûr, l’arrivée à l’opéra nous introduit d’autres personnages également, notamment une amante pour Hugo, et le personnage d’Olivia Williams. Quel plaisir d’entendre à nouveau son accent. Il semblerait qu’elle soit la sœur d’Augustus, mais aussi la patronne de True (Miss Bildlow) et qu’elle n’apprécie pas beaucoup Hugo et ses tendances à draguer les deux sexes.

Malgré tout, elle se fait à sa présence et commence un débat sur l’utilisation du terme « employé » à la française avec un certain Lord Massen (j’ai is si longtemps à le reconnaître avec sa perruque !). True en profite pour s’incruster dans cette conversation, et ce rassemblement de tous les personnages était plutôt intéressant. On y suit le problème d’intégration des Touchées, considérées comme des malades par Lord Massen, on y adore True et ses réflexions politiques sur la nécessité d’un singulier au mot « employé », on y découvre les pouvoirs d’Adair avec plus de précisions (elle sait donc où veut aller l’électricité) et on y voit le stress d’Augustus.

Il n’est pas très doué pour flirter, mais il m’a fait mourir de rire à balancer à True qu’elle n’avait rien de bizarre et qu’elle était plutôt jolie. Ces considérations sont toutefois vite oubliées une fois que le spectacle commence – et qu’Hugo continue d’être un bon cliché dérangeant à coucher dans les coulisses – et que True voit sa prémonition arriver.

Elle ne comprend pas trop ce qu’il se passe, mais son stress s’accentue, parce qu’elle sent qu’il va se passer quelque chose d’important. Et effectivement : la série nous introduit le personnage de Maladie, qui tue un des chanteurs de l’Opéra parce qu’il est déguisé en diable. Pfiou. Maladie est un personnage immédiatement excellent, comme ça. Elle a une folie douce qui rappelle Bellatrix Lestrange, en un brin plus terrifiant.

Elle terrifie tout l’opéra qui la regarde faire, et on ne sait pas encore quel est son pouvoir. Elle a un bon discours intéressant, bien qu’il soit difficile de suivre tous ses arguments. Sans trop de surprise, ça finit toutefois mal avec un de ses hommes de main qui tire dans le tas. Il est heureusement interrompu par une des chanteuses de l’opéra.

Elle a une véritable voix de sirène qui arrête immédiatement tous les Touchés dans l’assistance, si je comprends bien. Et il n’y a pas que des femmes : Augustus est lui aussi Touché si l’on en croit la lumière qui s’échappe de lui. C’était sacrément intéressant, mais la Sirène pose un problème de sécurité pour tous les Touchés désormais. Elle est repérée par Maladie qui s’intéresse évidemment à elle et décide de l’enlever, surtout qu’elle sait bien qu’elle pourra lui être utile.

Il faut bien dire ce qui est et qui est surprenant : Maladie n’agit pas seule. Elle a aussi des hommes et femmes de main, parmi lesquels une Touchée capable de balancer du feu un peu partout. Voyant Maladie enlever celle que j’appelle ici la Sirène mais dont le prénom est Mary, Amalia True (j’aime ce prénom) décide de partir à sa recherche. Elle passe donc devant l’érection d’Hugo (quel humour) et réussit à rattraper Maladie.

Malheureusement pour elle, Maladie prend le dessus grâce à sa femme de main qui nous met KO Amalia et leur permet de s’enfuir avec Mary. Miss Adair finit par retrouver Amalia dans une ruelle où elle s’amuse à se battre contre des hommes bourrés sans avoir remis sa robe. On comprend vite vers quoi on se dirige pour le reste de la saison/série, avec Miss Adair qui explique que la chanson de Mary lui a fait se sentir à sa place et leur donne bien la mission de retrouver les Touchées et de faire en sorte de les aider. Mary ne sera pas tuée tout de suite par Maladie d’après True, en plus.

Si j’accrochais beaucoup aux personnages de True et Adair en début d’épisode, j’avais plus de mal à me concentrer durant l’épisode sur les autres scènes présentées. On découvre ainsi une sorte de conseil pour nous rappeler que le patriarcat, c’est mal, dans lequel siège justement Lord Massen. Franchement, j’avais décroché sur cette scène, je ne vais pas faire semblant. Il y a également un meurtre dans cet épisode, et c’est le détective Mundis qui est chargé de l’enquête. Alors que tout le monde soupçonne Maladie, une femme tueuse en série donc, d’être responsable, le détective affirme que ce n’est pas le cas : le message laissé sur la scène de crime comprend des fautes d’orthographe, et elle, elle sait écrire.

