Salut les sériephiles,
Quatre ans déjà après Kaamelott : Premier Volet, je suis retourné au cinéma cette semaine pour voir, en avant-première, la première partie du volet 2. Et oui, je ne poste l’article que maintenant, parce que je n’ai plus l’habitude d’écrire et publier les jours. Avant ça, j’ai revu le premier film la veille. Bonne idée : c’était mieux que dans mon souvenir. Le rythme (bon, peut-être parce que je l’ai vu en x1,5 oups), les dialogues, la nostalgie : tout passe beaucoup mieux quand on sait où on met les pieds. Peut-être aussi et surtout qu’avec le recul, je savais ce que j’allais voir : pas franchement un retour de la série ultra-comique des débuts, mais une fresque ambitieuse qui posait des bases sérieuses.
Et cette suite, alors ? Eh bien, elle est longue. Très longue. Ce n’est pas forcément un défaut, mais on le sent passer. On a clairement affaire à une partie qui prépare la suivante : ça installe, ça déploie, ça connecte les fils, mais ça oublie un peu de raconter sa propre histoire. Le genre de film qui te fait sentir que tu regardes une “partie une” d’un diptyque et que ça aurait été tellement mieux si ça avait été monté comme une série ! Tout est pensé et construit pour amener la suite (quand ?) sauf que, très clairement, le film manque d’une histoire qui lui soit propre : il ne raconte pas une histoire avec un début, un milieu et une fin. J’ai eu l’impression qu’il nous racontait le milieu, et c’est tout. Et même pas le milieu qui suit directement le premier volet. Le milieu de nulle part, vraiment.
Les personnages se croisent, s’égarent, partent chacun dans leur quête (ou pas, justement, c’est toute la question) par petits groupes (et y a plein de nouveaux), et moi, spectateur, j’ai eu l’impression d’errer avec eux. Pas forcément perdu parce que tout est clair, mais j’ai traversé la même errance que les chevaliers de la Table ronde. C’est méta, oui, et normalement j’aime le méta, mais ça a ses limites. Et puis, ça donne parfois envie de regarder sa montre et j’ai eu le même sentiment qu’un groupe de personnages en découvrant qu’ils n’avaient pas encore fait le quart de leur voyage : QUOI ? Il reste plus d’une heure de film ?
En plus, il y a un vrai souci de cohérence temporelle qui m’a énormément sorti de ce qui était raconté. Pour schématiser et toujours sans trop spoiler : certaines intrigues se déroulent sur quatre jours, d’autres sur un mois et demi, sans que le montage ou la narration ne nous aident à recoller les morceaux. On passe d’un personnage à un autre sans savoir en combien de temps les événements se déroulent, et ça finit par donner une impression de grand fouillis, surtout quand on passe justement d’une scène où les personnages disent « quoi, on n’a fait que ça comme chemin ? » après ce qui paraissait être un bon quart d’heure de film à une scène, cinq minutes plus tard, où ils sont déjà au bout de leur chemin. Bref, ça donne une impression de puzzle dont il manque des pièces, alors que c’est déjà trop long. Transformez-moi ces 2h30 de film en six épisodes de 42 minutes, et ce sera incroyable.
Parce que oui, j’ai l’air de poster une critique 100% négative comme ça, mais c’est incroyable, évidemment. J’ai beaucoup ri, les dialogues font mouche, zéro souci de ce côté-là. Enfin… L’ambiance dans ma salle n’y était pas. Peut-être que le public de l’avant-première était plus concentré qu’enthousiaste, ou peut-être que le film n’a pas les moments qu’on attendait pour rire ensemble. Je ne sais pas. En tout cas, j’ai ri, mais souvent tout seul ou juste avec l’amie qui m’accompagnait.
Visuellement, c’est toujours splendide. Les paysages, la lumière, la musique : tout respire la maîtrise, Astier n’a plus rien à prouver côté technique, il est toujours au top. Le casting, lui aussi, est impeccable. On retrouve les visages qu’on aime, les personnages qu’on adore, parfois pour une scène, parfois juste pour un clin d’œil. C’est agréable dans l’ensemble, mais ça a pu être irritant : certains retours ne servent à rien d’autre qu’à rappeler que “regardez, il est encore là”. Parfois, j’étais content (une certaine scène avec Guenièvre au lit), parfois, j’ai levé les yeux au ciel (bordel, le départ de Clavier).
