Salut les sériephiles !
Une fois de plus et comme hier (ouh l’originalité), je reviens vers vous avec un article dont vous m’avez fourni l’idée. Enfin, pas vous, lecteurs fidèles : c’est une question que j’ai chopé dans les recherches menant au blog, tout simplement, alors ça vient probablement d’un lecteur qui n’est pas (encore) fidèle. Seulement, elle m’a particulièrement plu. Je ne sais pas sur quel article la personne qui a cherché ça est tombé car je pense n’avoir jamais répondu à cette question avant. La question ? C’est celle du titre évidemment : « Faut-il prévoir la fin d’une série ? ».

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, la réponse est à peu près évidente. Je suis professeur de français alors oui, non, peut-être synthèse. Ce plan est schématique, ne l’appliquez pas si vous êtes étudiants !

OUI
Il faut prévoir la fin d’une série, tous les fans sont d’accord pour le dire, parce qu’il n’y a rien de pire que de s’investir émotionnellement dans une histoire dont on n’aura jamais le fin mot. Qu’on soit fan de Colony ou d’Agent Carter, de séries éphémères comme Jericho ou de grosses histoires qui n’ont pas pu finir comme The 4400, je crois qu’on peut tous s’accorder pour se dire que la frustration de la fin tellement ouverte qu’elle n’est pas une fin en fait était horrible. Les cliffhangers, sérieux, quelle angoisse ! On veut des réponses, on veut une fin, prévoyez votre fin de série !

En plus, on a tout de même de très bons exemples de séries dont la fin était programmée. Prenons le cas de LOST. Je sais que c’est un final qui divise, principalement parce qu’une grande partie des téléspectateurs semble ne pas l’avoir vue (vraiment, quand je lis encore tant d’années après que « c’est nul, ils étaient tous morts », mais putain, mais regardez la série, il est dit explicitement qu’ils ne l’étaient pas ??), mais ça a fait le plus grand bien à la série de connaître sa date de fin. En saison 3, on s’ennuyait à voir Kate couper les cheveux de Sawyer ; mais dès que la date de fin était choisie, paf, ça allait mieux.
D’autres séries ont bien géré leur fin car elle était prévue avant, comme Fringe ou Orphan Black, par exemple (et tant d’autres, je ne vais pas me lancer dans une liste complète, c’est impossible), d’autres feraient mieux d’y réfléchir sérieusement au lieu de trainer en longueur pour rien (enfin, je l’ai longtemps pensé de The Walking Dead et Grey’s Anatomy, mais elles sont redevenues bien ensuite, comme quoi, il faut garder espoir dans la vie…).
NON
Prévoir une fin, ce n’est pas gage de qualité. Contrairement à LOST, les producteurs d’How I Met Your Mother ont ainsi prévu la fin de leur série avant de savoir la date à laquelle elle finirait. Du coup, la série a duré trois ou quatre saisons de trop (je les ai adorées quand même, hein !) et la fin était un poil révoltante car elle déconstruisait beaucoup de choses. J’ai rapidement pris le parti de l’adorer parce qu’elle répondait logiquement à beaucoup de pistes ouvertes par la série et était hyper logique… mais c’est la preuve que prévoir trop à l’avance une fin n’est pas forcément une bonne idée.
J’ai d’autres exemples en tête – Manifest, par exemple. Je l’aime bien cette série, mais quand je lis qu’ils ont un plan sur six saisons, ça me fait froid dans le dos, parce que ça sent l’annulation avant d’avoir dit tout ce qu’ils avaient à en dire, et du coup, j’aurais préféré une construction plus classique permettant de mettre fin un peu n’importe quand à leur délire, en apportant toutes les réponses.

Bon, et puis, je ne sais pas si j’évoque la fin hollywoodienne et décevante de Games of throne, parce que je n’ai pas regardé la série… mais bon, les résumés suffisent à savoir qu’ils ont fait une fin de série plutôt qu’une fin de saga.
Synthèse ?
C’est une situation de « ni oui, ni non ». Prévoir une fin permet souvent d’arriver à destination et est une bonne chose, mais cette fin ne doit pas être trop figée à l’avance pour être vraiment bien. On l’a vu avec LOST comme avec la fin parfaite de Dollhouse : bref, à mon sens, la réponse est que c’est mieux quand les scénaristes savent où ils vont, mais avec une date de fin claire.

S’ils savent où ils vont, sans date, ça a tendance à s’étirer inutilement. S’ils ne savent pas où ils vont, on se retrouve avec Grey’s Anatomy qui ne finira jamais alors que ça fait bien huit saisons que je me suis dit pour la première fois qu’elle commençait à être trop longue. Un entre-deux, c’est pas si mal. Non ? Bon, d’accord, pas toujours… J’ai déjà largement oublié la fin de Preacher par exemple, prévue un an avant, mais pas si marquante finalement. Espérons que The Good Place fera mieux cette année !

Allez, je vous laisse vous acharner dans les commentaires, cet article devrait déclencher quelques haines je pense – j’ai parlé de LOST et How I met your mother pour en dire que j’aimais la fin, déjà – car on a tous un avis différent sur ce que devrait être une fin de série. Histoire de m’assurer des débats, j’ai aussi adoré celle de Shadowhunters maintenant que j’y repense. Et donc pour le plaisir :








Attention, spoilers dans ce paragraphe pour ceux qui n’ont pas (encore) vu la saison 2 : Eliza Coupe, en treize épisodes, se retrouve à jouer trois personnages, qui se ressemblent mais sont différents – Tiger, évidemment, Ty-Anne à la voix aiguë insupportable (c’est vraiment incroyable), Ty-Anne résistante, avec une voix plus similaire à celle de Tiger, mais encore différente. Ce simple travail de voix est déjà assez incroyable, mais on peut y ajouter des nuances bien différentes pour Tiger dans l’avant-dernier épisode où nous avons deux versions de Tiger (puis une quinzaine, mais ça, on n’a pas trop le temps de voir ce que chacune a de différents des autres). Ajoutons qu’au cours de la saison 2, Eliza Coupe nous a aussi pondu un numéro musical excellent, et elle mérite bien d’être la performance de ces sept derniers jours.
Je l’avais adorée, mais j’étais loin de faire le rapprochement entre les deux personnages, alors que pourtant c’est bien la même actrice. C’est toujours impressionnant quand ça arrive, je trouve.