La scène de crime est dans les tunnels londoniens (le futur métro ?), et Mundis demande aussitôt l’arrêt du chantier pour vérifier les mains de tous les hommes afin d’y trouver du sang. Bien sûr, Mundis est retrouvé aussi en fin d’épisode où il mène l’enquête à l’Opéra et interroge Hugo sur ce qu’il a vu, ce qu’il n’a pas fait et sur les actions de True. Il semble être révélé qu’il connaisse Mary, aussi, mais nous n’en savons pas plus pour l’instant.

La toute fin d’épisode est bien plus envoûtante, et pas juste parce que le nom de Joss Whedon apparaît à trois reprises dans le générique de fin. Avant ça, nous retournons en effet trois ans avant pour comprendre mieux ce qu’il en est de cette affaire de « touchés ». Ils ont été touchés par une étrange neige tombant d’une machine lumineuse dans le ciel – un OVNI ? un ange ?.

La scène était magnifique à suivre et nous révélait aussi que la fille de Lord Massen, lui-même ex-militaire, fait partie des Touchés alors que Maladie était donc déjà à l’asile avant d’être touchée. Par contre, une fois que l’OVNI disparaît, tout le monde reprend sa vie comme si de rien n’était et elle est la seule à en parler… Pas étonnant qu’elle soit vue comme une cinglée. C’est très étrange et le mystère est prenant. Je reviendrai, peu importe la durée des épisodes ! D’ailleurs, il ne dure pas 1h12, finalement, c’est la bande-annonce et d’autres émissions en rapport avec la série qui rallonge l’épisode ; comme pour Euphoria en saison 1.

Bien sûr, j’ai regardé les interviews de l’équipe ensuite, parce que quel plaisir de voir Jane Espenson kiffer le personnage de Maladie. Evidemment qu’elle est là pour l’écrire. Et tout ce casting semble vraiment génial. Il y a un grand absent, Whedon bien sûr, mais il est absolument partout dans cet épisode et ça se sent – dans l’écriture, dans les références, dans le casting… Espérons que les autres épisodes corrigent certains défauts forts Whedoniens (un brin de racisme non conscientisé et une bisexualité forcément amplifiée du côté de la sexualité).

The Nevers (S01)

Synopsis : La série a été présentée comme une série de science-fiction dramatique et épique où un groupe de femmes victoriennes se retrouvent affublées de capacités particulières, d’ennemis les traquant sans relâche et d’une mission changeant le monde. Le premier épisode nous montre que ce n’est pas que ça.

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Pour commencer, voilà une série que j’attends depuis plusieurs années, mais dont je reporte le visionnage depuis quelques jours parce que son premier épisode dure plus d’une heure. C’est insupportable dans un planning séries déjà chargé, j’espère que ce sera aussi bien que peut l’être une série comme Westworld, le seul moyen que je lui pardonne, je crois.

La série n’est pas tellement calibrée pour moi quand on prend en compte la période durant laquelle elle est censée se dérouler, mais à l’origine, elle a attiré mon attention parce qu’elle était chapeautée par Joss Whedon, à une époque où c’était encore gage de qualité. Depuis, la série a pris pas mal de retard et Whedon s’est enfoncé de plus en plus dans sa haine anti-Trump et les nombreux scandales que j’ai fini par nommer Whedongate sur le blog. Plus on en apprend, d’ailleurs, moins je suis surpris : il n’écoute pas les personnes avec qui il travaille, même ses acteurs, et a ses favoris, c’est là-dessus qu’il a construit sa carrière perçue comme géniale pendant deux décennies, hein. Bon, après, il faut évoluer avec son temps et il ne semble pas réussir à le faire, c’est problématique.

Cela dit, ça tombe bien, il s’est retiré du projet (de lui-même qu’on nous dit, alors que ça m’étonnerait beaucoup), pas de problème vis-à-vis de la cancel culture comme ça. Je me demande quand même si on sentira sa patte sur le premier épisode ; et si c’est le cas, je sais que ça peut être suffisant sur du plus long terme, parce que je n’ai pas oublié que c’est déjà ce qu’il s’est passé avec Agents of S.H.I.E.L.D.

Tout ça n’a plus grand rapport avec la série que je m’apprête à regarder cependant, alors je vais arrêter ici cette introduction, ça vaut mieux je pense.