Ceci dit, l’humour reste fidèle à lui-même, toujours aussi fin et absurde, malgré l’absence de Perceval (c’est peut-être ce qui m’irrite le plus avec les autres retours inutiles !). C’est lui qui, d’habitude, équilibre l’univers d’Astier, qui injecte ce grain d’absurde nécessaire quand tout devient trop solennel. Sans lui, Karadoc perd sa moitié, et les dialogues perdent cette candeur si particulière qui transformait les scènes les plus banales en or. Kaamelott sans Perceval, c’est un peu comme la Table ronde sans Graal : on peut faire sans, mais ce n’est pas pareil. Ouais, c’est ma meilleure vanne désolé, je ne suis pas Astier moi et je n’ai pas envie de faire des blagues à base de « camelote » et « on en a gros ». Ce serait trop facile. Ceci dit, l’absence de Perceval est compensée de manière facile et plutôt maligne pour nous le faire entendre quand même.
Alors oui, j’ai passé un bon moment, j’ai ri, j’ai admiré la beauté du film. Mais j’en suis sorti un peu perdu, un peu frustré, comme si j’avais regardé un prologue de deux heures trente qui s’arrête, en plus, de manière abrupte et sans qu’on ne sache bien pourquoi ça s’arrête là. C’est beau, c’est ambitieux, mais ça manque d’un schéma narratif. Pardon, c’est peut-être moi le problème, on n’est pas en cours de français après tout. J’attendrai la suite, évidemment — avec l’espoir qu’elle donne enfin du sens à ce grand éparpillement…






Il me reste une saison à voir, mais la saison est plus courte heureusement, alors j’ai bon espoir de prendre le temps de la voir prochainement. En attendant, ça reste une très bonne série française qui a le mérite de proposer une aventure de science-fiction. C’est suffisamment rare dans le paysage français pour être souligné, et même si ça me demandait toujours de me réadapter au fait que ça parle français, le mystère était bon. La série est trop peu connue et mérite d’être vue.
J’ai beaucoup hésité sur la place à donner à la série. Concrètement, je ne pouvais pas l’exclure du top, car c’est la série que j’ai regardé le plus longtemps. J’ai environ onze mois de retard et la série s’approche de sa fin tellement elle était à bout de souffle depuis quelques temps. Cependant, si la qualité s’est nettement dégradée en cours de route et que les intrigues ou jeux d’acteurs n’ont pas toujours été au rendez-vous, le feuilleton quotidien a mérité sa place dans ce top pour des périodes et intrigues vraiment marquantes – la tromperie du mari de Johana avec Blanche, l’intrigue de l’éboulement du gymnase, celle de l’Enchanteur, tout ce qui touche Victoire ou même les débuts de Samia/Boher, en passant par, évidemment, l’évolution du personnage de Tom… Beaucoup de moments font de cette série une bonne série française, aussi critiquée soit-elle.
La série avait tout plaire, avec une équipe de jeunes acteurs brillants – la série a révélé Elodie Yung, à la tête aujourd’hui de
Trop courte, aujourd’hui copiée à l’internationale, mais bien trop excellente pour être ignorée, Dix pour Cent est une véritable pépite du service publique. Avec des répliques cultes ou tranchantes, des personnages inégalables (Andrea en tête, bien sûr, mais aussi Noémie ou Hervé) et hilarants, des intrigues perchées et surtout une particularité remarquable : celle de faire intervenir de grands acteurs français mettant en scène leur vie. Enfin, acteurs français… Ils ont réussi à avoir en guest Sigourney Weaver tout de même ! Et la série a contribué à révéler au monde entier le talent de Camille Cottin. Vraiment incroyable et efficace de bout en bout concernant l’humour, la série s’est parfois perdue dans son intrigue, mais ça n’a jamais été grave.
Le synopsis ne donne pas envie, je sais. Cela paraît improbable que la série soit première avec un tel résumé, d’ailleurs. Cela m’embête de lui donner la première place pour une autre raison : il s’agit du remake d’une série espagnole, et c’est loin d’en être le premier remake (

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