Note moyenne de la mi-saison : 17,5/20

S01E01 – Pilot – 19/20
Envoûtant est le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire cet épisode qui m’a aspiré dans son monde bien à part. J’y retrouve un paquet d’ingrédients que j’adore, mais ce n’est pas étonnant car le travail de Whedon est absolument partout dans cet épisode – y compris dans ses quelques défauts, du coup, faciles à repérer maintenant. J’ai adoré, même si la série possède vraiment des ingrédients qui ne sont pas faits pour moi, des petites longueurs et des sous-intrigues sur lesquelles il faudra que je revienne plus tard pour bien les comprendre. En tout cas, je ne suis pas déçu du tout de ce premier épisode après des années d’attente !
S01E02 – Exposure – 18/20
Le duo Whedon/Espenson reste toujours bien efficace dans un épisode qui développe davantage la mythologie de la série avec toujours autant d’humour et de bavardages. C’est un peu trop bavard, malheureusement, mais c’est tout le problème d’HBO, des épisodes d’une heure et de ces scénaristes qui aiment s’entendre parler. Malgré tout, j’accroche énormément à la série qui s’enferme dans des schémas et intrigues que j’ai toujours adorés ailleurs. Pas de surprise, donc.
S01E03 – Ignition – 19/20
Il est difficile de noter un épisode qui possède probablement ma meilleure scène d’action de 2021 – désolé Falcon ! – et qui a en plus réussi à me surprendre plusieurs fois, du côté des évolutions de l’intrigue ou des personnages… tout en étant aussi un épisode avec des scènes auxquelles je ne comprends pas grand-chose, probablement faute d’investissement de ma part. La série reste très bavard, mais dans l’ensemble, je pense que cet épisode va rester un immense « waouh » pour cette année. Sans parvenir à 20, donc.
S01E04 – Undertaking – 17/20
Certaines intrigues se précisent, et c’est agréable de les comprendre, quand d’autres arrivent et rendent tout ça encore plus confus. L’avantage, c’est que je ne sais jamais tout à fait vers quoi on se dirige avec eux tellement ça part dans tous les sens. L’inconvénient, c’est que la critique n’apporte probablement pas toutes les réponses. Mais bon, je passe de bons moments devant la série, c’est déjà ça !
S01E05 – Hanged – 17/20
J’ai un sentiment très partagé face à cet épisode, parce que j’ai vraiment eu l’impression qu’il manquait des scènes entre celui-ci et le précédent, pour ne pas dire qu’il manquait un épisode complet. Malgré tout, c’était hyper prenant et j’ai beaucoup aimé, surtout la dernière partie de l’épisode qui a réussi à me prendre complètement par surprise par rapport à ce qui semblait se préparer. Hâte de finir ce début de saison, déjà, puisque le sixième marquera une pause dans la diffusion.
S01E06 – True – 15/20
J’ai bien failli ne pas mettre la moyenne à l’épisode tellement la première moitié (et un peu plus) m’a inutilement perdu dans une intrigue rendue volontairement alambiquée. Au moins, la lecture de la critique doit être drôle, je ne comprenais rien à rien. Tout cela me laisse un arrière-goût de Dollhouse ou Firefly avec une narration inversée, mais au moins pour ces séries, Joss Whedon avait l’excuse d’avoir eu des pilots à recommencer ou diffuser dans le mauvais ordre. Là… Je ne sais pas trop quel était le parti pris de tout ça. Je me suis en tout cas fait balader tout du long, c’est déjà ça. Et maintenant qu’on a une meilleure idée de ce que la série veut nous vendre – et ça n’a RIEN à voir avec ce par quoi elle a commencé – j’ai bien envie de voir la suite. Dans un an, donc. Tss.
S01E07 – It’s A Good Day – 16/20
Que c’est difficile de critiquer cette série ! J’adore son casting, ses personnages, son esthétique, son ambiance, mais je ne comprends jamais rien à une immense partie de ce qu’il se passe. Les mois – années ! – qui se déroulent entre chacun de mes visionnages n’aident pas, mais en vrai, je suis forcé de reconnaître qu’elle n’est pas toujours si bien écrite que ça. À vouloir être trop intelligente et volontairement complexe, la série nous perd au lieu de nous guider dans son histoire. Cela ne m’a pas empêché d’être à fond pour certaines scènes, et je trouve que je me suis fait un beau cadeau d’anniversaire avec le visionnage de cet épisode.
S01E08 – I Don’t Know Enough About You – 15/20
Que c’est frustrant ! Cet épisode tourne beaucoup en rond pour finir d’une excellente manière, mais entre-temps, il a juste réussi à me perdre à plusieurs reprises. Cette série est un vrai puzzle à recomposer comme on peut, sans le moindre guide pour nous montrer le chemin. C’est particulier, mais comme j’adore l’ambiance et que les acteurs sont excellents, j’essaie de m’accrocher. Ce n’est pas non plus comme si j’avais encore beaucoup d’épisodes à me mettre sous la dent.

Mes derniers coups de… #39

Salut les sériephiles,

Je suis un peu en avance ce mois-ci pour cet article, mais j’ai une bonne raison de le faire, parce que jeudi, j’ai déjà prévu un article résumant une série qui va enfin faire son grand retour. Après, je suis en retard aujourd’hui dans la publication, mais c’est parce qu’il me manquait encore certains coups et que j’y réfléchissais depuis ce matin. Pour de vrai, en plus. Trêve de blabla, à présent, je tente de vous parler sans spoiler et en coup de vent de mon dernier…

Vic Hughes | Explore Tumblr Posts and Blogs | Tumgir

Coup de cœur : En voilà qui va être inattendu, peut-être un peu sans l’être suite à mes critiques des dernières semaines, mais… Station 19 est mon coup de cœur ! Cela fait plusieurs semaines d’affilée que j’attends impatiemment de découvrir le nouvel épisode hebdomadaire. Cette saison 4 semble avoir trouvé un bon équilibre pendant le hiatus de mi-saison : on a viré les intrigues les plus chiantes et on se centre davantage sur les personnages que j’aime vraiment. Et même ceux qui me saoulent sont un peu moins insupportables. Bref, c’est du très bon cette année, et c’est si inattendu que ça me fait plaisir !

Zoey's Extraordinary Playlist GIF - Find & Share on GIPHYCoup de mou : Je suis un peu hésitant sur celui-ci ! Je pensais en effet parler de la saison 2 de Zoey’s Extraordinary Playlist luttant à trouver des histoires aussi poignantes que celle de la saison 1… mais la fin de l’épisode d’hier me laisse présager que la série va se reprendre au prochain épisode. Il n’empêche que je n’aime pas beaucoup la tournure qu’a pris la vie sentimentale de l’héroïne en cours de saison et qu’il y a eu plusieurs passages me laissant perplexe.

Winter Soldier Marvel GIF by Nerdist.com - Find & Share on GIPHYCoup de poing : L’épisode 4 de The Falcon and the Winter Soldier mérite toute sa place ici, déjà parce qu’il y a bien des scènes de baston tout au long de la série (et elles sont belles à voir, franchement), mais aussi parce que certains rebondissements font l’effet de coups de poing. Je ne peux bien sûr pas trop en dire car je ne veux pas spoiler ; mais si vous avez vu la fin de cet épisode 4, vous savez probablement de quoi je parle : je ne m’attendais pas à un tel cliffhanger si rapidement. Et pas comme ça. Il y a des symboles qui frappe.

Latest Book 4 Spoilers GIFs | GfycatCoup de blues : J’ai un peu moins accroché à la saison 4 de La Légende de Korra et je n’arrive pas à trouver tout à fait la motivation de la continuer en ce moment. Il faut dire que j’ai droit à une pluie de séries hebdomadaires et de reprises, ça n’aide pas. Ce qui me donne un coup de blues, c’est toutefois de me rendre compte que je n’avance pas du tout dans mon Challenge Séries 2021 alors que je partais vraiment bien en janvier. C’est tous les ans la même affaire !

Coup de vieux : Désolé, ce n’est pas vraiment un coup en rapport avec une série ou avec le blog en particulier, mais… Le Loft Story vient de souffler sa vingtième bougie ! Difficile de passer à côté avec un certain nombre d’émissions qui en parlent, et du coup, je me suis retrouvé embarqué cet après-midi dans l’émission spéciale consacrée à ce sujet. Deux heures d’images datant d’il y a vingt ans et de témoignages de candidats qui ont pris un joli coup de vieux, au sens où ceux ayant accepté de revenir n’ont pas mal vieilli et/ou reviennent de loin mais sont intéressants à écouter parler aujourd’hui. Alors bien sûr, ça me permet surtout de me rendre compte que je ne comprenais pas du tout ce que je regardais quand je le regardais il y a vingt ans, mais wahou, surprise, la télé-réalité d’enfermement reste un truc que j’aime et qui me manque. Cela tombe bien, The Circle US revient pour sa deuxième saison demain (et j’ai du travail administratif à faire encore, comme cet après-midi).

GIF by The Circle Netflix (US) - Find & Share on GIPHY

Coup de barre : Fiou, c’est aussi un coup de vieux, peut-être, mais je me suis rendu compte après un rapide calcul que j’avais une vingtaine d’épisodes à voir cette semaine, en plus de la télé-réalité donc ehe, et ça me fatigue d’avance. En fait, ces dernières semaines, j’ai vu une moyenne de 15 épisodes par semaine et ça me convenait bien. Là, si je repasse au-dessus, ça veut dire que je vais recommencer à accumuler du retard, et c’est ça, précisément ça qui me fatigue… 

Coup de bol : Hey, c’est dans la continuité du coup précédent, mais c’est quand même une bonne coïncidence que je me retrouve avec plus d’épisodes à voir et moins de cours à donner. Je ne peux clairement pas parler de vacances cette semaine, parce que si, j’ai du travail devant moi, mais quand même, ça tombe bien !

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Coup de gueule : Après des mois et des mois d’absence, Younger revient ce jeudi, et ça, ça me fait plaisir parce que la série m’a énormément manqué. Par contre, qu’est-ce que ça m’énerve de voir que la diffusion choisie est un truc hybride super chiant que je ne supporte pas : la saison 7 commencera donc avec quatre épisodes d’un coup, puis un par semaine. Décidez vous, en fait. Tout d’un coup, je n’aime plus trop, mais c’est cohérent. Un par semaine, j’adore et ça étale agréablement dans le temps la saison. Mais quatre puis un ? Ben en fait, ça te force à bingewatcher quatre épisodes si tu ne veux pas être en retard en permanence, donc c’est chiant. A l’inverse, pour ceux qui aiment bingewatcher, ben c’est frustrant parce que t’as l’impression d’avoir ce que tu veux pendant quatre épisodes, et ensuite t’es obligé d’attendre. Angry Tv Land GIF by YoungerTV - Find & Share on GIPHYBref, la diffusion hybride, ça me semble ne convenir à absolument personne, alors je ne comprends pas pourquoi elle est tant en vogue ces derniers temps.

Coup de tête : Avec la grille de Bingo Séries, j’ai demandé à tout le monde d’illustrer sa propre grille… Et hier, je me suis tenté à l’exercice. Ce n’était pas glorieux comme résultat, mais c’est aussi parce que j’en avais marre de ne pas avoir de grille. Mon brouillon est devenu résultat final bâclé en vingt minutes, j’ai un peu abusé sur ce coup-là !https://media.melty.fr/article-4418818-raw/media.gif

Coup tordu : J’ai bien envie de voir le pilot de The Nevers, mais sérieux, 1h12 le premier épisode, ça m’a refroidi hier soir ! C’est quoi ces séries qui se prennent directement pour des films, j’ai autre chose à faire de mon temps, moi, j’ai de la télé-réalité à regarder !

Coup de pub : Je sais que certains d’entre vous ne lisent pas les stats de la semaine, mais lisent cet article, alors… J’ai ouvert un compte Instagram pour le blog. Je ne sais pas trop quoi en faire pour l’instant, ça va venir petit à petit, mais si vous voulez pouvoir dire être là depuis les débuts du compte, ben… Il vous attend : @jometv.

Coup de grâce : Alors là, je ne vais pas trop en dire pour ne rien spoiler, mais l’épisode de Fear the Walking Dead d’hier me paraît tout à fait correspondre à ce coup… Pas faute d’avoir vu arriver certaines choses, mais l’épisode m’avait bien hypnotisé au départ, alors bim, ça m’a pris par surprise. Je vais avoir une dent contre eux, c’est sûr !

June ftwd | Explore Tumblr Posts and Blogs | Tumgir

 

Le Whedongate, 2021

Salut les sériephiles,

Je sais. Je sais qu’il y a deux jours à peine, j’ai tweeté pour dire que j’avais fait le tour de ce que j’avais à dire sur Joss Whedon il y a trois ans déjà. L’article, simplement nommé Whedongate est toujours en ligne. Qu’est-ce qui a changé depuis son écriture alors ? Ben, déjà, je devais encore parler aujourd’hui des comics Buffy, et je ne me voyais pas le faire sans parler de ce qu’il s’est passé avant avec les déclarations de Charisma Carpenter. Je me suis alors retrouvé à écrire cet interminable article et, après réflexion, je le publie, tel quel, à chaud et sans relecture, sans mise en page particulière, sans gif. Le sujet est sérieux, après tout.

Voir aussi : Le Whedongate, 2017

Par où commencer ? Déjà, Charisma Carpenter a éclairci beaucoup les choses concernant sa grossesse. Très sincèrement, n’importe qui ayant vu la saison 4 d’Angel sait parfaitement qu’il y a eu un problème durant le tournage la concernant. Sa grossesse est maltraitée scénaristiquement du début à la fin, et le personnage est sacrifié et jeté à la poubelle après quasiment sept années d’évolution vraiment géniales. Tout ça, c’est encore sans compter la carrière de l’actrice qui a eu du mal à s’en remettre après.

Le point de vue de Charisma Carpenter ne fait que confirmer les nombreuses théories et rumeurs, tout en y ajoutant quelques éléments qui restent de l’ordre du point de vue : elle affirme ainsi que Joss Whedon a ignoré les appels de son agent lorsque celui-ci voulait prévenir de la grossesse de l’actrice ; et je suis sûr que Joss Whedon dirait probablement autre chose, mais à ce stade… Je m’en fiche pas mal.

De toute manière, je vois mal comment il pourrait s’en défendre autrement que « parole contre parole », et clairement, ce n’est pas celle de Joss Whedon en laquelle je crois le plus : il a refusé de simplifier le tournage pour l’actrice, au point de la faire venir tourner de nuit – alors certes c’est une série de vampires et il se passe plein de choses la nuit, mais beaucoup de scènes se déroulaient à l’intérieur tout de même ; et certaines scènes extérieures sont bien inutiles dans cette saison (ou auraient pu être tournées différemment).

D’après elle, Charisma Carpenter a donc vécu une grossesse difficile, y compris d’un point de vue médical, avec beaucoup de stress, un symptôme physique dont elle souffre encore et de multiples moqueries et remarques sarcastiques de Whedon, notamment sur ses croyances religieuses. Bon. On parle de Joss Whedon : ça ne fait absolument aucun doute, évidemment que ce qu’elle dit est vraie. Il suffit d’écouter quelques interviews du producteur – ou les commentaires audio des épisodes – pour savoir que c’est vrai qu’il a un humour grinçant (faisant aussi le succès de ses séries, c’est ça le pire), et pour l’imaginer assez facilement.

Je l’avais déjà dit la dernière fois : je n’ai jamais vraiment aimé ce que je voyais de Whedon en tant que personne. Il a l’air d’être un type triste, frustré, offensif avec les mots, qui veut tout contrôler et qui fait de l’humour avec tout, sans réfléchir vraiment aux personnes à qui il s’adresse. Eh, moi aussi je fais de l’humour avec tout… mais j’ai vite appris qu’on ne pouvait pas faire ça avec tout le monde non plus. Et clairement, tu ne peux pas te le permettre avec des gens qui bossent pour toi, purée.

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Sa réputation a toujours été la même : il a une vision artistique sacralisée (par ses fans, certes, son équipe, aussi, mais surtout par lui-même) et une certitude qu’il fait qu’il refuse la critique ; voulant que le script soit réalisé à la virgule près. Souvenons-nous qu’Halle Berry et lui se détestent à cause d’une simple réplique qu’elle n’aimait pas et qu’il n’a jamais voulu changer, menant à la blague la plus désastreuse de X-Men parce qu’elle ne l’a pas dit sur le bon ton (et on connaît assez le ton whedonien pour voir ce que ça aurait dû donner cette blague du crapaud qui dit aïe comme tout le monde)…

Ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’on est en 2021 et que cette attitude qui pouvait passer en 2000 ne trompe plus : son autoritarisme en fait une mauvaise caricature de dictateur ridicule, et le féminisme de ses œuvres est en train d’être sacrément taché par ce qu’il est, un homme blanc hétéro pas si ouvert d’esprit que ça. En même temps, là encore, difficile d’y trouver une surprise quand on connaît le traitement des personnages de couleur dans ses séries (ils sont vraiment peu nombreux, et à part Gina Torres, ou à la rigueur J. August Richards, faut voir comment ils finissent en général…).

Le vrai problème qui me fait écrire cet article n’est cependant toujours pas là : tout ça, je l’ai déjà évoqué sur le blog, il n’y a pas de changement. Ce qui me pose problème, c’est la déclaration de Michelle Trachtenberg (Dawn dans Buffy) qui a suivi… Que tout le casting parle d’une mauvaise ambiance sur le plateau de tournage, ce n’est pas trop nouveau – on sait déjà que Sarah Michelle Gellar s’isolait souvent (et on comprend mieux pourquoi maintenant ?) et que Whedon avait ses favoris (toujours tristement silencieux dans l’affaire pour la plupart, alors que je les adore, à commencer par Alexis Denisof et Amy Acker). Qu’elle aille dire qu’il y avait une règle interdisant Joss Whedon de se retrouver seul avec elle – une adolescente ! – dans une pièce ? Ça craint.

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On ne saura probablement pas ce qu’il en est, et on n’a pas vraiment besoin de savoir non plus, mais ça dépasse le cadre de la mauvaise ambiance, de toute évidence. On a souvent mis sur le dos de Sarah Michelle Gellar la fin de Buffy, mais peut-être qu’elle en avait marre aussi – elle savait de toute évidence ce qu’il s’est passé, quand d’autres nient être au courant, comme Anthony Head, que j’ai envie de croire, parce que je vois mal un type comme Joss Whedon oser faire quoique ce soit devant lui. C’est dire comme je vois Joss Whedon.

Il est assez connu parmi les fans, de plus, que Sarah Michelle Gellar n’était pas d’accord avec toutes les décisions de Whedon lors de la dernière saison – il va jusqu’à dire qu’elle n’a rien compris à la dernière scène entre Buffy et Spike, mais qu’elle a quand même joué ce qu’il voulait, et il en semble heureux et fier d’avoir réussi à la forcer à le faire dans le commentaire audio du DVD… Malaise ? Sa vision artistique avant le reste, comme lorsqu’il la force aussi à rire dans la saison 6 alors qu’elle déteste ça. Bon. Le métier d’acteur, c’est aussi ça, je sais bien, mais sans dialogue aucun sur le scénario et sur ce qui est accepté… Encore une fois, question d’époque, et personne ne trouvait rien à y redire en 2000, j’imagine.

Le reste du casting ? On voit mal David Boreanaz ou Nicholas Brendon (Angel et Xander/Alex, respectivement) intervenir après avoir été au cœur de leurs propres affaires de harcèlement. Beaucoup apportent du soutien, surtout du côté des femmes. Côté hommes, c’est sans trop de surprise que J. August Richards a été un des premiers à apporter son soutien à Charisma Carpenter, en soulignant qu’il savait ce que c’était d’avoir du mal à évoquer un tel secret (il a fait son coming out public il y a un an seulement), quand les autres ont eu du mal à s’y mettre.

Enfin, les favoris de Whedon se taisent… à l’exception d’Eliza Dushku. Pourtant, après avoir été dans trois de ses séries, et après avoir eu une série écrite rien que pour elle où il s’est empressé de la mettre en tenue de cuir et dominatrice, elle ne peut pas ne pas savoir, surtout après avoir été elle-même victime de harcèlement plusieurs fois (elle a arrêté sa carrière après Bull à cause de ça) ? Je suis perplexe, mais Whedon semble avoir une telle personnalité qui attise la fascination, peut-être qu’on peut bel et bien être aveuglé par ce qu’il fait grâce au charisme qu’il dégage ?

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Et puis, quand on est dans ses bonnes grâces… ? Je reste surpris – dérangé ? – par le silence de certains face à cette affaire, tout de même (Nathan Fillion ? Felicia Day ?). Personne ne peut nier qu’il avait ses favoris et que ça ne peut que créer des ambiances de travail toxique ? Tout ça me rend heureux qu’il ne soit finalement jamais revenu sur Agents of S.H.I.E.L.D, et je comprends mieux pourquoi avec l’ouverture d’esprit de son frère et de Maurissa Tancharoen. Il doit y avoir des tensions dans les réunions de famille !

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Quant à la cancel culture qui rôde autour de tout ça… Humph. C’est compliqué. Certains comparent à Rowling, mais c’est bien différent de Rowling en ce qui me concerne – Rowling est juste une femme qui ne change pas à la même vitesse que le monde, qui est plus vieille que sa fanbase et qui s’entête dans des idées passées. Harry Potter a mal vieilli, les livres n’auraient pas le même succès aujourd’hui parce que pas assez inclusif… mais pour leur époque, ils restent étonnamment ouverts d’esprit dans le message ; et ils fonctionnent encore pour des lecteurs aujourd’hui grâce à la magie qu’ils apportent et à la plume incroyable de Rowling, qu’on ne pourra pas lui retirer, même si elle écrivait les pires messages du monde.

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Les œuvres de Joss Whedon ? Sa plume m’a moins plu ces dernières années, précisément parce que je ne le trouvais plus si ouvert d’esprit non plus, à se comporter en enfant après la défaite des démocrates face à Trump… J’ai quand même très envie de découvrir The Nevers, parce que j’adore le concept de base de la série. C’est frustrant.

C’est un être humain détestable. Pour l’instant, il n’est que ça, il n’a pas commis de crime, il est juste un connard qui vire les jeunes mamans et se comporte mal en présence d’adolescentes, ce qui est déjà beaucoup trop, mais j’ai déjà écrit que je n’aimerais pas le rencontrer car on voit bien qu’il est gênant. Je pense – j’espère – qu’il s’est contenté de réflexions salaces en présence de (et possiblement à propos de) Michelle Trachtenberg ; comme il en a fait de toute manière dans les commentaires audio des DVD aussi.

Si, si, il se permet des commentaires sur le fait que Dawn soit sexy dans un épisode qu’il commentait avec Nicholas Brendon, vraiment, c’était déjà dérangeant à entendre quand j’étais ado : de mémoire, mais je n’ai pas mes DVDs avec moi pour vérifier (tout se perd), c’est à propos d’une scène de la fin de saison 7 où Xander embarque Dawn de force en voiture avec lui.  Les blagues qu’ils font à ce moment-là ? Suffisamment dérangeantes pour que ça me revienne à la rédaction de cet article. Elle avait à peine 18 ans.

Je m’égare : comprenez-bien que si ça m’a dérangé en tant qu’ado il y a dix ans (plus, même), c’est qu’il y a clairement un problème, surtout maintenant que les standards ont évolué. J’aime la plume de Whedon, j’aime les mondes qu’il met en place, la structure narrative qu’il a donné à la télévision et les répliques grandioses de ses personnages qui évoluent toujours. Ces œuvres ne sont pas le fruit de son unique travail, mais d’une collaboration avec de nombreux artistes, tant devant la caméra (tant d’acteurs !) que derrière, avec une équipe de scénaristes dingues qui continuent aujourd’hui d’écrire des choses merveilleuses.

Je ne vais pas les renier. Je vais rester fan, parce que, et là ça rejoint Harry Potter, ça m’a forgé en tant qu’adolescent et jeune adulte, ça m’accompagne depuis des années et j’ai trouvé de la force grâce à ces œuvres.

En revanche, ce qui est permis par la fiction, notamment dans l’humour, ne l’est pas forcément dans la réalité. En revanche, je continue de penser que derrière le génie artistique se cache un type qui manipule tout le monde et se prend pour un dieu. En revanche, j’ai désormais la certitude que ce qui a permis la création d’un monde aussi parfait était finalement hyper toxique… C’est toutefois le cas de bien des choses dans ce monde, et il faut l’accepter.

Difficile de séparer l’artiste de l’œuvre, donc, comme toujours. Je vais continuer de penser bien du mal de la personne, mais d’adorer ce qu’il a écrit et créé, en me rappelant que ça a débouché sur des projets – et pas que les siens ! – où des artistes ont pu s’épanouir, où une forme de féminisme (mise à mal aujourd’hui sur plein de points, à commencer par Xander qui est l’archétype du nice guy à qui, en plus, on pardonne tout) a pu exister dans une culture qui ne lui laissait aucune place et où des fans ont pu grandir.

Et surtout, surtout, je vais espérer que Joss Whedon sorte de l’hypocrisie malsaine dans laquelle il est vis-à-vis du message de ses œuvres. Clairement, il s’en sert – et des œuvres, et des fans ! – pour s’excuser en permanence de ce qu’il fait et est, en assurant qu’il est un type bien parce que les mots le prouvent. Ce n’est pas le cas. Il a fourni de jolies histoires de rédemption à travers les années… Espérons qu’il puisse en vivre une lui aussi, reconnaître ses torts et avancer pour devenir plus fréquentable. Malheureusement, je doute de sa capacité à y parvenir, parce que je l’ai toujours vu comme un type profondément détestable, contrairement à ceux dont il s’entoure. Une aura, un charisme. C’est terrible.

Je l’ai lu sur Twitter, et je n’ai pas meilleure conclusion : Do better, Joss.